Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : paroles (38)(...) Mais, pendant ce rapide passage, il avait jeté dans un coin sa canne à tête de casse-noisettes, sur la table son large chapeau à poils rebroussés, et à son neveu cesparolesretentissantes : « Axel, suis-moi ! » Je n'avais pas eu le temps de bouger que le professeur me criait déjà avec un vif accent d'impatience : « Eh bien ! (...)
Eh bien, appliquons mon procédé au document en question ! » Mon oncle, retombé dans son absorbante contemplation, oubliait déjà mes imprudentesparoles. Je dis imprudentes, car la tête du savant ne pouvait comprendre les choses du coeur. Mais, heureusement, la grande affaire du document l'emporta. (...)
m'écriai-je. - Et la tienne ! » répondit l'impitoyable professeur en entrant dans la salle à manger. VI A cesparoles, un frisson me passa par tout le corps. Cependant je me contins. Je résolus même de faire bonne figure. (...)
Au retour, Axel, tu seras un homme, son égal, libre de parler, libre d'agir, libre enfin de... » La jeune fille, rougissante, n'acheva pas. Sesparolesme ranimaient. Cependant je ne voulais pas croire encore à notre départ. J'entraînai Graüben vers le cabinet du professeur. (...)
» Cette partie de la conversation avait eu lieu en latin ; j'avais tout compris, et je gardais à peine mon sérieux à voir mon oncle contenir sa satisfaction qui débordait de toutes parts ; il prenait un petit air innocent qui ressemblait à la grimace d'un vieux diable. « Oui, fit-il, vosparolesme décident ; nous essayerons de gravir ce Sneffels, peut-être même d'étudier son cratère ! - Je regrette bien, répondit M. (...)
A notre entrée, l'hôte, comme s'il ne nous avait pas encore vus, nous salua du mot « saellvertu », qui signifie « soyez heureux », et il vint nous baiser sur la joue. Sa femme, après lui, prononça les mêmesparoles, accompagnées du même cérémonial ; puis les deux époux, plaçant la main droite sur leur coeur, s'inclinèrent profondément. (...)
Je lui fis part de mes craintes, et je me reculai pour le laisser éclater à son aise. « J'y pensais », répondit-il simplement. Que signifiaient cesparoles! Allait-il donc entendre la voix de la raison ? Songeait-il à suspendre ses projets ? C'eût été trop beau pour être possible. (...)
Or les éruptions sont toujours précédées par des phénomènes parfaitement connus ; j'ai donc interrogé les habitants du pays, j'ai étudié le sol, et je puis te le dire, Axel, il n'y aura pas d'éruption. » A cette affirmation je restai stupéfait, et je ne pus répliquer. « Tu doutes de mesparoles? dit mon oncle, eh bien ! suismoi. » J'obéis machinalement. En sortant du presbytère, le professeur prit un chemin direct qui, par une ouverture de la muraille basaltique, s'éloignait de la mer. (...)
Le professeur Lidenbrock, lui, avait fait un examen rapide de leur disposition ; il était haletant ; il courait de l'une à l'autre, gesticulant et lançant desparolesincompréhensibles. Hans et ses compagnons, assis sur des morceaux de lave, le regardaient faire ; ils le prenaient évidemment pour un fou. (...)
A nous maintenant. » Je demande à tout homme de bonne foi s'il était possible d'entendre sans frissonner de tellesparoles! Le professeur attacha sur son dos le paquet des instruments ; Hans prit celui des outils, moi celui des armes. (...)
Au bout de quelque temps, mon oncle s'approcha de moi et me souleva entre ses bras : « Pauvre enfant ! » murmura-t-il avec un véritable accent de pitié. Je fus touché de cesparoles, n'étant pas habitué aux tendresses du farouche professeur. Je saisis ses mains frémissantes dans les miennes. (...)
« Ainsi donc, Axel, reprit le professeur d'un ton bizarre, ces quelques gouttes d'eau ne t'ont pas rendu le courage et l'énergie ? - Le courage ! - Je te vois abattu comme avant, et faisant encore entendre desparolesde désespoir ! » A quel homme avais-je affaire et quels projets son esprit audacieux formait-il encore ? (...)
Nos gestes indiquaient assez la voie différente où chacun de nous essayait d'entraîner l'autre ; mais Hans semblait s'intéresser peu à la question dans laquelle son existence se trouvait en jeu, prêt à partir si l'on donnait le signal du départ, prêt à rester à la moindre volonté de son maître. Que ne pouvais-je en cet instant me faire entendre de lui ! Mesparoles, mes gémissements, mon accent, auraient eu raison de cette froide nature. Ces dangers que le guide ne paraissait pas soupçonner, je les lui eusse fait comprendre et toucher du doigt. (...)
Si, ce temps écoulé, je n'ai pas rencontré l'eau qui nous manque, je te le jure, nous reviendrons à la surface de la terre. » En dépit de mon irritation, je fus ému de cesparoleset de la violence que se faisait mon oncle pour tenir un pareil langage. « Eh bien ! m'écriai-je, qu'il soit fait comme vous le désirez, et que Dieu récompense votre énergie surhumaine. (...)
« A moi ! je meurs ! » Mon oncle revint sur ses pas. Il me considéra en croisant ses bras ; puis cesparolessourdes sortirent de ses lèvres : « Tout est fini ! » Un effrayant geste de colère frappa une dernière fois mes regards, et je fermai les yeux. (...)
Pour mon compte, je ne pouvais trouver un instant de sommeil. Je souffrais trop, et surtout de la pensée que mon mal devait être sans remède. Les dernièresparolesde mon oncle retentissaient dans mon oreille. « Tout était fini ! » car dans un pareil état de faiblesse il ne fallait même pas songer à regagner la surface du globe. (...)
Je n'entendais même plus les battements de mon coeur. Tout à coup mon oreille, appliquée par hasard sur la muraille, crut surprendre desparolesvagues, insaisissables, lointaines. Je tressaillis. « C'est une hallucination ! » pensais-je. (...)
Mais de comprendre ce qui se disait, c'est ce que ma faiblesse ne me permit pas. Cependant on parlait. J'en étais certain. J'eus un instant la crainte que cesparolesne fussent les miennes, rapportées par un écho. Peut-être avais-je crié à mon insu ? Je fermai fortement les lèvres et j'appliquai de nouveau mon oreille à la paroi. (...)
» En me portant même à quelques pieds plus loin, le long de la muraille, j'entendis plus distinctement. Je parvins à saisir des mots incertains, bizarres, incompréhensibles. Ils m'arrivaient comme desparolesprononcées à voix basse, murmurées, pour ainsi dire. Le mot « förlorad » était plusieurs fois répété, et avec un accent de douleur. (...)
La densité des couches d'air n'accroît même pas sa vitesse ; elle n'augmente que son intensité. Quelques secondes, des siècles, se passèrent, et enfin cesparolesarrivèrent à mon oreille. « Axel, Axel ! est-ce toi ? » « Oui ! oui ! » répondis-je. « Mon enfant, où es-tu ? (...)
Relève-toi donc et reprends ta route ; marche, traîne-toi, s'il le faut, glisse sur les pentes rapides, et tu trouveras nos bras pour te recevoir au bout du chemin. En route, mon enfant, en route ! » Cesparolesme ranimèrent. « Adieu, mon oncle, m'écriai-je ; je pars. Nos voix ne pourront plus communiquer entre elles, du moment que j'aurai quitté cette place ! Adieu donc ! » « Au revoir, Axel ! au revoir ! » Telles furent les dernièresparolesque j'entendis. Cette surprenante conversation faite au travers de la masse terrestre, échangée à plus d'une lieue de distance, se termina sur cesparolesd'espoir ! Je fis une prière de reconnaissance à Dieu, car il m'avait conduit parmi ces immensités sombres au seul point peut-être où la voix de mes compagnons pouvait me parvenir. (...)
- Mon enfant, fit mon oncle en me serrant sur sa poitrine, te voila sauvé ! » Je fus vivement touché de l'accent dont furent prononcées cesparoles, et plus encore des soins qui les accompagnèrent. Mais il fallait de telles épreuves pour provoquer chez le professeur un pareil épanchement. (...)
Mon imagination se sentait impuissante devant cette immensité. Toutes ces merveilles, je les contemplais en silence. Lesparolesme manquaient pour rendre mes sensations. Je croyais assister, dans quelque planète lointaine, Uranus ou Neptune, à des phénomènes dont ma nature « terrestrielle » n'avait pas conscience. (...)
nous filons rapidement, et si mon estime ne m'a pas trompé, nous ne pouvons tarder à atterrir. » A cesparoles, je me lève, je consulte l'horizon ; mais la ligne d'eau se confond toujours avec la ligne des nuages. (...)
Il est d'une humeur massacrante, à voir l'océan se prolonger indéfiniment devant ses yeux. Il hausse les épaules à mesparoles. « Nous aurons de l'orage, dis-je en étendant la main vers l'horizon, ces nuages s'abaissent sur la mer comme pour l'écraser ! (...)
mais que j'aperçoive enfin les rochers d'un rivage, quand notre radeau devrait s'y briser en mille pièces ! » Cesparolesne sont pas achevées que l'horizon du sud change subitement d'aspect. Les vapeurs accumulées se résolvent en eau, et l'air, violemment appelé pour combler les vides produits par la condensation, se fait ouragan. (...)
Même en se parlant à l'oreille on ne peut s'entendre. Mon oncle s'est approché de moi. Il a articulé quelquesparoles. Je crois qu'il m'a dit : « Nous sommes perdus. » Je n'en suis pas certain. Je prends le parti de lui écrire ces mots : « Amenons notre voile. (...)
Le ciel et la mer s'étaient apaisés d'un commun accord. Toute trace de tempête avait disparu. Ce furent lesparolesjoyeuses du professeur qui saluèrent mon réveil. Il était d'une gaieté terrible. « Eh bien, mon garçon, s'écria-t-il, as-tu bien dormi ? (...)
» Voilà ce que j'entendis, ou à peu près, et je me sentis gagné par l'enthousiasme que respiraient cesparoles. Un feu intérieur se ranima dans ma poitrine ! J'oubliai tout, et les dangers du voyage, et les périls du retour. (...)
J'entendis presque aussitôt, car ce fut acte d'audition véritable, j'entendis le silence se faire dans la galerie et succéder à ces mugissements qui, depuis de longues heures, remplissaient mes oreilles. Enfin cesparolesde mon oncle m'arrivèrent comme un murmure : « Nous montons ! - Que voulez-vous dire ? m'écriai-je. (...)
- Oui, voilà ce qui reste de vivres ! un morceau de viande sèche pour nous trois ! » Mon oncle me regardait sans vouloir comprendre mesparoles. « Eh bien ! dis-je, croyez-vous encore que nous puissions être sauvés ? » Ma demande n'obtint aucune réponse. (...)
et tant que son coeur bat, tant que sa chair palpite, je n'admets pas qu'un être doué de volonté laisse en lui place au désespoir. » Quellesparoles! L'homme qui les prononçait en de pareilles circonstances était certainement d'une trempe peu commune. (...)
- Cependant, dis-je en tâtant la paroi, cette muraille est brûlante ! » Au moment où je prononçai cesparoles, ma main ayant effleuré l'eau, je dus la retirer au plus vite. « L'eau est brûlante ! » m'écriai-je. (...)
- Je le pense, dit le professeur en souriant, et c'est ce qui peut nous arriver de plus heureux ! » De plus heureux ! Mon oncle était-il donc devenu fou ? Que signifiaient cesparoles? Pourquoi ce calme et ce sourire ? « Comment ! m'écriai-je, nous sommes pris dans une éruption ! (...)
Tout en descendant, je causais avec volubilité, car mon imagination était trop remplie pour ne point s'en aller enparoles. « Nous sommes en Asie, m'écriai-je, sur les côtes de l'Inde, dans les îles Malaises, en pleine Océanie ! (...)
Et ce volcan dressé à l'horizon du sud, l'Etna, le farouche Etna lui-même. « Stromboli ! Stromboli ! » répétai-je. Mon oncle m'accompagnait de ses gestes et de sesparoles. Nous avions l'air de chanter un choeur ! Ah ! quel voyage ! quel merveilleux voyage ! Entrés par un volcan, nous étions sortis par un autre, et cet autre était situé à plus de douze cents lieues du Sneffels, de cet aride pays de l'Islande jeté aux confins du monde ! (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...