Quenya : la langue ancienne
sur Ambar Eldaron au format (214 Ko)
Contient : phrase (15)(...) La terminaison génitif pluriel est -on on, ce qui peutêtre observé dans le titre du Silmarillion, "des Silmarils", laphrasecomplète étant Quenta Silmarillion, "(l')histoire des Silmarils". Un exemple tiré de Namárië est rámar aldaron, "ailes des arbres", une circonlocution poétique pour feuilles. (...)
Sa fonction générale est comme le génitif anglais, d'exprimer la possession: Mindon Eldaliéva "Tour de l'Eldalië". La fonction du possessif fut longtemps pauvrement compris. Dans Namárië il apparaît dans laphraseyuldar...miruvóreva, 'gorgées...d'hydromel'. Cet unique exemple, qui pendant plus de vingt ans fut le seul exemple que nous ayions, qui fit conclure à beaucoup que la fonction de ce cas était de montrer ce dont quelque chose était composé - en fait le cas lui-même était appelé "compositif". (...)
Des exemples tirés de Namárië sont laurië lantar lassi súrinen, "comme l'or tombent [les] feuilles dans [ou par] le vent", i eleni [tintilar] airetári-lírinen "les étoiles tremblent dans sa chanson, saintement et royalement" littéralement *'les étoiles tremblent par (à cause de) une chanson sainte et royale'. Un exemple cas plus typique "d'instrumental" est fournit par laphrasei carir quettar ómainen, "ceux qui forment des mots avec des voix" (WJ:391), ómainen étant l'instrumental pluriel de óma 'voix'. (...)
il semble que ceci soit la forme utilisée pour présenter d'abord quelque chose : Si on devait dire « j'ai vu quelques Elfes dans la forêt », laphrase« quelques Elfes » serait représentée par le pluriel partitif Eldali en Quenya. La forme donc identifie ces Elfes comme un groupe distinct de tous les Elfes (= Eldar, sans article). (...)
Il est possible, bien que non confirmé, qu'une forme plurielle partitive combinée avec l'article implique « beaucoup » de la chose en question. L'élément li dans laphrasei falmalinnar 'sur les vagues écumantes' dans Namárië fut traduit "beaucoup" par Tolkien dans sa traduction interlinéaire dans RGEO:66-67. (...)
Cela pourrait être lassi ici en se référant aux feuilles en général, toutes les feuilles, plutôt que quelques feuilles spécifiques (comparez Eldar signifiant tous les Elfes, l'Elfitude, par quelques Elfes spécifiques) Le ‘n vu dans laphraseutúlie'n aurë, « le jour est venu » ou littéralement « *est-venu le jour » (Silm. Chapitre 20), apparaît être une variante de l'article. (...)
Quand un verbe fini intervient avec un sujet pluriel, le verbe reçoit la terminaison plurielle -r, ainsi l'aoriste carë "fait" correspond à carir "font" dans laphrase"ceux qui font des mots" citée ci-dessus. Nous voyons aussi -i-devant toutes les terminaisons pronominales; en fait Tolkien cite très souvent les verbes primaires Quenya comme formes aoriste avec la terminaison -n "je" attachée (ex. (...)
(Cette terminaison anglaise est aussi utilisée pour former des participes actifs, mais ils sont très différents en Quenya, qui se terminent par -la à la place.) Un infinitif étendu est vu fonctionner comme un gérondif dans laphraselá carita i hamil mára alasaila ná, "ne pas faire ce que vous jugez bon serait pas sage" (VT42:33). (...)
L'impératif peut être formé en plaçant la particule indépendante á devant une forme similaire au plus simple infinitif (ou aoriste sans terminaison). D'où, à partir de carë 'faire' on peut former laphraseimpérative á carë 'Fais!' La particule impérative peut aussi apparaître dans une forme plus courte a, comme quand les Porteurs de l'Anneau furent salués par le cri a laita te! (...)
Devant un verbe, un pronom relatif peut lui-même exprimer non seulement 'qui/que' mais 'celui/ceux qui...' comme unephrasenominale indépendante. Laphrasei carir quettar ómainen par elle-même signifie 'ceux qui font des mots avec des voix' (WJ:391), bien qu'il puisse aussi fonctionner comme unephraserelative subordonnée à un nom (ex. *i Eldar i carir quettar...'les Elfes qui font des mots...') Dans une source (VT47:21), le pronom relatif pronom relatif ya est censé être impersonnel, correspondant au 'personnel' ye = 'qui, à qui'. (Comparez la même variation des voyelles dans d'autres pronoms: impersonnel sa 'cela' vs. (...)
*i parmar yar ecendien 'les livres que j'ai lu'). Comme on peut le voir, ce système entre en conflit avec quelques exemples attestés: dans laphrasei Eru i...'L'Unique qui...', le dernier i aurait dû être ye à la place, puisque dans VT47:21, i est présenté comme un pronom relatif pluriel. Ici, i se réfère à unephrasenominale distinctement singulier (i Eru 'L'Unique'!) Laphraseyan i wilyar antar... *'à qui les airs donnent...' aurait dû être yen au lieu de yan, puisque 'à qui' se réfère à une personne plutôt qu'à une chose: sana wendë 'cette fille'. Ainsi, dans le cas des pronoms relatifs aussi, Tolkien expérimenta différents systèmes au cours des années, et une constance absolue ne doit pas être attendue. (...)HISTOIRE INTERNE : Le Quenya ou Haut -Elfique est la principale langue de la branche Amanya de la famille des langages Elfiques. A Aman il y avait deux dialectes de Quenya, le Vanyarin et le Noldorin. Pour des raisons historiques, seul ce dernier était utilisé en Terre-du-Milieu. Le seul autre langage Eldarin parlé à Aman, le Télérin, pouvait aussi être considéré comme un dialecte du Quenya, mais il était habituellement considéré comme un langage séparé et n'est pas discuté ici (voir article ...