Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : chrétien (7)(...) C'est pourquoi l'autorité politique de la Cour se double, surtout aux périodes d'expansion, d'une influence littéraire, fort différente d'un pur mécénat; cela se voit à l'importance que prennent à Byzance l'éloquence d'apparat, oraisons funèbres ou éloges impériaux (c'est là une forme du culte impérial), et l'histoire, dont le rôle est de célébrer à la fois des fastes des souverains et la mission civilisatrice de l'Empirechrétien. Cette tutelle a-t-elle été ressentie comme une contrainte? C'est douteux, sauf dans les cas où le pouvoir prenait parti pour l'hérésie. (...)
C'est au IVe siècle, avec la Paix de l'Eglise et le transfert de la capitale de l'Empire romain sur les rives du Bosphore, que commence l'histoire de l'art byzantin, art qui doit certaines de ses caractéristiques les plus essentielles aux structures politiques et religieuses de cet empire autocratique etchrétien. Tout au long de l'histoire de Byzance, art impérial et art religieux resteront étroitement liés, conséquence de la conception théologique du pouvoir: l'empereur tient son autorité de Dieu, qu'il représente sur terre, et la majesté terrestre n'est que le reflet de la majesté céleste. Ainsi l'artchrétien, qui n'était au IIIe siècle qu'une branche modeste de l'art du Bas-Empire romain, acquiert-il, au IVe siècle, un caractère public, officiel: il bénéficie alors de l'appui et de la richesse des empereurs et des classes dominantes de la société. (...)
L'iconoclasme (726-843) On connaît mal la décoration monumentale de la période iconoclaste: les oeuvres conservées sont peu nombreuses, de datation souvent incertaine, et les sources écrites, émanant des seuls adversaires des iconoclastes, sont tendancieuses. La croix, seul motifchrétienmaintenu, joue un rôle important dans le décor des églises, particulièrement dans l'abside (mosaïque de Sainte-Irène, à Constantinople, de la Dormition de Nicée et de Sainte-Sophie, à Thessalonique). (...)
Conçu pour le type architectural alors dominant (l'église en croix inscrite à coupole), il reflète les conceptions politico-mystiques contemporaines de l'Empire byzantin comme royaumechrétienidéal, reflet sur terre du royaume céleste. L'église, microcosme, symbolise l'universchrétiengouverné par le Christ Pantocrator , antétype et modèle de l'Empire byzantin dirigé par le basileus autocrator . Autour du Christ, qui domine dans la coupole centrale (symbole du ciel), « inspectant par le regard la terre et en méditant la bonne organisation et le gouvernement » (Photius), s'ordonnent les différentes figures de la hiérarchie céleste: anges, prophètes, apôtres, Pères de l'Eglise et autres saints, la Vierge (rappel de l'Incarnation) occupant la voûte de l'abside. (...)
), florilège attribué à saint Jean Damascène, qui regroupe une iconographie aux sources multiples, L'Echelle céleste de Jean Climaque, traité de discipline monastique, ou Le Roman de Barlaam et Joasaph , adaptation à l'usagechrétiende la biographie de Bouddha, tous textes illustrés de cycles détaillés. L'illustration des hymnes (hymne acathiste, canon pénitentiel) reste, en revanche, assez rare et tardive. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...