La Reine des Glaces
sur DriveThruRPG Rapide JdR au format (601 Ko)
Contient : dieter (29)(...) La neige volait en aveuglants tourbillons de blancheur glacée autour des quatre cavaliers qui se frayaient un chemin en direction de la silhouette sombre de la stanitsa ; la palissade de ce village était une vision bienvenue après tant de jours passés à voyager dans la steppe lugubre. Malgré l'épaisseur de ses fourrures,Dieterfrissonna et se sentit transporté d'une inexprimable gratitude à la vue de cette manif estation de la civilisation, même s'il savait à quel point ce mot pouvait être relatif dans ce pays sauvage et primitif. (...)
Dans le langage chantant de son peuple, Zakir, leur guide, cria quelque chose en direction de la stanitsa mais il sembla aux oreilles deDieterque le vent hurlant emportait les trois quarts de ses paroles. — T u parles qu'ils vont nous laisser rentrer ! (...)
— Allons, lui dit Markus. Quel mal pourrions-nous leur faire ? Nous ne sommes que quatre cavaliers. — Certes, acquiesçaDieter. Nous savons cela, mais pas eux. Pour autant qu'ils puissent le savoir, il pourrait y avoir une centaine de kyazaks cachés dans ce blizzard, qui attendent que nous leur bloquions la porte une fois qu'elle sera ouverte. (...)
Est-ce qu'ils ne se détendent jamais ? — Est-ce que tu n'en f erais pas autant si tu vivais aussi près du Pays des Trolls ? lui demandaDieter. — Arrête donc de faire le raisonneur ! riposta Markus d'un ton sec. Ce que tu es en train de me dire, c'est que nous allons passer une nouvelle nuit dans la steppe ? Formidable !Dieterouvrit la bouche pour répliquer mais il ravala sa réponse en entendant un cri descendre de la palissade, au-dessus de leurs têtes. (...)
A présent qu'ils s'étaient rapprochés, il pouvait voir que le village avait été bâti sur les pentes d'un monticule peu élevé, avec un zal d'aspect robuste au centre, entouré d'une palissade renforcée de pierres ; il vit un certain nombre de maisons peintes en blanc, serrées les unes contre les autres derrière la palissade externe aux pieux bien aiguisés. Par-dessus le sommet de ces pieux,Dieterdistingua les silhouettes de guerriers armés de longues javelines et d'arcs, et habillés d'épaisses fourrures pour se protéger des pires attaques du froid. (...)
Le guide criait et riait avec les gardes de la porte. — Au nom de Sigmar, mais qu'est-ce qu'il fabrique ? s'écria Markus. — Il rigole, réponditDieter, tout aussi perplexe. — Alors ça y est, ajouta T orbek. La steppe lui est montée à la tête et le pauvre gars a perdu la boule. (...)
Il n'y a même pas une montagne décente en vue. — Non, je ne crois pas que nous allons mourir, coupaDieteren entendant des craquements de bois et le raclement d'une lourde barre que l'on soulevait de la porte. (...)
Les vantaux pivotèrent lentement vers l'extérieur en repoussant des montagnes de neige sur leur passage et Zakir leur fit signe d'entrer. Talonnant son poney,Dieteravança vers l'ouverture. T orbek et Markus se dépêchèrent de le suivre. — Que leur as-tu dit ? (...)
— Parole de nain est vraie, leur dit Zakir. Allez. Va faire salutations à hetman et puis manger et boire près du f eu!Dieterne pouvait trouver à redire à ces paroles et il passa la porte à son tour pour entrer dans la stanitsa. (...)
Les volets des étroites f enêtres du bâtiment étaient clos et sa lourde porte de bois f errée étroitement f ermée contre la fureur des éléments. Un filet de fumée montait du toit.Dieterse dit que cette bâtisse reflétait bien l'idée qu'il se faisait du peuple kislevite : des gens pragmatiques, austères et peu accueillants. (...)
De la hampe de sa javeline, Aydin cogna contre la porte et, au bout de quelques secondes, elle s'ouvrit. Ils se dépêchèrent d'entrer.Dieterfut assailli par une vague de chaleur. Il cligna des paupières, soudainement ébloui. Deux f eux rayonnaient dans de larges foyers, emplissant la salle d'une chaude lumière orangée et une appétissante odeur de viande rôtie montait de plusieurs broches qui tournaient lentement au-dessus des foyers. (...)
Cette débauche de couleurs offrait un contraste si saisissant avec la blancheur lugubre qu'ils avaient traversée sur leurs montures queDieterresta muet de stupéfaction devant la scène pittoresque et animée qui se présentait à ses yeux. (...)
Non, ici c'est stanitsa Dzhafarov et c'est bon soir pour manger et boire. Tiens, prends du koumiss. — Merci bien, ditDieteren acceptant la gourde de peau et en buvant une gorgée de l'alcool qu'elle contenait. Ayant déjà eu l'occasion de goûter le koumiss, il savait qu'il ne fallait le boire qu'à petites gorgées car il s'agissait d'une liqueur beaucoup plus forte que toutes les boissons produites dans l'Empire. (...)
— Viens, ajouta Zakir en lui prenant le bras et en le conduisant vers l'homme assis à l'autre bout de la salle. T u dois présenter respects à hetman.Dietern'arrivait pas à concilier le dynamisme et les rires qu'il voyait autour de lui avec l'image sinistre et rébarbative qu'il s'était forgée des gens du Kislev lors des rencontres qu'il avait faites jusque-là. (...)
Ses épaisses fourrures et ses vêtements colorés ne dissimulaient pas son physique athlétique et son maintien guerrier.Dieterlui adressa un respectueux salut de la tête et Markus et T orbek firent de même. — Moi Osman Marmedov, lança le hetman d'une voix retentissante, en reikspiel mais avec un fort accent. (...)
Vous bienvenus dans Dzhafarov. Ma maison est ta maison. — Nous vous sommes très reconnaissants, réponditDieter. Nous sommes honorés de votre hospitalité. Bien sûr, nous vous dédommagerons pour la nourriture et l'hébergement. (...)
Zakir agita la main et dit rapidement quelque chose en kislevarin à Marmedov avant de se retourner versDieter. — Pas offrir argent ! siffla-t-il. C'est insulte pour hospitalité ! — Désolé, réponditDieter. Je ne savais pas. — J'ai dit que tu raconteras des histoires de ton pays, coupa Zakir. C'est prix pour l'abri. (...)
Ca nous pouvons le faire, intervint T orbek fièrement. J'ai mille ans d'histoires à lui raconter. Marmedov s'approcha tout près deDieter; son haleine sentait le koumiss et la viande. — Mange. Bois. Dis-moi pourquoi tu voyages pendant raspotitsa.Dietersavait que ce mot signifiait « l'absence de routes » et qualifiait la période mortelle où les neiges recouvraient le Kislev d'un manteau si épais qu'il n'était plus possible de trouver son chemin, un temps où les indications et les cartes ne servaient plus à rien. (...)
— Nous sommes à la poursuite d'une bande d'esclavagistes kyazaks qui ont attaqué la stanitsa de Natavan, lui réponditDieter. Ils ont pris la fille du hetman parmi leurs captifs. Le visage de Marmedov s'assombrit et il acquiesça de la tête en crachant dans le f eu. (...)
Quand tu trouves kyazak, tu le tues. Stanitsa Dzhafarov te donne nourriture et guerriers pour la chasse. — Merci, ditDieteren s'inclinant devant Marmedov. — C'est pas d'importance, répondit Marmedov. Repose et mange. (...)
Le hetman avait à peine terminé sa phrase lorsqu'une obscurité soudaine se fit dans la grande salle et toute la chaleur sembla fuir ses murs tandis que les f eux vacillaient et crachotaient dans les foyers.Dieterse saisit de la poignée de son épée et Marmedov empoigna la hache qui était posée près de son fauteuil. (...)
Les guerriers s'emparèrent de leurs javelines et de leurs épées rangées sous les couvertures et bondirent sur leurs pieds. Dans le silence qui était soudainement tombé sur l'assistance,Dietersentit une crainte terrible lui remonter le long de l'échine et il entendit un lointain hurlement passer à l'extérieur, porté par le vent qui secouait les volets. (...)
rugit Marmedov en regardant le trou d'évacuation de la fumée dans la toiture de la grande salle. Le ryzhnyi khoziain chevauche les vents. Si nous avons la chance, il passe son chemin.Dieterleva les yeux, suivant le regard du hetman, observant les ténèbres de l'autre côté du trou, à la recherche du moindre signe de mouvement, regrettant de ne savoir ce qu'il devait chercher des yeux. (...)
Dans la salle, on n'entendait plus que le crépitement étouffé des braises et le gémissement lugubre du vent, de l'autre côté des murailles du zal. Retenant son souffle,Dieterjeta un regard à Markus et T orbek. Le nain brandissait sa hache et Markus se tenait en garde, rigides, p rêts au combat. (...)
Eux aussi avaient perçu ce sentiment de peur rampante qui s'était insinué dans la salle comme la lame sournoise d'un assassin. Marmedov leva la main etDieterentendit un son à peine audible, la rumeur d'un battement d'ailes, comme si quelque chose d'immense les survolait. (...)
T u respectes. — Oui-da, garçon, ajouta T orbek. Fais comme l'homme te dit. — Vous n'êtes pas inquiet ? demandaDieter. Cette chose pourrait revenir. Marmedov haussa les épaules et prit une grande lampée à une gourde de peau — C'est pas d'importance. (...)Découvrez la contrée des glaces et des neiges ! Cerné par les vastes étendues de l'Empire, au sud, et par les cauchemardesques Désolations du Chaos, au nord, vous voici au Kislev, le royaume de la Reine de Glace, une nation célèbre pour la vaillance de ses populations capables de résister sans faillir aux assauts des hordes affamées venues du nord, d'endurer le froid stupéfiant et la morne solitude qui règnent dans l'immensité lugubre de la steppe, de persévérer et de survivre, envers et contre ...