La mythologie celtique est basée sur une tradition orale, historiquement transmise par les bardes. Au Moyen Âge, un certain nombre de monastères entreprirent de coucher les traditions de leurs régions par écrit. C'est de cette source que nous proviennent des romans comme ceux de Chrétien de Troyes, et les chansons de geste.
La table ronde réside dans les légendes arthuriennes à la cour de Camelot du Roi arthur, dont le royaume s'étend sur les deux Bretagnes et le Portugal.
La table ronde en elle-même fut dressée après que Merlin l'Enchanteur eut révélé à arthur la nécessité de créer une assemblée faite des chevaliers les plus preux afin de retrouver le Graal. La table ronde rappelait qu'ils héritaient de leur place uniquement sur leurs mérites, et qu'ils étaient à ce titre tous égaux. Comme la distance par rapport au roi peut réintroduire une hiérarchie, ce siège est choisi au hasard parmi les derniers. Elle symbolise l'égalité et la fraternité entre les chevaliers. Outre l'intérêt de rassembler les meilleurs chevaliers du royaume, cette table était destinée à recevoir le Graal, quand il aurait été retrouvé.
Tous les chevaliers appelés à s'asseoir à cette Table ont été vite identifiés, sauf un. Quiconque s'asseyait dans le siège vacant sans avoir été élu était englouti par la terre ; c'est pourquoi cette place s'appelait le Siège Périlleux. Il semble que cet ajout où seul le plus pur d'entre eux peut s'asseoir est un rajout chrétien tardif ; en effet dans la légende celtique ce serait Lancelot qui découvre le Graal, mais d'un point de vue chrétien, sa relation adultère avec Guenièvre, l'épouse du roi arthur, le rend impur. C'est donc Galaad, le fils de Lancelot, né d'une union illégitime mais pur en lui-même, qui trouvera le Graal, le rapportera à la table ronde et s'assiera dans le Siège Périlleux. Ce retour du Graal à la table ronde marque la fin des Temps Aventureux, la fin de la quête. Les chevaliers de la grande table légendaire devaient fidélité à leur roi et au Saint Graal.
Un mythe sur la disparition de la magie
Dans l'écriture moderne de ce roman, nous trouvons le thème suivant : la Bretagne est corrompue par divers pouvoirs maléfiques, et la quête revient autant à défaire un par un les maléfices auxquels sont soumis les sujets de Bretagne, qu'à trouver le Graal. Une fois le Graal emporté en Palestine, les enchantements et maléfices disparaissent, ainsi que les pouvoirs de Merlin et Excalibur, l'épée du roi, est restituée à la Dame du Lac. D'une certaine manière, le dénouement et les actes trompeurs qu'Uther Pendragon a commis pour engendrer arthur finissent par avoir une conséquence (amoureux d'une femme, il s'était fait passer pour son mari afin de passer une nuit avec elle, d'où est né arthur). Ceci, en fait, s'inscrit dans l'idée que la magie dissipée, les enchantements et Maléfices disparaissent, et que l'homme se retrouve à devoir assumer la responsabilité de ses actes.
(dans la version chrétienne) Cela paraît bizarre si l'on prend Merlin comme représentant du bien, or ce n'est pas le cas ; il est le fils du Malin qui lui donna le pouvoir de voir le passé ; Dieu le racheta du fait de la pureté des actions de sa mère et lui offrit le pouvoir de voir le futur. Ainsi, Merlin est similaire au mythe de Prométhée et d'Épiméthée, les premiers des hommes. Le mythe représente le Mal comme étant bien plus présent que le Bien. Plutôt que de l'attaquer directement et par là de choisir son camp, Merlin préfère laisser aux hommes le pouvoir de choisir par eux-mêmes leur destin. La magie, dans le contexte de la quête du Graal, bonne ou mauvaise, altère invariablement le jugement et la perception des hommes. Nous pouvons nous demander si la quête du Graal n'était pas une invitation symbolique, non à chercher la source de la magie du monde, mais au contraire à l'éteindre pour profiter pleinement de sa capacité de jugement. Ce questionnement s'illustre par le thème : « Par delà le bien et le mal se trouve la vérité humaine ». Cette problématique est exposée assez clairement dans l'Excalibur de John Boorman. Le Seigneur des Anneaux reprend dans sa trame et sa conclusion la thématique de la quête du Graal.