Constantinople
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Contient : concile (7)(...) Dans le même temps, l'opinion était déchirée par deux grandes querelles dogmatiques, envenimées l'une et l'autre par la rivalité des patriarcats d'Alexandrie et de Constantinople que l'exil de Jean Chrysostome (404) avait pour toujours dressés l'un contre l'autre. Si la capitale fut de nouveau vaincue, en la personne de Nestorius, par Cyrille d'Alexandrie auconciled'Ephèse (431), elle eut sa revanche auconcilede Chalcédoine (451) où, grâce à l'appui de Rome, fut obtenue la condamnation du monophysisme. Cette doctrine, qui niait que l'humanité du Christ fût une nature complète comme l'était sa divinité, était incontestablement une hérésie; elle n'en fit pas moins beaucoup d'adeptes en Syrie et en Palestine et contribua grandement à détacher ces provinces de l'Empire. (...)
Du moins restaura-t-il la paix religieuse en liquidant le monothélisme, que la perte désormais assurée des provinces orientales rendait sans objet. Ce fut l'affaire du troisièmeConcilede Constantinople (680-681). Par malheur pour l'Empire, Constantin IV mourut jeune, laissant le pouvoir à un jeune homme de seize ans, Justinien II, fort doué, mais d'un tempérament despotique et mal équilibré. (...)
C'est sous Constantin V que l'iconoclasme, soutenu d'ailleurs par une partie non négligeable du clergé séculier, atteignit son paroxysme. L'empereur réunit à Hiéria (754) unconcilequi décida l'interdiction du culte des images et la destruction de celles-ci. Ces mesures rencontrèrent l'opposition des milieux monastiques, fort importants en nombre et dont le prestige était grand. (...)
La mort prématurée de Léon IV fit d'Irène la détentrice réelle du pouvoir, qui revenait officiellement à son jeune fils Constantin VI: elle n'eut rien de plus pressé que de convoquer, en 787, un nouveauconcile, le deuxièmeconcilede Nicée, qui rétablit le culte des images. Ce retour à l'orthodoxie ne devait pas être définitif. L'ambition d'Irène, plus grande que son intelligence, causa la perte de sa dynastie. (...)
Même lorsque Jean VIII aura déterminé son patriarche, Joseph II, et une partie des évêques à s'abaisser devant Rome et à souscrire à l'union auconcilede Florence (1439), le peuple et l'immense majorité du clergé s'y opposeront avec une telle violence que l'empereur n'osera pas faire proclamer le décret d'union à Constantinople. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...