JdRP Scénarios : The «Texas Seven»
Ce scénario s’inspire de l’actualité judiciaire récente des Etats-Unis : le 13 décembre 2000, 7 prisonniers, tous condamnés à perpétuité pour des crimes d’une rare violence (certains étaient même condamnés plusieurs fois à perpétuité !) se sont évadés d’un pénitencier du Texas. Ils échappèrent à toutes recherches, pratiquant vols et meurtres, se procurant un véritable arsenal, jusqu’à la fin du mois de janvier 2001. (...)
Considérés comme armés et dangereux, des centaines d’hommes, issus du FBI, de la DEA, de l’USMS (US Marshals) et des polices d’Etats, quadrillèrent le Texas pendant ce long mois et demi, alors qu’une véritable fièvre médiatique s’empara de l’affaire, les populations locales craignant de voir ces fugitifs, baptisés les « 7 du Texas » (« The Texas Seven ») débouler au fond de leur jardin. D’autant plus que ceux-ci se transformèrent début janvier en « tueurs de flics », éliminant sans sourciller un policier en train d’essayer de les appréhender. Leurs chances de sortir vivant de leur escapade semblèrent s’amenuiser suite à cela, avec des centaines de représentants de la loi à leurs trousses, l’arme aux poings et le doigt sur la gâchette. Finalement, un informateur anonyme dévoila la planque des fugitifs aux autorités (fin janvier 2001), via la célèbre émission « The Most Wanted » (« Les plus recherchés »). Ils furent tous appréhendés suite à cette intervention mystérieuse. Ce scénario se propose de reprendre cette toile de fond d‘une grande richesse, en la transformant légèrement : - Le délateur est lui-même l’un des « 7 » : sentant qu’il ne sortira pas en vie de cette chasse à l’homme, et désirant négocier son immunité en livrant la planque de ses camarades d’infortune, ainsi que des informations concernant les « pratiques » de certains agents fédéraux, qui ferment les yeux sur les affaires de groupes criminels contre liasses de billets verts ou contre des informations. (...)
L’un des PJ au moins devrait avoir des RELATIONS AVEC LA PEGRE, et se sentir viser par ces révélations… - L’un des autres PJ devrait avoir un membre proche de sa famille ayant été sauvagement assassiné par un tueur psychopathe (une soeur, une mère, une amie…). Ce tueur se trouverait dans le groupe des « 7 du Texas », et posséderait quelques capacités extrasensorielles, comme dans « BLINK » ou encore « LES YEUX DE LAURA MARS ». (...)
Ce scénario doit impliquer deux ou plus des PJ sur le plan émotionnel (le tueur psychopathe), et leur faire craindre pour leurs propres vies (informations sur des « ripoux »). Leurs objectifs personnels risqueront certainement d’être complètement opposés à ceux de Raymond Harryhausen, c’est-à-dire appréhender les fugitifs (surtout le « contact ») sans effusions de sang… LES DOCUMENTS (REELS) concernant les fugitifs sont joints en annexes, en VO, mais niveau collège, alors pas de panique !!! PARCOURS DES FUGITIFS : ==> Voici ci-dessous l’intégralité du parcours des fugitifs entre le 13 décembre 2000 et le 24 janvier 2001, date de leur capture. Le scénario doit prendre place aux alentours du 20-22 janvier, juste avant la résolution de cette chasse à l’homme. Ainsi, la tension sera à son comble, et l’informateur mystérieux se sera déjà manifesté… Seven heavily armed prisoners escaped the Connally prison near Kenedy, Texas on Dec. 13, 2000. The search for the escapees escalated when they allegedly gunned down police officer Aubrey Hawkins during the burglary of an Oshman’s Super Sports USA store in Irving on Christmas Eve. Follow behind the police as they track seven armed and dangerous men on the loose in Texas. 1. KENEDY, TEXAS. Dec. 13: Seven convicts escape from the maximum-security Connally state prison in Kenedy by posing as prison workers. They tied up prison employees, stole their clothes and escaped with an arsenal of weapons.They left a note reading, 'You haven't seen the last of us.' 2. PEARLAND, TEXAS. Dec. 15: Two of the escapees, George Rivas and Keith Newbury, are identified by witnesses as the men who robbed a Radio Shack at about 10 p. (...)
The robbers tied up employees and customers, rifled their pockets and looted the store. They stole police scanners, among other things. 3. IRVING, TEXAS. Dec. 24: During a robbery at an Oshman’s sporting goods store, the convicts allegedly gun down policeman Aubrey Hawkins. (...)
Hawkins was ambushed by at least two men, shot, and run over by a Ford Explorer, newspaper reports said. The robbers reportedly stole clothes, cash, guns and ammunition. 4. FORT WORTH, TEXAS. Dec. 26: Two cars the convicts might be using were seen in Fort Worth, according to police. 5. THE COLONY, TEXAS. Dec. 28: Employees at a Chick-Fil-A restaurant say five of the fugitives were seen dining there, according to police. 6. SAN MARCOS, TEXAS. Jan. 4: A bank clerk claimed he saw at least two of the seven men. The clerk said one of them appeared to be examining the bank security cameras and that he drove off with a group of men in three cars. 7. WOODLAND PARK, COLORADO. Jan. 22: At least four of the seven escapees are caught in Woodland Park, Colo. 8.COLORADO SPRINGS, COLORADO. Jan. 24: The last two suspects surrender in Colorado Springs, Colo., after a night of intensive negotiations. SCENARIO : THE TEXAS SEVEN Special Operation Group. Washington D.C.. Samedi 20 janvier 2001, 20 heures. Gala du procureur du district de Columbia, Raymond Harryhausen. L’un des PJ devrait avoir des relations dans la police, ou dans d’autres agences fédérales. Parmi ces relations, l’un de ses anciens amis, Raymond Harryhausen, est devenu procureur du district de Columbia. Poste haut placé dans la hiérarchie du D.O.J. (Département Of Justice, c’est-à-dire ministère de la justice, dont dépendent la plupart des agences nationales comme le FBI, l’USMS, la DEA…), celui-ci invite de toute urgence les PJ à le rejoindre à son domicile, alors qu’il donne dans sa majestueuse demeure de la banlieue chic de Washington D. (...)
son gala annuel, rassemblant la jet-set de la capitale. ==> L’aventure s’ouvre alors que les PJ arrivent chez le procureur, en pleine soirée. Strass et paillettes dominent, et le contraste entre eux et les invités devrait être assez croustillant, surtout qu’ils doivent être discrets… ==> Pensez à illustrer cette scène par une musique de type opéra, par exemple le morceau de la DIVA (titre n°14) tiré de la BO du film de Luc Besson, le « Cinquième Elément ». Raymond Harryhausen est une grande barrique de 2m de haut, assez empâté néanmoins, la coupe de cheveux complètement en broussaille, et la barbe naissante. (...)
Il est conscient de sa réussite personnelle, dont il profite d’ailleurs clairement (embonpoint), mais cela ne lui gonfle pas la tête, et il se comporte avec les PJ comme avec de vieux amis. Raymond a contacté les PJ pour une raison très simple : Les recherches concernant les « Texas Seven » se poursuivent avec ferveur au Texas, mais l’un des fugitifs, qui ne s’est pas identifié, a contacté l’émission « The Most Wanted », qui l’a mis en relation avec le D.O.J., et plus exactement Harryhausen lui-même. Ce fugitif désire être récupéré discrètement et rapidement, avant que les forces de polices ne retrouvent leurs traces, et que cette chasse à l’homme ne s’achève dans un bain de sang. (...)
Les autres fuyards semblent, d’après lui, déterminés à aller jusqu’au bout, c’est-à-dire à ne pas retourner au « placard ». En échange de son immunité, il livrerait la planque des « Texas Seven », ainsi que des infos sur divers agents fédéraux « ripoux ». ==> A ce moment, la scène devrait mettre sous pression le (ou les) agent(s) ayant des contacts avec la pègre… ==> Il ne faut pas faciliter le travail aux PJ : une analyse des dossiers des fugitifs devrait leur permettre de cibler plusieurs membres des « Texas Seven » qui pourraient désirer se rendre, mais sans plus. Il ne s’agit pas de trop en dire tout de suite. De surcroît, l’appel reçu par Raymond Harryhausen n’a pu être enregistré. ==> Question ambience, la BO du film de Mathieu Kassovitz « LES RIVIERES POURPRES » me semble un bon choix. Voici donc les PJ constitués en un « Special Opération Group » qui peut mixer agents du FBI et de l’USMS (ou du DEA, des douanes, de la police…). Ils sont détachés directement auprès de Raymond Harryhausen, et ils ne doivent rendre des comptes qu’à lui seul. De plus, les PJ ont quelques heures d’avance sur les équipes de recherche constituées de centaines d’hommes nerveux et aggressifs (un flic a été tué par les fugutifs). En effet, ceux-ci ne sont plus au Texas, mais au Colorado, info que seuls les PJ et le procureur possèdent. Colorado Spring. Colorado Spring, Etat du Colorado, dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 janvier 2001. Le fugitif désirant se rendre n’a pas précisé son identité, mais à tout de même précisé que les « Texas Seven » se trouvent maintenant au Colorado. Toutes les équipes de recherches sont encore au nord du Texas, et les PJ ont une petite avance sur eux. Le bain de sang devrait être évité le temps qu’ils récupèrent le mystérieux informateur. Un hélicoptère porteur de troupes de l’armée attend les PJ à l’aéroport de la ville quelques heures après l’entretien avec le procureur de Washington D.C. Ils sont directement emmenés à Colorado Spring, ou doit se passer la récupération. Le détenu transfuge à donné une seule information à Raymond Harryhausen : il se trouvera vers 5 h du matin sur la place centrale de Colorado Spring, au pied de la statue de Jefferson. Colorado Spring est la cité moyenne type du centre américain : ville à la « skyline » basse (ligne de building, c a d son profil), peuplée, mais sans excès, typique du midwest fermier US. Les habitants sont assez rudes et soupçonneux envers des « oies blanches » fédérales. A cette heure de la nuit, la ville est déserte, excepté quelques jeunes fêtards bravant le froid mordant et le vent, ainsi que la pluie incessante qui tombe en trombe, recouvrant la ville d’une chape d’eau. Il est possible de trouver un hôtel sur la place Jefferson (place centrale de Colorado Spring) elle-même, ainsi que quelques cafés emplis d’étudiants et de jeunes fêtards bruyants, pour finir, une petite supérette ouverte toute la nuit. Peu de monde dans les rues, mais tout de même quelques témoins qui pourraient se révéler gênants… ==> Libre aux PJ de préparer un plan de récupération à leur convenance. Ils disposent des dossiers complets concernant les « Texas Seven » (voir annexes), et pourront donc facilement identifier leur « cible ». Ils ont également quelques heures d’avance sur le rendez-vous. Le rendez-vous : A 5 heures du matin tapantes, alors que les bars ferment et que les derniers étudiants éméchés sont jetés en dehors des cafés, inondant de leurs chants paillards la place (en mettre un maximum niveau tension) l’un des « 7 » se pointe prestement sous la statue de Jefferson. Il s’agit de Joseph C. Garcia, meurtrier célèbre pour sa violence. Il semble extrêmement pressé, se croyant suivit. Lorsqu’il rencontre les PJ, il sera soupçonneux au possible, et ils devront montrer patte blanche. Surgit alors un autre membre du groupe des « Texas Seven », Patrick Henry Murphy (tueur particulièrement violent), qui a suivit Garcia. S’ensuit une fusillade, et un pick-up manifestement volé de frais apparaît : Garcia est récupéré par les 6 autres criminels, qui n’hésiteront pas à utiliser la foule d’étudiants pour couvrir leur fuite. Les PJ peuvent alors entamer une poursuite en voiture afin d’intercepter les « Texas Seven » et récupérer Garcia, si possible vivant… La chasse à l’homme : Les PJ viennent de perdre leur avance sur les autres équipes de recherches, et en quelques heures, ils sont rejoints par des centaines d’agents du FBI, de la DEA, de diverses polices d’Etats… Ces derniers, malgré les instructions officielles, qui sont de récupérer les fugitifs en vie, sont nerveux et ne rêvent que d’une chose : abattre à vue les fugitifs. D’inquiétants murmures sont soufflés discrètement entre les hommes à ce sujet. D’ailleurs, les PJ seront pris à partie par les USMS et autres coordinateurs, puisqu’ils ont suivi les fugitifs sans prévenir leurs collègues qui perdaient leur temps au Texas… Poursuite à Woodland Park : A partir d’ici, difficile de structurer un scénario linéaire, et c’est d’ailleurs tant mieux, puisque ce sont les PJ qui devront mener la barque. Voici les grandes lignes de ce qui devrait suivre : - Les « Texas Seven » ont quitté Colorado Spring pour se réfugier dans le Woodland Park, à quelques dizaines de km au nord ouest. Ils ont abandonné leurs véhicules afin de poursuivre à pied dans un massif forestier dense, très en relief, avec moult escarpements et collines, falaises, ruisseaux et torrents. Leur fuite n’est pas structurée, ils foncent droit de vent sans se poser de questions. è Pensez au film « Randonnée pour un tueur » pour décrire cette séquence. Les PJ devraient suivre leur propre chemin sans être suivis par le gros des forces de recherche. ==> Le Woodland Park, comme son nom l’indique, est un gigantesque parc forestier, possédant d’inombrables reliefs, ce qui permet aux fugitifs d’échapper assez facilement aux hélicoptères et autres véhicules de traque. La poursuite, dans ce milieu difficile, ne peut se faire qu’à pied. - Durant leur fuite, Larry James Harper, doué de quelques pouvoirs psychiques, est capable de « lire l’esprit » d’une personne avec qui il possède un attachement : il a tué le membre de la famille proche de l’un des PJ, et va s’amuser à mettre la pression à ce dernier, autant par jeu que par sadisme, et également afin de lui faire perdre ses moyens. Larry J. Harper est capable d’envoyer des « flashs » intenses autant que brefs au PJ concerné, lui montrant inlassablement comment il a pratiqué son crime horrible (Harper est un pervers sexuel usant d’armes contendantes pendant ses crimes…) è Le PJ concerné devrait ressentir une haine aveugle l’animer pendant la poursuite, ce qui ne lui permettra pas de garder la tête froide pendant la poursuite. - Les fugitifs possèdent Garcia, qui doit livrer des informations importantes : les 6 autres ont déjoué sa tentative d’échange, et n’hésiteront pas à l’utiliser comme monnaie d’échange, ou encore comme bouclier afin de couvrir leur fuite. è Les PJ qui risquent d’être sur la liste des « ripoux » détenues par Garcia devraient également avoir la pression : faudra-t-il l’abattre pour qu’il ne parle pas ? Mais comment donner le change ? - Les fugitifs sont extrêmement dangereux et déterminés à ne pas être en vie. Ils se sont appropriés un véritable arsenal lourd pendant leur mois de cavale, et une bataille rangée ne devrait pas être chose aisée. Les Mexicains et les Chasseurs de prime : La tâche des joueurs devrait être compliquée par deux facteurs nouveaux : - La famille mafieuse des « Mexicains du Texas », pour lequel travaillait Garcia, tient à ce que ce dernier meure avant de parler, ce qui éviterait à l’organisation de perdre nombre de ses contacts et de ses influences dans les milieux d’affaires et fédéraux du texas. Jusqu’à son évasion, Garcia respectait la « loi du silence », mais devant la désastreuse cavale qu’il entreprend, il est prêt à risquer le courroux de ses anciens employeurs. Les Mexicains vont donc dépêcher des tueurs patentés dans Woodland Park, afin d’intercepter les « Texas Seven » avant les PJ ou les groupes de recherche. De surcroît, les Mexicains vont tenter de faire pression (par téléphone) sur le (ou les) PJ avec qui ils ont des relations, afin que ceux-ci exécutent le travail eux-mêmes s’ils en ont l’occasion. - La radio 570 KLIF (voir doc. en annexe), a promis plusieurs centaines de milliers de dollars pour toute personne aidant à la capture des fugitifs, ce qui pousse vers la région de Woodland Park quelques téméraires chasseurs de primes, prompts à mettre des bâtons dans les roues des PJ afin de remporter la mise… Dénouement : Après une poursuit épique, quatre à cinq au moins des fuyards seront récupérés ou abattus par les PJ, ou encore par les autres équipes, voire les tueurs Mexicains ou les chasseurs de prime. Néanmoins, le tueur psychopathe Larry James Harper doit pouvoir s’en tirer sans trop de mal, emmenant avec lui Joseph C. Garcia (la « balance »). Bien évidemment, Harper va faire tout son possible pour se rendre à Washington même, à la grande surprise des PJ, afin de finir le travail commencé, c’est-à-dire en achevant de décimer la famille du PJ concerné par ses anciens crimes. Au final, le dénouement devrait être absolument épique, sans qu’il soit possible de tirer les grandes lignes de ce qui risque de se passer : Harper va tuer et abandonner Garcia dans un véhicule volé quelques temps après s’être enfui du Colorado, ce qui mettra probablement la puce aux PJ, puisque le véhicule devrait être retrouvé aux alentours de Washington D.C. ou de Baltimore. ==> Au final, ce scénario n’est pas une enquête traditionnelle, mais bel et bien un « road movie » qui se veut dynamique et résolument tourné vers l’action. ==> Néanmoins, n’oubliez pas que ce scénario repose également sur l’ambiance générale (pression des médias, des supérieurs, des buts propres à chaque PJ, des autres poursuivants fédéraux ou non, de la population traumatisée et affolée) ce qui amène pas mal de belles séquences de rôle-play. ==> Les PJ, dans cette aventure, ont tous, à un degré ou à un autre, un intérêt personnel dans cette affaire, et cela doit se ressentir de façon continue et pesante pendant leur progression : que feront-ils au moment crucial ? ==> Pour finir, le paranormal, même s’il est limité ici, repose encore sur le jeu du « chat et de la souris » entre les PJ et le tueur psychopathe (pour le final) : ses pouvoirs sont certes limités, mais le duel psychologique autant que moral qui devrait s’ensuivre devrait être intéressant.