Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : violence (10)(...) Le 19 juin, pendant un mille environ, un terrain de lave s'étendit sous nos pieds ; cette disposition du sol est appelée « hraun » dans le pays : la lave ridée à la surface affectait des formes de câbles tantôt allongés, tantôt roulés sur eux-mêmes ; une immense coulée descendait des montagnes voisines, volcans actuellement éteints, mais dont ces débris attestaient laviolencepassée. Cependant quelques fumées de source chaudes rampaient ça et là. Le temps nous manquait pour observer ces phénomènes ; il fallait marcher ; bientôt le sol marécageux reparut sous le pied de nos montures ; de petits lacs l'entrecoupaient. (...)
Je voyais ça et là des fumerolles monter dans les airs ; ces vapeurs blanches nommées « reykir » en langue islandaise, venaient des sources thermales, et elles indiquaient, par leurviolence, l'activité volcanique du sol. Cela me paraissait justifier mes craintes. Aussi je tombai de mon haut quand mon oncle me dit : « Tu vois toutes ces fumées, Axel ; eh bien, elles prouvent que nous n'avons rien à redouter des fureurs du volcan ! (...)
Mais, plus tard, une large fente se creusa diagonalement du sud-ouest au nord-ouest de l'île, par laquelle s'épancha peu à peu toute la pâte trachytique. Le phénomène s'accomplissait alors sansviolence; l'issue était énorme, et les matières fondues, rejetées des entrailles du globe, s'étendirent tranquillement en vastes nappes ou en masses mamelonnées. (...)
Si, ce temps écoulé, je n'ai pas rencontré l'eau qui nous manque, je te le jure, nous reviendrons à la surface de la terre. » En dépit de mon irritation, je fus ému de ces paroles et de laviolenceque se faisait mon oncle pour tenir un pareil langage. « Eh bien ! m'écriai-je, qu'il soit fait comme vous le désirez, et que Dieu récompense votre énergie surhumaine. (...)
Hans s'arrêta à l'endroit précis où le torrent semblait être le plus rapproché. Je m'assis près de la muraille, tandis que les eaux couraient à deux pieds de moi avec uneviolenceextrême. Mais un mur de granit nous en séparait encore. Sans réfléchir, sans me demander si quelque moyen n'existait pas de se procurer cette eau, je me laissai aller à un premier moment de désespoir. (...)
Nulle terre n'est en vue. L'horizon paraît excessivement reculé. J'ai la tête encore alourdie par laviolencede mon rêve. Mon oncle n'a pas rêvé, lui, mais il est de mauvaise humeur. Il parcourt tous les points de l'espace avec sa lunette et se croise les bras d'un air dépité. (...)
Que cette manière de descendre plaise au professeur, parce qu'elle se rapproche de la verticale, c'est possible, mais à moi... En tout cas, il doit y avoir à quelques lieues au vent un phénomène bruyant, car maintenant les mugissements se font entendre avec une grandeviolence. Viennent-ils du ciel ou de l'océan ? Je porte mes regards vers les vapeurs suspendues dans l'atmosphère, et je cherche à sonder leur profondeur. (...)
Mes yeux sont éblouis par l'intensité de la lumière, mes oreilles brisées par le fracas de la foudre ; il faut me retenir au mât, qui plie comme un roseau sous laviolencede l'ouragan ! ! ! [Ici mes notes de voyage devinrent très incomplètes. Je n'ai plus retrouvé que quelques observations fugitives et prises machinalement pour ainsi dire. (...)
Le radeau court invariablement vers le sud-est. Nous avons fait plus de deux cents lieues depuis l'îlot Axel. A midi laviolencede l'ouragan redouble. Il faut lier solidement tout les objets composant la cargaison. Chacun de nous s'attache également. (...)
Nous nous serrions les coudes, nous nous tenions les mains afin de n'être pas précipités hors du radeau. Des chocs d'une extrêmeviolencese produisaient, quand il heurtait la muraille. Cependant ces heurts étaient rares, d'où je conclus que la galerie s'élargissait considérablement. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...