La morsure du nord
sur Le Ludiste
Les sabots des montures soulevaient la neige sur leur passage, signalant l'arrivée imminente d'une troupe importante, les sentinelles embusquées les avaient repérés depuis longtemps déjà et la peur au ventre, elles s'interrogeaient. - On n'aurait peut-être pas dû attaquer le village, sergent ? - Soldat, vous savez bien qu'on ne discute pas les ordres ! Vous avez de passez votre vie derrière un bureau à vérifier des formulaires à longueur de journée ! - Non, sergent, non... Dans la tête ...Contient : alexandre (31)(...) Seuls quatre d'entre eux trouvèrent la mort dans l'assaut : le sergent étant parvenu à semer la mort avant qu'elle ne le rattrape. -------------------------------------------------------------------------------Alexandreattendait en haut des remparts des nouvelles des soldats restés en embuscade. - Toujours rien, AEnestor Vermillus. (...)
Depuis qu'ils avaient rasé le village piorad, les soldats Vorozions étaient nerveux. Et il y avait de quoi : ils venaient de déclarer la guerre aux barbares du Nord ! MaisAlexandre, l'AEnestor du fort, gardait confiance. Ils avaient élevé un fort sur une position défensive intéressante et leur équipement supérieur fournissait un atout de poids. (...)
Chef, les arbalétriers sont reve... La sentinelle s'arrêta bouche bée : l'embuscade avaient échoué, les Piorads marchaient droit sur le fort.AlexandreVermillus sortit précipitamment de son bureau et courut sur les remparts. Sa stupeur fut de taille quand il aperçut les quarante Piorads avancer calmement vers sa position. (...)
Tirez à volonté ! N'aillez pas peur d'utiliser plusieurs carquois si nécessaire... Les Porteurs en priorité !Alexandreavait perdu un peu de sa confiance et de sa morgue d'officier. Quarante cavaliers ! Peut-être une dizaine de Porteurs... Cependant, comme lui rappela aussitôt son arme, ils n'étaient pas démunis de répondant, elle, Sthylfist était de son côté, ainsi que quatre autres Armes-dieux. Déjà, le claquement des arbalètes retentissait, l'assaut final semblait proche.Alexandreréunit une dizaine de ses hommes et leur ordonna de rassembler le maximum d'objets lourds et encombrants : il avait l'intention, au cas où les Piorads forceraient la le portail, de ralentir leur progression en déversant le tas d'objets sur les premiers arrivants. (...)
Ils tentent d'enfoncer la porte ! On n'a plus de carreaux ! La situation commençait à s'échauffer, mais restait favorable àAlexandre: les Piorads n'étaient plus que vingt-cinq et trois Porteurs avaient mordu la poussière avant même d'avoir pu utiliser leurs pouvoirs. (...)
Le craquement qui suivit quelques minutes après signifiait que les Piorads avaient investi la place : le véritable combat allait commencer. Le ' piège ' d'Alexandrefonctionna et deux guerriers périrent sous le poids d'une armoire en chêne massif. Les autres durent escalader les débris et les soldats Vorozions purent ainsi se préparer correctement à leur assaut.Alexandredirigeait ses hommes du haut des remparts, alors que le chef de guerre piorad hurlait ses ordres au coeur de la mêlée, broyant crânes et os au passage.Alexandren'avait jamais vraiment été un combattant, mais lorsque le besoin s'en fait sentir, il s'est toujours senti habité par une furie et une ténacité hors du commun. (...)
Néanmoins, l'heure était grave, leur surnombre ne permettait pas aux Vorozions de contenir la puissance destructrice des Piorads, et ceux-ci déchaînaient un déluge de coups meurtriers sur leurs adversaires, réduisant peu à peu l'avantage des défenseurs. D'un bond prodigieux,Alexandresauta des remparts pour atterrir prêt de son lieutenant qui avait maille à partir avec un Porteur Piorad. (...)
Ce dernier n'eut pas le temps de comprendre, les deux Vorozions enfoncèrent simultanément leur armes dans son poitrail, le tuant sur le coup. Evaluant la situation d'un rapide coup d'oeil,Alexandrecomprit qu'il devait éliminer leur chef pour forcer les Piorads à fuir. Sans les ordres du Sturmfeild, les Piorads perdraient leur combativité. Il le fallait...Alexandres'élança à la rencontre de Wilhelm, mais celui-ci était bien protégé. Un Porteur s'avançait déjà pour l'intercepter, le contraignant au combat. (...)
Le Piorad, maniant une lourde hache double, sertie de nombreuses runes, fut pourtant pris au dépourvu quandAlexandre, en bondissant, roula sur le côté et frappa, lui arracha un cri de douleur. Les veines de la lame de Sthylfist gonflèrent aussitôt, absorbant une partie de l'énergie du Piorad. Dans un sursaut de survie, le géant décocha un coup de pied àAlexandre, envoyant au loin le Vorozion, mais surtout, éjectant lui la dague magique voleuse de vie. Mais l'énergie nouvellement acquise rendaitAlexandreplus résistant à la douleur et il revint aussitôt à la charge. Après un court échange de coups infructueux,Alexandreprit le risque de présenter son flanc. Le Piorad s'engouffra dans la feinte, etAlexandre, pivotant sur lui-même, décolla proprement le crâne de son ennemi. Les corps jonchaient le sol du fort. (...)
Dans le second groupe, le chef Piorad et deux de ses brutes malmenaient cinq soldats. Quand au dernier, le plus proche d'Alexandre, ils comprenaient cinq Piorads, en train de massacrer le reste d'élite du fort, réduite à cet instant à quatre vétérans. (...)
Le désastre s'annonçait et rien ne pouvait plus sauver ses soldats survivants... Alors, d'une voix déformé par la rage...Alexandrehurla... Mais son timbre n'était plus le même, car comme éveillée par son désir inavoué de voir la conjoncture tourner en sa faveur, Sthylfist venait de prendre le contrôle de l'officier Vorozion... - Chien de Piorad ! (...)
Lâche... Puis elle se tût, ne trouvant pas d'autres mots pour provoquer le duel et pour sauver la situation... Les combats cessèrent net, dans un silence accompagné par le râle des mourants. Wilhelm se tourna lentement versAlexandreet reconnut les stigmates de la possession par une Arme. Il sourit. Un défi... Finalement, ces Vorozions n'étaient pas si dénués de courage. (...)
Sans sa rapidité extrême, son porteur serait mort, mais le Vorozion bougea si rapidement que le coup fut atténué, laissant tout de même une profonde plaie sur le haut du crâne. Le choc obligeaAlexandreà mettre un genou au sol, l'âme de Sthylfist se retirant dans son corps de métal. Etonné par la reprise de contrôle, il se contenta de lever les yeux... Pour voir, Wilhelm le surplombant de toute sa hauteur, la hache levée... Sa vie défila devant ses yeux, depuis son village de naissance, brûlé lors d'une razzia, jusqu'à son ascension militaire... Alors, la hache tomba mais elle s'abattit sur le Piorad qui l'avait blessé. (...)
- C'est une question d'honneur, il aurait du savoir qu'il ne faut pas s'interposer dans un combat singulier... Allez, debout misérable. Bats-toi ! Lança ensuite le Piorad devant les yeux perplexes d'Alexandre. D'une roulade vers l'arrière l'officier Vorozion se mit hors de portée de la hache du géant du nord et le combat pu reprendre... Les deux antagonistes s'évaluant mutuellement, tournèrent en une ronde de mort. (...)
Mais de cet environnement, les deux chefs n'en avaient plus la perception, en effet, leur vision se limitant au corps et à l'arme de l'ennemi. Chacun essaya quelques passes d'armes, mais ils étaient tous deux d'excellents bretteurs.Alexandrejouait sur sa rapidité et sa réserve d'endurance (offerte par Sthylfist), alors que seule la puissance et la colère maintenaient le Piorad en vie.Alexandreforça Wilhelm à se rapprocher des débris qui jonchaient l'entrée du fort et après de soudaines feintes, il le fit trébucher. (...)
Tu aurais du m'achever tant que tu le pouvais... Le géant se releva, ramassa sa hache-Dieu et lança un regard qui aurait détruit tout être humain normalement constitué. MaisAlexandre, soutenu par Sthylfist lui rendit son regard, car il apercevait désormais une lueur d'espoir : s'il parvenait à énerver son adversaire, alors celui-ci commettrait de graves erreurs... Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'un déluge de coups ne s'abatte surAlexandre, dans l'incapacité de porter un seul coup, il se contenta d'éviter avec souplesse les moulinets meurtriers de la Hache. Malgré la différence de taille entre les armes,Alexandrese rapprochait petit à petit, de manière à gêner le Piorad dans ses mouvements. Il lui enfonça sa lame dans la jambe, le forçant à se baisser et d'un superbe mouvement tournant, lui arracha un lambeau de chair au bras. (...)
Immédiatement, Sthylfist lui transmit un regain d'énergie. Mais le Piorad semblait ne pas s'en soucier. Un violent coup de coude brisa le nez d'Alexandre, qui recula sous l'impact, titubant, partant en arrière, un nouveau coup de hache pénétra dans sa jambe. (...)
D'un ample mouvement de taille et à l'invite de son arme-dieu, il frappa de toute sa puissance, droit sur le flanc d'Alexandre. Ce dernier, ne pouvant éviter le coup, pria pour que Sthylfist lui fournisse l'énergie suffisante pour résister au choc... ------------------------------------------------------------------------------- 'Quelle journée...'... cette phrase énoncée avec soupir, venait certainement de Sthylfist, PourAlexandrecela signifiait principalement qu'il était vivant, les cotes broyées certes, mais il était vivant. Par contre, son adversaire gisait au sol, Sthylfist plantée dans l'oeil droit et le poing d'Alexandreétait encore crispé sur sa garde. Les trois Piorads survivants étaient déjà partis, le coeur empli de haine et de rancoeur. (...)