Chapitre XI – La Phalène, le Lièvre et le Scorpion
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Un héraut de la famille Miya est venu jusqu'à ma demeure, porteur d'un message du Fils du Ciel. Dans cette lettre magnifiquement calligraphiée, le maître de nos destinées me déclara qu'il avait remarqué mes actes glorieux qu'il citait en exemple auprès de sa Cour. Outre ma participation aux batailles de Kenson Gakka, Toshi Ranbo, Shiro no Yojin, Shiro Kuni et à celle de l'Arbre de Vie, il mentionnait également les enquêtes auxquelles j'avais participé ainsi qu'un certain nombre de batailles ...Contient : tomoe (16)(...) La forteresse du Lièvre était petite mais bien bâtie, alliant économie et efficacité. Nous fîmes, très brièvement, la connaissance d'UsagiTomoe, la jeune et ravissante jumelle d'Ozaki. Elle se jeta sur lui et ordonna à ses servantes de le conduire dans ses appartements pour le faire soigner avant de tourner les talons, nous laissant là sans la moindre formule de politesse. (...)
Au cours de la soirée ou nous fûmes invités à partager sa table, nous pûmes faire plus ample connaissance avec ses enfants. UsagiTomoes'excusa avec tellement de profusion de son impolitesse précédente que nous en fûmes presque embarrassés. (...)
Le fait qu'une créature de l'Outremonde soit en possession du saya de l'antique épée ne pouvait d'ailleurs que le confirmer. Shiba Yoshitaru et UsagiTomoefirent usage de leurs pouvoirs et apprirent par les kami de la terre habitant le saya que l'arme ancestrale reposait effectivement dans l'Outremonde. (...)
Quelque chose, quelque part, me disais qu'il fallait que je reste. Parce que d'une manière ou d'une autre, le temps pressait. Alors, je suis resté.Tomoe-san voulait accompagner son frère mais ni celui-ci, ni son père ne se laissèrent fléchir. Ils partirent le lendemain matin, accompagnés de Seiki, un samurai plutôt acerbe et agressif qui servait souvent de yojimbo aux jumeaux. (...)
J'eus ma première piste lorsque j'appris que la beauté de la jeune fille avait suscité bien des démarches en vue d'une alliance matrimoniale mais qu'aucun des prétendants n'avait pu trouver gràce aux yeux du vieux seigneur ou de sa fille. La jeuneTomoe, son frère et Seikisan s'étaient même rendus à Otosan Uchi, à la Cour Impériale, afin de présenter la jeune fille. (...)
On aurait très facilement pu trouver un seigneur compatible avec les exigences du vénérable Usagi Odasama, de son fils et même de sa fille. En poussant plus avant sur cet épisode, ma curiosité s'éveilla. La jeuneTomoesemblait très réticente à aborder son séjour à la capitale. Je m'en ouvris à ma Dame qui me confirma qu'elle trouvait elle aussi cela très inhabituel car de son point de vue, même une jeune fille déçue par les flatteries ou les manières des courtisans de la capitale aurait du cependant se montrer plus expansive sur les rencontres et les découvertes merveilleuses qu'elle n'aurait pas manqué de faire dans la cité la plus prestigieuse de l'univers. (...)
Mariko-san eut la gentillesse de procéder elle aussi à ses propres investigations pour me faire plaisir. En interrogeant la servante personnelle deTomoe, elle découvrit que durant leur séjour à Otosan Uchi, le samurai Seiki avait semblait-il fait quelque chose de répréhensible. (...)
Persuadés qu'un chantage était bel et bien en cours, Ozaki et sa soeur décidèrent d'aider Matsu Akira sans le lui dire afin qu'il n'éprouve aucune honte à savoir qu'on avait découvert son problème.Tomoedécida de filer la shugenja et Ozaki son ami Akira,. Sauf qu'il ne s'agissait pas d'un chantage. (...)
Lors de la seconde rencontre qui eut lieu entre Matsu Akira et Soshi Yukio le lendemain soir, il s'avéra en effet que les deux 'ennemis' agissaient en fait de concert.Tomoeput entendre Matsu Akira ordonner à son 'ennemie' de porter un message détenu dans un coffret scellé. (...)
Le coffret et son contenu étaient dissimulés dans une des innombrables boîtes à secrets qu'affectionnait UsagiTomoe. Il nous aurait fallu des heures de recherche dans ses appartements et fracturer ou briser un grand nombre de ces petites boites pour dames qui abondent en doubles-fonds, panneaux réfléchissants et autres astuces permettant à ce que l'on dit de conserver certains objets... délicats... à l'abri des mains indiscrètes. Le petit coffret si convoité portait encore son sceau mais celui ci avait été brisé.Tomoem'avoua alors qu'elle avait lu le message codé qui se trouvait à l'intérieur du coffret mais qu'elle n'était pas encore parvenu à le déchiffrer. (...)
Un mensonge aussi avéré concernant l'origine du coffret ne pouvait signifier qu'une seule chose : l'ennemi ne laisserait pas de témoins au sein de la famille régnante du Lièvre. Usagi Oda, UsagiTomoeet Usagi Ozaki étaient bel et bien condamnés à mort. Hida Shironage fit alors sortir Shiba Yoshitaru. (...)
De seigneur à seigneur, d'égal à égal, il me demanda de les aider à fuir. Je demandai à mon épouse de se tenir prête et de faire en sorte queTomoe-san reste auprès d'elle. Puis, j'ordonnai à Ikko-san de veiller sur elles et surtout de s'assurer que la jeuneTomoene resterait pas en arrière lorsque viendrait le moment de prendre la fuite. Le troisième jour du siège, Bayushi Tomaru lança toutes ses forces à l'assaut et ils nous écrasèrent littéralement. (...)
Outre mon épouse, ma propre personne et mes compagnons, seuls les jumeaux Usagi et les deux jeunes apprentis deTomoeavaient survécu. Tous les heimin, les samurai, les servantes, les vieillards, les bébés, avaient été passés au fil de l'épée ou étaient tombés dans les combats aux côtés du vieux seigneur. (...)
Il ne s'attendait pas à nous revoir vivants mais il avait déduit à juste titre que si nous étions parvenus d'une façon ou d'une autre à survivre, le Clan du Crabe s'avérerait le refuge le plus proche. Leur clan désormais éradiqué, Ozaki etTomoenous firent leurs adieux, les larmes aux yeux. Tous deux savaient quelle part de responsabilité ils avaient dans ce massacre mais je compris aussi qu'ils étaient désireux d'en savoir plus sur la mystérieuse conspiration. (...)