Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : armés (5), armes (9)(...) Il y a des comparaisons à ne pas faire lorsque l'on est qu'un simple mortel : Entre un roi et son Prince héritier, entre deux hommesarmés, entre les dieux et les Exaltés : crime de lèse majesté, blasphème, calomnie, pour eux, c'est du pareil au même ! (...)
Je n'ai jamais vu la mer ! Aucun d'entre nous, en fait. Pour nous, la mer n'est qu'une rumeur lointaine et indistincte. « Lesarmesétaient incroyables, aussi petites que des dagues, aussi destructrices que des tempêtes. - Hé ! dit Boeuf, si ton monde était aussi idyllique, pourquoi ils avaient besoin d'armes? Boeuf le contestataire... Pigeon sourit. - A cause du Beau Peuple, des Rakshas... il y en a toujours eu au-delà du monde et il y en aura toujours, benêt ! (...)
Les hommes qui l'accompagne sont deux fois plus larges qu'elle, leurs visages et leurs corps massifs invisibles sous leurs armures de mailles et leur regard froid occulté dans l'obscurité de leurs casques,armésde Hallebardes pourtant, il y a plus de pouvoir dans un seul geste de cette femme que dans un régiment entier d'entre eux. (...)
Un village, ce n'est pas grand-chose, mais Caillou et ses potes savaient qu'ils ne pourraient pas dominer la colère de leurs propres héritiers s'ils piétinaient les traditions qui les avaient mis eux-mêmes au pouvoir. Aussi, Caillou décida de laisser cours à la justice desarmes. En un sens, c'était une plaisanterie bien entendu, mais c'était la tradition, même si ça ne changeait pas grand chose au final, car personne n'aurait parié sur moi : J'étais un gamin affamé et épuisé confronté à un éleveur bien fait qui avait plus d'une fois défendu son bétail contre les hors-la-loi locaux et les loups. (...)
Je me lève et observe par l'ouverture de la yourte : les soldats du Seigneur des Hauts Vents ont démontés et se sont déployés dans le campement, leursarmesdégainées. La main d'acier griffue du Héraut jaillit soudain et attrape Hakka par le col. Les tentacules formant son visage s'écartent, et son visage étrange vomit une lumière verte et immonde pleine de sa colère inhumaine sur Hakka. (...)
Deux gardes du Héraut, en cotte de maille, armé de Hallebarde, m'observent une fraction de seconde. Une étoile filante traverse leurs regards lorsqu'ils me reconnaissent et lèvent leursarmes. Je me rue sur eux et le monde disparaît dans une explosion de lumière. Ils ont à peine le temps d'avoir peur. (...)
Je pourrais être impitoyable, lui briser la nuque sans même y penser, mais le visage de Brin d'Herbe se superpose au sien, et j'entends l'arrivée bruyante des Gardes Tonnerres, annoncés par les cliquetis fébriles de leurs armures et de leursarmes, le bruit des gouttes d'eau qui font résonner leurs heaumes comme des cloches et le martèlement de leur pas qui résonne dans la cour. (...)
L'instant d'après la porte de bois claque derrière moi et je me retrouve dans un long couloir encombré de selles, de fers - à - cheval, d'armeset d'équipements divers. Je le traverse comme un éclair, spectre d'or poussé par un vent de vengeance. (...)
Je peux toujours entendre le vacarme, grondant par-dessus le bruit net de mes pas dans le Trône d'Orage, des cris de guerre dans la langue du nord, dans la langue de la plaine et celle des rivières. Des ordres sont aboyés par dessus le vacarme desarmeset des armures que l'on prépare, des portes claquent avec rage et précipitation, d'autres pas résonnent, couvrant le bruit du déluge qui tombe sur le trône, et tout cela converge vers moi. (...)
Je me retrouve sur l'allée extérieure de l'aile du donjon central. Deux gardes ahuris, en haubert etarmésde haches m'observent avec de grands yeux. L'un d'eux ouvre la bouche, mais il n'a pas le temps de faire beaucoup plus. (...)
Au milieu de la grande salle ornementée d'inscriptions en langue ancienne, trône la statue d'un dragon de jade bleu, elle est entourée de cinq soldatarmésde pied en cap, derrière eux, se tient un homme masqué, protégé d'une armure d'acier immaculée réfléchissante comme un miroir, les épaules couvertes d'une cape noire, aux longs cheveux tombant en une cascade de blancheur neigeuse dans son dos, et son regard, bleu et glacé comme la mort se fixe sur moi avant d'exploser dans une frénésie d'éclair. (...)
J'atteints l'un d'eux, mon poing pulvérise son bouclier, transperce son armure dans une gerbe d'étincelles, ses os craquent et cèdent à leur tour et il s'effondre presque aussitôt, transpercé de part en part. L'ennui, c'est qu'ils font vite et fort eux aussi. Ils manoeuvrent autour de moi, leursarmesdansent et les coups pleuvent. Ils m'assaillent avec la ruse et la férocité d'une meute de loup. (...)
Je franchis les portes du harem en titubant, laissant dans mon sillage des flaques de sang. De l'autre coté, dans le couloir situé au pied de l'escalier, des soldats m'attendent,arméset nombreux. Ils reculent rapidement devant moi lorsque je jette le corps de leur maître Seigneur des Hauts Vents à leurs pieds. (...)