L'araignée de glace
sur Asmodée au format (159 Ko)
Medico, 1666. La tisseuse à la fourrure de velours bleu nuit avait élu domicile près de la grande fenêtre de la chambre. Immobile au milieu d'un piège semblable à un flocon de neige, elle guettait, patiente, les proies imprudentes qui finiraient immanquablement par se prendre dans ses rets. Le reflet d'un rayon de soleil joua quelques instants sur le pelage de la créature, la parant de l'éclat d'un saphir. Un papillon aux ailes multicolores se posa délicatement sur la toile, tenta de repartir ...Contient : paroles (6)(...) Elle tourna résolument le dos à ce spectacle de cruauté nue, s'installa délicatement face à sa coiffeuse, puis ôta lentement le long voile de dentelle noire qui recouvrait son visage, libéra ses lourdes boucles couleur de miel et plongea ses yeux mordorés dans ceux de son reflet. Lesparolessèches de sa mère lui revinrent en mémoire. « Certaines femmes ont reçu l'amour en partage, mon enfant, mais nous, nous avons le pouvoir. (...)
« Je ne vous ai pas encore remerciée, il me semble. Venez me retrouver cette nuit dans la chapelle. Nous parlerons. » Sur cesparoles, la Strega se leva, quitta ses appartements et descendit lentement le grand escalier de marbre sculpté qui menait jusqu'au hall d'entrée du palazzo. (...)
Puis elle se tourna vers la servante : « Vous préviendrez la comtessa qu'à partir de ce soir, et ce, jusqu'au jour de mes noces, je dînerai seule, dans mes appartements. » Sur cesparoles, elle se leva et regagna sa chambre. La lune s'était levée, projetant son éclat en myriades de petits fragments colorés à travers les vitraux de la chapelle. (...)
Saviez-vous qu'elle refuse de l'épouser parce qu'il ne pourra jamais devenir son jouet ? » Jours et nuits, cesparoleshantaient Léa, la rongeaient, la rendaient folle. Sa soeur, sa soeur qui lui avait promis de l'aider... Se pouvait-il qu'elle l'ait ainsi trahie ? (...)
Je laisse l'un de mes hommes avec vous- il vous tiendra compagnie en attendant notre prochaine rencontre. » Sur cesparoles, il s'inclina majestueusement et quitta la pièce, laissant le marchand seul avec le spadassin. (...)
J'ai vu les ossements de votre mère, encore parés d'une robe de velours et j'ai affronté le monstre fantomatique qu'elle était devenue. Les tentacules qui l'entouraient étaient aussi acérées que des fouets et sesparolesn'étaient que haine et colère à votre encontre. Vous l'avez tuée. De cela au moins, je suis sûr. (...)