JdRP Personnages : Berthe Morisot
(...) A force de persévérance, les années passant, elles imposent même leur vision, leurs thèmes et leur créativité, fréquentant des maîtres et exposant, au même titre que leurs homologues masculins, dans des salons. Berthe Morisot : Berthe Morisot naît à Bourges le 14 janvier 1841. Arrière petite-nièce du peintre Jean Honoré Fragonard, elle est la troisième fille du préfet du Cher, Monsieur Tiburce Morisot. Cet homme, connu pour sa grande culture, est surtout un monarchiste convaincu. D’ailleurs, en 1848, il a été de ceux qui donneront leur démission au gouvernement républicain. En 1855, la famille s’installe à Passy, rue des Moulins. Là, la jeune femme apprend le piano chez Stamaty. Deux ans plus tard, en compagnie de ses deux soeurs, Yves et Edma, Berthe délaisse la musique au profit du dessin. Les trois jeunes filles prennent leurs premières leçons de dessin chez Chocarne mais insatisfaites et déçues, décident de changer. Berthe, en compagnie d’Edma, poursuit son apprentissage chez Guichard dans la rue même où elles habitent. Fréquentant souvent le Louvre afin de copier les chefs-d’oeuvre des maîtres, elle fait la connaissance de Fantin-Latour, qui est de cinq ans son aîné. (...)
En 1862, elles rejoignent l’atelier du célèbre paysagiste à Ville-d’Avray, le vieux maître venant dîner tous les mardis chez les Morisot. En 1863, il les recommande à son disciple Oudinot. Celui-ci accueille les deux soeurs dans les environs d’Auvers. (...)
C’est l’occasion pour elles de rencontrer Daubigny, Daumier et Guillemet. Les deux années suivantes, Berthe fait ses débuts au Salon, présentant là quelques paysages. Au Louvre, elle rencontre Edouard Manet qui insiste pour que Berthe pose à son domicile. C’est à cette période qu’elle croise Degas, Manet s’inspirant de son nouveau modèle pour des toiles comme Le Balcon ou Le Repos . Edouard Manet (1869) Le Balcon(169 x 125 cm) Musée d’Orsay, Paris, France En 1869, sa soeur Edma, mariée depuis peu, renonce à la peinture. Berthe, elle, retourne vivre chez elle à Lorient, exécutant plusieurs portraits, dont certains de sa mère. En 1874, alors que son père vient de mourir, elle délaisse le Salon officiel pour rejoindre l’exposition parallèle des impressionnistes Monet, Sisley, Renoir chez Nadar. Elle y expose quatre toiles, deux pastels et trois aquarelles. En décembre, elle épouse Eugène Manet, le frère d’Edouard. Elle séjourne à Gennevilliers puis en Angleterre, dans l’Ile de Wight, où elle réalise plusieurs peintures. En 1878, elle donne à son mari une fille, Julie. Cette année sera d’ailleurs la seule où elle ne participera pas à l’exposition impressionniste. De 1881 à 1888, elle peint beaucoup, séjournant à Bougival, à Nice et à Cimiez dans le midi, voyageant en Italie, en Belgique et en Hollande et dans l’Ile de Jersey. En 1883, l’année où elle expose avec les autres impressionnistes à Londres, décède Edouard Manet. Neuf ans plus tard, c’est au tour de son mari Eugène de mourir à son tour. Gravement malade, Berthe confie sa fille Julie au poète Stéphane Mallarmé en tant que tuteur, ainsi qu’à Auguste Renoir pour son éducation de peintre. En mai, elle expose seule chez Boussod et Valadon. La Soeur et la mère de l’artiste (1869-1870)National Gallery of Art, Washington, USA En 1893, Berthe s’installe rue Weber et continue de peindre, sa fille Julie mais aussi Jeanne Fourmanoir et Lucie Léon lui servant de modèles. Un an plus tard, elle expose à la Libre Esthétique à Bruxelles. Mallarmé étant intervenu personnellement, il convainc l’Etat d’acheter à Berthe sa Jeune fille en toilette de bal . Il était temps car le 2 mars 1895, la maladie ayant fait son oeuvre, Berthe Morisot meurt à Paris. Elle est depuis enterrée au cimetière de Passy. De son oeuvre, multiple et délicate, toute en harmonie de lumière et de couleurs, Jean Bouret dira : « Aux vives attaques du pinceau, à l’ivresse de la lumière succédera, dans sa dernière période, le rythme continu de la touche, véhiculant un coloris moins direct, plus profond, plus mystérieux, transposant secrètement la tristesse de l’artiste, qui a perdu, à ce moment, son mari. » Le musée imaginaire de Berthe Morisot : Sur le balcon (1873)Aquarelle sur papier, Art Institute of Chicago, Chicago, USA. La chasse aux papillons (1874)Collection privée. La toilette (1875)Art Institute of Chicago, Chicago, USA. La Soeur et la mère de l’artiste (1869-1870)National Gallery of Art, Washington, USA. Un jour d’été (1879)National Gallery, Londres, Angleterre. Espace réservé aux MJ ! Berthe Morisot, en terme de jeu : Constitution : 8 Aptitudes physiques : 9 Culture Générale : 14 Habileté : 13 Perception : 16 Spiritualité : 10 Ouverture d’Esprit : 13