JdRP Aides de Jeu : Kit de Démo : Univers du Jeu
L'Archipel des Cimes : Histoire : Ce soir mes yeux sont fatigués et la faible lumière de la chandelle n’arrange rien. Baltus, le novice qui m’aide dans mes travaux, a trouvé le courage de rassembler en un même tas mes notes historiques. Une soixantaine d’année avant le Grand Exode, les premières brumes apparurent, d’abord sous forme de nappes de brouillard au fond des combes, comme on peut en voir l’hiver. (...)
Petit à petit, les hommes furent contraints de se replier loin des points les plus bas. Les grandes et profondes vallées forestières devinrent inaccessibles. Les morts dus à la brume se multiplièrent. 42 ans avant le Grand Exode, alors qu’il devenait difficile d’échapper à la brume et que les Valandyssiens croyaient faire face au pire fléau possible, apparurent les premiers stryyxs. Ces immenses créatures — aujourd’hui encore je reste impressionné par leur taille — ressemblent à un horrible mélange de reptiles et d’insectes. C’est à cette époque que l’on vit en effet les premières d’entre elles émerger brusquement de la brume ou des sous-bois aux abords des lieux de population. Elles commettaient des raids et, la plupart du temps, emportaient les plus faibles, femmes et enfants, détruisant tout ce qu’elles pouvaient avant de s’enfoncer dans le silence inquiétant de la brume, aussi vite qu’elles étaient apparues. Au milieu de ce chaos, un enfant bien particulier naquit dans un village de forestiers menacé par les brumes. Ses parents le nommèrent Ragnar. En raison de sa différence et de ses pouvoirs dangereux, il fut abandonné très jeune et survécut quelques temps clandestinement, dans les rues la nuit et dans les bois le jour, en marge de ce qui restait de la société des hommes. Trois ans plus tard, Ragnar réapparut aussi soudainement qu’il avait disparu. Il était métamorphosé et semblait maîtriser de nombreux pouvoirs comme ceux de respirer la brume, de résister au malbrume et, fait relaté uniquement dans les anciens récits sur les Alrys, d’être capable de contrôler les flammes et les vents. Autre fait miraculeux, il semblait lire dans l’esprit des stryyxs. Le jour du Grand Exode des hommes, Ragnar avait rassemblé autant que possible les grands esprits, les artisans maîtres dans leurs arts, les connaissances et écrits qu’il pouvait sauver ainsi que tous les animaux et plantes pouvant être utiles à la survie de l’espèce humaine. Ainsi commença le Grand Exode, difficile, long, épuisant et parfois mortel qui a mené les derniers hommes sur les sommets montagneux, seuls lieux de salut et de survie. Les années suivantes virent les hommes évoluer, créer des cités, apprendre à voyager entre elles à bord de nefs volantes, supportées par des ballons gonflés à l’ultremédhone et, toujours, combattre les stryyxs. Mais tout cela ne se fit pas sans mal car l’homme est homme et certains, avides de pouvoir, ont entraîné les cités dans une guerre fratricide dont nous soignons encore les séquelles. Heureusement, les ragnaryms, descendants spirituels de Ragnar et récipiendaires de ses pouvoirs, savent autant canaliser les hommes que combattre les stryyxs. Nous sommes maintenant en l’an 192 après le Grand Exode mais je ne sais quand sera lu ce livre et je me dois donc d’y écrire les tout derniers évènements importants. Dans la cité de Sombrebois, une épidémie rapide de malbrume vient de transformer de nombreuses personnes qui s’en sont pris à ceux qui les entouraient, sans distinction. Ce fut un massacre. Les créatures, anciens amis ou parents, ont été combattues mais, même blessées à mort, elles ont rageusement continué à se battre. Seul le feu est parvenu à les arrêter. Le combat a finalement pris fin mais les pertes ont été nombreuses et les incendies difficiles à maîtriser. L’année dernière une patrouille lointaine a repéré ce qui semblait être des ruines Alrys. Quelle découverte ! J’espère pouvoir un jour m’y rendre afin de les étudier. Les ragnaryms, intéressés par la magie Alrys y ont envoyé une expédition. Mais elle n’est toujours pas revenue… Tout récemment, une attaque fut menée contre la cité de Salvepic. De nuit, une nef inconnue déposa une hyprebombe sur les quais du nefoport et créa ainsi une énorme brèche par laquelle les stryyxs purent prendre pied dans la cité. Seul le sacrifice de Valyrion, éminent ragnarym, et mon vieil ami, permit d’éviter une catastrophe. Je pense qu’il faut voir, là encore, la preuve que les Orgolds sont toujours présents et attendent que nous relâchions notre vigilance. (...)
Alors que je lève la tête de ce livre, je vois Sonn poindre à l’horizon. Il vaut mieux que je me couche avant que Baltus ne me découvre ainsi. Il est prévenant, certes, mais je déteste qu’il me prenne pour un enfant irresponsable sur lequel il faut veiller. (...)
Ce sera un grand docte mestre, il en a les qualités, mais il faut qu’il aille découvrir le monde plutôt que rester ici à écouter les élucubrations d’un vieillard… Je lui en parlerai demain. Géographie : Ce matin, Baltus ne s’est pas présenté. Je me retrouve livré à moi-même. Quel bonheur ! J’ai bien cru que cela ne m’arriverait plus. (...)
Maintenant que nous avons parlé d’histoire, vu ce qu’était devenue l’humanité, ainsi que son contexte politique et économique, il faut replacer tout ceci sur une carte et présenter les lieux d’importance de l’archipel. Cités- Etats : Chaque cité est un état indépendant et s’accroche farouchement à sa souveraineté. (...)
J’avoue que je suis tombé sous le charme de plusieurs d’entre elles même si toutes ont leurs particularités. Tiens, voilà Baltus. Fiente de drakion ! Quelle déception ! Il s’agissait juste d’un retard. Après réflexion, je l’ai chargé de dépoussiérer et ranger mon bureau ainsi que ma bibliothèque personnelle. (...)
Avec tous les objets accumulés lors de mes voyages, ça devrait l’occuper un bon moment et lui laisser le temps de réfléchir ! Salvepic : Fondateur : Ragnar le Grand. Duc actuel : Thorson II (également Roi). Population : environ 90 000. Habitants : Piquois et Piquoises. (...)
Exportations : produits finis et administration. Alliés : Vertmont et Rocastel. Ennemis : en paix relative avec Givrecol. Ma chère Salvepic. La cité où j’ai vu le jour, celle de mon enfance… Salvepic est la plus grande cité de l’archipel. La légende veut que sa première pierre ait été posée par Ragnar lui-même après y avoir guidé les survivants du Grand Exode. Salvepic est aussi et surtout un centre économique d’importance. Les ragnaryms et doctes mestres, proches de Ragnar le Grand y étaient basés et, en conséquence, ont fait entre ses murs la plupart de leurs plus grandes découvertes (ultremédhone, nef, etc.), pour le plus grand bénéfice des marchands piquois. Les rues de Salvepic portent le parfum de tous les grands qui y ont habité. Aujourd’hui encore la cité, qui est devenue la capitale du Royaume et la résidence du Roi, rayonne de son influence tant économique que culturelle sur tout l’archipel. Ragnar le Grand l’avait voulue cité d’espoir et son architecture, ses avenues, arènes et décorations lui ont valu le nom de « Cité aux mille statues », bien que, personnellement, je n’en aie compté que deux centaines. Les visiteurs sont en général émerveillés et perdus devant son immensité. Salvepic, en plus d’être le point névralgique et le centre du Royaume, est également la capitale des splendeurs, des arts et de l’érudition. Centre de la nouvelle civilisation archipelienne, elle exporte son image aux autres cités, qui tentent vainement de rivaliser. Salvepic possède la plus grande bibliothèque du Royaume, ma seconde chambre maintenant que je suis dans un grand âge. Les bibliothécaires de cette dernière se vantent d’y posséder un exemplaire de chaque livre jamais écrit ainsi que nombre de reliques d’avant le Grand Exode. Je n’ai jamais été déçu et y ai toujours a peu près trouvé ce que j’y cherchais. L’université de Salvepic est également réputée et les plus fortunés ou érudits viennent y étudier et bénéficier du savoir des plus éminents doctes mestres. Devant la puissance et l’influence de leur cité, les Piquois ne peuvent souvent réfréner une certaine arrogance et condescendance vis-à-vis des autres habitants de l’archipel. Ethor me pardonne, je me range moimême dans cette catégorie mais il faut avoir vu Salvepic pour pleinement comprendre ce sentiment. Brume et Stryyxs : Nous savons que la brume est directement issue des stryyxs. Leurs reines en sont la source. Les tunnels des colonies stryyxs ont toujours été saturés par ce gaz plus lourd que l’air, et depuis qu’ils semblent vouloir coloniser la surface, des reines se sont spécialisées dans la production de cette brume, qui est alors rejetée en surface par les cheminées de la colonie. Au fil des ans, la brume a fini par recouvrir la plus grande partie de notre monde, ne laissant surnager que les plus hautes montagnes et plateaux. La brume est un gaz âcre qui prend à la gorge. Celui qui le respire est pris de quintes de toux et contractera le malbrume s’il ne retrouve pas l’air libre rapidement. Par chance, la brume, elle, est visible et on ne s’y enfonce donc pas par accident. Elle ressemble à un brouillard dense qui cache et recouvre tout. Vue de dessus, on dirait une mer de nuages et c’est pour cela que nous avons nommé nos refuges l’Archipel des Cimes. En plus de corrompre toute vie inadaptée, la brume a également un effet corrosif rapide. Tout ce qui y est plongé finira par s’éroder et s’effriter. Les courageux utilisateurs de scaphibrumes décrivent d’ailleurs le monde sous la brume comme un monde froid, mort, sombre, où les moindres ombres sont inquiétantes et où toute végétation est corrompue et en putréfaction. Les seuls êtres vivants que l’on y rencontre sont les stryyxs ou les créatures du malbrume, anciens êtres vivants tout à fait normaux ayant subis des mutations et ne répondant plus qu’à leurs instincts les plus primaires. Après 200 ans de combat, la connaissance que nous avons des stryyxs reste parcellaire et incomplète. Ce sont des créatures impressionnantes, apparentées au monde des insectes. Leur corps est pourvu de quatre longues pattes articulées leur permettant de se déplacer et de deux petites à l’avant, sous la tête, leur servant surtout à manipuler des choses et à se nourrir. Ils ne possèdent pas d’ossature et la rigidité de leur corps vient d’une épaisse carapace en chitine qui prend différentes couleurs en fonction de l’âge, ou encore du rôle joué dans la colonie. Les stryyxs dégagent une impression de puissance et de robustesse malgré la finesse de leur corps et de leurs pattes. (...)
Leur tête est très fine, pointue avec deux larges mandibules verticales pourvues de dents (où ce qui y ressemble) et de petites cornes. Les stryyxs sont des créatures apparemment inusables et d’une résistance à toute épreuve, hormis un air non saturé de brume. C’est d’ailleurs en raison de cette dernière faiblesse qu’ils ne peuvent rester très longtemps hors des limites de la brume et que leurs attaques sont toujours brèves. S’ils avaient jeté toutes leurs forces dans un siège en règle des cités, la guerre serait terminée depuis bien longtemps. (...)