JdRP Aides de Jeu : Maleficarum Nephari
(...) De nombreuses pages ont été complétées par des annotations, des commentaires et des croquis consignés également dans des langages différents, chaque auteur ajoutant ses propres réflexions. Histoire du Livre : Ce livre est né des visions d’un poète pris dans les griffes de l’Inquisition. Le poète en question se nommait François De Sarti, issu d’une famille de petite noblesse, il partagea une enfance heureuse avec ses trois soeurs dans le centre de la France dans un domaine isolé, entouré de plaines herbeuses et de bois. Il se passionna très tôt pour la littérature et pour l’art sans être pour autant un grand écrivain ou un artiste inspiré. Tout allait pour le mieux sur les terres du comte De Sarti…. du moins jusqu’à la nuit du 5 février 1473. L’hiver s’était déjà bien installé, la nature avait revêtu son manteau blanc uniquement sali par les pas de quelques rares voyageurs et bûcherons. (...)
Au crépuscule, une bande de mercenaires à la recherche de nourriture et de richesses déferla sur les terres du comte prenant possession du domaine en assassinant tous les gardes. Et l’horreur s’installa dans la propriété de la famille De Sarti. Le père fut torturé pendant que sa femme et ses filles se faisaient violer sous ses yeux. Les soudards obligèrent François à assister au spectacle dont les représentations se multiplièrent des jours durant. Il fut envahi par un mélange de désespoir et de fureur qui lui firent perdre pied. (...)
Il vit nos geôliers manipulant avec une dextérité hors du commun des instruments de torture que seule une âme pervertie pouvait imaginer. Pour surmonter ces visions et ce déchaînement émotionnel, François se ferma au monde extérieur, devenant un zombie aux yeux de tous, une coquille vide sans passion. (...)
Ce qu’il y a parfois de pratique avec l’esprit humain c’est qu’il finit toujours par oublier. Ainsi François refoula ces moments d’horreur et décida de mettre le plus de distance possible avec son ancienne vie en partant pour Clermont-Ferrand. (...)
Il fut immédiatement arrêté et conduit aux geôles du seigneur où il passa à la question. Ce qui devait se produire arriva, les souffrances infligées par les tortures divines submergèrent François qui déchira l’Illusion à la recherche d’un sanctuaire de plénitude. Malheureusement c’est par l’Enfer que son âme fut attirée. Alors qu’il errait dans les Neuf Antichambres, il croisa sur son chemin de multiples salles de tortures, des créatures infernales exécutant leur sinistre tâche avec des glapissements de joie, des être perfides lui murmurant d’indicibles secrets. Emanant de son corps resté enchaîné au chevalet, une voix gutturale décrivait tout ce que l’âme meurtri de François pouvait voir, entendre, sentir, toucher… L’Inquisiteur Guillaume d’Artois fut troublé par les paroles et les descriptions du poète en transe. Il consigna tout dans un livre, dans ce qui allait devenir le Maleficarum Nephari. Mais l’histoire ne s’arrête pas là car le soldat de Dieu était un homme assoiffé de connaissance, il décida de poursuivre l’expérience. Ce qui ne devait être qu’un après-midi de souffrances se transforma en plusieurs mois de calvaire pendant lesquels l’Inquisiteur consigna avidement toutes les paroles de François, souvent sans en comprendre le sens. Le jeune homme mourut d’épuisement, son corps n’était plus qu’un champs labouré où les sillons se gorgeaient de sang. Son âme disparut en Enfer mais avant que la réalité ne se rétablisse, effaçant les derniers souvenirs de ce cauchemar, une créature s’échappa et fut liée au livre qui n’était plus un simple ouvrage racontant les délires d’un fou mais la « bible » des Neuf Antichambres précédent l’Enfer. La créature se doit d’enseigner le contenu du livre à son possesseur, non pas par humanisme ou par amour du préceptorat mais pour qu’il développe une connaissance approfondie du « monde d’en bas », qu’il maîtrise les rituels couchés sur ces pages afin de les mettre en pratique et d’ouvrir des brèches dans l’Illusion et permettre à des créatures d’entrer dans l’Elysée. La première victime du Précepteur fut Guillaume d’Artois lui-même dont l’apparence fut profondément modifiée par l’enseignement. Ne pouvant plus cacher ses difformités, il essaya de fuir mais finit sur un bûcher pour avoir pactisé avec le Diable. Contenu du Livre : Ce livre permet d’en apprendre beaucoup sur l’Enfer et sur la mort. Le seul problème réside dans le style alambiqué et hermétique que le rédacteur a utilisé. Néanmoins les nombreuses notes qui parcours l’ouvrage facilitent sa compréhension, mais ce sont les lumières et l’enseignement du Précepteur qui permettent au lecteur d’appréhender toute l’ampleur des révélations contenues dans l’ouvrage. La première partie totalement rédigée en latin et comportant la majorité des annotations s’étale sur les trois quart de l’ouvrage. Elle fait état des nombreux voyages de François De Sarti en Enfer et renferme plusieurs rituels noyés dans le corps du texte. La lecture de cette partie nécessite un réel travail de traduction et de recherche pour comprendre toutes les allusions et les métaphores qui jalonnent le texte. Ce travail est rendu plus difficile encore par l’écriture fébrile de l’auteur. Les parties suivantes racontent simplement l’histoire des différents acquéreurs du livre. Tous ces récits commencent le jour où l’ouvrage a été acheté et finissent généralement par la mort du lecteur. Si ce dernier n’écrit pas son histoire, les pages se remplissent d’elles-mêmes à son décès. (...)
Je n'ai deviné la raison de sa présence que plus tard lorsqu'il m'aida à lire ce sinistre livre et à comprendre l'ampleur de ce qui y était révélé. Je pense qu'il est lié à l'ouvrage, il joue le rôle de précepteur. Plus je lisais et plus ma vision du monde changeait. Je commençait à voir des choses que je ne décrirais pas ici car le temps me manque cruellement. (...)
Chaque fois que cette compétence augmente de 1, l’Equilibre Mental diminue de 5 points. Cette baisse de s’accompagne de nouvelles faiblesses ou restrictions ayant un rapport avec l’Enfer. L’enseignement du Précepteur permet de diviser le temps de lecture par deux. Les rituels suivants sont contenus dans l’ouvrage : Consacrer un Temple, Voir à travers la Mort, Parler avec les Morts, Animer un cadavre, Invoquer un Purgatide. Le Précepteur : Cette créature mesure environ 60 cm de haut, sa peau est gris anthracite dépourvue de toute pilosité. Ses yeux sont d’un noir luisant, sa bouche démesurément large est garnie de petites dents très effilées. Ses mains sont pourvues de griffes acérées dont il se sert volontiers pour punir les mauvais élèves. Il est dénué de toute compassion ou émotion humaine, son seul objectif est de percer l’Illusion et de ramener dans l’Elysée des créatures infernales. Mais pour cela il est obligé de passer par des intermédiaires humains. (...)
Malheureusement, ces derniers ne sont pas rompus aux chocs émotionnels et succombent souvent avant l’accomplissement de la tâche qu’on leur a fixé. Mais qu’à cela ne tienne le Précepteur a l’éternité devant lui. Il apparaît généralement au bout d’une semaine d’étude et accompagne le lecteur dans son travail qu’il le désire ou non. (...)