Celui qui prononçait le nom des Horreurs
Mon récit se situe après les incidents récents de la confrérie de Bercham dans les Monts Throal. Après avoir alerté le siège social de la fondation d'Amarante sur la menace théranne qui planait sur Grand-Foire, je m'y dirigeai au plus vite, afin d'évaluer les tenants et les aboutissants des périls que laissaient envisager la cargaison d'orichalque des galions perdus, récupérée par la compagnie légendaire de la redoutable navigatrice aérienne Sophie Ellis Bextor. Je voyageais en compagnie de mon fidèle ...Contient : caravane (10)(...) Tandis que nous étions occupés à chasser au sommet d'une vallée, nous aperçûmes au fond de celle-ci unecaravanedont les toiles et les chariots semblaient tous bleus. Avec un peu de chance, ces derniers voyageaient probablement vers Grand-Foire, d'autant plus qu'il n'y avait pas d'autres villes à des dizaines de lieues à la ronde, nous décidâmes donc de nous présenter à ce cortège. (...)
Cette dernière possédait un chef qui répondait au nom de Modrane Duramoc, il s'agissait d'un nain assez âgé qui dégageait beaucoup de sagesse, il était très poli et curieux, nous posant tout un tas de questions sur nos origines et le kaer dont nous provenions. Au devant de cettecaravanese trouvaient deux frères jumeaux : Do et Ré. Deux nains vêtus comme des saltimbanques qui semblaient vouer leurs existences à la fanfaronnade. (...)
Une demi-heure après, Jean Hollen, Guerek Kitham et Kithal Firens qui étaient partis en éclaireur revinrent au galop en direction de lacaravaneet nous avertirent d'une embuscade tendue par des bandits non loin de là. Sur les conseils avisés d'Andréas Bolko qui assurait la sécurité du convoi, nous prîmes place à l'intérieur de lacaravanede Garak Hachefer et nous cachâmes afin de surprendre nos assaillants. Nous arrivions à proximité du lieu décrit par les éclaireurs lorsque je jetai un rapide coup d'oeil dans l'Astral afin de d'apercevoir nos futurs adversaires. Bien au contraire de détecter ces derniers, j'aperçus avec stupeur juste à mes côtés, dans lacaravane, un elfe majestueux au longs cheveux blancs, vêtu d'une robe de sorcier bleue nuit, parsemée de lunes dorées, et tenant entre ses mains un vieux grimoire à l'aspect usagé. (...)
Tandis que je sondai l'Astral, espérant déloger quelques éventuels rôdeurs, maraudeurs, et autres Horreurs, j'aperçus le sorcier Soël d'Amenlune qui rentrait dans lacaravaneque l'on nous avait désigné comme la sienne. J'avertis sur le champ mes compagnons et nous nous rendîmes à l'intérieur de celle-ci. (...)
Nous nous rappelâmes qu'il s'agissait d'une Horreur essentielle, mais l'avancée de nos recherches s'arrêta là et nous nous couchâmes ainsi, l'esprit tourmenté par une foule de questions sans réponses... Le lendemain, lacaravanese mit en route de bonne heure. En principe, il nous restait une journée et demie de voyage avant de regagner Grand-Foire. (...)
Suite à la fin du rituel, le corps de l'Horreur commença à se dissiper et à passer progressivement dans le plan Astral... Lorsqu'elle s'aperçut qu'elle était dupée, Jab-Bac-Soc se retourna vers moi et avant que son corps éthéré ne disparaisse, une violente douleur me frappa au cou... Je tombai à genoux sous l'impact... désormais Jab-Bac-Soc et moi étions liés... Le sort de bannissement estompé, un long silence régna sur la lande sanguinolente, ce dernier fut rompu par une vive rafale de vents qui vint balayer nos visages. Par la suite, Soël d'Amenlune nous raconta que lacaravanede Modrane Duramoc était vieille de 60 ans et qu'elle avait été chargé par le Kaer Keroll d'aller explorer Barsaive pour savoir si les Horreurs avaient complètement disparu de sa surface. (...)
La troupe n'avait rien pu faire face à une telle abomination : les guerriers tombèrent les uns après les autres et rageant devant cette infortune, le magicien Soël d'Amenlune entreprit un sort désespéré pour piéger Jab-Bac-Soc avec lui : il employa ainsi la magie du sang. Le sort trompa l'horreur, elle était désormais liée à jamais à lacaravaneet à ses fantômes qui devaient revivre pour l'éternité la dernière semaine avant leur mort, où Jab-Bac-Soc exécutait son massacre. (...)
Ressentant à chaque reprise, le désespoir et le désarroi qui avaient été les leurs lors du carnage du félin de ténèbres. Une fois son récit terminé, Soël nous quitta en nous remerciant de d'avoir libéré lacaravanede son lourd fardeau. Mes compagnons et moi-même prîmes la route vers Grand-Foire où notre destinée de Dragonautes nous attendait... - Gil Galad Pointe d'Argent