A travers le philtre
Partout dans les Ombres il y a deux constantes. Le temps et l'amour, encore que je ne sois pas aussi catégorique pour le temps, mais laissons ces questions pour le moins rhétoriques et obscures pour parler de ce que je connais. Parler d'amour revient pour moi à assez prosaïquement, parler des femmes. N'étant point réputé pour mon originalité, je ne vois pas vers qui d'autre que la femme se jetterait mon dévolu. Parler des femmes... Pour hélas avoir passé plus de temps en leur compagnie qu'avec ces ...Contient : benedict (5)(...) Je n'ai pas connu cette dernière, et celui que j'ai baptisé avec gratitude du nom de l'auteur de mes jours est tout simplement immortel. Bien qu'il soit impossible de le vérifier théoriquement comme empiriquement, personne ne peut tuerBenedictd'Ambre. Je ne sais quel genre de philtre saurait venir à bout de sa vigilance, son intelligence et sa dextérité. (...)
Ils ne juraient en rien avec l'ambiance verdoyante et martiale d'Avalon, la contrée dirigée par le Protecteur, celui que j'ai coutume d'appeler mon père,Benedictd'Ambre. Il était aussi en secret mon conteur et répétiteur préféré. Lorsque je me remémore ces soirées d'avant mes six ans où il prenait le temps de me lire des passages de mes livres de guerres et de bagarres favorites, j'en attrape une bouffée de nostalgie. Ce futBenedictqui à la fin du tragique roman Téuta me donna la plus belle preuve d'amour. Une histoire romantique se termine mal. (...)
Je ne voyais plus que ma déchéance ou ma disparition pour éveiller en elle un sentiment amoureux, même à titre posthume. Je réalise aujourd'hui que j'aurais obtenu la culpabilité tout au plus...Benedictme prit une nouvelle fois par la main, dix ans après la dernière occasion dont je me souvenais. (...)
La miséricorde et la compréhension salvatrices, la complicité et l'amour me firent sourire. Comme tout grand général,Benedictsait prendre la parole aux moments stratégiques, et dire aux hommes le maximum de bons mots en un minimum de temps, bataille oblige...Ces mots là, ils étaient pour moi, moi seul. (...)