Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : musée (17)(...) Les deux icônes bilatérales d'Ohrid (Vierge /Annonciation , Christ /Crucifixion ), Les Douze Apôtres (muséePouchkine des Beaux-Arts, Moscou), l'icône de Poganovo (Galerie nationale, Sofia), L'Hospitalité d'Abraham (muséeBénaki, Athènes) sont, parmi bien d'autres, des exemples représentatifs de l'art de cette période. A la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe, les ateliers de la capitale produisirent également, pour une clientèle riche et raffinée, des icônes en mosaïque, de petites dimensions et d'une grande virtuosité technique (Crucifixion , Staatliche Museen, Berlin; Annonciation du Victoria and Albert Museum de Londres; Diptyque des Douze Fêtes de l'Opera del Duomo à Florence, etc. (...)
Le rapport des images au texte est variable. Dans les psautiers « à illustrations marginales » (Psautier Chludov duMuséehistorique de Moscou; Pantocrator 61 du Mont Athos, Ms. gr. 20, de la Bibl. nat. de Paris, IXe s. (...)
A partir du XIe siècle, la forme humaine reparaît en bas relief. Signalons tout d'abord une série de Vierge , dont certaines sont remarquables, comme celle dumuséed'Istanbul provenant des Manganes, celle qui fait partie de la collection de Dumbarton Oaks, à Washington, d'autres encore d'Athènes, de Thèbes, de Venise, des images de saints, des scènes christologiques (comme le Baptême conservé aumuséede Rouen). Des bustes d'anges et de saints se retrouvent sur des chapiteaux comme sur les exemplaires de la fin du XIe-début du XIIe siècle de la Kariye Camii ou sur celui, plus tardif, dumuséede Cluny. Les arcosolia , les sarcophages (par exemple, aumuséed'Istanbul, celui qui reproduit le sarcophage de la fin du IVe siècle dit de Sari Güzel ou celui de l'impératrice Théodora à Arta) témoignent aussi de ce renouveau de la sculpture anthropomorphe, qui redonne vie et plasticité à un art caractérisé par la rigueur géométrique, par le culte de la symétrie et par une stylisation toute orientale. Les arts somptuaires : L'importance du mécénat impérial et aristocratique a favorisé l'essor des différentes techniques d'art somptuaire dans lesquelles les Byzantins ont particulièrement excellé. (...)
Le bronze : Parmi l'abondante production byzantine d'objets de bronze se distinguent quelques plaques à sujets religieux, généralement dorées et d'un haut niveau artistique, véritables substituts des icônes en métaux précieux ou en ivoire (Vierge à l'Enfant dumuséede Plovdiv, triptyque du Victoria and Albert Museum de Londres). Les artisans de Constantinople ont également atteint une maîtrise remarquable dans la fabrication des portes de bronze décorées de reliefs et d'incrustations de nielle, d'argent et de divers alliages: on leur doit les portes réalisées dans la seconde moitié du XIe siècle pour les églises italiennes d'Amalfi, du Mont-Cassin, de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome, de Monte Sant'Angelo, de Salerne, de Saint-Marc de Venise et d'Atrani. (...)
Un grand nombre d'émaux byzantins ont été à cette époque exportés en Géorgie et rapidement imités par les ateliers locaux, si bien que la distinction entre production byzantine et production géorgienne reste souvent difficile à établir. Sur le célèbre triptyque de Kakhouli (muséedes Arts géorgiens de Tbilissi, Xe-XIIe s.) sont ainsi juxtaposés plaques byzantines et émaux locaux. (...)
Parmi les témoins les plus importants de l'émaillerie du XIe siècle, citons les deux couronnes envoyées aux Hongrois par les empereurs byzantins Constantin IX Monomaque (1042-1050, auMuséenational de Budapest), et Michel VII Doukas (1071-1078). La Pala d'Oro de Saint-Marc de Venise, retable maintes fois remanié et enrichi, conserve de remarquables témoignages de l'art des émaux à l'époque comnène, même si l'on ne s'accorde toujours pas aujourd'hui sur leur date précise et leur provenance. (...)
Plusieurs espèces de pierres dures furent utilisées par les artisans byzantins: le jaspe (Vierge orante de la Walters Art Gallery de Baltimore), l'héliotrope (Christ du Kremlin), la sardoine (Annonciation du cabinet des Médailles à Paris), la serpentine (Vierge orante du Victoria and Albert Museum de Londres, 1078-1081), le lapis-lazuli (Christ dumuséedes Armures au Kremlin), etc. Si quelques pièces, souvent d'une facture assez grossière, remontent aux Ve-VIIe siècles, la plupart - dont les plus remarquables - appartiennent à l'époque médiobyzantine (Xe-XIIe s. (...)
Les sépultures coptes ont livré, d'autre part, un nombre très important de tapisseries de lin et laine (Antinoé, Akhmîn-Panopolis en Egypte), décorées surtout de sujets mythologiques ou de scènes pastorales, dans la tradition de l'art alexandrin, ou, plus rarement, de compositions religieuses (Vierge à l'Enfant dumuséede Cleveland). Les tisserands byzantins ont, dès le VIe siècle, montré une nette prédilection pour les motifs d'origine orientale, en particulier sassanide: grands médaillons enfermant des personnages ou des animaux réels ou fantastiques, affrontés de part et d'autre d'un arbre de vie stylisé, scènes de chasse, combats d'animaux, etc. (...)
La chronologie des pièces conservées reste bien incertaine malgré l'existence de quelques points de repère, comme la soierie de Mozac (Muséehistorique des tissus, Lyon) donnée par Constantin V (741-775) à Pépin le Bref. Le goût des motifs orientaux a, en effet, persisté à Byzance sous les Macédoniens. (...)
Sur d'autres fragments est illustré le thème typiquement byzantin de l'aurige vainqueur sur son quadrige (Aix-la-Chapelle,muséede Cluny, VIIe-VIIIe s.). La même incertitude subsiste pour les soieries à sujets religieux, comme L'Annonciation et La Nativité du Museo sacro du Vatican, attribuées successivement à l'Egypte, à la Syrie et à Constantinople et datées entre le VIe et le VIIIe siècle. (...)
Les plus belles soieries des Xe et XIe siècles, souvent à fond pourpre, représentent de grands lions passant (muséede Düsseldorf, cathédrale de Cologne), des griffons (muséede Valère, à Sion, suaire de Siviard à Sens), des chevaux ailés, des éléphants (Aix-la-Chapelle) ou des aigles aux ailes éployées (Saint-Eusèbe d'Auxerre, cathédrale de Bressanone). Aux soieries polychromes s'ajoutent, à la fin du Xe siècle et au début du XIe, des pièces à l'éclat satiné, selon la technique de l'« incisé monochrome », souvent décorées de motifs floraux et particulièrement appréciées en Allemagne, où l'on en conserve plusieurs exemples. (...)
Les épitaphios , voiles liturgiques symbolisant le linceul du Christ, forment aussi un groupe important de broderies religieuses de l'époque des Paléologues (épitaphios provenant de Thessalonique, auMuséebyzantin d'Athènes). Figures et scènes qui décorent ces pièces sont exécutées avec un soin méticuleux et avec un art qui peut soutenir la comparaison avec la peinture. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...