Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : brûlante (4)(...) Il y a trois semaines, La réserve commune du village a brûlé comme le soleil, et si nous n'étions pas fous au point de nous reposer sur elle, c'est quand même un coup dur. La plaine estbrûlante, chaude et humide, comme frappée d'une fièvre malsaine. Ce printemps et cet été sont un prélude à un désastre comme nous en avons trop connu et nous le savons tous. (...)
Ceux qui ne peuvent ou ne veulent souscrire à l'offrande sont vidés de leur sang à la place de leurs bêtes. L'été, la plaine est verte,brûlante, impitoyable. Chaque année, après le jour le plus long de l'été, un Héraut du Seigneur des Hauts Vents nous visite, revêtu d'acier et armé de jade, porteur d'exigences, d'étrangeté et de pouvoir. (...)
Je ne m'arrête pas. Je cours au milieu de l'odeur d'ozone étrange qui sature la zone, de la poussièrebrûlantesoulevée et projetée en tout sens par les impacts des éclairs sur les rares troncs d'arbres encore debout. (...)
Je suis tant recouvert d'huile que je me transforme en torche, et si le feu rougit à peine ma peau, sa morsure est douloureuse,brûlanteet sans fin. Je tousse, je brûle, je crie de rage et de douleur, mon pouvoir se retourne contre moi, transforme cet instant en une agonie sans fin, et j'en suis à me demander ce qui me tuera le premier, le feu ou le manque d'air, lorsque je m'aperçois que l'huile, à force de se consumer, perd de sa capacité de glissement. (...)