La Saison des Cendres ép. 1 : Year of the Gun - Annexes
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Contient : reich (10)(...) Le dépouillement minutieux des archives communales, ecclésiastiques et gouvernementales de toute l'Allemagne - puis de toute l'Europe sur plusieurs générations représentait une tâche si monumentale que seul un ordinateur aurait pu en venir à bout. Mais, en 1933, il n'y avait pas d'ordinateurs. Lorsque leReichdécida d'organiser l'exclusion économique des Juifs avant d'entreprendre leur regroupement forcé dans des ghettos, la tâche était si prodigieuse que seul un ordinateur aurait pu en venir à bout. (...)
En utilisant son personnel et son équipement propres, IBM Allemagne a conçu et fourni l'assistance technologique dont le IIIeReichavait besoin pour accomplir ce que personne n'avait accompli avant lui - l'automatisation de la destruction humaine. (...)
IBM Allemagne, qui s'appelait alors la Deutsche Hollerith Maschinen Gesellschaft, ou Dehomag, ne se contentait pas de louer ses machines auReich. Au vu et au su du siège new-yorkais, elle se chargeait d'adapter ces appareils complexes et leurs applications aux besoins spécifiques de sa clientèle. (...)
L'entreprise profita de ses relations avec le parti pour développer ses relations commerciales avec leReichhitlérien, en Allemagne, puis dans toute l'Europe occupée. La Dehomag et les autres filiales d'IBM proposaient à leurs clients des applications personnalisées. Ses techniciens faisaient parvenir des modèles de cartes perforées aux services duReichet les perfectionnaient en fonction des remarques qui leur étaient faites en retour, jusqu'à ce que les colonnes de données soient parfaitement conformes à l'usage prévu. (...)
La mécanographie faisait même partir les trains à l'heure et dressait l'inventaire de leur cargaison humaine. Les chemins de fer duReich, la Reichsbahn, le plus gros client de la Dehomag, traitait directement avec la direction, à Berlin. (...)
La Dehomag avait installé des services mécanographiques dans les dépôts de trains de toute l'Allemagne, puis de toute l'Europe. Mais que savait vraiment IBM? Au cours des douze années d'existence duReich, il y eut un certain nombre de choses dont IBM fut informée quotidiennement. Le pire, on préféra toujours l'ignorer 'ne pas poser de questions, ne rien dire', tel était le mot d'ordre. (...)
Sous couvert de la nuit, animés par le courage du désespoir, les deux fugitifs ont survécu au froid, à la faim, et auReich. Cinquante ans plus tard, debout à mes côtés, leurs figures à jamais marquées par les éclats d'obus et les balles se reflétant dans la vitrine du musée, mes parents ne surent exprimer que leur trouble. (...)
Outre les problèmes de documentation, cette enquête exigeait une bonne connaissance de l'histoire de l'Holocauste avant et après le début de la guerre, de l'histoire de la mécanisation après la révolution industrielle, de l'histoire de la technologie et plus spécifiquement du système mécanographique, en même temps qu'une compréhension de l'économie duReich, des sociétés multinationales et des problèmes de collusion financière. Chose tout aussi importante, avant que j'aie dépouillé les archives d'IBM, cette partie-là de l'écran était vierge. J'ai la chance de posséder une bonne connaissance de l'économie duReichet du commerce multinational acquise en rédigeant mon précédent ouvrage, The Transfer Agreement ; je connais également assez bien l'industrie informatique et j'ai une expérience de plusieurs années en tant que journaliste d'investigation, spécialisé dans la fraude industrielle. (...)EDWIN BLACK, IBM ET L'HOLOCAUSTE, FEVRIER 2001. Avant-propos disponibles sur le site de l'Express (quotidien français) depuis février 2001. La lecture de cet ouvrage risque d'être profondément éprouvante. Son écriture l'aura été tout autant. Ce livre raconte en effet l'histoire de la participation consciente d'IBM à l'Holocauste directement et par l'intermédiaire de ses filiales et de sa complicité ...