Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : existence (18)(...) Oui, car la couverture et les feuilles forment un tout bien uni, sans se séparer ni bâiller en aucun endroit. Et ce dos qui n'offre pas une seule brisure après sept cents ans d'existence! Ah ! voilà une reliure dont Bozerian, Closs ou Purgold eussent été fiers ! » En parlant ainsi, mon oncle ouvrait et fermait successivement le vieux bouquin, Je ne pouvais faire moins que de l'interroger sur son contenu, bien que cela ne m'intéressât aucunement. (...)
au pis-aller de descendre au fond d'un cratère éteint ? Il est bien évident que ce Saknussemm n'a pas fait autre chose. Quant à l'existenced'une galerie qui aboutisse au centre du globe, pure imagination ! pure impossibilité ! Donc, ce qu'il y a de bon à prendre de cette expédition, prenons-le, et sans marchander ! (...)
L'Islande, absolument privée de terrain sédimentaire, se compose uniquement de tuf volcanique, c'est-à-dire d'un agglomérat de pierres et de roches d'une texture poreuse. Avant l'existencedes volcans, elle était faite d'un massif trappéen, lentement soulevé au-dessus des flots par la poussée des forces centrales. (...)
Nos gestes indiquaient assez la voie différente où chacun de nous essayait d'entraîner l'autre ; mais Hans semblait s'intéresser peu à la question dans laquelle sonexistencese trouvait en jeu, prêt à partir si l'on donnait le signal du départ, prêt à rester à la moindre volonté de son maître. (...)
Et, quoique ce fût au plus profond des abîmes, cela ne laissait pas d'être agréable. D'ailleurs, nous étions faits à cetteexistencede troglodytes. Je ne pensais guère au soleil, aux étoiles, à la lune, aux arbres, aux maisons, aux villes, à toutes ces superfluités terrestres dont l'être sublunaire s'est fait une nécessité. (...)
Après plusieurs heures, sans doute à bout de forces, je tombai comme une masse inerte le long de la paroi, et je perdis tout sentiment d'existence! XXVIII Quand je revins à la vie, mon visage était mouillé, mais mouillé de larmes. Combien dura cet état d'insensibilité, je ne saurais le dire. (...)
XXIX Lorsque je revins à moi, j'étais dans une demi-obscurité, étendu sur d'épaisses couvertures. Mon oncle veillait, épiant sur mon visage un reste d'existence. A mon premier soupir il me prit la main ; à mon premier regard il poussa un cri de joie. « Il vit ! (...)
Mais les mots de la langue humaine ne peuvent suffire à qui se hasarde dans les abîmes du globe. Je ne savais pas, d'ailleurs, par quel fait géologique expliquer l'existenced'une pareille excavation. Le refroidissement du globe avait-il donc pu la produire ? Je connaissais bien, par les récits des voyageurs, certaines cavernes célèbres, mais aucune ne présentait de telles dimensions. (...)
- Donc, jusqu'ici la théorie de Davy se trouve justifiée ? - Evidemment, et dès lors rien ne contredit l'existencede mers ou de contrées à l'intérieur du globe. - Sans doute, mais inhabitées. - Bon ! pourquoi ces eaux ne donneraient-elles pas asile à quelques poissons d'une espèce inconnue ? (...)
Sur les rocs épars et maintenant hors de ses atteintes, les flots avaient laissé des traces évidentes de leur passage. Ceci pouvait expliquer jusqu'à un certain point l'existencede cet océan, à quarante lieues au-dessous de la surface du globe. Mais, suivant moi, cette masse d'eau devait se perdre peu à peu dans les entrailles de la terre, et elle provenait évidemment des eaux de l'Océan qui se firent jour à travers quelque fissure. (...)
Nos pieds écrasaient avec un bruit sec les restes de ces animaux antéhistoriques, et ces fossiles dont les muséums des grandes cités se disputent les rares et intéressants débris. L'existencede mille Cuvier n'aurait pas suffi à recomposer les squelettes des êtres organiques couchés dans ce magnifique ossuaire. (...)
D'autres mâchoires identiques, quoique appartenant à des individus de types divers et de nations différentes, furent trouvées dans les terres meubles et grises de certaines grottes, en France, en Suisse, en Belgique, ainsi que des armes, des ustensiles, des outils, des ossements d'enfants, d'adolescents, d'hommes, de vieillards. L'existencede l'homme quaternaire s'affirmait donc chaque jour davantage. Et ce n'était pas tout. Des débris nouveaux exhumés du terrain tertiaire pliocène avaient permis à des savants plus audacieux encore d'assigner une haute antiquité à la race humaine. (...)
Ainsi, d'un bond, l'homme remontait l'échelle des temps d'un grand nombre de siècles ; il précédait le mastodonde ; il devenait le contemporain de « l'elephas meridionalis » ; il avait cent mille ans d'existence, puisque c'est la date assignée par les géologues les plus renommés à la formation du terrain pliocène ! (...)
Sans doute il se crut au Johannaeum, professant devant ses élèves, car il prit un ton doctoral, et s'adressant à un auditoire imaginaire : « Messieurs, dit-il, j'ai l'honneur de vous présenter un homme de l'époque quaternaire. De grands savants ont nié sonexistence, d'autres non moins grands l'ont affirmée. Les saint Thomas de la paléontologie, s'ils étaient là, le toucheraient du doigt, et seraient bien forcés de reconnaître leur erreur. (...)
J'ai dévoré les traités de Cassanion, et tous ces mémoires, brochures, discours et contre-discours publiés à propos du squelette du roi des Cimbres, Teutobochus, l'envahisseur de la Gaule, exhumé d'une sablonnière du Dauphiné en 1613 ! Au XVIIIe siècle, j'aurais combattu avec Pierre Campet l'existencedes préadamites de Scheuchzer ! J'ai eu entre les mains l'écrit nommé Gigans... » Ici reparut l'infirmité naturelle de mon oncle, qui en public ne pouvait pas prononcer les mots difficiles. (...)
Nulle génération d'hommes n'habite ces cavernes inférieures du globe, sans se soucier des habitants de sa surface, sans communication avec eux ! C'est insensé, profondément insensé ! J'aime mieux admettre l'existencede quelque animal dont la structure se rapproche de la structure humaine, de quelque singe des premières époques géologiques, de quelque protopithèque, de quelque mésopithèque semblable à celui que découvrit M. (...)
Non seulement la signature du savant alchimiste se lisait sur le roc, mais encore le stylet qui l'avait tracée était entre mes mains. A moins d'être d'une insigne mauvaise foi, je ne pouvais plus mettre en doute l'existencedu voyageur et la réalité de son voyage. Pendant que ces réflexions tourbillonnaient dans ma tête, le professeur Lidenbrock se laissait aller à un accès un peu dithyrambique à l'endroit d'Arne Saknussemm. (...)
Il faut réparer nos forces. Si nous essayons, en ménageant ce reste de nourriture, de prolonger notreexistencede quelques heures, nous serons faibles jusqu'à la fin. - Oui, jusqu'à la fin, qui ne se fera pas attendre. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...