Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : feuilles (5)(...) Quand, en avril, il avait planté dans les pots de faïence de son salon des pieds de réséda ou de volubilis, chaque matin il allait régulièrement les tirer par lesfeuillesafin de hâter leur croissance. Avec un pareil original, il n'y avait qu'à obéir. Je me précipitai donc dans son cabinet. (...)
Oui, car il reste ouvert à n'importe quelle page ! Mais se ferme-t-il bien ? Oui, car la couverture et lesfeuillesforment un tout bien uni, sans se séparer ni bâiller en aucun endroit. Et ce dos qui n'offre pas une seule brisure après sept cents ans d'existence ! (...)
Ils étaient faciles à reconnaître ; c'étaient les humbles arbustes de la terre, avec des dimensions phénoménales, des lycopodes hauts de cent pieds, des sigillaires géantes, des fougères arborescentes, grandes comme les sapins des hautes latitudes, des lépidodendrons à tiges cylindriques bifurquées, terminées par de longuesfeuilleset hérissées de poils rudes comme de monstrueuses plantes grasses. « Etonnant, magnifique, splendide ! (...)
Seulement, la couleur manquait à ces arbres, à ces arbustes, à ces plantes, privés de la vivifiante chaleur du soleil. Tout se confondait dans une teinte uniforme, brunâtre et comme passée. Lesfeuillesétaient dépourvues de leur verdeur, et les fleurs elles-mêmes, si nombreuses à cette époque tertiaire qui les vit naître, alors sans couleurs et sans parfums, semblaient faites d'un papier décoloré sous l'action de l'atmosphère. (...)
J'entendais le bruit de leurs longues défenses dont l'ivoire taraudait les vieux troncs. Les branches craquaient, et lesfeuillesarrachées par masses considérables s'engouffraient dans la vaste gueule de ces monstres. Ce rêve, où j'avais vu renaître tout ce monde des temps antéhistoriques, des époques ternaire et quaternaire, se réalisait donc enfin ! (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...