L'Epopée de Thror (8) : Karak Grong
sur Arnheim
Contient : dragon (9)(...) Au bout d'un long moment de marche au milieu des ténèbres, Thror aperçut les deux Nains revenir vers le reste de la troupe, l'air inquiet. - ' Notre situation ne s'améliore pas, firent-ils. Nous allons tout droit dans l'antre dudragon. Il dort dans une salle immense où aboutit le tunnel un peu plus haut ; nous l'avons vu couché sur son trésor. (...)
La salle ne se trouvait qu'à quelques mètres de l'endroit où ils s'étaient arrêtés, et bientôt ils aperçurent à leur tour ledragonqui dormait au milieu de la pièce, affalé sur son trésor. Umfir devait avoir un âge très élevé, car il était énorme et occupait pratiquement la moitié de son immense antre. (...)
Les Nains réussirent cependant à maîtriser leur peur, et pénétrèrent dans la salle en faisant le moins de bruit possible. Arrivés aux pieds dudragon, ils se séparèrent pour tenter de découvrir un point faible dans l'armure d'écailles du monstre. (...)
Thror, quant à lui, avait remarqué un chemin taillé dans la roche qui grimpait le long d'une paroi et aboutissait à une sorte de plate-forme juste au dessus de la tête dudragon, et décida d'y monter pour pouvoir regarder le dos de la créature. Il était à peine parvenu à ses fins qu'il entendit un bruit métallique retentir dans toute la caverne. (...)
Du haut de son poste d'observation il aperçut Dofur étendu à terre, et comprit que ce dernier avait trébuché sur quelque chose et était tombé au milieu des pièces d'or, provoquant la chute de quelques objets en métal. Il ne put s'empêcher de pousser un juron en voyant ledragon, alerté par le bruit, sortir de son sommeil et ouvrir les paupières. Umfir avait l'ouïe fine lorsqu'il s'agissait de son trésor, et comme tous ses semblables il y tenait plus qu'à tout. (...)
Les quatre Nains faillirent être pris sous l'éboulement mais en réchappèrent de justesse, pour se trouver face audragon. Umfir allait de nouveau cracher ses flammes mortelles sur ses ennemis lorsqu'il sentit quelque chose lui tomber sur la tête, tout près de son oreille droite. (...)
Thror avait failli s'écraser au sol, mais était parvenu à se raccrocher tant bien que mal aux écailles du monstre et s'était relevé. En un éclair, il leva sa hache et l'abattit de toutes ses forces au sommet du crâne dudragon. Des étincelles d'énergie magique fusèrent de la hache runique, et les écailles fracassées furent projetées dans les airs ; la lame avait touché juste et s'était enfoncée profondément dans l'os, le transperçant et faisant jaillir un flot de sang verdâtre. (...)
Sous la douleur, Umfir poussa un terrible rugissement et secoua la tête dans tous les sens pour se débarrasser de la morsure du métal, mais l'arme était coincée dans la blessure et Thror, enchaîné à sa hache, tournoya dans les airs mais ne fut pas projeté à terre. Au bout de quelques secondes, ledragonvacilla et tomba lourdement sur le sol, blessé à mort. Une clameur de joie retentit dans la grotte, alors que le Tueur duDragonse relevait indemne. Tandis que ses compagnons accouraient vers lui en proie à une joie inexprimable, Thror, repensant à Borri murmura pour lui-même à voix basse, les larmes aux yeux : - ' Vous voilà vengé, mon Maître. (...)Au matin la petite troupe, accompagnée de Thimbur, prit le chemin de l'entrée du souterrain secret de Karak Grong. Personne n'avait osé raisonner le vieux Nain car tous savaient que sa fille était sa seule famille, et qu'il tenait à elle plus qu'à quiconque. Malgré son âge et sa grande fatigue, il avait tenu à accompagner Thror et les siens pour délivrer Lis, et s'était équipé des armes et de l'armure appartenant à sa famille depuis des générations. La colère semblait cependant lui redonner des forces ...