Extraits des Lames du Cardinal
sur Les Editions sans Détour au format (8.4 Mo)
Contient : saint (25), germain(...) La ville de Lyon, réputée pour ses foires, ses soieries et ses imprimeurs, est presque entièrement détruite en 1602 - l'Histoire attribue cette catastrophe à une violente crue de la Saône, mais la ville fut en fait la proie d'un dragon qu'on abattit près de la porteSaint-Georges. Henri IV puis Louis XIII firent preuve de grandes largesses pour que la cité devienne un centre culturel et universitaire. (...)
La petite Genève, protestante et française, est assiégée par les forces royales depuis 1621 et ne s'est jamais rendue. L'égliseSaint-Jacques, amputée de son clocher par les quatre cents coups de canon tirés sur la ville à la Noël 1621, est devenue l'emblème d'une ville résistante qui, depuis des décennies, tient tête à un roi réputé pour ses conquêtes. (...)
Même un alchimiste espagnol mandaté par la Couronne n'a pu percer le mystère des défenses montalbanaises, ni la façon dont ses habitants étaient ravitaillés - car ma foi, depuis tout ce temps, ils ne peuvent pas s'être contentés des réserves entassées derrière leurs remparts.Saint-Malo, en Bretagne, bénéficia de la déconvenue de Richelieu à La Rochelle. Louis XIII et le Cardinal de Richelieu lors du siège de la Rochelle (auteur inconnu). (...)
Lorsque le dragon demande à être nourri de la première femelle à emprunter le pont, on y fait passer une chèvre. On peut aussi en chasser le mauvais sort en faisant bénir les pierres du pont par une soeur deSaint-Georges : le dragon est alors pétrifié et se retrouve prisonnier de l'ouvrage sous la forme d'une importante gargouille. (...)
) N'ayant pu développer comme il le souhaitait sa marine de guerre, le Cardinal autorisa les armateurs deSaint-Malo à faire la course, à devenir corsaires. Corsaires, pas pirates - Semper Fidelis est la devise de la ville. (...)
Les premières lettres de marque datent de 1631 et les premières malouinières - de charmants manoirs érigés dans la campagne environnant le port par les armateurs ayant fait fortune au large du Nouveau Monde de 1639. La Bretagne deSaint-Malo a quelque chose en commun avec le Cantal et l'Aveyron. Dans chacune de ces régions se trouve une rivière nommée la Rance. (...)
Les fils de Bayonne, de Dax, de Foix, de Bigorre, du Béarn et du Comminges peuvent ainsi s'y illustrer et montrer à quel point leur terroir, à l'identité très affirmée, mérite d'appartenir à la France, et est reconnaissant au roi de l'avoir libéré de l'envahisseur anglais - un sentiment indéfectible qui s'est développé pendant la guerre de Cent ans.Saint-Simon : Nous citons parfoisSaint-Simon, nommément ou en pillant certaines de ses citations - comme l'appellation de château de cartes pour Versailles. Les Rouvroy deSaint-Simon sont une dynastie de nobles picards, auteurs et mémorialistes aux côtés des rois de France en toutes circonstances. Leur oeuvre collective, cadavre exquis continué de frère en frère et de père en fils, est un témoignage caustique, finement stylisé et plein de sagesse sur la cour et les moeurs de leurs contemporains. Discrets, dévoués et à l'écoute, lesSaint-Simon savent tout sur tout le monde et sont les gentilshommes les mieux informés de Paris. Leur château de La FertéVidame leur sert de coffre-fort à partir de 1635 et ils y entreposent des notes sur les secrets de cour que beaucoup aimeraient s'approprier, ou faire disparaître. Claude de Rouvroy deSaint-Simon, notamment, est connu pour être l'un des favoris de Louis XIII dans les années 1630. Grand louvetier et artiste complet, il est l'un des rares à suivre le roi partout, à sa demande, même à Versailles lorsque sa Majesté se retire - ensemble, ils y composent d'ailleurs le Ballet de la merlaison. (...)
Excellent conseiller, il incite Louis XIII à soutenir Richelieu lors de la Journée des Dupes et n'est évincé qu'en 1636, suite à une prise de position malheureuse - il ne revient à Paris qu'en 1643, pour la mort du roi, mais son frère Charles s'acquitte entretemps de son rôle de mémorialiste. François de Bourbon-Vendôme, duc de Beaufort, avouera avoir pris exemple surSaint-Simon pour plaire au roi dans les derniers temps de sa vie. (...) du jugement de Dieu et a été plusieurs fois interdit. (...)
Tous portent le nom de la porte de Paris contre laquelle ils se sont formés : sur la rive droite, Montmartre,Saint-Honoré, SaintAntoine,Saint-Martin etSaint-Denis ; sur la rive gauche,Saint-Germain,Saint-Victor,Saint-Marcel etSaint-Jacques. Hélas, le spectacle de cet imposant assemblage de maisons, de coquetteries architecturales et de flèches d'églises est rapidement gâché par l'odeur qui en émane, nauséabonde - particulièrement si vous arrivez par les bords de Bièvre pollués par les tanneries. Carte de Paris vers 1640, par M.Merian Le Paris... des Lames : « Le bois le plus funeste et le moins fréquenté est auprès de Paris un lieu de sûreté. » « Vérole de Rouen et boue de Paris ne s'en vont qu'avec la pièce. » « Pressé comme tous les Parisiens, et hautain comme la plupart. » Vieux adages : La boue de Paris : Noire et nauséabonde, la boue couvre le pavé de Paris, macule les murs, éclabousse, colle à la semelle. Cette « crotte » est un mélange de crottin et de bouses, de terre et de sable, de pourriture et d'ordures, de déjections de latrines, de résidus organiques rejetés par les boucheries, tanneries et écorcheries. (...)
Un jour une ennemie, le lendemain une alliée, l'Italienne défend avant tout son intérêt personnel et fascine les plus grands conspirateurs par sa maîtrise de l'échiquier politique. La rumeur prétend qu'elle fréquente un membre duSaint-Esprit, Gabriel de Rochechouart, le gouverneur de Paris. L'information repose sur la présence des dragonnets jumeaux d'Alessandra, aperçus dans la propriété du gouverneur. (...)
Leurs premières missions furent de francs succès, et l'année suivante ils agrandirent le groupe, recrutant la baronne Agnès de Vaudreuil, ancienne novice Châtelaine, et son fidèle Ballardieu. Enfin, Richelieu leur adjoignit un dernier membre, un sang-mêlé nomméSaint-Lucq. Les neuf Lames du Cardinal, nom dont ils s'étaient eux-mêmes parés, volèrent de succès en succès jusqu'en 1628, année du siège de la Rochelle. (...)
Marciac reprit sa vie d'aventures, Leprat son service chez les mousquetaires et Almadès retourna enseigner l'escrime. SeulSaint-Lucq continua, dans l'ombre, à servir le Cardinal. Quant à La Fargue, il entra secrètement au service des Gardiens, et continua à oeuvrer contre la Griffe noire. (...)
Etienne-Louis de La Fargue a embarqué en septembre 1633 pour la Nouvelle-France à la recherche de sa fille, et n'est plus réapparu depuis.Saint-Lucq a continué à servir le Cardinal de Richelieu jusqu'à la mort de ce dernier. OEuvrant dans l'ombre, il fut impliqué dans de nombreuses affaires, et fut notamment l'artisan, en 1641, de l'assassinat du comte de Soissons qui voulait déposer le Cardinal. Enfin, Arnaud de Laincourt prit la route pour la Lorraine, afin de retrouver son amour, Aude deSaint-Avold. Et, lorsqu'en 1643 Mazarin décide de reformer les Lames du Cardinal, c'est l'ancien enseigne des gardes du Cardinal qui accepte d'en prendre le commandement. (...)
Les Lames du Cardinal : Etienne-Louis La Fargue fut, durant des années, le commandant des Lames du Cardinal, dont il choisit -Saint-Lucq mis à part - la totalité des membres. Echaudé par le désastre de la Rochelle et la disgrâce qui suivit, il hésita à reformer sa troupe cinq ans plus tard. (...)L'ivoire des dents est bien plus résistant que celui des autres espèces animales. Très peu de matériaux le surpassent en robustesse, et il faut des meules lorraines spéciales pour l'affûter ou le broyer. On peut en faire une poudre très prisée par les alchimistes. Evitez de toucher la chair de dragon avec les mains découvertes, et affamez-vous plutôt que d'en goûter. Il y a quelque chose de mauvais en elle, que seuls quelques savants ont pu isoler. On m'a dit à son propos, une fois, ...