La Fae et le Rat
sur Vox Ludi au format (25.7 Mo)
Contient : elfe (12)(...) - N'empêche, j'ai un mauvais pressentiment, quoi que tu puisses en dire. M'est avis que c'est une foutueelfe. Ouais, même ses mystères puent les mystères d'elfe. Elle parle quasiment jamais et elle se cache trop bien. Ya que des elfes pour être aussi sournois. (...)
- Tu vois les elfes partout hein ? Le dernier marchand qui a refusé de nous payer avait aussi du sangelfeà t'entendre. - Et qu'est-ce qui te dit que ce n'était pas le cas, il nous a arnaqués je te rappelle ? (...)
Il resta immobile près du carrosse, dégustant le vin en imaginant à quoi elle devait ressembler, qu'elle fûtelfe, sorcière ou jouvencelle. Elle marqua une pause, inquiète d'entendre une branche craquer dans les fourrés alentours. (...)
- Tu penses que c'était un éclaireur ou une bête isolée ? Le nain ne répondit pas, mais se tournant vers le carrosse, il hurla « Vous êtes uneelfe, c'est ça ? ». Seuls des pleurs étouffés lui répondirent dans un premier temps, puis Anton entendit distinctement la réponse de l'étrange dame. «... pas uneelfe. Non, pas uneelfe. Une fée ». **** Anton n'en avait rien dit à Rogur. Le nain serait encore plus inquiet de savoir que leur employeuse était vraiment dérangée. Mieux valait le laisser penser que c'était juste uneelfe. Plus vite ils l'auraient amenée à destination et plus vite ils auraient leur or. Mais la route serait encore longue jusqu'aux montagnes, sans parler de les traverser. (...)
Les yeux braqués sur lui étaient d'un violet profond, mais pour l'heure ils pleuraient et semblaient au bord de la panique. - Réveillez-vous, bon sang, ils ont emmené mon bébé ! - J'avais bien dit que c'était uneelfe, s'écria Rogur en se redressant sur son séant. Visiblement lui aussi s'était endormi sans s'en rendre compte. - Pas uneelfe, une fée, chuchota la jeune femme aux yeux que la folie gagnait. - Plus tard, souffla Anton. La soupe était droguée. (...)
Donc on en revient à ce que je dis depuis le début. Cette fille n'est pas claire, on nous attendait ici pour nous tendre un piège. Foutueelfe, on aurait pu y rester ! Anton ne trouva rien à répliquer. « Elle est plutôt jolie dans le genre demoiselle en détresse dérangée » n'était décidément pas un argument recevable auprès de son collègue nain. (...)
Anton la suivait sans peine à la lueur de sa lanterne, la boue de l'automne qu'ils avaient maudite les jours passés lui étant d'une grande aide. Rogur et la dameelfelui emboitaient le pas en silence. Les traces conduisaient à une colline boisée parsemée de ruines parmi les arbres et les fougères. (...)La forêt étalait ses nuances automnales à perte de vue, et le déclin du soleil faisait miroiter les feuilles mortes comme autant de joyaux. Anton Maren oubliait de temps à autre que cette féérie chatoyante renfermait tant de dangers. Il s'abîmait alors dans des rêveries que peu d'hommes d'armes impériaux auraient comprises. Tant de teintes et ce parfum entêtant d'humus accentué par la bruine du soir faisaient de l'automne sa saison favorite. C'était en automne que les meilleures choses ...