L'araignée de glace
sur Asmodée au format (159 Ko)
Medico, 1666. La tisseuse à la fourrure de velours bleu nuit avait élu domicile près de la grande fenêtre de la chambre. Immobile au milieu d'un piège semblable à un flocon de neige, elle guettait, patiente, les proies imprudentes qui finiraient immanquablement par se prendre dans ses rets. Le reflet d'un rayon de soleil joua quelques instants sur le pelage de la créature, la parant de l'éclat d'un saphir. Un papillon aux ailes multicolores se posa délicatement sur la toile, tenta de repartir ...Contient : palazzo (4)(...) » Sur ces paroles, la Strega se leva, quitta ses appartements et descendit lentement le grand escalier de marbre sculpté qui menait jusqu'au hall d'entrée dupalazzo. Assise sur une haute chaise de bois sculpté, sa mère lui tournait le dos. A ses côtés, se tenaient sa dame de compagnie et son sénéchal, un petit être sec et désagréable. (...)
Pendant que son père et la Strega finissaient leur discussion, tout en se dirigeant vers les jardins dupalazzo, le jeune homme s'arrangea pour rester quelques minutes, seul, avec Sandra. La jeune femme n'avait pas bougé de son fauteuil, aussi froide et immobile qu'une statue. (...)
La troisième fois, c'était aujourd'hui, mais je n'ai cessé de penser à lui, de... » Sandra vit également deux autres fils de soie bleutée partir de l'adolescente, l'un, qui exprimait la crainte et la jalousie, était tourné vers elle, l'autre, duquel émanait une haine profonde et une peur irraisonnée, se perdait du côté dupalazzo. « Je pense que cela suffira. » dit enfin Sandra d'une voix calme. « Comme je vous l'ai fait remarquer ce matin, j'ai une dette envers vous, Léa. (...)
Condamnée à vivre aux côtés d'un homme qu'elle aimerait éperdument et sur lequel elle n'aurait jamais aucun pouvoir, Sandra passerait le restant de ses jours, enfermée derrière les murs d'unpalazzo, à porter les enfants d'un époux tout-puissant et élever ceux que ses maîtresses lui auraient donné. (...)