Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : âmes (6)(...) Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leursâmesrevêtues des chairs marquées par les éléments et le temps, couverts de haillons de cuir et de tissus misérables. (...)
Parfois les appétits du Seigneur de la tour sont plus charnels et une jeune femme ou un jeune homme partent avec eux et ne reviennent pas. C'est un déchirement que de voir ainsi parfois des familles s'éteindre, mais lesâmesse déchirent silencieusement et crânement car désobéir au maître du vent coûte très cher. Alors des arrangements sont pris, des serments prononcés entre nous, et nous supportons notre maître car il est le moins pire des maux qui errent à l'orée de nos existences. (...)
- Ca te fait rire ! Son ton est apaisant, engourdissant. - Oui, dit-il, les hommes sont des créatures étranges, leursâmessont parfaites, mais Aewyll... la pauvre Aewyll ! Cette créature a besoin de refléter ton esprit pour exister. (...)
- De la même façon que nous ne pouvons rompre un serment.., dit-elle. Les serments, les sentiments et lesâmessont fait de la même matière pour nous : ils sont invisibles mais solides, des entraves à la liberté desâmesimparfaites que nous sommes. Comprenez-vous ? Je hoche la tête. Cette chose obscure qui habite en moi s'anime, bouge, rugit silencieusement, rampe hors du puits de mon esprit juste assez pour me donner envie de crier, de bouger physiquement, mais rien ne se passe, je ne lève pas la main. (...)
- Le bonheur selon sa conception, dit-elle avec la même voix et le même ton, la terreur éternelle, la liberté d'infliger ceci aux vôtres pour toujours, pas de règle, pas de limite. - Pour... Pourquoi ? - Parce qu'il faut bien se nourrir, dit-elle, et nous nous nourrissons d'âmeset d'émotions... Il t'a dit la vérité, mais il ne t'a dit qu'une partie de cette dernière. Heureusement, tu écoutes cette partie de ton âme qui est sauvage et qui n'écoute jamais. (...)