Le Sang de la Révolte : Un Autre Regard sur le Clan
Brujahsur La Cour d'Obéron au format (126 Ko)
Eternels Rebelles ? Reconnaissons-le : les Brujah sont trop souvent dépeints comme un ramassis de brutes totalement dénuées de finesse, toujours prêtes à ruer dans les brancards et à se faire manipuler par le premier Ancien venu. La scission du Clan en trois grandes factions n'arrange pas grand chose, chacune d'elles ayant donné naissance à son propre stéréotype : le gang member pour l'Iconoclaste, l'intellectuel de gauche pour l'Idéaliste et le type solitaire qui ne demande rien à personne ...Contient : ventrue (10)(...) En tant que force d'opposition interne à la Camarilla, les Brujah contestent évidemment le pouvoir de leurs vieux adversaires lesVentrue, qui tiennent les rênes de la secte. En schématisant les choses, on peut dire que les Brujah se définissent a contrario desVentrue: alors que lesVentruesont des aristocrates résolument élitistes, les Brujah se veulent égalitaires et progressistes. Cet axe d'interprétation rend également beaucoup plus parlante l'existence des trois factions du Clan Brujah : lesVentrue, en dignes héritiers d'une oligarchie fondée sur le sang, se définissent d'abord par leur lignage, tandis que les Brujah se définissent par leur adhésion volontaire à certains critères de pensée, d'action et de comportement. Cette notion d'engagement et de libre arbitre constitue d'ailleurs le seul point commun entre Iconoclastes, Idéalistes et Individualistes, ou entre anarchs et Brujah de la Camarilla : tous ont choisi leur camp - ce qui reste une liberté assez rare chez les Vampires. L'Héritage des Anciens : Les deux grandes civilisations où les Brujah sont supposés avoir joué un rôle majeur, Carthage et la Grèce Antique, peuvent également servir de points de repère, surtout pour comprendre la mentalité des Anciens du Clan. (...)
Dans cette interprétation particulière du terme, une vision 'démocratique' de la Camarilla n'a donc rien de ridicule ou d'incohérent, cette société incorporant dans sa structure et dans son fonctionnement de nombreuses notions héritées de la Grèce antique : la cité, le respect des lois, les assemblées, le statut, les mentors, les archontes... En pratique, la Camarilla s'apparente sans doute davantage à une sorte d'oligarchie féodale fondée sur l'ancienneté et sur les liens du sang : en tant que force d'opposition constructive au sein de la Secte, les Brujah se doivent évidemment de proposer un autre modèle de société, censément plus fidèle aux idéaux de ses fondateurs. On retrouve ici le vieil axe d'opposition Brujah/Ventrue: alors que lesVentruesont les tenants d'un système aristocratique hérité de l'empire romain et de la féodalité médiévale, les Brujah se posent en partisans d'une société plus égalitaire, où le pouvoir est accordé par le peuple souverain à celui qui se montre suffisamment digne de servir et de défendre ses intérêts. L'influence de ce 'modèle grec' ne se limite pas à la seule sphère politique et peut également se retrouver sur un plan plus individuel. (...)
En premier lieu, la réputation d'impulsivité des membres du Clan ne joue certainement pas en leur faveur, et nombre d'Anciens réfléchiront à deux fois avant d'accorder leur soutien, même tacite, à un Prince susceptible d'entrer dans une rage dévastatrice à la première déconvenue; cet aspect des choses sert évidemment les efforts mis en oeuvre par leurs ennemisVentruepour exclure les Brujah des hautes sphères politiques de la Camarilla. Il est toutefois certain que la cause principale provient des Brujah eux-mêmes : forts des leçons du passé et désireux de se démarquer clairement de leurs adversaires politiques, de nombreux Anciens du Clan refusent délibérément de briguer le rôle de Prince, qu'ils jugent par trop despotique, préférant rester dans l'opposition et exercer une fonction de contre-pouvoir. (...)
Sur ce point, il est indispensable de distinguer deux Carthage : une Carthage historique, lointain souvenir à demi-oublié de l'antique culture phénicienne, et une Carthage utopique, devenue le symbole de l'idéal Brujah par son opposition à la Rome desVentrue. Si ce second aspect est largement représenté dans le background du jeu, le premier reste beaucoup plus discret, sans doute parce qu'il est très difficile d'établir une vision précise et évocatrice de cette civilisation disparue, que ses ennemis romains se plurent à représenter comme une culture décadente et arrogante, effrayante de démesure et de cruauté... L'Histoire est toujours écrite par les vainqueurs et, dans le cas de Carthage, la défaite a ouvert les portes de l'oubli... On peut aussi supposer que la vision typiquement romaine d'une Carthage ténébreuse, avec ses orgies de sang et ses idoles terrifiantes, constitue un souvenir raisonnablement véridique d'un autre modèle de société Brujah, bien différent de l'idéal helléniste. (...)
A partir de là, rien n'interdit de penser que ces deux modèles, le Grec et le Carthaginois, correspondent en fait à deux courants bien distincts au sein du Clan, deux courants sans doute aussi vieux que la Seconde Cité et dont la scission pourrait bien remonter aux plus proches descendants de Troile... Ces deux courants auraient trouvé leur parfaite réalisation dans deux civilisations aux valeurs si différentes : le courant helléniste aurait perduré, devenant finalement la tendance majoritaire du Clan, tandis que le courant phénicien, foudroyé par la Chute de Carthage, aurait disparu dans les brumes de l'Histoire et ne serait plus représenté que par quelques terrifiants Methuselah, étrangers à toute Secte et attendant l'heure de rebâtir leur empire foudroyé, après avoir anéanti leurs ennemis mortels lesVentrueet châtié les traîtres ayant osé pactiser avec les destructeurs de Carthage. Un seul de ces 'Molochéens' (en référence à Moloch, principale divinité carthaginoise) constituerait une menace de taille pour n'importe quel Prince et un acteur de première force dans le jeu souterrain de la Jyhad... L'Héritage Brujah : l'Insoumission. (...)
La furie qui anime les Brujah les rend également beaucoup plus difficiles à contrôler ou à manipuler par la Domination - gare à l'orgueilleuxVentruequi commettrait l'erreur de prendre un Brujah pour son esclave docile... En termes de jeu, les Brujah ajoutent 2 à leur Volonté lorsqu'ils résistent à la Domination : un Vampire cherchant à Dominer un Brujah ayant 6 en Volonté verra donc la difficulté de ses jets grimper à 8. (...)