JdRP Scénarios : UNE ÉTRANGE MAISON DE POUPÉES
LE CLUB PYTHAGORE Ses origines. Comme chacun sait l’existence de Pythagore reste problématique. À son sujet, les récits les plus mythiques furent répandus dans la Grèce Antique. Pour certains, c’était un moraliste et un législateur, pour d’autres plus exaltés,il était le fils d’Appolon et d’une vierge. (...)
On n’en entendit plus parler… jusqu’aux environs de 1900. Car à ce moment-là, dans la plupart des grandes capitales européennes, des « Clubs Pythagore » ouvrirent leur porte. Ainsi il enfut créé à Londres, Paris, Berlin, Rome et Vienne. Peu de gens prêtèrent attention à l’ouverture de ces clubs. (...)
Ces cinq personnes, de nationalités différentes, étaient connues dans leur pays respectif pour leurs qualités humaines et leur esprit brillant, elles étaient même considérées comme des sommités dans les arts, les lettres ou les sciences. Philon leur proposa de créer dans leur pays un club Pythagore et de recruter des gens à l’esprit ouvert, objectif et curieux. Ni fanatiques à l’esprit étroit, ni sceptiques professionnels ne seraient admis. Car les clubs Pythagore allaient se fixer pour but de s’intéresser à toutes les activités de la pensée humaine. Ces cinq personnes acceptèrent avec enthousiasme la proposition de Philon. (...)
Il fut décidé que les futurs membres de ces clubs seraient acceptés après enquête comme simple membres, et qu’au bout d’une année seulement, si leur conduite était irréprochable, ils deviendraient sociétaires ou… seraient exclus. Il fut également décidé que les clubs Pythagore étudieraient plus particulièrement les sciences ocultes et les phénomènes paranormaux,mais tout en respectant cette objectivité et cette ouverture d’esprit qui allaient devenir la règle d’or des clubs. C’est pour cette raison que les clubs Pythagore ne recherchèrent pas la publicité et fonctionnèrent de la façon la plus discrète possible. (...)
Ces pseudonymes, la plupart du temps, concernent une personne illustre dans un domaine scientifique ou artistique. Le 2 janvier 1900, le club Pythagore de Paris ouvrit ses portes. Il est présidé par le docteur Albert Langelier, âgé de 62 ans, ancien médecin à l’hôpital de la Salpêtrière, ayant travaillé avec le professeur Charcot. (...)
Il est membre de l’Institut, et ses travaux sur les maladies nerveuses, plus particulièrement sur l’hystérie, lui ont fait une réputation internationale. Au club Pythagore, il n’est connu des membres que sous le pseudonyme de Caton. C’est un des cinq hommes qui fut contacté par Philon. (...)
Si en cours de partie,un des personnages ne respecte pas les règles morales du club et que par un moyen quelconque, Caton ou un des Sociétaires l’apprend, le personnage peut être exclu du Club Pythagore. PARIS - SEPTEMBRE 1902 Il y a deux ans que le club Pythagore fonctionne. Il comprend une trentaine de membres, dont dix sociétaires. L’un d’eux, Sénèque, vieil homme âgé de 70 ans (ancien profeseur d’histoire et d’archéologie) demeure au club et fait office de gardien et de bibliothécaire. (...)
Quand vos joueurs seront face à Caton, sachez trouver les bons arguments pour que l’adhésion au club Pythagore leur paraisse alléchante : s’ils refusent, l’aventure s’arrêtera là… MARDI 2 SEPTEMBRE - 21 heures La partie va réellement débuter par votre description de 4 ou 5 personnes, venues qui à pied qui en fiacre, finissant par se retrouver sous les arcades du Palais Royal, faisant route vers une porte à côté de laquelle une simple plaque de cuivre indique « Club Pythagore ». Les personnages sont reçus au club par Caton, un homme d’une soixantaine d’années, élégant, distingué, et calme. (...)
En 1902 le téléphone est peu usité, et on doit toujours passer par un standard pour obtenir son correspondant. Cependant, le club Pythagore est pourvu d’un téléphone, mais vu les conditions atmosphériques, on a seulement 50% de chance d’obtenir son correspondant. (...)
À son retour il a l’air soucieux, hésite un moment et enfin, semblant prendre une décision, s’adresse aux personnages : « Mesdames, Messieurs, leur dit-il, puisque après tout vous êtes maintenant membres du club Pythagore, je peux m’adresser à vous en toute confiance. « Or, il se trouve qu’un coursier vient de nous livrer un colis au contenu assez étrange. (...)
À ce colis est joint une lettre tout aussi mystérieuse… Mais suivez-moi plutôt… » Et Caton les conduits dans la grande bibliothèque. Au milieu de la pièce se trouve une table et sur cette table est posée une maison de poupées entourée d’un jardinet miniature. C’est une maison de deux étages construite en bois (voir plan). Le travail est remarquable et certainement exécuté par un artisan maître de son art : le mobilier a été très finement détaillé, allant jusqu’à reproduire les vases, les napperons, la batterie de casseroles accrochée au mur de la cuisine et la multitude de tableaux de maîtres agrémentant toutes les pièces de la maison. Dans le jardinet autour de la maison sont disposées six petites poupées en bois ; eles ont été conçues à l’échelle de la maison et, bien que le travail ait été tout aussi minutieux, les visages par contre restent assez anonymes. Cependant on peut aisément les distinguer les unes des autres. Deux d’entres-elles représentent un homme et une femme d’âge moyen, deux autres représentent deux hommes visiblement assez âgés, dont l’un tient une serviette à la main, quant aux deux dernières, elles figurent un petit garçon et une petite fille, la petite fille étant plus jeune que le petit garçon. La maison de poupées s’élève sur trois niveaux et mesure à peu près soixante-dix centimètres de hauteur. Après que les personnages ont contemplé ce petit chef-d’oeuvre, Caton leur fait lecture de la lettre qui était jointe au colis (Annexe 2). MARDI 2 SEPTEMBRE - Entre 21 heures et minuit On peut supposer que les personnages, piqués au vif, vont décider de tenter l’expérience. Caton d’ailleurs les incitera à le faire. (...)
Pendant le temps qu’elle aura lieu, Sénèque va se retirer dans sa chambre. Avant minuit, les personnages peuvent agir comme bon leur semble, disposer les poupées dans la maison miniature selon leur bon plaisir ou les laisser là où elles se trouvent. Cependant, pour que l’expérience puisse se dérouler, il faudra qu’ils respectent les recommandations faites par leur mystérieux correspondant, c’est à dire attendre minuit et éteindre la lumière. Tant que le noir absolu ne sera pas fait dans la pièce, rien ne se passera. MARDI 2 SEPTEMBRE - Minuit Si la bibliothèque est plongée dans l’obscurité, une des pièces de la maison de poupées va s’éclairer brusquement. C’est la salle à manger du rez-de-chaussée. Les autres pièces restent dans le noir. SCÈNE I - Dans cette salle à manger, on peut voir les deux poupées d’âge moyen représentant un homme et une femme. Celles-ci semblent discuter, leurs lèvres bougent,mais la scène est muette (comme toutes les autres scènes qui vont se dérouler ensuite). Les poupées sont parfaitement animées. On a d’ailleurs l’impression qu’il s’agit beaucoup plus d’êtres humains en réduction que de poupées. L’homme va se diriger vers un placard, l’ouvrir et tendre une petite fiole à la femme. Puis la pièce va s’éteindre et la maison de poupées rester dans le noir un bref instant. SCÈNE II - La grande chambre du premier étage va s’allumer. Une des poupées représentant un homme âgé est au lit (celle qui n’a pas de serviette à la main). La femme est également dans la chambre, elle verse devant le vieux monsieur la fiole dans un verre et le fait boire. (...)
Le vieil homme brusquement porte la main à sa poitrine, il paraît souffrir horriblement, il se dresse sur son lit et finalement retombe au milieu de ses oreilers. Visiblement il est mort. Ensuite la pièce se retrouve plongée dans le noir et à nouveau la maison de poupées va rester dans l’obscurité quelques instants. SCÈNE III - La sale à manger du rez-de-chausée s’éclaire à nouveau. Nous retrouvons l’homme et la femme plus l’autre vieux monsieur (celui à la serviette). (...)
Puis deux chambres s’éclairent elles ausi progressivement, même type d’éclairage. Dans l’une dort un petit garçon, dans l’autre, une petite fille, identiques aux deux petites poupées. Ensuite, la maison se retrouve privée de lumière, mais cette fois-ci l’éclairage disparaît progressivement. Tout le temps de cette scène l’ambiance est oppressante. (...)
Ele recule pas à pas, puis s’approche de la fenêtre ouverte,s’arrête un court instant, hésite, puis finalement enjambe la fenêtre et se jette dans le vide. À nouveau les ténèbres règnent sur la maison de poupées, mais la lumière ne revient pas… Il semblerait que le « spectacle » soit terminé. Pendant que les personnages sont encore plongés dans le noir on frappe à la porte de la bibliothèque. Reprenant ses esprits, Caton se lève et va ouvrir la porte. (...)
» NOTE POUR LE MENEUR DE JEU Il est à noter que, quel que soit l’endroit où les personnages auront placé les poupées avant minuit, à partir de cette heure on les trouvera exactement à l’endroit décrit dans le scénario, comme si entre temps elles s’étaient déplacées dans le noir. Dans chaque scène, les poupées ne participant pas à cette scène seront invisibles. Chaque pièce est merveilleusement meublée et tout le mobilier est collé sur le sol. (...)
MERCREDI 3 SEPTEMBRE - Matinée Que ce soit séparément ou ensemble, il est évident que les personnages vont se rendre au domicile de Léon Berthomé. Une fois sur les lieux, ils vont s’apercevoir au premier coup d’oeil que la maison de Berthomé, un petit hôtel particulier, est en tous points identique à la maison de poupées (voir plan), la façade est exactement la même et s’ils y pénètrent, ils se rendront compte également que la disposition des pièces est semblable à la maison miniature, jusqu’à l’ameublement qui est identique. De même, la maison est décorée avec goût, et on note de nombreux tableaux, comme dans la maison de poupées. Qu’ils se présentent à Léon Berthomé, seul, par petits groupes ou tous ensemble ne changera rien à l’accueil que va leur faire celui-ci. Cet accueil sera chaleureux. Monsieur Berthomé est ingénieur, il est veuf,sa femme étant décédée il y a à peine trois mois (juin 1902) il se retrouve donc seul avec ses deux enfants, Hector, petit garçon de treizeans et Dorothée, petite fille âgée de onze ans. Normalement une gouvernante, Aglaé, s’occupe des enfants, mais elle a dû partir précipitamment dans sa famile, au chevet d’une parente malade. Or, Léon Berthomé est très ennuyé, car il doit se rendre à Bruxelles pour rencontrer des industriels. Ce voyage est très important pour lui : ayant inventé une machine qui doit révolutionner l’industrie dans le domaine du textile, un très important groupe d’industriels bruxellois est prêt à traiter avec lui pour équiper leurs usines de ce type de machine. (...)
En effet depuis quelques jours, Léon Berthomé a des craintes en ce qui concerne la sécurité de ses enfants. Il a vu des individus suspects rôder autour de sa maison. Est-ce que par hasard, vu les intérêts financiers en jeux, certains de ses concurrents ne tenteraient pas de faire enlever ses enfants pour avoir un moyen de pression sur lui, et l’obliger de cette manière à renoncer à son projet ? (...)
Léon Berthomé n’a aucune certitude, ce ne sont là que de très vagues soupçons, mais cependant il est inquiet et le fait que quatre, cinq ou six personnes résident dans sa maison durant son absence ne le gêne nullement, cela le rassure plutôt. Il n’hésite donc pas à leur faire part de ses craintes et tente de les persuader de rester. (...)
De plus, les personnages ont de nombreuses raisons d’accepter. La première c’est que, faisant désormais partie du club Pythagore, ce sont des gens qui ont des qualités de coeur et sont prêts à aider un homme qui, après tout, ne leur demande qu’un léger service ; et la seconde, c’est que vraisemblablement ils ont envie de résoudre le mystère qui semble peser sur cette maison où tout concorde étrangement avec les scènes qu’ils ont vu se dérouler la veille dans la maison de poupées. De plus, pour emporter leur adhésion, Léon Berthomé appelle ses enfants, Dorothée et Hector et les leur présente. Ce sont deux enfants charmants, qui semblent très attachés à leur père, évidemment cela leur fait de la peine de le voir partir quelques jours mais Léon Berthomé leur promet de revenir rapidement et puis dit-il, fixant les personnages d’un regard suppliant, il a « trouvé des personnes très gentiles qui veulent bien s’occuper d’eux durant son absence. » Dorothée, s’il y a une femme dans le groupe,se laisse facilement convaincre, elle paraît fort affectueuse. (...)
Léon Berthomé est heureux que tout se passe bien, il propose aux personnages de s’installer le jour même dans la maison, qu’ils peuvent considérer dès cet instant comme la leur. Il a un train pour Bruxelles à deux heures, et il pourrait ainsi être le soir même en Belgique. (...)
NOTE POUR LE MENEUR DE JEU Léon Berthomé n’a absolument pas raconté la vérité aux personnages : les véritables motifs de son départ précipité sont tout autres. Mais pour bien les comprendre, peut-être vaut-il mieux revenir un peu en arrière ? Dans cette maison vivaient, il y a un peu plus d’un an : Jules Berthomé, le père de Léon, Léon Berthomé, sa femme Hortense et leurs deux enfants, Hector et Dorothée. (...)
Ayant appris la chose, Hortense ne l’entendit pas de cete oreille. Totalement dénuée de scrupules, elle n’hésita pas à devenir la maîtresse de maître Lelièvre, notaire du professeur Berthomé, au moment même où celui-ci tombait gravement malade. Un soir où elle était montée dans la chambre de son beau-père pour lui faire prendre un médicament, le voyant cloué au lit, sans espoir de guérison, elle ne put contenir une joie mauvaise. Elle lui annonça froidement qu’elle était devenue la maîtresse du notaire, et que celui-ci s’était engagé à détruire le testament de Jules Berthomé dès la mort de ce dernier. (...)
Le choc fut brutal, trop brutal et, à l’annonce de cette atroce machination, le professeur Berthomé mourut d’une crise cardiaque. Quelques jours plus tard, effectivement, en présence des époux Berthomé, le notaire détruisait le testament. Léon Berthomé n’approuvait pas totalement cetfe façon d’agir ; il devait même se douter que ce n’était pas « pour rien» que le notaire se conduisait de cette manière, mais il était beaucoup trop faible pour s’opposer à ces manigances. Il préféra fermer les yeux. (...)
On pouvait penser également qu’après ces tragiques événements, le calme allait enfin revenir dans la maison Berthomé. Il n’en fut rien. Quelques mois plus tard, Aglaé, la vieille gouvernante bretonne que Léon Berthomé avait engagée à la mort de sa femme pour s’occuper de ses enfants, devenait folle et devait être hospitalisée. Dans son délire, elle parlait d’une étrange « procession d’hommes en cagoule, transportant un cercueil et se dirigeant vers elle. » Monsieur Berthomé prit à son service une nouvelle gouvernante, mais celle-ci quitta précipitamment la maison sans vouloir fournir la moindre explication, disant simplement que les enfants étaient bizarres et qu’ils lui faisaient peur. Effectivement, depuis la mort de leur mère, les enfants avaient un comportement étrange et, bien que n’osant pas se l’avouer, monsieur Berthomé lui-même en avait un peu peur. En leur présence, il éprouvait une drôle d’impression. Se sentant constamment observé, jugé, épié, il lui semblait que ses enfants lui étaient devenus brusquement hostiles. (...)
Parfois monsieur Berthomé se demandait s’il n’était pas en train de perdre la raison. Puis vinrent les cauchemars : tout comme la vieille Aglaé, Léon Berthomé se mit à rêver à d’étranges processions d’hommes en cagoule portant un cercueil et se dirigeant vers lui. (...)
Par contre, si tous ces faits étranges devaient se renouveler, aussi ridicule que cela paraisse, il lui faudrait bien se rendre à l’évidence… La maison est hantée ! Dans ce cas, il n’hésiterait pas, il la vendrait dans les plus brefs délais. Bien entendu, toutes ces explications ne sont destinées qu’à votre usage personnel ! (...)
Cette histoire, les personnages vont la découvrir petit à petit, au travers des événements qui vont se dérouler dans la maison, et en fonction des recherches qu’ils vont pouvoir effectuer… L’INSTALLATION… Les personnages ont le reste de la matinée pour aller chercher quelques affaires personnelles. Ils peuvent ensuite revenir à la maison Berthomé. Léon les y attend, ses bagages sont prêts… Avant de prendre congé, il appelle le personnage qui est susceptible d’inspirer le plus de confiance à un homme tel que lui et l’emmène dans son bureau. (...)
Il y a largement de quoi offrir aux enfants quelques sorties récréatives quand ils n’auront pas classe… J’ai prévenu leurs instituteurs que je les garderais ce matin à la maison, et peut-être cet après-midi, selon les circonstances. Vous ferez comme vous voulez pour aujourd’hui, mais ils doivent retourner à l’école dès demain matin, c’est ce dont nous avons convenu… « Vraiment, cher Monsieur, je vous remercie, du fond du coeur… » Visiblement très ému, il donne l’accolade au personnage, puis rejoint les autres au salon : « Les enfants ! (...)
JUIN 1902 - Suicide de Hortense Berthomé, décédée à l’âge de 38 ans. MI-JUILLET 1902 - Aglaé, la vieille gouvernante, est internée à Charenton (suite à des cauchemars récurrents). FIN-JUILLET/DÉBUT AOÛT 1902- La nouvelle gouvernante, Séraphine, rend son tablier. MI-AOÛT 1902 - Léon Berthomé commence à faire des cauchemars. 1er SEPTEMBRE 1902 - Léon Berthomé fait passer son annonce dans le journal. B. MOYENS POUR LES PERSONNAGES DE SE PROCURER DES RENSEIGNEMENTS 1. (...)
Dans la chambre du rez-de-chaussée (chambre de Léon Berthomé) un petit bureau : dans un tiroir se trouve un dossier avec des papiers personnels. Au milieu de ces papiers, il est possible de découvrir une correspondance échangée entre le notaire et Léon Berthomé (Annexe 5). Le notaire se nomme maître Lelièvre et il demeure rue Weber-Paris 16e (à deux rues du domicile de Berthomé). Cependant, maître Lelièvre ne transmettra, bien entendu, aucun renseignement (le secret profesionnel, ça existe !). Par contre, son principal clerc, si on sait l’interroger adroitement (en lui graissant la patte, par exemple) ne fera pas grand mystère de la liaison de son patron avec Hortense Berthomé, mais c’est tout ce qu’il dira, car il n’est pas au courant des manoeuvres frauduleuses de maître Lelièvre. (...)
Certains commerçants, d’ailleurs, diront que depuis quelques temps, elle avait une conduite bizare, semblant avoir peur de quelque chose, mais on ne sait pas de quoi. En ce qui concerne l’autre gouvernante, (celle qui a remplacé Aglaé) si on questionne les commerçants du quartier, on poura apprendre que c’était « une jeune qui s’appelait Séraphine; elle a regagné précipitamment son Berry natal, et qu’elle semblait sérieusement dérangée. (...)
Mais cela s’est passé si rapidement qu’elle n’ose l’affirmer. 9. Dès le lendemain de leur installation dans la maison Berthomé, si un des personnages se rend chez un des commerçants (effectuer un jet de pourcentage), il y a 10% de chance pour que ce commerçant ait aperçut Léon Berthomé dans le quartier. (...)
N’oublions pas qu’il ne s’est pas rendu à Bruxelles mais qu’il est allé loger dans un petit hôtel assez proche. Attention cependant, le commerçant n’affirmera pas l’avoir vu, il en aura simplement eu l’impression (cela pour laisser le doute dans l’esprit des joueurs). Vous pouvez cependant choisir d’éviter ce type de situation car, dans ce cas, les personnages n’ont plus qu’une idée en tête : le retrouver pour lui « parler du pays »… et c’est bien moins fort, comme situation, que ce qui se déroule dans la maison quand ils ne soupçonnent rien. MERCREDI 3 SEPTEMBRE - 14 heures Voici donc nos personnages en compagnie d’Hector et de Dorothée. (...)
Depuis de nombreuses années il appartenait à une société secrète qui a pour but d’encourager la pratique de la magie noire. Il était même considéré, au sein de cete société comme un des « Sublimes Princes du Royal Secret ». Et si une pareille distinction honorifique peut paraître puérile, mieux vaut pourtant ne pas perdre de vue que les personnes à qui elle est attribuée, détiennent de réels pouvoirs et qu’il est particulièrement dangereux de s’opposer à leur dessein. Il faut savoir également que même une fois décédées ces personnes restent extrêmement dangereuses. (...)
Car, une fois passé de vie à trépas, Jules Berthomé, de sorcier se transforma en une sorte de vampire psychique et il décida de se servir de ses petits enfants pour assouvir sa vengeance. Il commença petit à petit par s’emparer de leur esprit, cela étant fait il les dota de pouvoirs paranormaux. Cela lui prit deux mois, mais Jules Berthomé n’avait-il pas l’éternité devant lui ! (...)
Hortense se débattait essayant de résister de toutes ses forces, mais comment lutter, quand votre propre fille,sur le pas de la porte, vous regarde fixement, en vous disant d’une voix monocorde : « Saute Maman, saute… ». Épuisée, renonçant à lutter, c’est ce qu’elle fit. Bien que ne faisant plus partie des vivants, Jules Berthomé avait l’intention de régner au sein de sa propre maison. Puisqu’on avait voulu le spolier, désormais, hormis ses petits enfants, il ne permettrait à personne d’y séjourner. (...)
C’est pour cette raison, que se servant d’Hector et de Dorothée, il entreprit tout d’abord d’en chasser la domesticité. Aglaé au prise à d’étranges cauchemars fut internée et sa remplaçante ne fit pas long feu. Seul restait Léon Berthomé, le fils de Jules. (...)
Trois mois après la mort de sa femme (mi-août 1902) ce fut au tour de Léon Berthomé de faire d’étranges cauchemars. De plus, ressentant de la part de ses enfants une sourde hostilité qui lui paraissait incompréhensible, il décida de s’absenter quelques temps, pour se soustraire à cette ambiance insoutenable. (...)
Il est évident qu’elle a été profondément marquée par la mort de sa mère et bien que n’ayant pas pu faire autrement, elle se sent responsable de cette mort (quand elle est lucide). Elle aimerait se décharger de ce secret bien trop lourd pour elle, c’est pour cela que si un personnage féminin se montre un tant soit peu maternelle avec elle, elle finira par lui confier ce secret qui la tourmente et fera ensuite tout pour protéger ce personnage contre les menées de son grand-père. En fait Dorothée est une victime, qui souffre de ce qu’on lui fait faire et qui de ce fait peut se transformer en alliée pour les personnages. (...)
FACULTÉS PARANORMALES HECTOR DOROTHÉE Phénomènes hallucinatoires Télékinésie Perte d’équilibre Hypnotisme Provoquer des cauchemars Pour savoir si Hector et Dorothée réussissent à utiliser leurs dons : parfaitement, très bien, bien, moyennement ou s’ils échouent dans leurs tentatives, utilisez la table des palliers de réussites en vous servant chaque fois des capacités qu’ont les enfants pour chacun de ces pouvoirs (voir table ci-desous). N’hésitez pas tout au long de la partie à faire utiliser par les enfants ce genre de pouvoirs, n’oubliez pas qu’ils sont susceptibles et qu’ils ne supportent pasqu’on essaie de leur dicter leur conduite. En revanche, ne les utilisez pas à tout bout de champ, mieux vaut marquer une certaine progression dramatique pour ce genre d’intervention. (...)
Le silence va s’établir et soudainement leur assiette va s’élever dans les airs et être brutalement projetée au visage du personnage (ce qui risque d’ailleurs de lui faire perdre un point de constitution). C. PERTE D’ÉQUILIBRE Hector et Dorothée ont la faculté de donner l’impression à la personne qu’ils ont choisie pour victime de voir le sol se dérober sous elle, impression fort désagréable. Ils adorent pratiquer ce genre d’exercice, surtout quand la personne monte ou descend un escalier. (...)
HYPNOTISME Je n’ai bien entendu pas besoin de vous expliquer en quoi cela consiste, mais à noter cependant qu’on ne peut tout de même pas faire accomplir n’importe quoi au sujet sous hypnose… Tuer par exemple, ce qui irait beaucoup trop contre sa nature profonde (à moins qu’il ne s’agisse d’un tueur professionnel !). E. PROVOQUER DES CAUCHEMARS En l’ocurence, ils’agit toujours du même, la personne qui y est sujette, voit une étrange procession d’hommes en cagoule se diriger vers elle, portant un cercueil sur leurs épaules. (...)
Mais, indépendamment de ce que vous allez leur faire faire, sachez, qu’il est des moments où leur grand-père va s’emparer de leur esprit et les contraindre à exécuter certaines choses, de plus d’autres événements vont se dérouler au sein de la maison Berthomé. C’est tout cela que nous allons découvrir dans le paragraphe suivant. ORDRE CHRONOLOGIQUE DES ÉVÉNEMENTS DEVANT SE DÉROULER DANS LA MAISON BERTHOMÉ MERCREDI 3 SEPTEMBRE Dans la journée les enfants vont à l’école. A priori rien ne se passe, à moins que, comme nous venons de le voir, les enfants aient été “provoqués” par les personnages, par exemple si ceux-ci ont fouillé leur chambre et nient l’avoir fait quand les enfants l’auront découvert (c’est-à-dire sitôt entrés dans leur chambre). (...)
Les hommes portant le cercueil semblent sortir du tableau. Le décor de la pièce se transforme,le personnage a l’impression de se trouver au milieu d’un cimetière – au loin par une allée, il voit cette sinistre procession qui se dirige vers lui. (...)
Brusquement le personnage sans savoir pourquoi, a la certitude que ce cercueil est vide et qu’il lui est destiné, il a l’impression qu’il va mourir. 6. Non seulement il est persuadé maintenant que sa dernière heure vient d’arriver, mais de plus “il sent” que tapie au fond du cercueil, gît une sorte de présence maléfique qui le guette, animée d’une joie mauvaise. (...)
Deux personnes sont sur le seuil : un homme d’une soixantaine d’années, de forte stature, assez gros, barbu, des sourcils broussaileux, une voix tonitruante, accompagné par un jeune homme d’une vingtaine d’années, le teint pâle, les yeux gris bleu, regard très froid, mince, traits anguleux, les cheveux en brosse. (...)
À leur maintien et leur fort accent, on s’aperçoit immédiatement que ce sont des Alemands L’homme de soixante ans se présente, il se nomme, Frantz Baumann et il est marchand de tableaux, l’autre se nomme Heinrich Meisterman, c’est son secrétaire. Avant même d’y avoir été invité, ils pénètrent dans la maison. Sans aucune gêne, Frantz Baumann se met à parcourir les pièces, contemplant les différents tableaux qui s’y trouvent, prétextant que, de passage à Paris, il se rend chez les particuliers pour éventuellement se rendre acquéreur de toiles. (...)
Heinrich Meisterman reste silencieux, mais par contre il observe plus minutieusement les tableaux. On a l’impression qu’il cherche quelque chose de précis (vous pouvez en faire la remarque aux personnages). (...)
NOTE POUR LE MENEUR DE JEU Je crois qu’il est maintenant grand temps de ne plus rien vous cacher au sujet de cette toile. Car le tableau existe et effectivement il se trouve bien dans la maison. C’est grâce à lui que par l’entremise de ses petits enfants, Jules Berthomé peut provoquer des cauchemars et ainsi tenter de s’emparer de l’âme de ses victimes. Il est exact que la toile représente une procession d’hommes en cagoule portant un cercueil et elle est acrochée au mur dans l’ex-chambre de Jules Berthomé, chambre qui se situe au premier étage (voir plan). (...)
Berkowitcz émet l’hypothèse que ces tableaux ont été commandés dans le but de servir à pratiquer la magie noire et il l’explique de la façon suivante : le tableau doit se trouver danslamaison de la personneque l’on a choisie pour victime, et l’on se sert de cete image symbolique pour provoquer des cauchemars, le tableau servant de véhicule aux ondes maléfiques dirigées par le sorcier vers la victime. (...)
Bien que ne l’ayant pas trouvée lors de leur visite, il n’abandonne pas aussi facilement. Ils vont donc montrer discrètement la garde autour de la maison. Ils peuvent également prendre en filature les personnages au cours de leurs déplacements. Dans ce cas,faire tirer un jet sous la perception à la personne prise en filature pour voir si elle se rend compte qu’elle est suivie. (...)
Jules Berthomé serait alors dans l’obligation d’appa- raître en personne pour tenter de chasser les habitants de la maison. Dans ce cas, se reporter à la page 17 où toutes les explications nécessaires vous seront fournies. JEUDI 4 SEPTEMBRE - Dans la soirée Chaque fois qu’un personnage parcourant la maison, passera devant certaines pièces (chambre de Dorothée, ex-chambre du grand-père, salon) il entendra un murmure de conversation, murmure tout d’abord parfaitement incompréhensible, mais s’il écoute plus attentivement, des bribes de phrases lui parviendront. (...)
Les pièces sont vides bien entendu. A. DANS LE SALON DU REZ-DE-CHAUSEE IL EST POSSIBLE D’ENTENDRE 1. Soit voix d’homme, c’est celle de Léon Berthomé : «MAIS ENFIN HORTENSE,NOUS NE POUVONS PAS FAIRE CELA… » Voix de femme agressive, c’est celle d’Hortense Berthomé : «PAUVRE TYPE,TU N’ES QU’UN IMBÉCILE ! HEUREUSEMENT QUE TOUT LE MONDE N’EST PAS COMME TOI ! (...)
» La personne qui écoute peut faire un test sous la perception, si celui-ci est réussi, il lui est possible de reconnaître la voix de Léon Berthomé. 2. Soit voix de femme, visiblement charmeuse, voix de Hortense Berthomé : «ENTREZ MON CHER MAÎTRE, JE SUIS SI HEUREUSE DE VOUS RECEVOIR… CHEZ NOUS ! » Voix d’homme, tendre également, c’est la voix de maître Lelièvre : «AVOUE QUE C’EST UN PEU GRÂCE À MOI SI… » Voix d’Hortense, ele murmure doucement : «JE LE SAIS MON CHÉRI… NON VOYONS, VEUX-TU ÊTRE SÉRIEUX ! MON MARI EST LÀ, IL POURRAIT NOUS SURPRENDRE !» B. DANS L’EX CHAMBRE DE JULES BERTHOME, ON ENTEND Voix d’homme – voix de vieil homme –, c’est Jules Berthomé : «SACHEZ QUE JE VOUS AI PERCÉE À JOUR DEPUIS LONGTEMPS, VOUS N’ÊTES QU’UNE INTRIGANTE, MAIS J’AI PRIS MES DISPOSITIONS : VOUS NE TOUCHEREZ PAS UN SOU ! » Voix de femme – haineuse –, c’est Hortense : « EN ÊTES-VOUS SI SÛR ? UN TESTAMENT, CELA PEUT TOUJOURS SE DÉTRUIRE… SURTOUT QUAND LE NOTAIRE VOUS TROUVE JOLIE… » (rire provoquant) Voix d’homme – la même : « MISÉRABLE ! VOUS OSERIEZ FAIRE CELA ? VOUS AVEZ TORT ! SACHEZ QUE VOUS LE PAIEREZ UN JOUR OU L’AUTRE… ET TRÈS CHER ! » (il hurle). C. DANS LA CHAMBRE DE DOROTHEE Voix d’Hortense – ele paraît terrifiée : « NON, NON, MA CHÉRIE, JE T’EN SUPLIE ! NE M’OBLIGE PAS À FAIRE CELA ! PITIÉ ! NON,NE ME REGARDE PAS AINSI… » (long silence, puis hurlement) Bien entendu, ces voix qui “sortent des murs” vont pouvoir servir de complément d’informations aux personnages : après avoir assisté aux scènes muettes de la maison de poupées, voilà qu’ils entendent certaines paroles qui ont été échangées par les protagonistes du drame. S’ils s’interrogent sur ces phénomènes, la réponse leur sera vite donnée. Ilsuffit pour cela que l’un d’eux passe devant la porte d’entrée pour qu’il aperçoive une carte lettre qui a été glissée sous la porte. (...)
Il enseigne l’éloquence et les Arts, mais c’est surtout le spécialiste de la Nécromancie, qu’il enseigne avec efficacité (…) il pratique son enseignement et se montre aux hommes sous l’apparence d’un énorme corbeau, parlant d’une voix rauque. » Le traité ajoute qu’il se conjure le jeudi et qu’il aime qu’on l’invoque de façon aimable et polie car dans le cas contraire, il n’hésite pas à donner sèchement des leçons de savoir-vivre aux importuns. (...)
Pour pouvoir parvenir à ce résultat, il est bien évident qu’il leur faut au préalable trouver le tableau, pour cela il leur suffit d’examiner les différentes toiles qui se trouvent dans la maison (voir plan). Une fois le tableau trouvé, il suffit de gratter légèrement la peinture pour que l’on voit apparaître le motif initial. (...)
Il est certain que si aubout de deux ou trois jours (en temps de jeu bien entendu) vos joueurs n’ont pas l’idée de chercher le tableau, ils auront l’impression de tourner en rond et commencerontà s’énerver sérieusement, vous pouvez dans ce cas agir de la façon suivante. (...)
Il vaut mieux que ce soit vos personnages qui découvrent le tableau, servez-vous de Heinrich et de Frantz comme d’une menace vague rôdant tout autour de la maison : ils sont plutôt là pour créer une sorte de pression psychologique venant de l’extérieur. b. (...)
Tout au long de ces pénibles journées, vos personnages vont subir leurs caprices et leurs sautes d’humeur, et quand on sait que ces chers petits sont de surcroît dotés de pouvoirs paranormaux, on peut se rendre compte aisément du résultat que cela peut donner. Mais vous pouvez vous en servir également pour fournir quelques indices permettant de mettre les joueurs sur la voie, surtout si vous vous apercevez que ceux-ci éprouvent trop de dificultés à trouver la solution. (...)
Comme il ne peut plus d’ailleurs continuer à persécuter les personnages, la malédiction qui pesait sur certains d’entre eux va cesser, les cauchemars vont disparaître. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, le calme est enfin revenu dans la demeure des Berthomé. (...)
» Or, Nabarus est le nom qui a été attribué à Jules Berthomé par la Confrérie des Sublimes Princes du Royal Secret au cours d’une cérémonie initiatique. Depuis ce jour, c’est uniquement en le désignant par ce nom qu’on peut le combattre. Chaque sorcier possède un nom secret qui lui sert de protection et n’est bien entendu pas destiné à être révélé au grand public, bien au contraire, c’est en principe un secret jalousement gardé par son possesseur. Il semblerait cependant qu’Élie Karsfield ait su percer ce secret et qu’il l’ait communiqué aux personnages pour que ces derniers puissent posséder une arme pour combattre Jules Berthomé. Donc, si un des personnages se souvient de cette indication, il lui suffira d’ordonner à Nabarus de se retirer de la maison, pour que celui-ci (c’est à dire Jules Berthomé) soit obligé de regagner sa tombe pour l’éternité. Si ce genre de phrase est prononcé, les occupants de la maison entendront immédiatement une immense clameur de rage et verront apparaître environné de flammes un spectre en forme de corbeau battant des ailes se débattant à grands cris rauques, en proie aux tourments de l’enfer. Puis, brusquement l’image disparaîtra et les personnages ressentiront une impression de calme et de paix intense. Par contre: si un ou plusieurs personnages s’avise d’ordonner à «Jules Berthomé de se retirer », il ressentira une douleur intense dans la tête, avec l’impression d’avoir subi une violente attaque psychique, faire effectuer un jet sous la spiritualité, événement d’ordre 1, pour les résultats consulter la table de confrontation. De même s’ils prononcent des phrases du genre : « Satan retire-toi ! (...)
Il est possible de discuter tranquilement avec Léon Berthomé. Inutile de dire qu’en aucun cas il n’avouera s’être éloigné de sa maison par lâcheté et, quoi qu’on puisse lui dire, il n’en démordra pas, s’en tenant à sa version du voyage d’affaire. (...)
Le Meneur gèrera donc à son gré la scène mondaine qui s’annonce ici… Pour les personnages, l’aventure est (presque !) terminée… Il n’est pas rare à ce moment que les personnages, après moult discussions, offrent la maison de poupées à Dorothée, en inventant un (autre) gros mensonge pour justifier la similitude : « on l’a fait fabriquer tout exprès ! » D’autres fois, il la rapportent au club Pythagore… Ce n’est qu’un point de détail… ÉPILOGUE Et maintenant il ne me reste plus qu’à tenir ma promesse et à vous révéler qui est véritablement Élie Karsfield. Mais pour cela retournons au club Pythagore, une semaine après ces tragiques événements. Il est deux heures du matin, tout est silencieux, Sénèque dans sa chambre dort déjà depuis longtemps. (...)
Dehors, la pluie fait toujours rage. Pourtant malgré l’heure tardive deux hommes veillent encore au Club Pythagore. Confortablement installés dans des fauteuils de la bibliothèque, ils devisent paisiblement en buvant à petites gorgées un vieux cognac. (...)
« Vous savez, mon cher Caton, répondit l’autre, je pense qu’une pincée de mystère n’est pas une mauvaise chose, ne les a-t-elle pas poussé à agir ? Et puis il est inutile que l’on sache que Philon est Élie Karsfield, le fondateur des clubs Pythagore. » « Certes vous avez raison, répondit Caton, mais vous ne m’avez toujours pas expliqué le secret de la maison de poupées. « Comment avez-vous bien pu être au courant des sombres menées de ce Jules Berthomé, je connais vos immenses pouvoirs en matière de magie blanche, mais enfin cette maison de poupées et ces marionnettes ont quelque chose de fantasmagorique ! » « Oh ! c’est simple, répondit Karsfield puisque c’est bien de lui qu’il s’agit, étant dans la pièce à côté et possédant quelques petits pouvoirs de suggestion… » « D’accord, d’accord cher ami, mais cela ne me dit toujours pas comment vous avez pu être aussi bien renseigné sur la maison Berthomé » « Sur cesujet, permetez-moi de ne pas vous répondre et de préserver ainsi – comment dites-vous en français ? – une petite part de mystère » répondit Karsfield souriant en reprenant une larme de cognac dans son verre, qu’il chauffa ensuite longuement dans ses mains. Tout comme Karsfield, permettez-moi, cher meneur de jeu de préserver cette petite part de mystère. Peut-être un jour d’autres confidences viendront, cette aventure n’étant que le début : « DES ENQUETES DU CLUB PYTHAGORE »