La religion, les dieux et les esprits
Contient : dieux (50)La religion, lesdieuxet les esprits Cet article pour Légendes Tahitiennes s'attache à la desciption de la religion des tahitiens des temps anciens. (...)
Les prêtres, les Tahu'a pure, se tenaient entre les chefs et l'autel à trois étages (l'ahu) où se trouvaient les statuettes qu'allaient bientôt investir lesdieux. Ils portaient un morceau de tapa autour du bras indiquant qu'ils étaient en service. Sur le mur d'enceinte du marae étaient assis les hommes trop communs pour être acceptés sur le marae. (...)
Tous se taisaient de peur de briser le tabou du silence imposé par une telle cérémonie de convocation desdieux. Violer le tabou reviendrait à se condamner à mort: tous se jetteraient sur le contrevenant afin de le sacrifier pour calmer le courroux du dieu ainsi offensé. (...)
Le roulement des tambours sacrés indiquait le début de la cérémonie. Après quelques prières au dieu du lapsus et aux messagers desdieux, le grand prêtre conjura Ro'o pour qu'il investisse l'idole présente sur l'ahu. Un vent souffla sur la cime des arbres sacrés du marae et les nuages bougèrent: Ro'o venait et entendait le prêtre. (...)
Ensuite, on étrangla un cochon qui fut offert au dieu. Les prêtres et les shamanes se succédèrent devant l'autel pour présenter les statues desdieuxinférieurs afin qu'elles acquièrent une parcelle de la puissance de Ro'o. Le grand prêtre expulsa ensuite le dieu de sa statuette et les prêtres se précipitèrent vers les entrailles du cochon alors que le tambour grondait pour annoncer la fin de la cérémonie. (...)
C'est une religion à la fois polythéiste et chamanique. Elle est polythéiste car les tahitiens croient en une multitude dedieux. Elle est également chamanique car pour les tahitiens le monde est peuplé d'esprits. Elle se caractérise aussi par le notion de sacré et de profane et de danger du sacré. (...)
Le culte et les tabous (tapu) servent notamment à maintenir cette séparation. Vous allez donc découvrir dans ces pages lesdieuxet les cultes que les personnages côtoieront. LESDIEUX: Pour les Maohis, lesdieuxne sont pas des personnifications des éléments naturels. Ils ont chacun une personnalité propre. Contrairement auxdieuxgrecs ou romains, leur champ d'action n'est pas limité à un seul type d'élément ou de fonction, de nombreuxdieuxdisposent d'innombrables attributs. Le culte qu'il leur est voué vise à contenir leur colère et à séparer le divin du profane pour le bien des choses profanes. Lesdieuxne sont en aucun cas des puissances morales: elles ne demandent pas aux hommes de se comporter selon une certaine éthique. LesDieuxpeuvent eux-mêmes se comporter de façon totalement amorale. Ils attendent cependant de leurs descendants, les chefs, d'agir en 'bons seigneurs' et d'être justes. (...)
Mais enfreindre cette attente n'est généralement pas préjudiciable aux chefs. Dans l'archipel maohi, cinqdieuxsurpassent tous les autres en prestige. Il s'agit de 'oro, Ta'aroa, Tane, Ro'o et Tu. Il existe beaucoup d'autresdieux. Localement (dans une île ou un mataiena'a), il est possible qu'une importance particulière soit attribuée à d'autresdieuxpour des raisons généalogiques ou légendaires. A côté de cesDieux, de nombreuxdieuxmineurs, locaux ou ancestraux sont vénérés. Ils sont l'objet de cultes parallèles aux grandsDieuxou dans des cercles particuliers (pêcheurs, familles...). Certains sont connus dans presque toute le monde polynésien comme Hiro, dieu de la pêche et des voleurs, ou Hina, déesse des femmes et de la lune. Lesdieuxsont également connus sous de nombreux aspects que parfois les plébéiens prennent pour autant dedieuxdifférents. Par exemple, on différencie les manifestations de ´oro le noble, de ´oro au combat ou de ´oro le cochon révélant des secrets. (...)
Ces différents aspects se manifestent dans des animaux ou des plantes différentes mais restent un seul et même dieu. Lesdieuxrésident dans les dix cieux, la terre, l'océan ou le monde souterrain du Po. Ils visitent la Terre en volant, en utilisant des passages naturels, en empruntant des arcs-en-ciel (anuanua) ou en s'incarnant dans des plantes et des animaux. (...)
A l'origine, il vivait dans une coquille. Il finit par la briser et se rendant compte qu'il était seul, il créa le monde, lesdieuxet les hommes. Il créa la fondation du monde et avec l'aide d'autresdieuxet de Maui, il sépara la Terre du Ciel. La végétation est née de ses plumes tombées à terre. Il est également le père de ´oro et de Maui, le demi-dieu farceur. (...)
Ses to'o disposent d'une fente dans le dos dans laquelle on place des plumes sacrées et les images desdieuxnés de Ta'aroa. Son to'o représente parfois les autresdieuxgerminant de Ta'aroa. Les animaux emblèmes du grand dieu se comptent par dizaines: la frégate, la baleine, la raie (le marae flottant de Ta'aroa), le requin ou la tortue font partie de ces animaux qui servent de messagers de Ta'aroa ou dans lesquels le grand dieu aime à s'incarner. Aux Paumotu, Ta'aroa s'appelle Tangaroa-i-te-po. (...)
TANE : Tane (Tahitien: homme) est le Dieu du beau, de la lumière et tout ce qui est au ciel. Il réside dans le dixième ciel, où il a la garde de l'eau desdieux, le Vai-ora-a-Tane. Tane est un fils de Atea, le dieu de l'espace. Il est né sans forme et ce sont desdieux- artisans qui le façonnèrent avec leurs outils de la manière la plus parfaite. Ces artisans ne touchèrent jamais Tane de leurs mains car il était empli du ra'a de Atea. (...)
Sa forme est celle d'un humain et il fut d'ailleurs le premier dieu à avoir des cheveux (les autres avaient des plumes). LesdieuxTa'ere et Tumu-nui menèrent une guerre contre Tane et les hommes. Tane, fou de rage, faillit détruire les hommes. (...)
Exilé chez les hommes, il apprit à manger. De retour dans son ciel, il ne trouva rien à manger, alors il mangea d'autresdieuxet inventa ainsi le cannibalisme. Historiquement, avant l'avènement de Ta'aroa, Tane était considéré dans de nombreux archipels comme le plus grand desdieux. Il était le dieu créateur, l'homme ayant été façonné de sa propre main. Il est resté ce dieu suprême à Aotearoa et à Te Henua Enata. (...)
Historiquement, on ne sait si c'est la perte des contacts avec les autres archipels qui a limité l'extension de son culte ou si c'est l'hostilité qu'il a rencontrée dans les autres archipels qui a coupé les contacts entre les différentes régions du triangle polynésien. AUTRESDIEUXIMPORTANTS : Hiro: dieu de la navigation et de la pêche dans la plupart des îles, vénéré par les pêcheurs, les marchands, les voleurs et les navigateurs. (...)
Io (ou Kio): Chez les Tahu'a de haut rang, on vénère un dieu secret et connu des seuls Tahu'a, Io, le dieu suprême et unique dont les autresdieuxne seraient que des facettes. L'existence de ce dieu n'est pas prouvé, il aurait pu être inventé après la christianisation des îles pour donner une apparence de monothéisme à la religion ancienne. (...)
Ses plumes tombés à terre ont créé la végétation. Sa main est le dieu Tu qui participa au façonnement du monde. Les nombreuxdieuxsont nés par germination de Ta'aroa ou sont ses descendants directs. La séparation du ciel et de la terre : Le grand problème desdieuxfut de séparer le ciel (Atea) de la Terre. La majesté et le mana d'Atea effrayait lesdieux. Il fallut l'intervention de Maui à huit têtes le héros farceur pour parvenir à couper ce lien et celle de Tane pour consolider cette séparation et organiser les cieux. La vision du monde : Le monde pour les maohis est composé du monde terrestre, du monde sous-marin, du monde des ténèbres (le po) et de 10 cieux superposés. Lesdieuxprincipaux résident la plupart dans le dixième ciel, mais certains élisent domicile dans le monde sous marin, le po ou les autres cieux. (...)
Ti'i reçut pour femme Hina dont il eut une très nombreuse descendance. Certains de ses descendants s'accouplèrent avec desdieuxet devinrent ainsi les ancêtres des Ari'i. Les autres se marièrent entre eux et créérent les Manahune. (...)
En général, elle fait un périple sur la terre pour atteindre un lieu de rassemblement avant de partir pour le pays des morts ou desdieux. Les mythes sont encore très divers et ne s'intéressent souvent qu'au sort (joyeux) des ari'i. (...)
Il est donc réservé aux ari'i et aux arioi de haut rang. Les héros : De nombreux mythes font état de héros légendaires, des demi-dieux. Ces héros n'ont généralement pas de culte qui leur est consacré, mais leur légende est maintes et maintes fois répétée. (...)
LE CULTE : Les affaires religieuses sont séparées de la gestion 'civile'. Le but du culte est d'éviter la colère desdieuxen respectant à la lettre les rituels et les tabous qu'ils ont mis en place. Le contact entre le sacré (ra'a) et le profane (noa) est très dangereux, c'est pourquoi de nombreux tabous entourent les cérémonies religieuses. (...)
De nombreuses cérémonies dirigées par les tahu'a pure assistées des opu-nui, ont lieu sur les marae. La plus importante est la cérémonie de convocation desdieux. Lors de la cérémonie, lesdieuxsont invoqués par les tahu'a dans les to'o, des statues habillées de plumes jaunes et rouges à l'effigie desdieux. La statue n'est pas le dieu, elle est son réceptacle durant la cérémonie. Une fois le dieu présent dans le to'o, des sacrifices lui sont présentés et des requêtes lui sont faites. (...)
Un silence absolu doit être respecté, même par les animaux dont les propriétaires sont tenus responsables des troubles qu'ils pourraient causer (ils peuvent même être sacrifiés). Il existe également d'autres types de cérémonies, comme la présentation desdieux(les to'o arrivent par pirogue et sont conduits jusqu'au marae), les différentes étapes de la vie d'un ari'i régnant (puberté, mariage, mort etc. (...)
Les marae familiaux ne sont en général qu'un tas de pierre ou un petit dallage. L'ahu est un autel de un ou plusieurs niveaux. Sur l'ahu sont déposés les statues desdieuxpendant les cérémonies. Une plateforme surélevée en bois accueille les offrandes. Les marae sont des endroits sacrés soumis à de nombreux tabous. (...)
Toute erreur dans la prière, tout lapsus, toute hésitation peut entraîner des conséquences catastrophiques dont la mort. Ces prières sont appelées 'upu. Lesdieuxenvoient de nombreux signes dans la nature et les tahu'a ont également pour rôle de déterminer les présages. De nombreuses cérémonies ont pour but de s'assurer de l'accord desdieuxet de la destinée probable d'une action: guerre, construction ou expédition. LES ESPRITS : Chaque plante, chaque être, chaque chose est pour le maohi animé d'une force vitale, d'un esprit. (...)
Le monde est donc peuplé d'esprits de toute sorte: les esprits sont des personnifications de forces de la nature, des êtres qui vivent dans le monde desdieux(po, rohutu-noa et dans un des ciels) ou encore l'esprit des morts. Parmi tous ces esprits, les maohis distinguent deux grands types d´esprits: les ´oromatua et les varua. (...)
Les ´oromatua sont les âmes des morts n'ayant pas rejoint le Po ou revenant de cette contrée des ténèbres pour se venger et semer le mal. Ils sont très craints. Les varua vivent dans le monde des vivants (ou desdieux) et sont attachés à certains types d´animaux, de végétaux, de minéraux ou à des lieux. Une grande partie de la magie tahitienne consiste à faire entrer des esprits dans le corps d'une victime par des enchantements appelés pifao. (...)Cet article pour Légendes Tahitiennes s'attache à la desciption de la religion des tahitiens des temps anciens. Pour la première fois de sa vie, Paraita assistait à une cérémonie sur le marae. Avec les autres ari'i de sa chefferie, il entra sur l'esplanade. Une pierre dressée indiquait la place de chacun d'entre eux sur le temple en plein air. Le silence était le plus complet. Les prêtres, les Tahu'a pure, se tenaient entre les chefs et l'autel à trois étages (l'ahu) où se trouvaient les statuettes ...