La colonne infernale
sur Loukoum On Line
Ébauche de scénario pour Space 1890, réalisée à l'origine pour le vingt-cinquième concours de scénarios de la Cour d'Obéron, et présentée ici dans une version mise à jour. Le thème du concours était une expédition lointaine, et l'élément imposé, la paix. Si vous êtes censés participer à ce scénario en tant que joueurs, ne lisez pas plus loin... Nous sommes en 1892. Les relations franco-anglaises évoluent nettement vers une entente de plus en plus cordiale, que chacun a à cœur de préserverÉbauche> ...Contient : infernale (16)La colonneinfernaleEbauche de scénario pour Space 1890, réalisée à l'origine pour le vingt-cinquième concours de scénarios de la Cour d'Obéron, et présentée ici dans une version mise à jour. (...)
Le plus court sera de quitter Syrte par le canal d'Amenthes, qui relie directement la capitale à Lakkmir ; cet itinéraire fera gagner du temps aux PJ, mais jusqu'à Lakkmir ils ne rencontreront personne n'ayant croisé la route de la colonneinfernale. Quant à la colonne Zimmermann-Le Gall, partie par ce canal en même temps que Noirot et Roussel, elle a bifurqué vers l'est par le double canal d'Hephaestus, à la recherche de Tarnkar, et le corps expéditionnaire ne la rencontrera pas. (...)
La petite garnison se compose d'une trentaine de tirailleurs martiens, de quelques civils (affectés à des tâches ménagères et/ou 'épouses indigènes') et d'un unique Terrien, le sous-lieutenant Michel D'Aubertville, un jeune officier qui a sauté sur l'occasion pour quitter la colonneinfernaleaprès avoir assisté aux exactions commises jusqu'à Lakkmir. Certes, il rêve d'exploits sous l'uniforme et de conquêtes pour la grandeur de la France, mais la guerre pour lui ne se fait pas contre les populations civiles. (...)
Le MJ devra montrer l'escalade dans l'horreur, en évitant si possible de tomber dans le mauvais goût. Les troupes des PJ deviennent vraiment désireuses de rattraper la colonneinfernaleafin de faire cesser ces horreurs. Tôt ou tard, elles demandent à débarquer et à continuer l'expédition à pied, considérant (sans doute à juste titre) qu'elles iront ainsi plus vite qu'en se traînant à bord d'une barge halée au pas lent des ruumet breehrs. (...)
Si le Commandant se rend à leurs arguments, le corps expéditionnaire avancera effectivement plus vite ; mais les barges transportaient aussi du ravitaillement... Et il va être délicat de se nourrir sur le pays après le passage de la colonneinfernale: les champs ont été détruits et les survivants, lorsqu'il y en a, ne sont guère disposés à apporter leur aide (mais, traumatisés comme ils l'ont été, ils n'oseront sans doute pas opposer de résistance, à moins d'être armés et plus nombreux que les troupes des PJ, ce qui ne peut se faire qu'avec le renfort de nomades des terres sèches, mais pourrait fort bien arriver à l'occasion). (...)
Bien qu'Adsigaa n'ait été attribuée à aucune des deux puissances coloniales dans le traité de 1890, et qu'on puisse donc partir du principe que 'premier arrivé, premier servi', certains PJ pourraient, plutôt que de créer un motif supplémentaire de tension internationale, préférer le décrocher (ou le faire décrocher par un subordonné, car il y a une belle escalade à faire, à la merci du descellement d'une des pierres de la façade). Tarnkar : Au-delà d'Adsigaa, les traces de la colonneinfernalesont visibles dans trois directions : le long du canal boréosyrtien (qu'elle a suivi après le premier siège, infructueux), le long du canal d'Asclepius (par où elle est revenue s'emparer de la ville) et le long du canal de Calidius (vers l'est, et donc retournant en zone française) : c'est par là qu'elle est repartie. (...)
C'est en tous cas le moment d'abandonner les embarcations, si cela n'avait pas été fait plus tôt. Le Commandant décidera peut-être d'envoyer en avant quelques éclaireurs, pour repérer la colonneinfernaleet le renseigner sur ses faits et gestes. Lorsque la jonction va devenir imminente, ces éclaireurs rapporteront que la colonne Noirot-Roussel a engagé le combat avec un fort parti de Martiens des terres sèches. (...)
Il s'agit de l'armée de Tarnkar, qui, après avoir finalement eu vent lui aussi des exactions de la colonneinfernale, s'est porté à sa rencontre. Les Martiens, qui ont l'avantage du nombre et celui de la mobilité (ils sont à dos de gashants) ont acculé la colonne le long de la rive nord du canal de Calidius et tentent de la repousser à l'eau. (...)
Mais leur armement est moins efficace, et ils n'ont pas d'artillerie : la situation est donc moins déséquilibrée qu'il n'y parait. La colonneinfernaleest constituée d'environ 600 personnes et armée d'une centaine de Lebel, de six mitrailleuses Hotchkiss et de quatre canons de montagne de 80. (...)
Toutefois, si la poursuite devait tourner de telle sorte qu'il capture un ou plusieurs PJ, il pensera certainement qu'ils appartiennent à la colonneinfernaleet les fera mettre à mort. Seul un personnage suffisamment éloquent et capable de s'exprimer dans une langue martienne pourrait éventuellement le faire changer d'avis. (...)
Il faudra pour cela se faufiler entre les sentinelles, arriver jusqu'aux tentes des capitaines, et si possible... repartir ensuite ! Tenter de fomenter la révolte parmi la colonneinfernale. Par exemple, en amenant les Martiens à croire qu'ils ne rentreront jamais chez eux (ce qui, d'ailleurs, n'est peut-être que la vérité : complètement illuminé, persuadé que la France veut s'emparer sournoisement de l'empire qu'il a conquis pour elle, Noirot veut désormais continuer à guerroyer (c'est-à-dire plus prosaïquement, à commettre pillages, viols et massacres) pour étendre encore et toujours son domaine, mais ne compte pas regagner Syrte un jour). (...)
En espérant que les villageois fassent la différence entre les bons et les méchants... Tendre une embuscade à la colonneinfernale, par exemple en la dépassant sans être vu (ce qui implique de s'écarter du canal et de faire un détour dans la steppe ou le désert) et en fortifiant un village plus loin sur son trajet. (...)
Les renforts venus de Syrte mettront du temps à arriver, mais ils règleront le problème de façon radicale, en massacrant la colonneinfernale. Et en s'attribuant la gloire d'avoir réussi, là où les PJ auront finalement échoué... Les autres colonnes, si on parvient à les contacter (deux d'entre elles sont parties loin vers l'est et sont actuellement occupées à étendre dans cette direction le territoire de la colonie française, avec des méthodes un peu moins barbares que celles de Noirot et Roussel, mais pas forcément toujours très reluisantes, et seule la colonne Zimmermann-Le Gall se trouve à moins de 500 km), ne seront pas forcément disposées à s'attaquer à d'autres Français. (...)
Evidemment, si les PJ parviennent à convaincre leurs collègues d'approcher pacifiquement la colonneinfernale, celle-ci ouvrira le feu, Noirot hurlant qu'on en veut à SON empire, et le problème risque de se régler tout seul dans la fusillade nourrie qui s'ensuivra. (...)
Là encore, ce ne seront pas vraiment les PJ qui auront réussi... Epilogue : Une fois Noirot et Roussel capturés ou tués, la colonneinfernalesombrera dans le chaos, les Martiens n'ayant plus comme principale préoccupation que de regagner Syrte, et les Français survivants n'ayant pas l'aura nécessaire pour commander à une telle troupe dans ces conditions. (...)
S'ils sont morts, la thèse de la folie provoquée par la syrtite sera retenue. En aucun cas leurs subordonnés ne seront inquiétés. Et si la colonneinfernaledétecte ses poursuivants avant la bataille contre Tarnkar ? Dans ce cas, Noirot et Roussel, qui se doutent de la raison qui amène les PJ, choisiront un emplacement offrant un avantage défensif et feront s'y installer leurs troupes en attendant l'arrivée du corps expéditionnaire. (...)