Le Dragon
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Contient : dragon (87)LeDragonLedragonest un animal imaginaire inventé par les hommes pour symboliser leurs ignorances et leurs peurs. Les hommes se sont servis dudragonpour expliquer les phénomènes naturels. Maléfique et ravisseur de princesses occidentales au Moyen Age, symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, gardien des sabres au Japon... Ledragonest une créature fantastique. ORIGINES DES DRAGONS : La plus ancienne mention connue dudragon, datant de 5000 ans avant notre ère, est sumérienne : ledragonAsag déroba des tables de la Loi gravé par le puissant dieu Enlil. Ce dernier chargea le dieu solaire Ninurta de pourchasser ledragon. A l' issue d' un combat titanesque, ledragonfut vaincu et l' Ordre sauvé. Ce récit semble avoir posé pour l' éternité le mythe dudragon. Une hypothèse sur l'origine des dragons rsumeriens explique que les habitants auraient trouvés des ossements de dinosaures et ce serait comme cela que les légendes sur les dragons seraient apparues. Ledragonn' est pas au départ une créature de notre monde. Il est pré-existant à notre monde, en marge, voire à l' origine de celui-ci. (...)
Certaines légendes celtiques et amérindiennes parlent également d' un monde créé à partir de la dépouille d' undragon. Un légende veut ainsi que la Bretagne soit en fait le corps dudragonterrassé par l' archange Michel (les saints tueurs de dragons comme Michel ou Georges) sont qualifiés de saints sauroctones). Ci-contre: Ledragonsumérien de la porte d'Ishtar à Babylone Parmi les dragons cosmiques il y a le Midgardorm, scandinave dont le corps fait le tour de la Terre et Quetzalcoatl, le célèbre serpent à plumes des Toltèques et des Aztèques. Dans les légendes de l'Inde et de tout le Sud-Est asiatique, des dragons à tête humaine surmontée d'un capuchon à tête de cobra, les nagas, sont les habitants du domaine souterrain où ils gardent jalousement les trésors de la Terre. (...)
Mais Naga et Garuda ne sont en fait que deux incarnations de Vishnou, les deux aspects de la substance divine, en qui ils se réconcilient. Et ce n'est pas un hasard si leDragonest tant vénéré en Chine, pays du Tao ou voie du milieu. Céleste et chtonien, gardien des eaux, crachant le feu, à la fois Yin et Yang, leDragonchinois réunit les principes opposés de l'univers : le feu et l'eau, le ciel et la terre. LES TROIS AGES DUDRAGON: On peut distinguer trois grandes étapes dans l'histoire des croyances liées auDragon, trois 'âges duDragon' dans l'histoire des hommes, correspondant aux stades successifs deDragoncosmique, c'est-à-direDragon, force de la nature et par là mêmeDragon-Dieu ; deDragon-gardien, principe qui veille et qui protège ; et deDragonmaléfique, force du mal.Dragoncosmique, à la fois ange ou démon, serpent et oiseau... conflit mythique qui a toujours hanté l'imagination des hommes. Certaines légendes s'arrêtent à cette opposition. Ainsi il a été découvert une gravure préhistorique représentant le combat de l'Oiseau et du Serpent se disputant l'OEuf du Monde. On retrouve en Egypte le combat entre Horus, le soleil mais aussi le faucon, et Typhon (ou Seth), le Dieu Serpent. En Inde, le serpent Kaliya combat Krishna. De même le soleil aztèque s'oppose au serpent. Dans la mythologie égyptienne, Apophis, ledragondes Ténèbres, était vaincu chaque matin par Rê, le dieu du Soleil. En revanche, d'autres mythes réunissent ces deux forces, primitivement antagonistes, en un être hybride, appelé 'serpent à plumes', comme Quetzalcoatl, ou 'dragon'. LA PUISSANCE DU CIEL EN CHINE : Ledragoncosmique est la puissance de la nature et symbole de la régence Les dragons font partie des mythes fondateurs de la civilisation chinoise, et ils sont souvent à l'origine des Dynasties. Le cycle des exploits de Yu montre par exemple comment cet empereur mythique organise son empire avec l'aide décisive d'undragonailé. Tous les empereurs de Chine ont régné sous le signe duDragon, et ils étaient même considérés comme « Fils duDragon» ayant reçu le « mandat du ciel » : leurs vêtements de parade, comme les murs de leurs palais, étaient abondemment décorés de Dragons à 5 griffes, (les hauts dignitaires devant se contenter de dragons à 3 ou 4 griffes), et il n'était pas rare qu'un empereur envoie en présent à un chef rebelle qu'il n'avait pu vaincre par la force, une somptueuse robe brodée de dragons. Cedragonest la manifestation de la toute-puissance impériale : la 'Face deDragon' désigne l'empereur, la 'Perle duDragon' la sagesse du chef, la perfection de sa pensée et de ses ordres. En 1894, le gouverneur de la Province de Moukden aurait interdit la construction d'un chemin de fer : on croyait en effet qu'undragonvivait sous terre à cet endroit, et l'on craignait que les trains ne lui brisent la colonne vertébrale... De nombreux dragons hantent le ciel de la Chine. Certains poursuivent inlassablement le Soleil et la Lune, provoquant les éclipses. (Il est intéressant de noter qu'astronomiquement, la tête et la queue de la constellation duDragonsont les noeuds de la lune, les points où ont lieu les éclipses). Un granddragonde feu conditionne de ses humeurs la vie en Chine : il ouvre les yeux et c'est le jour, il les ferme et c'est la nuit. Son souffle provoque les tempêtes. (...)
Il faut alors les rappeler à l'ordre, ou même les punir : si la pluie tarde trop malgré les prières, on sort la statue duDragonhors de son temple pour l'exposer au grand soleil : car il est bien connu que les Dragons n'aiment pas trop le soleil. LeDragonreprésente aussi le cycle de la végétation. Il est figuré par l'hexagramme K'ien, principe du ciel et de la création, et dont les 6 traits pleins représentent les 6 étapes de la manifestation : La première de ces manifestations est le 'dragoninvisible', à l'image de la semence enterrée, le pouvoir de la création non encore exprimée. La deuxième est nommée 'dragondes champs', à l'image du germe qui croît, mais n'est pas encore visible. La troisième se nomme 'dragonvisible', et symbolise le germe apparaissant hors de terre. La quatrième est le 'dragonbondissant' : la plante croît et donne ses fruits. La cinquième est dite 'dragonvolant', à l'image des graines et pollen qui essaiment. La sixième enfin est le 'dragonplanant', c'est l'esprit qui ordonne le tout, le roi-dragoncéleste. On retrouve cette association dudragonavec l'élément eau et le cycle végétal dans le festival des bateaux dragons, qui se déroule sur les lacs de certaines provinces chinoises, en souvenir du suicide en 290 avant J.-C., du poète Qu Yuan, désespéré de ce que ses talents ne soient pas reconnus par le roi. (...)
Cette cérémonie-souvenir est également liée au temps du repiquage des pousses vertes du riz, qui a lieu à la même époque, après les grandes pluies de printemps. LA LEGENDE ARTHURIENNE : Dans la légende arthurienne on retrouve cette assimilation dudragonà la toute-puissance du Chef en Bretagne, avec le Roi Uther (père d'Arthur) surnommé 'Pendragon', ou 'tête dedragon'. En Bretagne un instant, pour évoquer Merlin l'Enchanteur, dont la sagesse était légendaire dès l'enfance. (...)
» Le tyran fit creuser plus profond, et l'on découvrit deux dragons, l'un rouge et l'autre blanc, qui, sitôt mis à jour, s'affrontèrent en un terrible combat, que gagna finalement leDragonBlanc. Merlin donna alors la signification de ce combat : « Roi, je te dirai que ces dragons représentent, le blanc, la nation Bretonne, le rouge, toi, Vortigern. Ce pays, tu le possèdes indûment. Mais leDragonblanc est en route, malheur auDragonrouge, car il court sa perte.' Nous retrouvons ces dragons habitant la terre dans les légendes concernant Mélusine, et, plus généralement, la Vouivre. La terre, elle-même, a longtemps été comparée à undragon, et les anciens nommaient Veines duDragonces courants telluriques qu'ils essayaient de concentrer en y élevant pierres levées et monuments. LE GARDIEN DES TRESORS : Le rude combat qui mettait en licedragonet soleil, serpent et oiseau, retraçant sans doute le combat que livraient nos premiers ancêtres contre les éléments, cède peu à peu la place aux grands exploits mythiques peuplés de dragons gardiens de trésors, et dont les demi-dieux ou héros deviennent les acteurs. Du Proche-Orient à la Chine, de l'Irlande à la Méditerranée, le monde des traditions et légendes est peuplé de veilleurs et gardiens mono- ou multicéphales, munis d'écailles, de griffes et d'ailes, crachant le feu ou les vapeurs mortelles, et montrant la garde des trésors que seuls les plus courageux essaieraient de leur ravir. Dans l'Antiquité, au Proche-Orient, ledragonsymbolisait le mal et la destruction. Cette conception se retrouve, par exemple, dans l'Enuma Elisha, oeuvre épique de la littérature mésopotamienne (v. 2000 av. J.-C.). Incarnation des océans sous forme dedragon, la déesse Tiamat, l'un des principaux personnages de cette légende, commande aux hordes du chaos et son anéantissement précède l'apparition de l'univers ordonné. (...)
La mythologie grecque nous dresse un arbre généalogique particulièrement fourni en dragons. Echidna engendra d'une première union avec Typhon aux cent têtes dedragon, l'Hydre de Lerne, Chimère et Cerbère, le chien aux trois têtes des Enfers. Puis elle s'unit à Orthros, et enfanta, entre autres monstres le Sphinx, le Lion de Némée, Ladon, gardien du Jardin des Hespérides, et l'Aigle de Prométhée. (...)
Ces dragons qu'affrontent les héros personnifient parfois des dangers naturels, tels Charybde et Scylla (autre fille d'Echydna), gouffre et rocher bien réels près du détroit de Messine, ou ledragongardant le jardin des Hespérides, qui personnifie le Gulf-stream entourant ces îles, ce grand serpent de la mer, ou granddragondes océans, tels que le connaissaient toutes les traditions de navigateurs, Vikings, Danois, Saxons, Celtes. Ce trésor que gardent les dragons, quel est-il ? (...)
Souvent enfoui au fond d'une caverne, symbole du coeur caché de la Terre, de la matrice où le héros, tel le récipiendaire des anciens Mystères d'Eleusis, doit mourir pour renaître, ou caché au fond des mers, le trésor (qu'il soit, selon les légendes, or, pierres précieuses ou Pierre dudragon, perle ou autres joyaux, OEuf de serpent ou oursin des mers) représente la vie intérieure, et les dragons qui gardent ces trésors, gardiens féroces d'un lieu interdit au profane, ne sont que les images de nos désirs et de nos passions qui nous empêchent d'accéder à ce qu'il y a au plus profond de nous. Descendre dans l'antre duDragon, c'est sans doute descendre au fond de nous même pour nous préparer à recevoir la lumière. L'or, métal réputé inaltérable et pur, symbolise souvent sous différentes formes cette lumière, ce trésor à découvrir en nous-même. (...)
Dans la mythologie grecque, il apparaît sous la forme des pommes d'or du Jardin des Hespérides que parvient à dérober Héraklès. Les pierres précieuses, autre forme de trésor enfoui au fond de l'antre dudragon, ne seraient-elles pas le pâle reflet de cette pierre symbolique : 'pierre cachée des Sages', ou 'pierre brute' ? Dans la tradition chinoise, ledragonveille sur la perle miraculeuse qui renferme la sagesse et la connaissance, pure comme l'or, symbole de perfection spirituelle et d'immortalité. (...)
Le christianisme a repris ici à son compte, comme tant d'autres choses, cette éternelle mise en garde à l'égard de celui qui accède à une connaissance sans y avoir droit ( y être préparé), ainsi qu'à l'égard de celui qui, tel Prométhée, dévoile sans permission cette connaissance aux profanes. La perle dudragonrappelle aussi l'escarboucle que porte au front la Vouivre, et qui lui permet de voir et de se diriger. La mission essentielle duDragon-gardien de trésor est de tuer tous ceux qui convoitent celui-ci, et qui ne possèdent pas un coeur assez pur. (...)
L'effigie de ces griffons gardait l'Arche d'Alliance renfermant les Tables de la Loi. En tant que gardien de trésor, ledragonpréserve ce qui est essentiel dans les êtres et les choses. Le secret qui ne peut être révélé qu'à l'issue d'un affrontement entre celui qui le recherche et celui qui le garde caché aux regards des hommes ordinaires. Et en fait, étymologiquement, ledragonest lui-même « regard » : le mot grec Drakon vient de derkomai, regarder ou fixer du regard. Certains dragons sont caractérisés par leur regard. (...)
, avaient donné à leurs troupes de cavaliers-archers chargés de surveiller les frontières le nom de dragons, et ce nom fut repris en France par des troupes royales, dont les expéditions punitives en pays protestant, sous le règne de Louis XIV, sont restées tristement célèbres sous le nom de dragonnades. LE GARDIEN DES CONNAISSANCES : L'image duDragoncomme « voyant universel » nous renvoie à la connaissance mystique. Celui qui regarde révèle celui qui est regardé. Le regard duDragondevient le symbole de la révélation. Ledragonest le miroir qui renvoie à l'homme l'image de sa nature cachée. Il est difficile de ne pas évoquer aussi Python, cet autredragonqui ne dévoile la connaissance à celui qui vient l'interroger à Delphes que par les révélations 'hermétiques' de sa prêtresse. L'INCARNATION DU MAL : Ledragonpossède différentes significations selons les cultures. L'évolution dans le temps dudragoncosmique audragongardien se prolonge dans une véritable escalade. Le gardien devient actif, il rançonne les passants, exige des sacrifices, terrorise et ravage des pays entiers. Devenu méchant, destructeur, maléfique, ledragon-serpent peuple les contes. Certains évènements historiques alimentèrent cette image : l'arrivée de dragons envahisseurs. (...)
»), Vikings venus du Nord sur leurs Drakkars et Snekkars à têtes de dragons ou de serpents ; mais aussi par la terre, Mongols et Tatares venus de l'Est, avec leurs étendards décorés de dragons. Le christianisme a intégré cette peur dudragon, en transformant sa signification. Il devint le symbole de tout ce qui est opposé au christianisme, le symbole de la barbarie, de la Bête maléfique, incarnation de Satan et du paganisme. Déjà illustré depuis des millénaires, en Mésopotamie, et en Egypte, en Chine (où ledragonest, au même titre que les fleurs de cerisier ou les bambous, un sujet favori pour les peintres chinois, dont certains, comme Ch'en Jung, lui ont consacré leur oeuvre), ledragondeviendra, avec le thème de l'Apocalypse, une source inépuisable d'inspiration pour les artistes. L'art qui s'en inspire fait dudragonl'image du péché et du paganisme, dont triomphent avec éclat les saints et les martyrs. Les personnages apocalyptiques sont surtout illustrés dans les sculptures des chapiteaux et des porches d'églises. (...)
Les dragons ornent souvent les majuscules et les fins de lignes des Psautiers enluminés. On ne compte plus les tableaux représentant saint Michel ou saint Georges terrassant leDragon. L'Apocalypse de Jean décrit le combat duDragon, et de la Bête de la Terre contre l'Agneau divin. Ledragonest enchaîné pour mille ans, puis revient le temps de l'ultime combat, et ledragonvaincu cède sa place au règne définitif de Dieu. Ce combat entre l'Agneau, Verbe triomphant, sauveur, et ledragonqui incarne Satan, symbolise le combat livré par l'homme à lui-même afin de maîtriser ses tendances destructrices et régressives. Sa puissance demeure, mais il n'est plus invincible : il n'est plus que l'adversaire du bien, destiné à être détruit. Le devoir des Chevaliers est de le terrasser. (...)
Indifférent aux biens matériels, il ne possède que son cheval et ses armes, qu'il conquiert grâce à ses victoires. Les vertus acquises résident dans l'être, non dans l'avoir. En ce sens, le combat contre ledragonreprésente une épreuve initiatique. Ledragonsymbolise l'adversaire le plus fort, le plus merveilleux que l'on puisse combattre. De même, l'enjeu du combat est souvent capital pour le héros : délivrance d'une princesse inaccessible, acquisition d'un objet au pouvoir puissant, reconnaissance éternelle des populations délivrées. (...)
La pureté est indispensable, elle seule lui donne accès au trésor, à la connaissance de sa propre nature. Ainsi, celui qui affronte ledragonavec succès devient-il ce qu'il est, atteint-il sa réalisation pleine et entière. Dans un registre semblable, l'hagiographie chrétienne rapporte des histoires où des religieux (ermites, moines, saints, etc. (...)Le dragon est un animal imaginaire inventé par les hommes pour symboliser leurs ignorances et leurs peurs. Les hommes se sont servis du dragon pour expliquer les phénomènes naturels. Maléfique et ravisseur de princesses occidentales au Moyen Âge, symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, gardien des sabres au Japon... Le dragon est une créature fantastique. ORIGINES DES DRAGONS : La plus ancienne mention connue du dragon, datant de 5000 ans avant notre ère, est sumérienne ...