Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : électricité (12)(...) Ruhmkorff consiste en une pile de Bunzen, mise en activité au moyen du bichromate de potasse qui ne donne aucune odeur. Une bobine d'induction met l'électricitéproduite par la pile en communication avec une lanterne d'une disposition particulière ; dans cette lanterne se trouve un serpentin de verre où le vide a été fait, et dans lequel reste seulement un résidu de gaz carbonique ou d'azote. (...)
Ruhmkorff est un savant et habile physicien. Sa grande découverte, c'est sa bobine d'induction qui permet de produire de l'électricitéà haute tension. Il a obtenu, en 1864, le prix quinquennal de 50, 000 fr. que la France réservait à la plus ingénieuse application de l'électricité. Les outils comprenaient deux pics, deux pioches, une échelle de soie, trois bâtons ferrés, une hache, un marteau, une douzaine de coins et pitons de fer, et de longues cordes à noeuds. (...)
Hans portait le second appareil, qui fut également mis en activité. Cette ingénieuse application de l'électriciténous permettait d'aller longtemps en créant un jour artificiel, même au milieu des gaz les plus inflammables. (...)
Pour me faire entendre il fallait précisément parler le long de cette muraille qui servirait à conduire ma voix comme le fil de fer conduit l'électricité. Mais je n'avais pas de temps à perdre. Que mes compagnons se fussent éloignés de quelques pas et le phénomène d'acoustique eût été détruit. (...)
Le temps, s'il est permis de s'exprimer ainsi, va changer avant peu. L'atmosphère se charge de vapeurs, qui emportent avec elles l'électricitéformée par l'évaporation des eaux salines, les nuages s'abaissent sensiblement et prennent une teinte uniformément olivâtre ; les rayons électriques peuvent à peine percer cet opaque rideau baissé sur le théâtre où va se jouer le drame des tempêtes. (...)
Mais avant qu'elle n'arrive jusqu'à nous le voile de nuage se déchire, la mer entre en ébullition et l'électricité, produite par une vaste action chimique qui s'opère dans les couches supérieures, est mise en jeu. (...)
J'ai eu le temps de voir mon oncle étendu sur le radeau, Hans toujours à sa barre et « crachant du feu » sous l'influence de l'électricitéqui le pénètre ! Où allons-nous ? où allons-nous ?... Mardi 25 août. - Je sors d'un évanouissement prolongé. (...)
Peut-être même cette eau, ayant eu à lutter contre des feux souterrains, s'était vaporisée en partie. De là l'explication des nuages suspendus sur notre tête et le dégagement de cetteélectricitéqui créait des tempêtes à l'intérieur du massif terrestre. Cette théorie des phénomènes dont nous avions été témoins me paraissait satisfaisante, car, pour grandes que soient les merveilles de la nature, elles sont toujours explicables par des raisons physiques. (...)
Jusqu'alors les faits avaient donné raison aux théories de Davy et de Lidenbrock ; jusqu'alors des conditions particulières de roches réfractaires, d'électricité, de magnétisme avaient modifié les lois générales de la nature, en nous faisant une température modérée, car la théorie du feu central restait, à mes yeux, la seule vraie, la seule explicable. (...)
A la lueur douteuse de la torche, je remarquai des mouvements désordonnés dans les couches granitiques ; un phénomène allait évidemment se produire, dans lequel l'électricitéjouait un rôle ; puis cette chaleur excessive, cette eau bouillonnante !... Je voulus observer la boussole. (...)
- Pendant l'orage, sur la mer Lidenbrock, cette boule de feu qui aimantait le fer du radeau avait tout simplement désorienté notre boussole ! - Ah ! s'écria le professeur, en éclatant de rire, c'était donc un tour de l'électricité? » A partir de ce jour, mon oncle fut le plus heureux des savants, et moi le plus heureux des hommes, car ma jolie Virlandaise, abdiquant sa position de pupille, prit rang dans la maison de Königstrasse en la double qualité de nièce et d'épouse. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...