Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : colère (15)(...) Je l'observe partir avec les autres jusqu'à ce qu'il disparaisse dans le brouillard. Je sens quelque chose s'agiter en moi, inquiétude etcolère. Soudain je me souviens de Brume et jette un coup d'oeil dans sa direction. Son regard est terrifié puis surpris lorsqu'il se tourne vers moi. (...)
Parfois, ce n'est qu'une faible brise, mais la plupart du temps, il hurle dans les plaines, presque sans fin, tant et si bien que certains étrangers qui s'aventurent ici deviennent parfois fous lorsqu'ils restent trop longtemps dans les environs. Au pire moment ou lorsque le Seigneur des Hauts Vents déchaîne sacolère, c'est un ouragan destructeur, une terreur élémentaire et aveugle qui détruit tout sur son passage à des kilomètres à la ronde à laquelle il est presque impossible d'échapper. (...)
- Vous êtes dans la merde ! - Notre vie ne tient qu'à un fil, fiston. C'est Pigeon. Je soupire. Unecolèrefroide me prend et me glace les veines. - Est-ce que ça change vraiment de l'habitude ? - La ferme, Ciel Noir ! (...)
Un village, ce n'est pas grand-chose, mais Caillou et ses potes savaient qu'ils ne pourraient pas dominer lacolèrede leurs propres héritiers s'ils piétinaient les traditions qui les avaient mis eux-mêmes au pouvoir. (...)
Les tentacules formant son visage s'écartent, et son visage étrange vomit une lumière verte et immonde pleine de sacolèreinhumaine sur Hakka. Hakka hurle, et son visage fond comme une immonde chandelle de chair. Les Aïnouks font face. (...)
Tous les regards se tournent vers moi, éblouis, terrifiés, incrédules. Certains s'enfuient déjà, mais pas le Héraut : Le halo d'or pâle rencontre lacolèreverte et haineuse de son oeil qui se déverse sur moi, cette haine étrange qui ne lui appartient pas plus que ne lui appartiennent les nuages. (...)
Je ferme les yeux et me concentre sur ce point de chaleur dans mon coeur. Je suis percuté par un dieu encolère, le son du choc est son rugissement. Je roule dans de la neige, glisse sur de la glace. Etourdi, je n'ai même pas le réflexe de me rattraper. (...)
Cette créature n'est que le reflet de ce que ton âme considère comme la femme idéale, c'est tout. Il rit. Je sens unecolèresourde m'animer. - Ca te fait rire ! Son ton est apaisant, engourdissant. - Oui, dit-il, les hommes sont des créatures étranges, leurs âmes sont parfaites, mais Aewyll. (...)
Ceux qui vous protégeaient vous ont détruit et voilà que ton ennemi t'a sauvé et t'accueille les bras grands ouverts ! Lacolèreme fait frapper instinctivement dans un mur, relâchant le pouvoir un bref instant. Une mosaïque de fissure explose aussitôt. (...)
C'était comme te retirer le pain de la bouche et te condamner à mourir de faim dans le plus cruel des déserts, tout cela, pour une petite guerre mesquine, pour une victoire minable arraché des mains d'un adversaire déjà mourant ! » - Qu'à tu fais ? Ma voix tremble lorsqu'elle prononce ses mots. La sienne est un ouragan decolère. « Moi ? Rien ! Mais eux... eux ont fait quelque chose... Ils m'ont déclaré traître à mon peuple, à notre cause, et en cela peut-être avaient-ils raison, si notre cause était cette. (...)
Le Maître des Hauts Vents sait que je suis toujours en vie. Probablement l'un des gardes accompagnant le Héraut est-il parvenu à survivre à lacolèredes Aïnouks et à revenir jusqu'au Trône d'Orage. Pendant un bon moment, je reste à observer le portrait, je joue avec l'idée de le prendre. (...)
J'estime être à encore deux jours de marche lorsque le vent tourne plein sud, puissant, ramenant d'énormes nuages sombres, annonçant l'orage, annonçant lacolèredu Seigneur des Hauts Vents. J'observe les titans sombres et célestes qui projettent leurs ombres sur la steppe, qui voilent le soleil brûlant. (...)
Je souris. Des pensées obscures bouillonnent dans le chaudron de mon esprit, flirtant avec la folie, lacolèreet l'amusement, mais je reprends ma progression. Deux heures passent avant le coup suivant, et deux heures passent encore après celui qui suit le suivant. (...)
Derrière moi, dans la brume brunâtre, je devine de nouvelles collines et de nouveaux vallons, creusés par les fureurs élémentaires et englouties dans le brouillard. L'air est empli de poussière, decolèreet de fureur. A l'affût de l'attaque suivante, j'hésite à m'endormir, le pouvoir me soutient aisément, et je sens que je pourrais marcher encore deux bonnes journées avant de m'effondrer, mais je n'ai pas encore rencontré le Seigneur des Hauts Vents en personne. (...)
Le panorama a quelque chose de la fin du monde : les abords directs du Trône d'Orage fument encore de l'averse d'éclairs ; l'air est vif, comme pris d'une sourdecolère, saturé d'électricité ; le vent souffle si fort qu'il m'assourdit presque : un baiser, une caresse, de sa part après ce que m'a fait subir le Seigneur du Trône d'Orage. (...)