Guide : Une fin de siècle à Paris
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Le guide de Paris a été réalisé d'une manière originale pour s'écarter des sempiternelles descriptions, fastidieuses à lire. Nous tenterons d'embarquer le lecteur dans l'ambiance du Paris de Crime, de la Belle Epoque, et du cadre littéraire de cette fin de XIXème siècle. Plusieurs itinéraires vous permettent de suivre des protagonistes à travers la ville pour vous immerger dans leur aventure originale Un fil directeur relie toutes ces aventures : vous le trouverez en filigrane dans le récit et ...Contient : paris (50)Guide : Une fin de siècle àParisLe guide deParisa été réalisé d'une manière originale pour s'écarter des sempiternelles descriptions, fastidieuses à lire. Nous tenterons d'embarquer le lecteur dans l'ambiance duParisde Crime, de la Belle Epoque, et du cadre littéraire de cette fin de XIXème siècle. Plusieurs itinéraires vous permettent de suivre des protagonistes à travers la ville pour vous immerger dans leur aventure originale Un fil directeur relie toutes ces aventures : vous le trouverez en filigrane dans le récit et le découvrirez dans notre épilogue Des plans retraçant leur parcours Des descriptions de lieux intéressants situés non loin du passage de ces personnages Du paratexte vient émailler ces aventures sous forme de coupures de presse, tracts et journaux d'époque Des citations et diverses sentences accompagneront les thèmes abordés dans ces brèves rencontres Il ne vous reste plus qu'à vous armer de patience pour prendre en filature nos témoins de cette époque torturée dans ces ruelles tortueuses où rode le crime. (...)
Contexte général : 1889 Les villes européennes parviennent encore, à l'aube du XXème siècle, à damer le pion à leurs consoeurs américaines. Londres est le temple de la finance mondiale, Berlin se pare de ses atouts scientifiques,Parisla prestigieuse est le centre des rencontres internationales. Ses 2500000 habitants la consacrent dauphine de la métropole londonienne en Europe, en y ajoutant les 80000 banlieusards promis à un futur fourmillement. (...)
On crée un poumon vert avec le bois de Boulogne ; on tente d'harmoniser les logements ouvriers sur le modèle de la Cité Napoléon.Parisrespire,Parisentre dans un âge de maturité à coup de grands travaux. Son réseau s'équilibre entre l'est et l'ouest, le nord et le sud. Les énergies confuses d'hier deviennent synergie. PourtantParisétouffe encore, sous la pression anarchique de l'habitat qui s'opère dans ses banlieues. Elle a phagocyté 7 nouveaux arrondissements en 1860 et les industries migrent alors de manière centrifuge pour échapper à la fiscalité. (...)
Le béton armé est hors concours ; il vise l'efficacité pour les usines dans les anciens faubourgs deParis. Le monde de l'usine est un lieu où l'Etat intervient peu ; même l'entretien des rues adjacentes revient au propriétaire. (...)
Dans la Comédie Humaine de Balzac, les espaces expliquent le comportement de leurs habitants, vous devriez faire de même avec les lieux deParis. En opposition à cette phase de reconstruction hausmannienne, l'oeuvre destructrice de la Commune (voir les règles sur la France). (...)
Le Constitutionnel, 23 novembre 1832 Récit Boulevard Haussmann, 19H00. Le crépuscule s'installait au fur et à mesure que le soleil disparaissait sous les toits deParis. Nicolas Cassini se hâtait de traverser le boulevard Haussmann, son pupitre sous le bras et sa mallette à gouaches de l'autre. (...)
Se précipitant au vestibule, elle reprit ses effets personnels et héla un fiacre pour retourner chez elle. Les rues assombries deParisdéfilait devant ses yeux. Le tourbillon des visages boulevard Haussmann accentua sa sensation de vertige : elle ferma les yeux et tenta d'apaiser sa conscience. (...)
Place de l'Etoile Le professeur d'archéologie de l'Institut Française d'Athènes continue son cycle de conférence sur la place de l'Antiquité àParis. Le RDV se fera place de la Nation, tous les lundis matin à 10H00. La leçon portera sur les analogies entre Napoléon et le dieu grec de la beauté et devin Apollon. (...)
] Évaluer les gens en force motrice, leur fixer des règles comme s'ils étaient les chiffres d'un total ou des machines, comme s'ils n'avaient ni affections ni sympathies, ni souv'nirs ni préférences, ni une âme pour languir et pour espérer, -quand tout est calme les laisser croupir comme s'ils n'avaient aucun sentiment humain, et quand il y a de l'agitation leur reprocher d'manquer d'ces sentiments humains dans leurs rapports avec vous, ça n'arrangera jamais rien, M'sieur. C. Dickens, Temps difficiles, 1854. Trad. d'A. Vaillant.Paris: Gallimard (Folio classique), 1956 On l'emmena dans une grande salle de l'hospice où, sur un lit bien dur, il s'endormit en sanglotant : preuve éclatante de la douceur des lois de cet heureux pays, qui n'empêchent pas les pauvres de dormir! (...)
L'entendant bougonner, la mère s'adoucit et se pencha sur elle : -« Petite princesse, il fallait le faire, cela t'évitera une grave maladie, tu sais, les chiens errants sont très nombreux àPariset se conduisent comme de vrais loups avec les enfants comme toi » Sa fille frissonna en se rappelant les comptines de son enfance. (...)
Elle avait résolu d'emmener sa fille se faire vacciner contre ce terrible mal dans ce coin perdu du nord deParis. Les deux dames quittèrent la place de l'église pour s'engager le long du canal de l'Ourcq où paressaient quelques péniches chargées de coke. (...)
Elle arrivèrent bientôt près d'une maison de pauvres, du genre de celles qui fleurissaient dans la périphérie deParisdepuis que la population indigente avait été rejetée hors du centre par les travaux de voirie d'Haussmann. (...)
Puis, lorsqu'elles étaient suffisamment exaspérées et ahuries, on les faisait déchirer par une meute. Le tout se terminait généralement par un feu d'artifice. »Victor Fournel: Le VieuxParis, 1887. Rue Chevalier de la Barre - XVIIIème En cet an de grâce 1889, inauguration de la basilique du Sacré Coeur par le pape Pie IX, malgré l'inachèvement des travaux. (...)
Morituri te salutant chante notre cheptel, et à votre santé ! V) Un meurtre bien mystérieux Destinataire : le docteur Killian 31 bis, place des Vosges ;ParisMonsieur, Eu égard aux services qu'un homme tel que vous puisse apporter au bénéfice de notre société, et au nom de toutes les fois où vous avez pu veiller à notre santé, la mienne et celle de mes proches, Je vous adresse cette troisième réclamation, rejoint en cela par nombre de vos voisins : pourriez-vous cesser une fois pour toutes vos occupations pratiques pseudo-médicales concernant les cadavres que vous entreposez à votre domicile ? (...)
James Killian jeta cette énième lettre de réclamation dans sa corbeille. Cette fois-ci, il ne donnerait pas suite. Ce n'était guère de sa faute si les hôpitaux deParisrefusaient de l'accueillir dans leurs locaux et que l'aura de médecin-légiste effrayait ses contemporains. (...)
-« Je suis venu pour reconnaître la dépouille d'Edmond Fourastié que vous avez admis dans votre morgue hier, sur mandat des hôpitaux psychiatriques deParis. » -« Je n'ai point de précision sur l'identité de mon patient, monsieur, les autorités sont peu enclines à partager ces détails avec le simple exécutant que je suis ». (...)
Il est normal qu'il ait récupéré de cette paternité non naturelle un des pouvoirs de son mentor qui est Bouclier de Chair. Non loin de là... Rue St Martin - IIIème Bulletin de la société archéologique deParis- « Nous nous opposons formellement à la supplique envoyée par le cardinal pour enlever la pointe d'ogive du portail. (...)
Privilégiez les matinées ou les débuts de soirée : la réputation du sanctuaire multiplie les mariages de filles sans honneur avec au doigt une alliance de paille. Rue Aubry le Boucher - IVème Stupéfaction au tribunal deParis: le boucher de Ménilmontant a été relâché ! L'astucieux avocat avait obtenu de le faire passer par cette ruelle. (...)
Rue de l'Hôtel de Ville (ancienne rue de la Mortellerie) - IV ème - n° 56 Vestiges à visiter : l'Hôtel des Barres, siège de la commanderie des templiers deParis. Sa cave ogivale en deux travées où se déroulaient leurs cérémonies secrètes. Plus loin dans la rue : le point de départ de l'épidémie de choléra de 1832. Parvis de Notre Dame La préfecture deParissouhaite limiter les accès à la cathédrale de nuit. Les attroupements de curieux devant la rosace zodiacale sont interdits. (...)
La police installera des guetteurs au sommet du moulin de la Charité qui trône au centre du cimetière. Rue de la Gaîté - XIVème Visitez la campagne de loisirs deParisà Montparnasse dans un environnement préservé où le vin blanc de Suresnes coule à flots. Ses bals : le Jardin deParis, le Bal des Gigoteurs. Ses restaurants : le Richelieu et ses trois étages ; le Veau qui Tette, les Deux Edmond, les Deux Gaspard, le Lapin Blanc. (...)
Il rapprochera les hommes; il abattra les antagonismes de race, de croyance, de langue; il nous unira tous par les liens de la paix universelle. Discours de Cobden à Manchester,15 janvier1846 (extrait). Le « jour jaune » qui survint àParis, le 6 septembre 1889, a été attribué — comme beaucoup d'autres phénomènes — à un feu de prairie ou de forêt. (...)
«Tortueux, crevassé, dépavé, craqué, coupé de fondrières, cahoté par des coudes bizarres, montant et descendant sans logique, fétide, sauvage, farouche, submergé d'obscurité, avec des cicatrices sur ses dalles et des balafres sur ses murs, épouvantable, tel était, vu rétrospectivement (et par Victor Hugo), l'antique égout deParis. Ramifications en tous sens, croisements de tranchées, pattes d'oie, étoiles, comme dans les sapes, caecums, culs-de-sac, voûtes salpêtrées, puisards infects, suintements dartreux sur les parois, gouttes tombant des plafonds ténébreux; rien n'égalait l'horreur de cette vieille crypte exutoire, appareil digestif de Babylone, antre, fosse, gouffre percé de rues, taupinière titanique ou l'esprit croit voir rôder à travers l'ombre, dans de l'ordure qui a été de la splendeur, cette énorme taupe aveugle, le passé. (...)
L'expérience ne donna rien ». L. M. Place Sainte Sulpice - VI ème Attention : à tous les habitants deParis. La préfecture deParisannonce la prochaine fermeture du Bal des Zéphyrs, cabaret à la mode de la place Ste Sulpice. Le motif de cette condamnation est le non respect de la législation sur les lieux de culte et de repos des morts, les pistes de danses étant placés sur l'ancien cimetière de la paroisse. (...)
inscription trouvée dans les catacombes parisiennes. Le métropolitain n'a pas l'apanage d'explorer les entrailles deParis. Le réseau des catacombes court sur plus de 350 kms de carrières. Une voie d'accès principale : la place Denfert Rochereau (XIX ème), reliant les carrières des Buttes Chaumont (surnommées les chaudières de l'Enfer) encore en activité. (...)
Le travail des égoutiers mérite des éloges pour survivre dans ce cloaque infect, en attendant la prochaine mise en service du Tout à l'égout. Les galeries issues des anciennes carrières de calcaire et de gypse, la chair des monuments deParis, forment parfois des « ciels » vertigineux et des « cathédrales » souterraines de 20 m de plafond. (...)
Cet établissement était une véritable tour de Babel de la contestation du pouvoir légal, le seul endroit deParisoù monarchistes et communistes rouges pouvaient se fréquenter sans se chercher des noises. La solidarité qu'ils avaient contracté lors de leurs séjours en prison survivaient à leur libération. (...)
Le monarchiste proposa une partie de cartes pour tuer le temps, à défaut d'autre chose... Non loin de là Rue de la Roquette - XI ème Voici, cher confrère révolutionnaire, la description placardée d'une exécution à la guillotine placardée sur tous les murs des polices deParis. Par notre devoir d'information et par notre souci de te préparer à un éventuel martyr, nous t'en reproduisons la teneur pour que ton coeur se durcisse face à la barbarie du meurtre légal à la française. (...)
Déjà, les aides lançaient des seaux d'eau sur le pavé, pour effacer les traces de ce meurtre légalisé. Le fourgon s'ébranlait et traversaitParisau galop, accompagné par des gendarmes à cheval, en grande tenue et sabre au clair. » Bvd de l'Hôpital - Vème et XIIIème Afin de répondre à nos lecteurs outrés de la peine commuée de deux assassins suite à la clémence présidentielle, nous avons voulu rendre compte de la vie actuelle de Germaine Adscott, dite la vitrioleuse ; celle de Joseph Mariovitz, l'étrangleur d'Issy les Moulineaux. (...)
» -« Merci d'applaudir Joseph Rothman, venu tout droit d'Autriche dans ce carrefour des idées qu'estParis, la Babylone qui nous a tous accueillis, nous, réfugiés et proscrits aliénés de nos propres pays. (...)
-« N'avons-nous pas ensuite causé sur le nécessaire déclin des civilisations lorsque nous arpentions la rue St Denis, jadis artère richissime deParis, aujourd'hui havre de la prostitution en plein air ? N'avez-vous pas corroboré mes propos en reprenant l'exemple de votre Autriche-Hongrie ? (...)
» Souvenir d'autant plus marquant qu'une statue de Sphinx semblait le fixer pendant que le fidèle de l'Hétairie lui expliquait le sens des hiéroglyphes, des lotus sculptés sur les façades, justifiant la volonté occulte de Napoléon de marquerParisde cette spiritualité à laquelle il avait semble t'il été initié. -« Souvenez-vous de votre effroi quand je vous ai fait revivre les pogroms médiévaux qui avaient dévasté ce quartier alors que nous contemplions la synagogue du juif portugais. (...)
-« J'en reviendrai donc à mon propos principal : vous, Joseph Rothman, n'êtes pas entouré par de simples pierres inanimées extraites des carrières de Fontainebleau, dont l'histoire se limite au travail du paveur et des convoyeurs de la Seine.Parisest une ville vivante, dans tous les sens du terme, ce paradis de la contestation que vous semblez affectionner est bâti sur l'amoncellement des cadavres qui ont jalonné l'histoire. Notre travail est de boucharder cette réalité, de tout déconstruireParisdu regard pour en comprendre les forces surnaturelles d'aujourd'hui. ». Rothman se souvenait en effet de la double vue que le grec lui avait fait partager, de cette guillotine sanguinolente qui trônait place de la Nation, rebaptisée à partir de la sinistre place du trône renversé de 1792. (...)
Elles ont été directement prélevées sur les ruines fumantes de la Bastille alors que celle-ci se faisait démanteler. Les lieux symboliques deParisne sont pas forcément ceux auxquels on pense en premier. Nous sommes, disons une filiale du Grand Cabinet d'Architecture Divine. (...)
» -« En quoi consiste l'objet de cette expérience culturelle ? » -« Nous allons prendre contact avec les esprits des fusillés de la Commune deParisqui ont été piégé dans le cimetière. Le témoignage de ces malheureux devrait vous intéresser au plus haut point, ce sont des modèles d'héroïsme patriotique. (...)
Rothman suivit son curieux interlocuteur, prenant la direction du nord et du cimetière du Père Lachaise, pour le meilleur et surtout le pire. Il se sentait néanmoins prisonnier de ce gigantesque damier mystique qu'étaientPariset ses rues séculaires. A deux pas de là... Place de la Bastille - XI ème Il y a longtemps que la mémoire des parisiens a occulté la sinistre forteresse, symbole de l'arbitraire absolutiste, érigée sous Charles V pour faire barrage aux anglais en réquisitionnant les oisifs (système de presse dont devrait s'inspirer le gouvernement actuel). Un membre éminent de la société archéologique deParisvient de révéler une anecdote amusante sur l'incapacité des services de la ville à réaliser correctement leur travail. (...)
L'objectif final de leur escapade nocturne se dévoila bientôt : l'immense fosse commune érigée en mai 1871 pour recueillir les corps des martyrs de l'insurrection deParis. Une courte inscription funéraire signalait ce lieu de mémoire et de recueillement. Le hongrois fouilla dans sa besace pour en sortir des bougies sanglantes et un vieux manuscrit. (...)
-« Echec et mat, l'autrichien » lui signifia t'il, alors que sa canne traversait la poitrine du malheureux. Non loin de là Place Mazas - XIIème La préfecture deParisa ordonné la réfection des bâtiments de la morgue publique place Mazas, sous le patronage du délégué du 12ème arrondissement. (...)
Nous rappelons à nos jeunes lecteurs que la découverte portait sur une trousse de médecine gallo-romaine d'excellente facture, avec un ensemble de 17 instruments et 5 étuis à onguents encore emplis de poudre, à dorure argent et or. L'acheteur a souhaiter conserver l'anonymat. Le laboratoire de la faculté de médecine deParisn'était pas parvenu à identifier les composants de ces poudres. Canal Saint Martin Ce canal destiné à désengorger le fleuve est encore « vivant » de l'Arsenal à La Villette. (...)
Nous rappelons à nos jeunes lecteurs que des effondrements s'étaient déjà produit en le 21 juin 1876 (n°60+62+64) et le 30 juillet 1880 (un gouffre de 20 m de large au ras de l'immeuble 79/81 du boulevard St Michel). Combien de temps encore avant que les autorités ne prennent conscience que le ventre deParisréclament les pauvres puces que nous sommes ? La perspective de vivre au-dessus d'un immense gruyère ne réjouit que peu de nos concitoyens ! (...)
Pourquoi avoir mutilé votre ancien sous-fifre, pourquoi avoir chassé l'autre du troquet, comment avoir été simultanément dans deux quartiers éloignés deParis?' L'inspecteur jeta une carte: l'Hermite. -'Votre recherche de connaissance vous honore.' Le joueur posa ostensiblement sa carte Tempérance. (...)
» Sur cette dernière parole, Bertillon empoigna un pieu en bois acéré et se jeta sur le vampire. Une fin de siècle àParis: Copyright Yann Lefebvre 2004 Crimes : Copyright Yann Lefebvre 2001-2004