JdRP Scénarios : Memento Finis
Le 10 juin 1179, les troupes de Salah-ad-Din remportent une victoire éclatante contre les Frères du Temple au Marj' Ayun. Au cours de cette bataille, Eudes de Saint-Amand est fait prisonnier. L'histoire dit qu'il pérît quelques temps plus tard dans les geôles damasquines. Vos frères vont sans aucun doute en apprendre un peu plus… 16 JUIN 1179, jour de la St Cyr, une bien triste nouvelle arrive à la Commanderie de Jérusalem où se trouvent les Frères. Les Frères sont tous réunis dans la Chapelle afin d'écouter la messe de Prime. Alors qu'ils prient avec ferveur, leur attention est troublée par la soudaine agitation qui règne au dehors. Toute la Commanderie aura tôt fait de découvrir l'origine de ce trouble: un Frère Templier du nom de VALFROY est affalé presque mort sur sa monture. Il est accompagné de quelques hommes en armes en piteux état également. Aussitôt, le Frère Infirmier se précipite en sa direction, le Frère Commandeur prenant quant à lui la mine sombre de celui à qui arrive ce qu'il craignait. La nouvelle fera rapidement le tour de la Commanderie, et envahira ensuite les rues de Jérusalem: les croisés ont subi une violente défaite contre les troupes sarrasines au Marj' Ayun. Le fait le plus inquiétant cependant reste que le maître de l'ordre du Temple, Eudes de St Amand, a été fait prisonnier par les hommes de Salah-ad Din Les quelques survivants présents sont immédiatement assaillis de questions de la part des Frères de la commanderie jusqu'à ce que Hélinand de Saint Omer exige le silence. Il convie les rescapés en question à le suivre dans une grande salle, où les Frères du Temple pourront le suivre. Il demande alors aux nouveaux arrivés de lui conter en détail les événement, les écoutant d'un air grave. Hésitant quelque instant, les hommes, visiblement apeurés, entameront alors un récit confus où il est question d'un armée sarrasine aux effectifs très nombreux, d'un homme de noir vêtu commandant aux morts de se relever de leur Eternel Repos afin d'attaquer les croisés et de moult autre événements inexplicables. Après quelques minutes de ce discours décousu, le commandeur remerciera les hommes en leur précisant qu'ils peuvent bénéficier l'hospitalité du Temples pour les jours à venir. Enfin il ordonnera au Frère Chapelain de réunir les Frères à l'église afin qu'il prient pour le Maître... Au cours de la journée, le Temple plongera dans la morosité la plus sombre. Les Frères auront tout le loisir d'aller interroger les rescapés de la bataille, mis à part le Frère Valfroy qui bénéficie des soins du Frère Infirmier. Les Frères pourront de la sorte se faire répéter le fantasque récit concernant le 'sorcier démoniaque louant ses services aux hérétiques'. Ce dernier point pourrait par ailleurs étonner les Frères ayant quelques connaissances de l'Islam. En effet, même si leur religion est fausse, il ne saurait être dit que les sarrasin pratiquent le commerce avec le Malin. Vers None, le Frère infirmier annonce la mort du Frère Valfroy. Après la messe de Vêpres, au cours de laquelle on recommandera l'âme du Frère Valfroy au Seigneur, le Commandeur Hélinand de Saint Omer demandera aux Frères de se réunir en la salle du Chapitre afin qu'il leur expose les décisions qu'il a prise. Où les Frères s'engagent vers la mission la plus noble qui soit... Un silence de mort règne dans la salle à peine éclairée par quelques torches. Tous semblent perdus dans leurs pensées et certains dissimulent mal leur tristesse. Après quelques minutes pénibles, Hélinand s'éclaircit la gorge puis prend la parole: ' Mes beaux doux Frères, ce jour de la St-Cyr restera dans les mémoires comme étant l'un des plus sombres de l'histoire de notre Ordre. Ainsi que vous le savez tous, nos troupes ont été défaites par les hommes de Salah-ad Din et notre maître est désormais retenu prisonnier à Damas. Ne pensez pas que Frère Valfroy ait pêché de quelque façon que ce soit: il n'a pas fuit devant l'ennemi. Tout au contraire, il m'a conté ces tristes événements et, s'il est en vie, c'est sur l'ordre du souverain de Damas. En effet, Salah-ad Din a préféré lui laisser la vie sauve afin qu'il nous porte une missive. Celle-ci contient une demande de rançon, rançon contre laquelle notre maître nous sera rendu...' Immédiatement un murmure s'élève parmi les Frères. Tous savent qu'il est strictement interdit au Temple de verser une rançon autre que le couteau d'armes que chacun d'entre eux possède. Hélinand reprend la parole: 'Oui, je sais, il s'agit là d'une provocation de notre ennemi car il n'est pas sans ignorer ce que prescrit notre règle sur ce point. Il n'est donc évidement pas question de verser le moindre besant. ' Quelques soupirs de soulagement se font entendre. ' Cependant, il me semble possible de tirer avantage de cet affront. Ainsi ai-je décidé qu'un petit nombre d'entre vous se rendra à Damas en tant qu'émissaires, afin de parlementer avec les autorités sarrasines en prétextant le versement de cette rançon. Ces Frères devront alors profiter de leur présence dans les murs du Palais pour si possible délivrer le Maître...' La plupart des Frères présent marqueront leur surprise face à la dangerosité de cette mission, d'aucuns se demandant visiblement si le Commandeur n'a pas perdu la raison. Puis le Commandeur désignera les Frères chargés de cette mission (les joueurs, évidement !) nommant parmi eux le gonfanonier. Ils devront partir dès le lendemain, en compagnie de 2 frères sergent et de quinze turcopoles. Ils disposeront d'un sauf conduit délivré par Salah ad Din au défunt Frère Valfroy qui justifiera leur entrée sur les terres sarrasines. De plus, une caissette leur est confiée contenant la moitié de la somme demandée en rançon, soit 15.000 besant d'or en pierres précieuses. Bien entendu il leur est strictement interdit d'ouvrir la caissette et de donner le moindre denier aux sarrasins: cet argent est uniquement là pour faire croire à la bonne volonté du Temple. C'est l'esprit chargé des implications de la tâche qui leur est confié que vos Frères pourront regagner leur cellule. Le sergent et le Templier. Au sortir de la messe de Mâtine, les Frères pourront entr'apercevoir (Sens 6) dans l'ombre d'un porche, deux hommes en vive discussion. L'un d'eux porte le Blanc Manteau. Il s'agit de Frère Nicodème, un Templier âgé de la quarantaine. L'autre interlocuteur est le Frère sergent Julien qui accompagnera les Frères vers Damas. Si les Frères s'approchent, la discussion cessera immédiatement et Frère Nicodème se tournera vers eux en souriant. Il leur expliquera qu'il précisait au frère sergent qu'elle été la façon la plus utile de les aider dans leur tâche et qu'il le rassurait sur la sagesse du Commandeur. En réalité, le discours a été tout autre… Il nous faut ici apporter un éclaircissement historique: en 1173, les Ismaéliens du Djebel Nosairi proposèrent de s'allier au roi Amaury 1er contre les musulmans en échange de quoi ils demandèrent la levée des charges qui pesaient sur eux. Or, les templiers de Chastel Banc assurant leur garde, c'est à eux que devaient bénéficier les sommes versées. Le pacte fut néanmoins signé. Certains templiers considérèrent cela comme une trahison. Frère Gautier de Mesnil emmena un conroi de frères et, croisant la route des émissaires Ismaéliens, les massacra jusqu'au dernier. Le roi Amaury 1er, furieux de l'outrage, exigea que l'on châtie sur le champ les coupables. Eudes de Saint-Amand s'y opposa violemment arguant du fait que ses hommes ne relevaient que de sa seule autorité et, en dernier recours, de celle du Pape. Il fit donc enfermer les coupables au sein du Temple. Amaury refusa néanmoins de s'incliner et ce fut sous le regard d'Eudes de Saint Amand que les frères coupables furent jetés dans les geôles de la prison royale de Tyr. Frère Nicodème fut de ces hommes: il participa au massacre des Ismaéliens et fut, finalement, conduit à Tyr. On peut imaginer la grande tendresse dont savent faire preuve les geôliers et c'est donc le corps et l'esprit meurtri qu'il fut remis en liberté en 1178. Il regagna alors sa seule famille: le Temple. Néanmoins, ces trois années passées en prison, lui ont passablement troublé les pensée. Il fallait un responsable à son malheur et ce fut, contre toute attente, Eudes de Saint-Amand. Frère Nicodème lui reproche notamment de s'être incliné devant la décision du roi, considérant que son sort aurait été beaucoup plus supportable dans les prisons du Temple, auprès de ces Frères. Il voue dès lors une haine féroce à Saint-Amand. Frère Nicodème et Frère Julien se connaissent fort bien et pour cause. Depuis son entrée au Temple, le Frère sergent Julien a bénéficié de tous les sages conseils de son mentor le Frère Nicodème. Ce dernier lui a enseigné avec exactitude comment agir en conformité avec la Règle. Cette fois cependant, c'est l'élève qui devra rendre service au maître. Nicodème a en effet ordonné au sergent de faire tout son possible au cours du voyage pour ralentir l'avancée des Frères. Quoiqu'il en soit, Frère julien, ne doutant pas des bonnes motivations de Frère Nicodème lui obéira, ce qui ne sera pas sans poser des problèmes intéressants à vos joueurs. Mais revenons à notre histoire… Le 18 juin 1179, au matin, les frères accompagnés de leurs écuyers et d'une quinzaine de turcopoles, partent en direction de Damas… Un périlleux voyage Le voyage sera effectué dans la hâte et prendra 6 jours. Le conroi passera par Jaferia, Naplouse, Le Bessan et Tibériade avant de gagner Damas le 25 juin 1179 (Saint Pretextat) au matin. Je vous laisse le soin de prévoir quelques événements au cours du voyage. Néanmoins, n'oubliez pas que Frère Julien fera tout son possible pour retarder le conroi. Ainsi, certains chevaux pourront avoir du mal à avancer, Frère Julien pourra simuler un malaise etc.. etc… Pourtant, à aucun moment frère Julien ne laissera de trace de ses méfaits. Et si vos frères ont des doutes et qu'ils les expriment, demandez-vous si ce n'est pas pécher contre la courtoisie que d'accuser un frère sans la moindre preuve… Après avoir franchi le Gué de Jacob, le conroi entrera en terre sarrasine. Ils seront interpellés, très peu de temps après, par une troupe de mamelouks (une vingtaine d'hommes au total), peu satisfaits de voir des chrétiens sur leurs terres. Ceux-ci leur demanderont de préciser la raison de leur présence. Les frères auront simplement à présenter leur sauf-conduit: les mamelouks, visiblement étonnés, se retireront laissant la route libre au conroi… Pendant ce temps, le sort d'un autre homme se joue… En effet, Frère Nicodème, quelques heures après le départ des Frères, entreprend de quitter Jérusalem en direction de Damas accompagné de cinq turcopoles. Il sera moins chanceux que les vos Frères et sont expédition n'arrivera jamais à terme… Un bien étrange tisserand Le 24 juin 1179, le conroi est non loin de Damas. Alors qu'ils font une halte pour la nuit, les Frères sont réveillés par l'arrivée d’une dizaine d’hommes. Ceux-ci sont accompagnés par un turcopole, visiblement leur prisonnier. Les nouveaux arrivants, même s’ils semblent méfiants, ne sont pas agressifs. Ils sont vêtus à la mode sarrasine et armés de cimeterres. Il reste à espérer que les Frères ne vont pas passer à l’attaque immédiatement. Si tel devait être le cas, glissez à l’oreille du gonfanonier qu’il est clair que ces hommes ne désirent pas verser le sang : leur petite troupe n’a pas la moindre chance face à un conroi templier. De plus, abattre des sarrasins à quelques lieues de Damas risquerait de grandement compliquer les négociations à venir si l’événement parvenait aux oreilles des hautes autorités damasquines. Après quelques instants d’un silence gêné, l’un des sarrasins demandera à être entendu. Un turcopole du conroi pourra, si cela est nécessaire, servir d’interprète. ' Moi et mes compagnons saluons les fiers guerriers du Temple. Nous venons en paix et demandons à être entendus en qualité d’alliés et non d’ennemis dans la lutte qui nous oppose au Sultan. Nous savons que l’un des vôtres est retenu dans les geôles du Palais et que vous venez le libérer. Nous désirons voir votre entreprise couronnée de succès. Tel n’est cependant pas le cas de tous vos suivants. En guise de preuve de notre bonne foi, nous vous remettons un des suivants du traître à votre cause (il désigne le turcopole prisonnier). (...)
Le traître quant à lui est entre de bonnes mains et nous nous proposons de vous mener à lui '. Il y a fort à parier que les Frères désireront s’entretenir quant à la marche à suivre et, vraisemblablement, voudront glisser quelques mots au turcopole détenu. (...)
Les sarrasins n’auront aucune objection à cela. Le turcopole, Abou, leur dira simplement que le jour suivant le départ de leur conroi, Frère Nicodème a exigé que cinq turcopoles le suivent sur les traces des Frères en affirmant qu’il avait une nouvelle de la plus haute importance à leur communiquer. Abou précisera que selon ce qu’il avait compris, cette nouvelle devait conduire à annuler la mission. Note : effectivement, Frère Nicodème comptait communiquer aux Frères un contre ordre annulant la mission. Il s’agissait d’un faux, évidemment. Mais cela, Abou l’ignore ! Les Frères devront dès lors décider s’ils font confiance à ces curieux personnages. Il est vraisemblable qu’ils décident de les accompagner, ne serait-ce que pour avoir quelques éclaircissements quant à la suite de leur mission. Ils seront amenés jusqu’à un petit village de quelques maisonnées se situant en périphérie de Damas. Là les attend un jeune garçon d’une douzaine d’année qui prendra la suite des hommes en arme. Le garçon leur fera signe aux Frères de laisser le conroi en compagnie des hommes armés et de le suivre. Il les guidera jusqu’à une petite habitation que rien ne distingue des autres édifices. Entrant à sa suite, les Frères verront un homme assis derrière sur un tapis sur lequel trônent divers fruits fort appétissants. (...)
Il s’agit de Jaafar Ibn Sa’Adi (référez-vous aux annexes pour une description physique des PNJs). Les Frères remarqueront un petit métier à tisser dans un coin de la pièce. Jafaar priera ses invités de prendre place à ses côtés et de partager son repas. Il comprendra néanmoins que les Frères soient méfiants et ne s’offusquera pas d’un refus poli (néanmoins, cela constituerait un péché contre la courtoisie). Jafaar s’exprime en un oil certes maladroit mais pourtant compréhensible. (...)
Selim s’exécutera soulevant une tenture et plaçant dans la pièce adjacente. Ceci fait, Jafaar prendra un air plus grave et tentera d’expliquer la situation aux Frères : ' Avant toute chose, je vous demande de bien vouloir excuser les moyens employés pour vous mener jusqu’à moi, mais l’heure est grave et la discrétion est de mise. (...)
Nous vous laisserons le soin de le juger par la suite. Je me nomme Jafaar Ib’n Sa’adi et suis un bâtini '. Vos Frères seront sans doute étonnés de cette grande marque de confiance. ' Mes compagnons et moi-même savons que votre Maître est retenu prisonnier auprès de Salah-Ad-Din et croyez-moi, nous avons des intérêts communs dans cette affaire. Je ne peux et ne saurais vous en donner la teneur et vous prie de me faire confiance. Nous ignorons pour quelle raison Salah-Ad-Din vous a exigé une rançon en échange de la libération du Maître puisqu’il connaît votre Règle et sait que vous n’y dérogerez pas. Nous allons nous mettre à votre service et libérer votre Maître, nous avons, à Damas, des amis dont l’aide nous sera à tous utile. Vous comprendrez néanmoins que je dois taire leur nom. Rendez-vous à Damas et agissez ainsi qu’il vous a été commandé. Ces amis vous feront savoir quand l’heure de la libération sera venue. (...)
Et alors, il faudra agir vite et bien ! '. Jafaar s’arrêtera quelque instant attendant la réaction des Frères. Ceux-ci auront sans doute de nombreuses question à lui poser : Quel est l’intérêt des Bâtinis à voir Eudes de Saint-Amand libéré ? Jafaar expliquera qu’il ne peut exposer en détail les raisons qui poussent les compagnons à agir de la sorte, lui-même n’étant qu’un exécutant. (...)
Comment les Bâtinis ont-ils eu connaissance de leur venue ? Il n’était pas très compliqué de savoir que les Frères du Temple tenteraient de libérer leur Maître. De plus, sachant qu’il n’est pas dans leur habitude d’agir dans la plus grande discrétion, il était aisé de s’attendre à la venue d’un conroi chargé, sous couvert de négociation, de libérer le Maître. Qu’en est-il de Frère Nicodème ? les compagnons, après avoir observé le conroi, se sont aperçus de l’approche de Frère Nicodème. Voulant savoir de quoi il en retournait, ils ont tenté de l’arrêter. Malheureusement, Frère Nicodème les a attaqué. Ce n’est qu’après l’avoir maîtrisé qu’il ont trouvé sur lui un contre ordre annulant la mission. Ce dernier est visiblement un faux. Jafaar leur donnera le document en question et les Frères devront se rendre à l’évidence : le propos de leur interlocuteur est exact. Les Frères pourront demander à voir Frère Nicodème et à s’entretenir avec lui. Jafaar les priera de se rendre dans la pièce attenante. Frère Nicodème est alité et veillé par une femme (l’épouse de Jafaar) ainsi que par Selim. Il est cependant inconscient et il est impossible d’en tirer le moindre propos. (...)
La vérité : les propos tenus par Jafaar sont tout à fait exacts, mais incomplets cependant. Si les Bâtinis désirent voir Eudes de Saint Amand libéré c’est qu’ils savent qu’il est détenteur d’un secret partagé avec eux (nous dévoilerons plus loin de quoi il s’agit). De plus, ce n’est pas par hasard qu’ils ont arrêté Frère Nicodème, mais bel et bien par le biais du renseignement fourni par l’un des leurs infiltré à Jérusalem. Après cette conversation riche en enseignement, Jafaar demandera aux Frères de sceller leur accord en s’engageant à ne pas dévoiler qu’il est un Bâtini. Pour ce faire, il proposera à l’un des Frères d’échanger son couteau d’armes contre un présent : une sarbacane. S’il est interrogé à ce sujet, Jafaar prétendra qu’il s’agit là d’une coutume habituelle. Si les Frères refusent, Jafaar insistera néanmoins pour qu’ils acceptent la sarbacane. Les Frères pourront alors prendre congé et quérir quelque repos aux abords de Damas. Où les Frères font leurs premiers pas à Damas Au matin de la Saint Pretextat de l’an de grâce 1179 de l’incarnation de notre Seigneur, le poussiéreux conroi de Templiers entre en les murs de Damas en passant par la Porte As-Sagîr. La désagréable sensation de se jeter dans la gueule du loup assaille chacun. Rapidement, une troupe d’hommes en armes rejoindra le conroi : des mamelouks jetant des regards haineux en direction des ‘Blancs-Manteaux’. Ils exigeront des Frères qu’ils les suivent afin de les mener ‘en toute sécurité’ jusqu’au Palais. C’est donc sous bonne escorte que les Frères traverseront Damas en direction du Palais de l’Atabeg de Damas, Shams Al Dwa Turanshah, le propre frère de Salah-Ad-Din. NB : un plan de Damas au XIIème siècle sera donné en annexe dès que mon scanner aura décidé de fonctionner à nouveau…. Le Palais y sera indiqué avec la référence Citadelle. La Citadelle est une enceinte fortifiée de grande taille au Nord Est de Damas. L’intérieur est constitué d’un jardin au Nord duquel se trouvent les différentes bâtisses, vers lesquelles les Frères seront amenés. Ils sont accueillis par un homme d’une quarantaine d’année, extrêmement courtois à leur encontre. Il s’agit du Dey Ibn Tahir, le secrétaire particulier de Salah-Ad-Din. Après quelques mots de bienvenue, Ibn Tahir proposera aux Frères de se reposer de leur longue route en se rendant aux bains : que vont faire les Frères ? Pécher contre la courtoisie en refusant ou bien pécher contre la Règle en quittant l’habit ? La sagesse voudrait qu’ils acceptent la proposition afin de démontrer leur bonne volonté. Après tout, il est nullement précisé qu’il doivent se dévêtir avant d’effectuer leur ablutions… Si les Frères demandent à entamer les négociations de suite, Ibn Tahir rétorquera qu’il n’est pas nécessaire de se hâter. Il est de culture musulmane d’user et d’abuser de manoeuvres dilatoires dans ces circonstances et Ibn Tahir ne saurait faire autrement : il faudra donc que les Frères s’arment de patience avant de pouvoir en venir au noeud du problème. Après le bain, des chambres seront attribuées à chacun des Frères : elles sont confortables et particulièrement luxueuses en comparaison des rudes cellules templières. Peu avant Tierce, Ibn Tahir viendra proposer aux Frères de les mener jusqu’à l’église Sainte Marie où ils pourront prier. C'est donc sous bonne escorte qu'il traverseront une nouvelle fois Damas, en direction de l'Est. Ils rencontreront là le Père Sacharie qui marquera sa satisfaction de voir des frères du temple en son église à grands renforts de gestes de bienvenue… Il semblera évident que ces gestes sont en réalité bien plus destinés à démontrer aux quelques chrétiens de Damas que leur congrégation a quelque importance aux yeux de Jérusalem. C'est donc dans une église remplie de chrétiens curieux que les Frères pourront prier. Interrogé sur la situation des chrétiens à Damas, le Père Sacharie répondra que, si leur communauté est restreinte, il n'en reste pas moins qu'elle prie avec ferveur et, de plus, il ne peut reprocher quoi que ce soit aux autorités damasquines qui se montrent des plus tolérantes. Enfin, le Père Sacharie dira avoir toute confiance en l'avenir de sa communauté. En effet, le Seigneur lui a envoyé un signe, dira-t-il avec un air faussement mystérieux à l'attention des Frères. Si ceux-ci veulent en savoir plus sur la nature de ce 'signe', le Père Sacharie les priera de revenir vers none, pour assister au miracle… A sixte un repas copieux sera servi aux Frères au Palais. Ils pourront à cette occasion faire la connaissance de l'émir Ibn Jobair qui accompagne les Frères tout comme le Dey Ibn Tahir. La conversation sera courtoise et les hôtes déclineront poliment toute question quant à la suite des événements. Vers none, les Frères ne manqueront pas de gagner l'église Sainte Marie. Ils pourront une nouvelle fois écouter la messe dite par le Père Sacharie. A l'issue de celle-ci, le prêtre demandera aux Frère de les suivre dans une petite Chapelle attenante à l’église. Il prendra un air empreint de mystère et de religiosité alors qu’il leur fera cette demande. A n’en point douter, les Frères le suivront. Alors qu’ils traverseront quelques couloirs éclairés par les rares rayons de soleil qui arrivent à percer le verre épais des fenêtres, ils entendront, provenant de derrière une porte se trouvant au bout de leur chemin, des exclamations de joie et d’étonnement suivi de prières retentissantes. Le père Sacharie ne pourra réprimer un large sourire de satisfaction. Ouvrant la porte, les Frères du Temple pénètreront dans une pièce où se trouve amassée une trentaine de personnes qui, à leur entrée, se mettront à genoux et loueront le Seigneur d’une plus vive voix encore. Au fond on aperçoit une statue de la Vierge. Au bout de quelques secondes, celle-ci se mettra à pleurer des larmes de sang. Vraisemblablement, les Frères resteront cois quelques secondes devant ce miracle. Les fidèles, eux, seront presque en transe. Néanmoins, si un Frère réussit un test de Sens (difficulté 9), il se rendra rapidement compte que tout ceci n’est, en réalité, qu’une supercherie : un complexe système de tuyauterie à base de boyaux de porc reliés à une panse du même animal sert à approvisionner la statue en sang. Laissez vos joueurs se démener avec le problème suivant : que faire ? Dénoncer la supercherie serait juste mais contribuerait grandement à ébranler la foi de nombre des personnes présentes. (...)
La meilleure solution consiste sans doute à en parler, discrètement, au Père Sacharie, qui reconnaîtra, rapidement, qu’il s’agissait là d’un moyen efficace en vue de raffermir la foi des chrétiens de Damas. Il faudra le convaincre de cesser la mystification, sans pour autant porter atteinte à sa bonne volonté. En effet, n’oublions pas que le Père Sacharie est un des grands représentants de la chrétienté à Damas… Aux alentours de Vêpres, les Frères seront de retour à la Citadelle. Un repas copieux sera servi aux émissaires du Temple. Mangeront avec eux : Soraka, Tahir et Tarek Ad Faat’I. Rien de notable n’arrivera au cours de ce repas, si ce n’est qu’une des servantes jettera des oeillades appuyées à l’un des Frères. Si celui-ci se débrouille pour lui glisser quelques mots – pensant sans doute qu’il s’agit là de leur contact – la femme aura un petit sourire et proposera un rendez-vous, vers Mâtines dans les jardins de la Citadelle. Le repas se poursuivra jusque vers Complies, repas à l’issue duquel on annoncera aux Frères une visite de Damas pour le lendemain. NB : ces différents repas ont un double objectif en termes de jeu. En premier lieu, il s’agit de bien faire comprendre aux joueurs que ce sont eux qui sont en situation difficile. Les sarrasins ont tout leur temps et ils comptent bien l’utiliser. En second lieu, il serait bon de profiter de ces interludes culinaires pour présenter plus précisément le caractère des différents PnJ. Ceux-ci sont, nous vous le rappelons, présentés en annexe. Si le Frère concerné se rend dans les jardins de la Citadelle à Mâtines, il retrouvera effectivement la servante qui lui avait donné rendez-vous. Cependant, le templier s’apercevra également rapidement que le rendez-vous n’a rien à voir avec sa mission : il s’agit, dans l’esprit de la Dame tout du moins, d’un strict rendez-vous galant… Au frère de se tirer de cette situation pénible avec le plus d’élégance (attention au péché de chasteté…). Où les Frères visitent la ville plus avant Nous sommes le jour de la Saint Jean et Paul (le 26 juin). La journée débutera, comme à l’accoutumée, par la messe de Prime. Peu après celle-ci, les Frères seront invités à une visite des souks de la ville. Sous bonne escorte (Tahir et Jobair les accompagnant), ils traverseront une nouvelle fois Damas en direction de différents marchés. Décrivez des lieux hauts en couleurs, des paroles prononcées fortement, des senteurs enivrantes etc… Vers Tierce, les Frères assisteront à une scène qui pourra leur être pénible. Ils arriveront à hauteur du marché aux esclaves à l’instant où est mise en vente une femme blanche dont le vendeur présentera (de manière outrageusement ostentatoire…) les avantages au demeurant forts grands. Les enchères s’envoleront rapidement. Laissez les Frères décider de ce qu’il convient de faire. Sachez qu’il serait bon que l’enchère soit, en définitive, remportée par un soldat qui paiera un fort prix. Le repas de Sixte sera pris au souk. Au cours de celui-ci, changeant brutalement de sujet, Ibn Tahir leur annoncera sur un ton égal, le début des négociations pour le lendemain. Dans le même temps, il sortira de ses vêtements le couteau d’arme de Saint-Amand qu’il remettra, en gage de bonne volonté, aux Frères. Un Frère attentif pourra voir poindre un léger sourire sur le visage de Jobair à ce moment… Tahir précisera également que le repas de ce soir sera pris en compagnie de l’Atabeg Turanshah, le Frère de Salah Ad Din. N’en doutons pas, la tension devrait monter d’un cran parmi les Frères ! L’après-midi, les Frères pourront vaquer à leurs occupations. Il est vraisemblable qu’il passent une bonne partie de celle-ci à s’interroger sur l’attitude à tenir pour les quelques heures à venir. NB : nous ne pouvons que vous conseiller de laisser vos joueurs mariner quelques temps. Leur situation est, pour le moment, effectivement assez inconfortable. Reçu dans une ville ennemie, il savent devoir mener des négociations sans avoir grand chose à négocier. (...)
Si vos joueurs sont comme les miens, ils passeront sans doute l’après-midi à échafauder des théories les plus fumeuses les unes que les autres : gardez-vous d’éclater de rire ! ! ! Le repas du soir sera servi vers Vêpres. Seront réunis tous les conseillers sous la houlette de l’Atabeg. Tous les convives seront déjà attablés lorsque les Frères arriveront. Un silence pénible emplira la pièce alors que les Frères la pénètrent. Après qu’ils ont pris place, L’Atabeg, de sa voix essoufflée, prendra la parole : ' Emissaires du Temple, sachez pouvoir, en cette soirée, vous considérer comme mes convives plus que comme mes adversaires dans la lutte qui nous oppose ' Cette phrase maladroite prononcée, il fera signe aux servantes de distribuer les plats. Ceux-ci se succèderont à un rythme effréné, l’Atabeg prenant un visible plaisir à ingurgiter toute le nourriture qui se présente à lui, ponctuant les quelques phrases qu’il pourrait prononcer de rots sonores. Le repas sera l’occasion pour les Frères d’être l’objet de différentes provocations, plus ou moins maladroites au demeurant. Ainsi, l’Emir Abu Ali entreprendra-t-il de mener une conversation avec l’un ou l’autre Frère sur les différences notables d’organisation militaires de leurs camps respectifs. C’est au cours de cette conversation qu’il glissera, avec perfidie, le fait que l’art de la guerre Sarrasin a démontré sa supériorité à Chastel Blanc, bataille à laquelle il a eu la joie de participer. De même, certains plats seront servis par l’esclave blanche qu’ils ont pu voir l’après-midi au souk. Cette dernière jettera des regards implorants aux Frères. Il conviendrait qu’à l’issue de ce repas les Frères se soient rendu compte des éléments suivants : Aux yeux de l’Emir Abu Ali, la négociation est dépourvue d’objet. Soraka ne semble faire aucun cas des Frères et ne leur adressera que des propos empreint d’une haine et d’un dédain marqués. L’Atabeg est incapable de prendre une décision et préfère s’en référer à son Frère. Au cours du repas, une altercation surviendra entre Soraka et une femme, restée en retrait parmi le personnel servant. Cette jeune personne, d’une vingtaine d’années, n’est autre que la femme de Soraka, Si’Hem. L’altercation a lieu en arabe et porte, visiblement, sur la façon de disposer les plats. (...)
Soraka s’emportant, il vocifèrera à l’encontre de la Dame qui, outrée, quittera la pièce… A l’issue du repas, vos Frères pourront voir le Dey Ibn Tahir quitter la salle en compagnie de l’esclave blanche : sans doute une ultime provocation. Où les Frères mènent d’âpres négociations En ce jour de la Saint Maclou (27 juin), les Frères se réveilleront certainement tendus : c’est aujourd’hui que doivent débuter les conversations. Celles-ci commenceront après la messe de Primes. Une nouvelle fois, les Frères seront en compagnie de tous les conseillers et de l’Atabeg. Celui-ci prendra la parole : ' Mes chers amis, nous sommes réunis en ce jour pour recevoir les doléances des émissaire du Temple. Dois-je rappeler qu’à la suite de notre écrasante victoire au Marj-Ayun, nous avons eu la clémence d’épargner l’un des leurs, le Frère Eudes. C’est de la libération de ce dernier qu’il convient que nous nous entretenions. Avant toute chose, je précise que Nous ne sommes guère favorable à cette libération. Néanmoins, en Notre grande clémence, Nous restons à l’écoute des propositions du Temple '. Il se tournera vers les Frères et les interrogera du regard. A eux de plaider au mieux la libération de Eudes de Saint-Amand. Quelque soit leur proposition, et surtout si elle tient au versement de la rançon, l’Atabeg fera la moue. Dans ce dernier cas, Soraka prendra la parole et marquera son étonnement : ' Je croyais qu’il était de coutume, chez les Frères du Temple, de ne verser aucune rançon si ce n’est un couteau d’arme ?… Si votre Loi n’a que si peu de valeur à vos yeux que vous la transgressez à la première occasion, comment pouvons-nous avoir confiance en vos dires ? Pour ma part (se tournant vers l’Atabeg), je ne vois pas ce que nous pourrons tirer d’une telle négociation… (l’Atabeg fera signe à Soraka de garder patience) '. Au cours de cette première journée de négociation, aucun accord ne pourra être trouvé. L’Emir Abu Ali changera de position néanmoins : d’un refus entêté de procéder à la libération de Saint-Amand, il passera à une acceptation éventuelle à la condition que le Temple cède des territoires de grande importance (proposition proprement inacceptable…). Ibn Tahir, quant à lui, écoutera attentivement les dires des Frères pour finalement faire systématiquement montre d’une insatisfaction quant à leurs propositions. Ibn Jobair, lui, semblera plus prompt à la négociation. Les Frères pourront arriver à s’en faire un allié en plaidant la libération contre la rançon s’ils argumentent dans le sens d’une pacification des territoires frontaliers (ce qui ne fera que grandir la colère d’Abu Ali). Le conseiller Ad Faat’I, quant à lui, semblera ne pas saisir la moitié des engagements proposés, ces remarques tombant systématiquement à plat… C’est épuisés que les Frères sortiront de cette première journée sans avoir réussi à arracher quoique ce soit, si ce n’est la certitude que la rançon ne sera vraisemblablement pas suffisante… NB : il n’y a rien que de très logique dans tout cela. En effet, non seulement l’Atabeg est proprement incapable de prendre la moindre décision par soi-même mais, de plus, Salah-Ad-Din lui-même a demandé à ce qu’on fasse durer les négociations. Nous ne pouvons que trop vous conseiller, notamment à cause de cette scène précise, de maîtriser ce scénario à deux. Cela permettra une interactivité largement accrue entre les PNJs. A Vêpres, le repas sera servi et les négociations prendront fin. Les Frères seront placés entre les conseillers cette fois. C’est sans peine que ceux-ci feront abstraction des négociations pour parler aux Frères, sur un ton égal, de sujets divers et variés. Au cours de ce repas, les Frères, sur un test de sens (difficulté 6) pourront voir la femme de Soraka glisser quelques mots à l’oreille de la servante avec laquelle l’un des Frères avait rendez-vous. Celle-ci commencera à servir les plats et, arrivant à hauteur du Frère auquel elle avait donné rendez-vous, fera tomber un message écrit sur un petit vélin. Au même instant, Soraka se penchant en direction du Frère assis à ses côtés lui glissera simplement ' Nous interviendrons demain, dans la nuit… '. Voilà enfin l’allié des Frères qui se dévoile… Sur le vélin, il est simplement inscrit : ' ce soir à minuit '. Effectivement, vers minuit, les Frères recevront en leur cellule la visite de Si’Hem, les gardes la laissant passer sans difficulté. Celle-ci prendra à peine le temps de leur glisser quelques instructions avant de s’en aller : ' Demain soir, traversez le jardin et pénétrez dans la piscine qui s’y trouve. Rassurez-vous, elle n’est pas très profonde. Une fois dans l’eau, vous trouverez, face à la cascade, une conduite d’évacuation qui vide le bassin. (...)
Après quelques dizaines de mètres, vous aboutirez dans un grand bassin qui récupère les eaux usagées du Palais. Ne prêtez pas attention aux odeurs mais cherchez sur votre gauche un éboulis dans la paroi. Il y a là un étroit passage, creusé dans la terre qui aboutit dans un passage secret, souterrain. (...)
Maintenant, je dois y aller, qu’Allah vous protège, que votre Christ vous vienne en aide… ' Et elle s’en ira, laissant certainement les Frères dubitatifs… Où les Frères explorent les souterrains du Palais Peu après Laudes, les Frères seront réveillés par un important bruit provenant de la Cour intérieure du Palais. Jetant un rapide coup d’oeil par la fenêtre, ils verront un important conroi s’arrêter : Salah-Ad-Din vient d’arriver en Damas… Après la messe de Primes, une rapide collation sera servie et les négociations reprendront, cette fois en présence du Sultan. Celui-ci accueillera les Frères d’un hochement de tête, ne laissant paraître aucun animosité à leur égard sans pour autant se montrer obséquieux. Il se présentera et demandera à ce que chacun des Frères fasse de même avant de s’assurer qu’ils ont été traités avec les meilleurs égards. Puis se tournant vers Ad Fahti, il l’interrogera : ' Un accord a-t-il pu être trouvé ? Nous sommes en bonne voie… Excellente nouvelle. Précisez-moi les termes de cet accord… Et bien, votre Excellence, nous avons su convaincre les dignes émissaires du Temple d’envisager avec le plus grand sérieux la cession de quelques terres frontalières ! Tiens donc… (le Sultan aura un haussement de sourcil significatif) ' A n’en point douter, les Frères pousseront des cris d’indignation (si tel ne devait pas être le cas, il conviendrait d’envisager un manquement à la Règle de l’Ordre – seul un couteau d’arme en rançon…). S’en suivra une discussion animée où les uns attesteront les propos d’Ad Fahti et se montreront outrés du fait que les Frères reviennent sur une parole donnée alors que les autres préciseront ne pas avoir le souvenir d’un tel engagement… La querelle durera une bonne heure. Finalement, il en ressortira que Ad Fahti a sûrement dû se méprendre sur les propos du Temple (sans doute la langue…). Salah-Ad-Din reprendra les choses en main en demandant simplement à ce que les Frères lui montrent les 15.000 besants. Laissez vos joueurs décider de la conduite à tenir. S’ils venaient à montrer la somme, le Sultan demandera rapidement si un accord peut-être trouvé sur ce montant. Soraka prendra, à cet instant, un risque conséquent en faisant un signe de dénégation à l’intention des Frères : il est évident qu’il convient de gagner du temps. A vos Frères de trouver les arguments nécessaires pour que les négociations ne trouvent pas d’issue avant le lendemain… NB : cela ne devrait pas être trop dur. En effet, Salah-Ad-Din a, lui également, besoin de temps comme nous le verrons par la suite. (...)
La journée se déroulera donc de la sorte, la tension étant, néanmoins, à son comble à l’issue de celle-ci puisque une bonne partie des Sarrasins (Ad Fahti en tête) tiendront rigueur aux Frères d’avoir renié leur parole… Finalement, Mâtines approchera… Il convient, pour les Frères, et à la condition qu’ils suivent les instructions de Si’Hem, de se rendre auprès du bassin. Cela ne devrait pas poser de problème particulier (demandez leur néanmoins s’ils gardent leur blanc manteau qui, après tout, est très visible… On ne sait jamais, ils pourraient être tenté de pécher…). Une fois arrivé auprès de l’eau, les Frères auront l’agréable surprise de constater que les dires de Si’Hem s’avèrent exacts : effectivement il y a une grille au fond du bassin (sur le mur Nord) qui est déscellée et autorise, de ce fait, un passage par un conduit d’évacuation. NB : Vos Frères, s’ils ont gardé tout leur attirail de soldat seront vraisemblablement grandement gênés dans leurs mouvements. N’hésitez pas à le leur faire remarque et, pourquoi pas, leur attribuer quelques malus… Les Frères n’auront alors qu’à suivre les instructions qui leur ont été fournies la veille, sous réserve de s’en souvenir (Diff. (...)
Vous pouvez, à cet instant, leur créer quelques frayeurs avec des petits bruits qui s’approchent, s’éloignent (des rats…) etc… Une fois l’accès du conduit d’aération débloqué – sans aucune difficulté – il apparaitra clairement que seul un ou deux Frères peuvent s’y introduire, tout demi tour s’avérant impossible et le retour (si retour il y a) devant se faire à reculons… A cet instant précis, un grand tumulte proviendra de la surface (des bruits sourds, des cris etc…) : visiblement, quelque chose ne tourne pas rond à l’extérieur ! Quoiqu’il en soit, je suppose que vos Frères vont s’introduire dans le conduit… Memento finis... Celui-ci se poursuivra sur une cinquantaine de mètres, donnant l’opportunité de jeter quelques coup d’oeil dans certaines cellules du Palais. Il reste à espérer qu’aucun prisonnier voyant le templier ramper dans le conduit ne commence à vouloir attirer l’attention des gardes… NB : les Frères peuvent voir dans les cellules par un soupirails qui se trouve à 2 mètres de hauteur par rapport au sol de chaque cellule. Evidemment, chaque soupirail est barré par une grille solidement fixée. Donc les Frères peuvent regarder dans les cellules mais en aucun cas y entrer (comme toute lapalissade, c’est évident, mais ça va mieux en le disant ! (...)
A l’issue de ce périple, les Templiers assisteront à un spectacle qui, certainement, marquera leurs esprits à jamais. Ils auront la vue sur une cellule dans laquelle gît Eudes de Saint-Amand, attaché à une sorte de table, torse nu et visiblement affaibli. Dans un coin de la pièce, son Banc Manteau, tâché de sang repose à même le sol. Devant le Maître de l’Ordre, un personnage en aube sombre interroge le Maître en latin. Il s’agit vraisemblablement du mage au service des sarrasins dont parlaient les Frères rescapés de la bataille du Marj Ayun… ' Où est le lapis e locei, ton Graal ? dira le sinistre personnage Imbécile, pourquoi existons-nous ? répond Eudes de Saint Amand Le Porteur du Sang est-il déjà désigné ? Ce n’est pas parce que je porte le Blanc Manteau que je suis dans le secret des neufs… Qui sont-ils ? Les plus purs d’entre nous ! ! ' A cet instant précis, Eudes de Saint-Amand verra le Frère qui l’observe depuis le soupirail. Il écarquillera les yeux et dira à son encontre : ' Tue-moi, c’est un ordre ! '. (...)
Espérons qu’à cet instant la sentence Memento Finis prendra tout son sens : que faire ? Tuer Eudes de Saint-Amand ? Peut-être avec la sarbacane donnée par le Bâtini. Oui, mais le Maître est un Chrétien et cela est formellement interdit par la Règle (sans parler de l’utilisation d’une arme de jet…). Désobéir… Oui, mais il s’agit d’un ordre du Maître de l’ordre après tout… En toute hypothèse, après que Eudes de Saint Amand a donné son ordre, les Frères disposent de trois minutes pour se décider. Il serait bon de jouer ces trois minutes en temps réel. Si, à l’issue de ce temps, les Frères n’ont pas réagi, des gardes entreront dans la cellule et emmèneront le Maître. Celui-ci se débattra mais sera finalement traîné au dehors. Il est alors grand temps pour les Frères de prendre la fuite. Inversement, s’ils utilisent la sarbacane, Eudes de Saint Amand mourra en quelques secondes sous l’effet du poison se trouvant sur les flêchettes, le sourire au lèvres. Les Frères peuvent également décider de tuer le mage : cela leur semblera peut-être la solution la plus avisée. Néanmoins, et au bout d’une trentaine de secondes, les gardes entreront et emmèneront le Maître tout comme dans la première solution. A n’en point douter, les Frères rebrousseront chemin en toute hâte. A la sortie du bassin, ils verront qu’au dehors, la bataille fait rage : des hommes, apparemment de paisible habitants de Damas, s’en prennent aux gardes, quelques bâtisses sont en feu. Sorraka, sortant de l’ombre, leur fera signe de le suivre. Une véritable course dans les couloirs du Palais débutera. Vous pouvez émailler cette scène de quelques combats. Finalement, les Frères, toujours en compagnie du Bâtini, arriveront, in extremis, à quitter l’enceinte de Palais et, en définitive de la ville. A l’extérieur, près de la maisonnée de Jaafar, les attendront des montures. Sur l’une d’entre elle se trouve, ligoté, Frère Nicodème. Les adieux seront rapides et les Frères pourront repartir vers Jérusalem, l’esprit chargé des implications de leurs actes… Un Chapitre démoniaque Le retour ne présentera aucune difficulté. Cependant, au cours de celui-ci, les Frères auront la désagréable sensation de se sentir menacés en permanence, voire observés. A Jérusalem, Hélinand de Saint Omer les accueillera et leur demandera un rapide compte rendu de leur mission : qu’en est-il du Maître, que sont devenu les 15.000 besants etc… Finalement, un Chapitre sera tenu. Comme à l’accoutumé, il sera demandé à chacun des Frères quels sont les péchés dont ils demandent l’absolution. S’ils ont obéi à Eudes de Saint Amand en le tuant, il ne leur en sera pas tenu rigueur. Inversement, s’ils ont désobéi, Hélinand prendra un air grave et affirmera qu’il s’agit là d’un péché de la plus grande importance (minimum un carré grisé en obéissance. (...)
Celui-ci aura l’air troublé et commencera à balbutier quelques mots incompréhensibles. Puis, il prendra, assez rapidement, l’apparence des différents représentants du Malin que vos Frères ont pu croiser au cours de leurs missions. Des exclamations d’étonnement se feront entendre dans la salle du Chapitre. (...)
Hélinand ordonnera à tous de se rendre à la Chapelle pour prier pour le salut de leurs âmes… NON NOBIS DOMINE, NON NOBIS, SED NOMINE TUO DA GLORIAM… CONCLUSION : De nombreuses questions restent posées. Qui est le Nécromant ? Que signifiait la discussion entre lui et Eudes de Saint-Amand ? Pourquoi Frère Nicodème s’est-il transformé en Démon ? Ces questions trouveront réponse, un jour… Pour le moment, tout ce que je puis vous dévoiler (et que vous aurez sans doute compris) c’est que le Temple semble détenir quelque chose ou quelqu’un qui intéresse au plus haut point non seulement les sarrazins mais également les serviteurs du Malin… ANNEXE 1: LES ACTEURS DU DRAME… FRERE VALFROY Grand templier d'une quarantaine d'années, originaire du Nord du royaume de France. Il était réputé à la commanderie pour son courage et son obéissance. Lorsqu'il arrive à la commanderie, à moitié mort, son visage est balafré son bras gauche pend le long de son corps et une grande tache rouge macule son blanc manteau au niveau du bassin. C'est Salah-ad Din qui l'a relâché afin qu'il porte la demande de rançon au Temple. Les quatre hommes d'armes Blessés plus ou moins gravement, ils sont rustres, ont l'esprit enfiévré et ne parlent que de la sorcellerie sarrasine ainsi que d'un mage en robe noire… Salah-Ad Din les a envoyés afin qu'ils aident le frère Valfroy à regagner la commanderie. ARMAND Le plus vieux des quatre (50ans), il est aussi le plus circonspect quant aux événements passés. Pour lui, les croisés sont tombés dans un piège tendu par le Malin, d'ailleurs les nuages noirs qui voilaient le ciel hier au soir étaient prémonitoires quant à la suite des événements. (...)
Il dira avoir combattu des morts vivants, des sarrasins au teint exceptionnellement pâle, à la démarche saccadée et au regard vague… FRERE NICODEME La cinquantaire et d’une santé de fer avant la sanction infligée par Amaury 1er, il est, depuis, malingre et voûté prématurément. (...)
Son visage est assez pâle pour un templier qui est depuis aussi longtemps en Terre Sainte, il porte un bouc grisonnant et peu fourni qui donne à ses traits fins un air malicieux. On le sait pas très empressé lors des offices, mais son infirmité lui donne quelques excuses… FRERE SERGENT JULIEN 33 ans et disciple attentif et dévoué de Nicodème, il prend pour argent comptant tout ce que lui dit son mentor. (...)
C’est un homme à la stature de boeuf, les cheveux coupés très courts et presque imberbe. Il ne parle pas beaucoup et son expression favorite est ' Comme le dit le Frère Nicodème… '. FRERE GREGOIRE Il s'agit du Frère commandeur de Tibériade. JAAFAR IBN SA'ADI – le tisserand En fait, il s’agit d’un Bâtini chargé d’exposer aux Frères le caractère trompeur du contre ordre. C’est un arabe typé, le nez droit, les joues creuses et le regard fier. Un éternel sourire semble flotter sur ses lèvres. Il est plutôt grand pour un musulman et ses membres sont extrêmement maigres et agiles. (...)
DEY IBRAHIM SORAKA Conseiller (Bâtini) de Salah-ad-Din. Ce sera l’un des plus virulents à l’encontre des Frères. Agé de la quarantaine, des traits fins, une bouche dédaigneuse et un regard méprisant. Il porte un costume d’apparat vert rouge et or. (...)
DEY IBN TAHIR Un homme au regard perçant, la quarantaine, secrétaire de Salah-Ad-Din et bon connaisseur des roumis. Il s’étonnera de la rançon que le Temple semble prêt à payer, se méfiera des Frères et insistera, si ceux-ci se montrent maladroits, pour qu’ils soient sévèrement gardés durant leur séjour à Damas. C’est lui qui sert de guide aux Frères durant leur séjour chez Salah-Ad-Din. EMIR IBN JOBAIR Plus discret qu'Ibn Tahir, mais tout aussi subtil, une sorte de complicité semble lier les deux hommes. Ibn Jobair porte la barbe bien taillée et ses cheveux sont coupés courts. Chez lui, l'aspect le plus marquant reste l'incroyable finesse et la longueur de ses doigts. (...)
Cependant, il est distrait et déformera la teneur des discussions de la veille. Lorsqu’il parle il prend un air très sûr de lui et assez hautain. Pour lui les Frères ne sont que de vulgaires hérétiques barbares et sans honneur. SHAMS AL DWA TURANSHA Frère de Salah-Ad-Din et Atabeg de Damas. C’est un gros homme adipeux et nonchalant. Il s’habille avec luxe et traite les frères avec une moue dédaigneuse et condescendante. Il est pourtant assez intelligent mais ne veut pas prendre de décision sans l’aval de son ainé. SALAH AD DIN Le maître de Damas est un homme de taille relativement peu élevée, contrairement à son frère qui gras et imberbe, Salah-Ad-Din est maigre, voire frêle et porte une barbe courte mais soignée. Il a un visage triste et mélancolique, mais vous regarde avec un sourire réconfortant. Son attitude calme et sereine fait un peu penser à celle que pourraient avoir certains prêtres sûrs de leur foi et donc confiants dans ce qu’ils entreprennent. SI'HEM C’est l’épouse de Sorraka. (...)
LA SERVANTE Jolie jeune musulmane aux longs cheveux noirs, à la démarche sensuelle et aux formes épanouies… Elle porte moults bracelets aux bras et colliers au cou. Charmée par la prestance et la taille d’un des Frères, elle le fera profiter de ses avantages si celui-ci veut bien y consentir… PERE SACHARIE Malgré ses soixante ans passés, Sacharie est encore un prêtre actif et démène pour faire vivre la vraie foi à la communauté chrétienne de Damas. Il porte des cheveux blancs, encore assez abondants pour son âge, une large aube blanc cassé et se trouve dans un état de propreté tel qu'il est possible de deviner systématiquement quel a été son dernier repas… Sa dentition est pour le moins précaire, mais il s'exprime avec assez de force pour se faire comprendre. EUDES DE SAINT-AMAND : voir le livre de règles…. LE MAGE Un homme aux traits secs et coupés à la serpe, un bouc grisonnant, revêtu d’une toge noire et portant au cou un étrange médaillon aux reflets rougeâtres. (...)
Il se dégage de lui une inquiétante sensation de pouvoir… ANNEXE II : CHRONOLOGIE DU DRAME: 10 juin 1179 (Saint Godeleine): victoire de Salah Ad Din au Marj' Ayun. Eudes de Saint-Amand est fait prisonnier, quelques hommes parviennent à rejoindre Jérusalem. 16 juin 1179 (Saint Cyr): La nouvelle parvient à Jérusalem. Elle est rapportée par Frère Valfroy à Hélinand de Saint Omer. Mais des hommes de troupe affirment que les sarrasins ont à leur service un sorcier faisant se relever les hommes tombés d'entre les morts afin qu'ils continuent à se battre. 16 et 17 juin 1179: une panique latente règne au sein de la commanderie. Les réunions se multiplient. Enfin, Hélinand charge les Frères de se rendre à Damas afin de: découvrir où le Maître est emprisonné savoir s'il a parlé (étonnant!…) le ramener avant qu'il ne parle si possible (que faire s'il a parlé ?…) 18 au 25 juin 1179: voyage vers Damas: Jérusalem Jaferia Naplouse Le Bessan Tibériade 24 juin 1179: arrivée chez Jafaar 25 juin 1179 (Saint Pretextat): Primes: les frères sont au palais: accueil par le conseiller Ibn Tahir, bains… Tierce: prière à l'église sainte Marie en compagnie du Père Sacharie. Leur dit de revenir à la messe de None où il les fera assister à un miracle… Sixte : déjeuner copieux avec deux conseillers, Ibn Tahir et Ibn Jobair None: messe avec le Père Sacharie qui les amène ensuite à une chapelle: une statue de la Vierge pleure des larmes de sang. Foule immense amassée devant qui prie avec ferveur. Les Frères se rendent compte qu'il s'agit d'une supercherie: que faire ?… Vêpres: retour à la Citadelle, repas copieux. Un des frères se fait draguer par une femme: est-ce le contact ? Lui donne rendez-vous dans les jardins à Mâtines. Complies: les conseillers leur annoncent une visite de la ville pour le lendemain Mâtines: rendez-vous: ce n'est pas le contact, mais la femme est réellement amoureuse du Frère ! Laudes: repos bine mérité… 26 juin 1179 (saint Jean et Paul): Prime: messe et départ pour le souk Tierce: arrivent sur la place du marché. Voient le marché aux esclaves. Vont-ils racheter l'esclave blanche ? Sixte: repas pris au souk (repas traditionnel). Ibn Tahir leur annonce le début des négociations pour le lendemain. Leur donne le couteau d'armes de Saint-Amand. None: quartier libre Vêpres: repas donné par le frère de Salah ad Din. Altercation entre une femme et Ibrahim Soraka. A la fin du repas, ils voient l'esclave blanche partir avec Ibn Tahir. 27 juin 1179 (Saint Maclou): Prime : messe et début des négociations qui durent jusqu’à Vèpres Vèpres : Repas au cours duquel Si’Hem (la femme de Sorraka) donne rendez-vous aux Frères. Sorraka précise que l’intervention doit avoir lieu le lendemain soir… Mâtines : Si’Hem leur explique comment atteindre la cellule où est enfermé Eudes de Saint-Amand Laudes : Arrivée de Salah-ad-Din 28 juin 1179 (Sainte Irène) Dès Prime, suite des négociations en compagnie de Salah-Ad-Din. Ad faa’ti mélange tout et le sultan veut voir les 15.000 besants. Vèpres : repas Mâtine : il convient de passer à l’action Laudes : les Frères fuient Damas…