La bataille du Rocher-Feu
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Contient : feu (24)La bataille du Rocher-FeuDe la corniche surplombant la rivière, Arakin observait la nature environnante. Sa Flamme lui avait donné ce talent de prédire l'avenir grâce aux subtiles variations de la nature. (...)
Arakin tourna les talons et partit rejoindre ses amis, ses frères. Des cinq guerriers qui l'attendaient auprès des restes dufeu, aucun n'allait survivre, c'est ce qu'avait dit la nature. Yarish, le plus jeune, passerait à l'ennemi et trahirait les nains dans lefeude la bataille. C'est lui qui allait tuer Arakin. Il eut été si simple de se débarasser du traître, mais Yarish sauverait également la vie à plusieurs compagnons avant de succomber à la plus terrible arme de l'ennemi, la corruption. (...)
La bataille était inévitable, la trahison de Yarish tout autant, la mort d'Arakin aussi... Ce soir, l'armée naine serait rassemblée au Rocher-Feu, et les quatre cents combattants se prépareraient à subir l'offensive des armées du Duc. Mercenaires, démons et autres créatures aussi dangereuses que repoussantes lanceraient la charge à l'aube. (...)
Sans doute Arakin n'avait-il pas réussi à interpréter correctement les signes. Les six nains enfourchèrent leurs poneys et partirent en direction du Rocher-Feu. Les cinq lieues seraient vites couvertes. Arakin restait silencieux, il ne pouvait s'empêcher de penser au Duc. (...)
La neige se mit à tomber à l'instant où Arakin apercevait les premiers gardes de la forteresse. Le spectacle était étonnant. Des dizaines de nains s'afferaient autour du Rocher-Feupour se préparer à l'assaut. Des tranchées étaient aménagées, des barricades rudimentaires derrière lesquelles on plaçait différentes armes ingénieuses et autres pièges mortels. (...)
Après s'être présenté aux sentinelles, les six nains gravirent le sentier escarpé qui menait à la citadelle proprement dite. Ils laissèrent leurs poneys et entrèrent dans les galeries pour y trouver le réconfort d'unfeu. D'ici une heure, ils iraient présenter leurs hommages au général de l'armée, Dognar le Terrible. (...)
La nuit était tombée depuis plusieurs heures lorsque Dognar jugea les défenses suffisantes. De la galerie supérieure du Rocher-Feu, le général contemplait le plateau semi-circulaire qui entourait le promontoir rocheux, véritable coeur de la forteresse. (...)
Des fortifications de pierre et de bois protégaient les machines de guerre construites grâce à tout le savoir-faire nain. Elles harcèleraient l'ennemi sous un déluge defeu. Des ballistes avaient été placées à la sortie de certaines galeries pour envoyer d'énormes projectiles vers les troupes adverses. (...)
Les rigoles creusées dans la roche étaient prêtes à amener l'huile vers le champ de bataille. Une fois une partie de l'ennemi passé au delà de la rigole, on y mettrait lefeuafin de diviser les forces du Duc. Mais tout celà ne suffirait pas. Au mieux, celà simplifierait le tâche des combattants. (...)
Pour la première fois, celui qu'on surnommait "le Terrible" connaissait la peur. Arakin profita de la nuit pour s'éclipser. Il descendit dans les profondeurs du Rocher-Feupour y visiter son véritable trésor. Il trouva Kouladamor sous bonne garde. Huit nains, tous inspirés, veillaient sur le Génie. (...)
Les vasques de céramique, emplies à ras bord d'huile enflammée, volèrent dans les airs pour déverser lefeudes abysses sur les troupes ennemies. Certains tombaient, sous le déluge de flammes, mais la charge continuait. (...)
Puis vint le moment de déverser l'huile dans la rigole. Moins d'une minute plus tard, les nains boutaient lefeuau liquide, qui se propagea rapidement. Les rangs des mercenaires étaient maintenant divisés, et les nains chargèrent, profitant de la surprise de l'adversaire, abasourdi par le mur de flammes qui se tenait derrière lui. (...)
La réplique du Duc à la stratégie des nains fut immédiate. Des hordes de démons, ne craignant pas lefeu, s'élancèrent à grand renfort de hurlements à travers les flammes. Ils portèrent assistance aux ogres, et le combat s'équilibra. (...)
Dognar voyait son plan échouer. Il fallait de nouveau ruser. Il fit sonner la retraite, et fit couvrir ses troupes d'unfeunourrit des arbalétriers. Quant les nains eurent mis assez de distance avec leurs ennemis, les catapultes et les ballistes reprirent leur tir, repoussant les démons et les ogres au delà de la barrière defeu. Le calme revint, chaque camp comptant ses pertes. Des dizaines de nains manquaient à l'appel, mais de nombreux adversaires étaient tombés. (...)
Après une courte conversation avec Dognar, une nouvelle stratégie était adoptée: l'armée des nains chargerait dès le rideau defeuéteint, espérant surprendre le Duc. Araknir et ses compagnont les accompagneraient. Une fois la mêlée engagée, ils metteraient leur plan pour abattre le Duc à exécution. (...)
Les autres, dont Yarish, attendaient le signal de l'assaut. Dognar, perché au bord d'une des cavernes du Rocher-Feu, contemplait l'ampleur des dégâts. Ses troupes étaient dépassées, et déjà, des mercenaires humains avançaient vers les cavernes. Ils allaient prendre le Rocher-Feud'assaut, et peut-être découvrir Kouladamor, le Génie. Les huit gardiens inspirés se replièrent, pour se rendre auprès de leur plus précieux trésor. (...)
Les compagnons d'Araknir commençaient à fléchir, et Yarish semblait toujours hors de combat, fort proche de l'ombre du Duc... Les mercenaires et les ogres pénétrèrent dans le Rocher-Feu. Les cavernes étaient truffées de pièges ingénieux, mais cela ne suffisait pas, les mercenaires continuaient leur fouille minutieuse, découvrant peu à peu les secrets des nains. (...)
Le chorégraphe lança un sortilège, et ses danseurs volèrent en tous sens, abattant une vingtaine d'ogres, la poitrine transperçée par une petite sphère defeubleue. Les autres, à la Flamme puissante,et aux armes enchantées, empêchaient d'autres ogres de pénétrer dans la caverne. (...)
Les ogres furent rejoints par des humains et un minotaure, et la bataille reprit de plus belle. Les étincelles venant des danseurs crépitaient dans toute la caverne, boutant lefeuaux vêtements des guerriers, arrachant la tête du minotaure, ou encore projetant violemment un ogre au plafond, avant de le laisser retomber, pantin désarticulé aux os broyés par le choc. (...)
Le Duc eut un dernier sourire, avant de rouler le long de la colline, sans vie. Dognar le terrible, général des armées naines du Rocher-Feuavait échoué. Son armée était décimée, la citadelle était prise, et bientôt, le Génie qu'elle abritait allait succomber. (...)
Plus rien ne semblait bouger en bas, la bataille devait être terminée. Qui l'avait emporté? Difficile à dire vu d'ici. Soudain, le sommet du Rocher-Feuexplosa, libérant une énergie extraordinaire. La Flamme du génie venait de se libérer brusquement. (...)De la corniche surplombant la rivière, Arakin observait la nature environnante. Sa Flamme lui avait donné ce talent de prédire l'avenir grâce aux subtiles variations de la nature. Un papillon s'égaillant sur le pistil d'une fleur trop rouge, un vent, espiègle, qui se glisse entre les branches des arbres, un rocher érodé par le temps, tous ces indices signifiaient quelque chose pour Arakin. Et du haut de la corniche, le nain pleurait, lentement. Pas vraiment de sanglots, mais tout le désespoir ...