L'Epreuve du Dard
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Contient : muet (8)(...) Finalement, on arrêta de nous escorter après qu'on nous ait contraints à sauter d'une butte plutôt impressionnante. D'abord leMuetpuis moi avec un peu d'appréhension. Quelques secondes plus tard, je voyais les gardiens prendre le Pleurnichard par le col et le balancer. (...)
Le Vieux montra sa tête chauve et sa barbe blanche et nous ordonna de ramener un dard de guêpes chacun. Puis il laissa tomber un poignard dont la lame montrait des signes de rouille. LeMuetle prit aussitôt puis commença à s'enfoncer dans la forêt épaisse et humide dont s'échappait une cacophonie de bruits à la fois inquiétants et intrigants. (...)
Du simple coléoptère de la taille d'une main à l'araignée plus grosse que notre tête dévorant une proie impossible à identifier encore plus énorme. LeMuets'était dégoté un gros morceau de bois semblable à un long bâton irrégulier ; il le taillait à son bout comme pour un faire un pic. (...)
Par contre, il y avait beaucoup d'arachnides et de plus en plus grosses. Le Pleurnichard était toujours derrière nous. LeMuetavait déjà embroché trois araignées un peu trop curieuses et moi j'en avais poignardé une seule sur le dos du Pleurnichard. (...)
De toute façon je ne pouvais plus trop me torturer l'esprit : le Pleurnichard se mit à crier à tout va sans qu'on comprenne exactement pourquoi. Quelque chose s'était glissé sous sa veste et il gesticulait avec frénésie. LeMuetle bloqua au sol pour l'immobiliser mais je le vis vite s'éloigner du Pleurnichard en lâchant un cri de douleur. Un diplopode long comme le bras venait de le mordre à la gorge.Muettenta de le retirer avec ses mains mais la vermine s'empressa d'arracher un morceau de chair sur chaque membre tentant de l'éjecter puis se remit à broyer son cou. Du sang s'en échappait à un haut débit. Le diplopode avait transpercé la veine jugulaire. LeMuetne se débattait plus. Il était mort. Je m'empressais de poignarder l'insecte géant au niveau de sa tête. (...)
Puis je ne compris pas tout de suite pourquoi mais le sol s'effondra sous mes pieds ; engouffrant le corps deMuet, le diplopode mort et toute la clairière environnante. J'étais un peu sonné de la chute et j'ai eu raison de chercher le poignard en premier lieu car une énorme araignée poilue vint sur mon torse et me planta son dard dans le ventre. (...)L'heure du sacrement était enfin venue. J'allais devenir un guerrier Dard. On m'offrit la paire de lunettes de protection qu'on avait coutume de surnommer « Yeux de Guêpes » ; tous les Dards en avaient une plus ou moins semblables. Certaines étaient de couleurs différentes, d'autres d'une forme un peu moins conventionnelles. Il y en avait même qui recouvrait tout le visage et se terminait en une trompe se dandinant sous le menton. Je n'avais eu que le modèle classique : noir, verre tamisé ...