Mahamoth : Le Livre de la Mère
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Contient : femmes (46)(...) Il est clair qu'à un moment, il y eut un glissement du pouvoir des mains de scientifiques plus ou moins arrogants vers celles de mystiques obscurantistes. Parmi lesfemmes, il en était qui étaient instruites du pouvoir de la science. Alors que les vaisseaux commençaient à manquer de nourriture et de matériaux, l'une d'elles donna naissance au mythe de Mahamoth, le fils de la Mère. (...)
Quelles qu'en soient les causes profondes, le rapport de pouvoir bascula quand les hommes prirent le pouvoir. Ils instituèrent les castes, parquèrent lesfemmes, instaurèrent des rapports de force, divisèrent la population. Le secret des tox fut pris auxfemmes, le culte de la Mère devint une affaire masculine. La guerre des sexes et la recherche du pouvoir : Lorsque la guerre de l'ego prit fin entre les scientifiques, vaincus, et les mystiques, obtus, lesfemmesavaient saisi le pouvoir vacant dans les Vaisseaux-Horde. Sous l'impulsion de certaines d'entre elles, notamment le groupe qui libéra Mahamoth, elles parvinrent à concilier les nécessités techniques qui permettraient de survivre dans un environnement en constante évolution à des nécessités psychologiques de contrôle des idées, des frustrations, de la peur, de la violence, etc. (...)
Tandis que le culte de la Mère se diffusait en même temps que s'amélioraient les conditions physiques et qu'émergeaient des espoirs (fussent-ils simplement religieux), lesfemmesprenaient de plus en plus de pouvoir, régulant la société et les pulsions au moyen de nombreuses pharmacopées étranges, mettant en place les structures technologiques de la survie - cueillette, traitement en cuve, approvisionnement en eau, protections diverses, etc. (...)
Petit à petit, le pouvoir repassa dans les mains des hommes : le culte de la Mère devint une affaire masculine (après tout, Mahamoth était un homme et il fallait qu'il s'affranchisse de sa génitrice) ; les castes se cristallisèrent en même temps que le statut de conseiller se généralisait ; lesfemmesfurent brutalement renvoyées à leur rôle de génitrice, de parturiente, de pouliche à couvrir ; on fit bientôt la différence entre les guerriers et les tordus, entre les sangs-purs et les mutants... C'est à cette époque qu'apparurent plusieurs factions comme les sorcières, le concile, la kephte, la sentinelle, etc. (...)
Les sorcières : Les sorcières constituent l'une des plus anciennes factions des Vaisseaux-Horde. Si quelques hommes peuvent apparaître comme leurs agents, les sorcières sont d'abord desfemmes. Héritières des scientifiques qui contrôlaient la Horde lors du grand départ, elles se donnèrent d'abord comme objectif de conserver, archiver, protéger les sciences et les techniques oubliées de tous. (...)
Leur première manière fut de prendre des initiatives au moment où la Horde allait le plus mal : les conditions de vie se dégradaient, le matériel tombait en panne, les aliments manquaient et les carences étaient de plus en plus aiguës. Lesfemmesinventèrent donc le mythe de la Mère et du Mahamoth pour encadrer leurs expériences génétiques sur les champignons et les lichens - Mahamoth était le nom de code du projet, un nom qui finit par filtrer et qu'il fallut justifier. (...)
Bien vite, les expérimentations se développèrent dans les coursives - le plus souvent sur des cobayes ignorants. C'est sans doute à cette époque que le mythe des sorcières naquit, quand desfemmesétranges se glissaient près des hommes pour leur inoculer les tox et que beaucoup tombaient malades, devenaient fous ou ne se réveillaient pas au matin. (...)
Puis, alors que l'usage des tox se développait et que les protocoles se stabilisaient, le Culte de la Mère, en plein essor, utilisa son poids symbolique pour les amener aux hommes de la Horde sous la forme de rituels complexes, mais nécessaires. Quand les conflits larvés se développèrent entre ceux qui donneraient naissance au Concile et lesfemmesdu Culte de la Mère, ces dernières sentirent que le temps était venu de protéger, une fois encore, leur trésor de savoir. Lesfemmesacceptèrent donc le nouveau statut de mères qu'on leur destinait. Mieux, elles l'encadrèrent et obtinrent des protections et des assurances démesurées - elles donnèrent l'impression d'accepter une prison alors qu'elles se concevaient une forteresse inexpugnable. Bien entendu, elles n'étaient pas aussi candides que cela - les conditions de vie desfemmesrestent monstrueusement soumises à l'ordre quand on en vient à parler de procréation. Mais tout le reste est entièrement entre leurs mains et même le Concile a bien des difficultés à glisser des espions dans les gynécées. (...)
Aujourd'hui, les membres de la faction des sorcières ignorent leurs origines. Elles luttent contre la phallocratie et pour la libération des quartiers desfemmes. Elles tentent d'en extraire le plus possible, de leur fournir des passages vers la liberté ou vers des refuges. (...)
Seules les sorcières les plus anciennes et les plus impliquées connaissent la vérité et restent en contact avec leurs soeurs qui se cachent chez lesfemmeset continuent leurs recherches scientifiques. Ainsi, le Concile est-il berné - lorsqu'il peut capturer une sorcière et l'interroger, il n'obtient que des imprécations sans fin, un discours politique bien rodé et de multiples informations sans intérêt. De leur côté, les véritables sorcières, lesfemmesdes gynécées, continuent de former les leurs, de développer leurs connaissances et leurs plans, avec l'espoir de reprendre un jour l'initiative avec des découvertes qui changeront, une fois encore, l'existence de la Horde. (...)
But : (sorcières de l'ancien ordre) conduire la Horde à travers l'espace et lui permettre de survivre au mieux des circonstances, prendre contact avec les peuples de l'espace simérine pour récupérer de nouvelles technologies et les étudier ; (sorcières modernes) lutter contre le concile, le culte de la Mère et les hommes qui ont pris le pouvoir. Puissance générale : assez importante. Lesfemmesprotègent de très nombreux secrets et s'appuient sur la société-même pour se protéger en s'enfermant dans leurs gynécées. (...)
Moyens humains : les sorcières sont plus nombreuses qu'elles-mêmes le pensent. En fait, de nombreusesfemmes, tordues ou non, ne supportent pas la vie qu'on leur fait et considèrent même comme des traîtresses celles qui prêchent la soumission (et qui sont pourtant le plus souvent des scientifiques au travail). (...)
Les sorcières qui ont été réellement initiées aux secrets de la faction apprennent un langage codé complexe, utilisant les doubles sens, les jeux de mains et les mimiques pour transformer des discussions apparemment anodines en conversations complexes. Caches et refuges : les gynécées sont hors de portée des conseillers et du Concile. Lesfemmespeuvent y mener la vie qu'elles souhaitent tant qu'elles prennent soin de conserver les apparences et de dissimuler leurs installations spéciales - y compris desfemmesqui ne sont pas initiées aux plus grands secrets. Alliés : les vipères. Ennemis : presque tout le monde. (...)
Ces individus, isolés tout d'abord puis réunis au sein d'un petit groupe très discret, se mirent à la recherche des secrets de la Mère et desfemmes. Certains tombèrent entre leurs mains, qu'ils tentèrent d'exploiter, mais beaucoup restèrent hors de leur portée. (...)
Ils tissèrent alors des réseaux de relations et d'obligés et, manipulant les consciences, favorisèrent l'émergence des mystiques et des fous dans les rangs du Culte. Petit à petit, ils prirent en main les destinées des Vaisseaux-Horde en chassant lesfemmesqui restaient hors de portée de leur influence. Ils entraînèrent ainsi la funeste guerre qui divisa les habitants des vaisseaux selon le système de castes et conduisirent lesfemmesà se retirer dans leurs maternités fortifiées. Petit à petit, ils mirent la main sur de nouveaux secrets et en furent heureux. (...)
Ses membres les plus hauts placés savent que les Sorcières gardent des secrets - mais ils n'ont pas été capables d'identifier la place réelle desfemmesdans le schéma général - et soutiennent une guerre sans merci contre elles. Avec le temps, le Concile a perdu de son influence - oh, pas beaucoup dans les faits. (...)
But : asseoir une domination complète et absolue sur les humains de la Horde ; obtenir tous les secrets du culte de la Mère et des sorcières - le Concile se doute qu'il y a plus, mais n'a jamais pu remonter auxfemmesjusqu'à présent ; utiliser les peuples simérines comme ennemi commun pour unifier la Horde derrière eux, jouer sur la peur et l'insécurité. (...)
Les vipères : Les vipères sont un groupe d'assassins et d'espions au service des sorcières - en quelque sorte, elles seraient le bras armé de ces dernières. En réalité, les vipères ne travaillent pas pour elles mais pour lesfemmesdes gynécées, bien qu'elles entretiennent sciemment la confusion - y compris pour les sorcières qui les croient leurs alliées directes. (...)
Ensuite, elles effectuent aussi un certain nombre de missions d'élimination de conseillers, de guerriers, de servants du culte qui gênent les affaires desfemmes. Aujourd'hui, elles sont surtout engagées dans une guerre discrète et sans pitié contre les sanguelames, les agents du Concile. Cette guerre est quotidienne, engagée, difficile et meurtrière. Les vipères - essentiellement desfemmes, mais nombre de guerriers et de tordus les ont rejointes - sont des soldats courageux, qui savent être sacrifiés, mais qui conservent le secret de leurs généraux et sèment autant que possible de fausses informations, tout en tentant de percer les secrets du Concile. (...)
Opérant en petits groupes indépendants, les vipères possèdent de nombreuses manières de communiquer grâce à des signes, des marques et même certaines odeurs particulières. Mis au point par lesfemmesdes gynécées, ces codes n'ont, pour l'instant, jamais été craqués par leurs ennemis. But : servir lesfemmesde l'ancien ordre des sorcières ; affronter les sanguelames ; semer de fausses informations et abuser des perceptions du Concile ; percer les secrets de celui-ci. Puissance générale : faible à moyenne. (...)
Elle en est la gardienne et la protectrice - une utilisatrice puissante du tox de Khaidu (la maîtrise de la parole) - nommée par lesfemmesdu vaisseau. Inconsciente de la situation actuelle, elle entraîne sa fille adoptive à reprendre bientôt sa charge comme elle le fit auprès de sa propre mère. (...)
Himmith ne démérite aucun de ses surnoms. D'abord, et contrairement au reste de la Horde, les hommes et lesfemmesde ce vaisseau ont tous conservé leurs cheveux, noirs, lisses et souples. On dit qu'ils refusèrent de les sacrifier au nom de la Mère mais la vérité est que les opérations génétiques des premières sorcières, destinées à limiter les déchets organiques dans les vaisseaux, ne fonctionnèrent pas sur une fraction de la population. (...)
Le Concile y entretient une présence limitée et, comme il n'existe pas de menace sorcière, les sanguelames en sont absents. En fait, le culte qui est rendu ici est très proche de celui des origines, lorsque lesfemmesle servaient et l'organisaient. Si les maîtres-chasseurs sont les seigneurs du sauvage, ce sont lesfemmesqui conduisent et guident la destinée de l'Himmith. Aussi les sorcières trouvent-elles ici un refuge bienveillant, bien que discret. (...)
Homme du Concile, guerrier intelligent et perspicace, c'est aussi un agent double qui oeuvre depuis longtemps pour lesfemmes. Sa position est délicate et pèse sur ses nerfs - il ne peut jamais relâcher sa concentration et sa maîtrise, surtout en présence des aveugles - mais il continue à accomplir sa tâche et surveille toutes les informations qui passent entre les oreilles des aveugles. (...)
Politique : Le Kukche s'est toujours tenu à l'écart de la politique de la Horde et les sorcières n'y ont jamais été les bienvenues. Lesfemmesy ont là moins de pouvoir que partout ailleurs tandis que le Concile peine à y installer ses membres et ses réseaux. (...)
Il détient un énorme pouvoir sur le Kukche et son nom, murmuré dans les coursives sans que l'on sache de quoi il s'agisse, fait frémir et pleurer lesfemmesqui craignent pour leur progéniture. L'enfant à la main couronné. Un enfant est né dans le Kukche peu après la dernière conjonction. (...)
Il fit partie des enfants que le Dévoreur avait désigné mais plusieurs tentatives d'enlèvement se sont soldées par des échecs cinglants pour la secte. Chez lesfemmes, un fol espoir naquit qu'il était peut-être celui qui vaincrait le Dévoreur et arrêterait des siècles d'horreur. (...)
C'est lui qui organise les assauts et planifie les attaques, mais il ne rechigne jamais à partir lui-même à l'abordage, faisant preuve d'une cruauté sans limites. Il est surtout connu pour ses viols et ses rapts defemmes, et ses harems regorgent des filles qu'il a enlevées toutes ses années et dont les enfants deviennent ses soldats fanatiques. (...)
Les sorcières n'ont pas plus de succès bien que leurs pertes aient toujours été très légères, notamment parce que lesfemmesde l'Orchibal, toute acquise à la cause des simérines, les protègent. Secrets : Les Marchands ont effectivement pris le contrôle du vaisseau - plus exactement, ils ont acheté le vaisseau et ses habitants, en échange de technologie, de protections et du don-métal que les hommes de l'Orchibal supportent particulièrement bien. (...)
Le chef des marchands sur l'Orchibal est une créature très intelligente et très manipulatrice qui a bien compris les motivations et les désirs humains et qui en joue avec subtilité mais efficacité. Il a des pions dans tous les groupes de pression du vaisseau - conseillers,femmes, mycélium - et commence même à envisager infiltrer le concile pour en apprendre plus et en faire plus : les hommes sont des armes pour la guerre qui se prépare entre les peuples-E et une arme, il faut apprendre à s'en servir. (...)
Politique : Le Tulkaghur est tout entier le temple de la Horde. Les sorcières y ont été éliminées sans pitié et la puissance desfemmesest particulièrement faible. Le concile lui-même a subi des revers importants quand la Sentinelle est née et a grandi ici avant de se répandre partout. (...)
Ses guerriers sont souvent les bienvenus pour arbitrer les querelles ou enquêter sur certaines affaires particulièrement sensibles, car on sait leur intégrité. Les castes sont très rigides au sein du Tungour ; lesfemmesvivent dans de véritables forteresses protégées par les guerriers, forteresses qu'elles ne peuvent quitter sous aucun prétexte. (...)
Pourtant, c'est sans doute le plus bel écran de fumée qu'on puisse imaginer. Secrets : Le Tungour est l'antre des sorcières et desfemmesde l'ancien ordre. Elles ont ici plus de pouvoir que partout ailleurs. Les guerriers - élevés par elles et fanatisés avec intelligence - sont leurs protecteurs et leurs agents. (...)
Les « paladins » sont les premiers défenseurs d'un étrange sabbat qui remonte aux origines de la Horde. Lesfemmesgardent sur le Tungour certains de leurs plus grands secrets - laboratoires anciens, machines pensantes, archives ingénétiques... - et font la pluie et le beau temps sur le vaisseau. (...)
Il pense avoir simplement trouvé un nid de sorcières, qu'il fera sauter grâce à une bombe simérine - quand c'est le coeur du pouvoir desfemmesqu'il est prêt d'atteindre. Maelström : Maelström désigne autant l'immense cité fractale des Seigneurs Simérines que l'espace entier qui surplombe le terrifiant trou noir menaçant à chaque instant d'engloutir l'univers. (...)
C'est la confiance, l'entraide, l'amour, l'amitié, des expériences communes enrichissantes qui créent ces liens. Ces groupes sont toujours mixtes - hommes etfemmes- et généralement composés d'au moins trois personnes. Les syndromes se manifestent plus ou moins vite, plus ou moins fortement. (...)Cette partie est spécifiquement destinée au meneur de jeu. Joueurs, arrêtez donc de lire. Vous y trouverez une description plus poussée des Vaisseaux-Hordes, des factions, des luttes et des querelles, des secrets anciens, des peuples-E et des Seigneurs Simérines. Mahamoth propose deux cadres de jeu assez différents : - le premier est celui de la Horde elle-même. Les histoires que vous pouvez y raconter sont politiques et étouffantes : enquêtes, espionnage, manipulations, assassinats, découvertes ...