JdRP Personnages : Fernand-Anne Piestre, dit Cormon
Après Emile Friant, c’est au tour de Fernand-Anne Piestre, dit Cormon, de vous ouvrir les portes de son atelier. Si aujourd’hui encore, il n’est pas des plus célèbres, ses élèves furent eux, parmi les plus doués de leur génération. Jugez plutôt... Si le nom du peintre Fernand-Anne Piestre ne vous dit rien, ou pas grand chose, nul doute que ceux d’Emile Bernard, Vincent van Gogh, Eugène-Léon Labitte, Henri Matisse ou bien encore Henri de Toulouse-Lautrec vous sembleront moins obscurs. Fernand-Anne Piestre, dit Cormon, fut leur maître à tous. Fernand-Anne Piestre est né à Paris en 1845. Son père, Pierre-Etienne, passionné de théâtre, fut l’un des auteurs les plus prolifiques de son temps, écrivant de nombreuses pièces, dont beaucoup rencontrèrent un franc succès, d’ailleurs. En collaboration avec Michel Carré, il participa aussi à l’écriture du livret de l’opéra Les Pêcheurs de Perles de Bizet. Si je vous parle abondamment du père au lieu d’aborder tout de go la vie de son fils, c’est qu’il fut le premier à prendre le patronyme de Cormon comme pseudonyme. Fernand-Anne en fera de même quelques années plus tard, mais pour embrasser, lui, une carrière de peintre. Très doué en dessin, le jeune homme fréquente en effet tour à tour les ateliers d’Eugène Fromentin et de Jean-Francois Portaels, avant de rejoindre celui d’Alexandre Cabanel. Plutôt du genre précoce, il débute son parcours de peintre en 1863, exposant ses premières réalisations au salon de Paris alors qu’il n’a pas encore dix-huit ans. Rapidement, l’incroyable force qui se dégage de ses oeuvres et le plaisir particulier qu’il a de représenter des scènes de carnage, comme Le Meurtre dans le Seraglio en 1868, vont attirer l’attention des critiques tout autant que celle du public. En 1870, puis en 1873, son talent est enfin récompensé, puisqu’il obtient là ses premières médailles. Cinq ans plus tard, Cormon est de nouveau primé lors de l’Exposition Universelle de 1878. En 1880, c’est la consécration. (...)
Fernand-Anne se voit attribuer la légion d’honneur et surtout, il en profite pour dévoiler son chef-d’oeuvre, Caïn qui est exposé aujourd’hui au musée d’Orsay [1]. Ce tableau monumental, de presque sept mètres de long pour un peu moins de quatre mètres de haut est inspiré de La Légende des siècles de Victor Hugo. OEuvre hors norme, elle fera dès lors la renommée de l’artiste. Aujourd’hui encore, Cormon est surtout célèbre pour l’intérêt qu’il porta à la préhistoire. A l’époque déjà, son style académique, qui pourtant laisse à peine transparaître l’aspect primitif des personnages, n’empêche pas le public de le considérer comme un spécialiste du genre. (...)
Heureusement pour nous, sa production artistique ne se limite pas à cela. Toujours à cette période, grand ami de Théophile Deyrolle et d’Alfred Guillou, Cormon fait plusieurs séjours en Bretagne. Il en profite alors pour réaliser plusieurs peintures inspirées du port de Concarneau, une série qu’il complétera en 1888 et en 1891. En 1887, il est à nouveau médaille d’honneur. Comme son maître Alexandre Cabanel avant lui, il est nommé professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, école qui, dans le domaine des arts, est la plus prestigieuse de France. (...)
Dans son atelier, année après année, la liste de ses élèves s’allonge. Outre les noms de Vincent van Gogh, Henri Matisse et Henri de Toulouse-Lautrec, on retrouve aussi ceux de Louis Anquetin, Armand-Jacques Assus, Emile Bernard, Viktor Borisov-Musatov, George Hendrik Breitner, Thorvald Erichsen, Charles C.J. Hoffbauer, Thorolf Holmboe, Eugène-Léon Labitte, Georges Le Meilleur, Mané-Katz, Theodor Pallady, Georges Plasse, Armand Point, Edward Potthast, Nicholas Roerich et Henry Sene. Par la suite, Cormon deviendra membre de l’Académie des Beaux-Arts à l’Institut de France. Il consacrera alors le plus clair de son temps à l’art du portrait. (...)
Quand il décède à Paris en 1924, sa notoriété est grande depuis presque quatre décennies et, parmi les peintres de l’époque devenus célèbres aujourd’hui, ils sont peu à pouvoir en dire autant. Le musée imaginaire de Cormon : La ForgeCollection privée. Avant la pêche (1888)(77 x 58 cm) Collection privée. Caïn (1880)(380 x 700 cm) Musée d’Orsay, Paris, France. Un Dejeuner d’Amis (1885)(92.1 x 119.4 cm) Collection privée. Portrait d’Emile LoubetMusée d’Orsay, Paris, France. Dessin représentant une femme algérienne.Collection privée. Espace réservé aux MJ ! Fernand-Anne Piestre en terme de jeu : Constitution : 11 Aptitudes physiques : 10 Culture Générale : 15 Habileté : 15 Perception : 13 Spiritualité : 9 Ouverture d’Esprit : 12 Notes : [1] Si comme beaucoup d’amateurs de peinture, ce tableau vous fascine, n’oubliez pas de visiter le Cabinet des dessins du Musée du Louvre ainsi que le Musée de Moulins, qui conservent de nombreuses études dessinées de cette composition. (...)