Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : ferme (22), fermé(...) Le silence se fait dans le campement. L'hilarité de Pigeon Fou soudain disparue. Soudain, une voix se fait entendre. Calme, douce maisfermecomme du cuir neuf. - Les Anathèmes sont la fin du monde incarnée, et le Beau Peuple, celle de toute raison. (...)
Il s'éloigne, les mains posées sur son visage. - Vous l'auriez vu ! Gémit OEil Vert, vous l'auriez vu ! Il lui a presque fendu le crâne ! -Fermeton claque ! Dit Pigeon. Garde ton énergie ! Il regarde la pâte blanchâtre qu'est devenue la gangue qui entoure OEil Vert. (...)
Je sais que tu as peur. Tu ne le dois pas. - Pourquoi ? Pourquoi ne devrais-je pas avoir peur ? Sa voix estferme, déterminée mais empreinte d'inquiétude. En cet instant, je la déteste, mais pas autant que je me hais moi-même. (...)
Le garde se retourne vers la Princesse Bleue. A nouveau, la voix caverneuse : - Montrez nous ça. - Ciel ! Je me lève, gardant le poingfermé. Furtivement, je croise le regard de la princesse et celui de Pigeon et une vieille sensation s'empare de mes tripes, et les attache comme un noeud coulant autour de mon esprit. (...)
Une colère froide me prend et me glace les veines. - Est-ce que ça change vraiment de l'habitude ? - Laferme, Ciel Noir ! C'est Boeuf. Je sens le regard d'un des gardes peser sur moi et je me tais et réprime l'envie de pleurer de rage et essaie de penser à Brin et Aube. (...)
Je tente de me redresser, mon épaule me fait un mal de chien. Pas la peine d'essayer à nouveau, j'ai besoin de repos, alors jefermeles yeux et prie silencieusement pour qu'une bande de loups ne m'ait pas pisté. C'est drôle d'y repenser maintenant. (...)
Je tente de me lever et le regrette aussitôt. La douleur explose dans ma hanche. Je me laisse retomber etfermeles yeux. L'endroit est chaud comme un four et je sue comme un boeuf, mais le trou me permet de respirer. (...)
Le ciel est bleu, la plaine semble presque dorée tant il a frappé dessus. Je revois le regard d'Aube Grise. Jefermeles yeux si forts que cela me fait mal. - Tout va bien ? J'ouvre les yeux. - Oui. Ne te met plus en danger. (...)
Je repense au regard du Héraut, au pouvoir de la Princesse Bleue, du Seigneur des Hauts Vents et du Trône d'orage. La panique manque de me submerger, puis je m'assieds au fond de la yourte,fermeles yeux, incapable de penser. Dehors, le groupe de cavalier s'est arrêté. Mahe et Hakka se tiennent devant lui. (...)
J'ai livré des enfants à un tyran meurtrier pour me sauver moi et les miens. J'ai menti, j'ai tué, et malgré tout cela j'ai tout perdu. J'en ai assez. C'est fini. Jefermeles yeux. Dehors, les gardes du Héraut s'approchent. Je me lève pour venir à leur rencontre. J'oublie que je n'ai pas d'arme. (...)
Un instant, j'ai peur d'exploser, mais finalement, il se stabilise et n'enfle plus. Quand je me sens défaillir, jefermeles yeux, me concentre sur ce flot d'énergie, sur l'écho qu'il provoque dans tout mon corps. Je le sens qui imprègne chacun de mes muscles, chacun de mes os, et la fatigue disparaît. (...)
Je glisse, tourbillonne dans l'air un moment, puis aperçois le sol couvert de neige teintée de bleu qui se précipite vers moi. Jefermeles yeux et me concentre sur ce point de chaleur dans mon coeur. Je suis percuté par un dieu en colère, le son du choc est son rugissement. (...)
Cette part de moi est dans ce lieu plus à son aise que ma raison. Je me sens fou et malheureux alors jefermeles yeux et tente de ressentir le pouvoir qui gravite au-dedans et autour de moi. Puis tout s'apaise. (...)
La silhouette blanche de Lewellyn se découpe dans la lumière bleue s'arrête un instant avant de franchir la porte. - Prends ton temps... Soleil Bleu. La porte seferme, me laissant dans les ténèbres, seuls avec ma peur. Le domaine de Lewellyn chante. Parfois, le vent se lève et fait tinter la glace comme le carillon lointain d'un million de clochettes d'argent. (...)
Il m'a fallut un moment pour le comprendre et je crains maintenant que Lewellyn ne me retombe dessus à tout instant. Je m'adosse à un endroit où le chant du vent se fait fort mais où rien d'autre ne se produit. Jefermeles yeux et essaie de me remémorer l'étrange géographie des lieux. La salle des vents chantants, puis la salle des fauves qui patrouillent, non loin, la salle de bain de lait et le pont traversant la grotte où Lewellyn s'est suicidé puis, à nouveau mes appartements. (...)
Par réflexe, le pouvoir s'interpose entre moi et l'impact, pour le mieux : je suis projeté à une dizaine de mètres de là, comme un fétu de paille. Je me redresse péniblement. Un bruit de porte qui sefermecomparable à celui d'un caveau résonne dans toute la salle dans une série d'échos infinis. Par-dessus, je distingue le sifflement d'un serpent et les grognements d'une bonne centaine de fauves blancs. - Tu n'aurais jamais dû fait cela, dit Lewellyn, et la porte qu'avait ouverte Aewyll sefermeavec un bruit assourdissant. « Tu n'aurais jamais dû la libérer. » Je me retourne vers la Princesse Bleue. (...)
La Princesse Bleue se porte à mes cotés, les runes de jades bleus ont blanchies, contenant le pouvoir de l'éclair qu'elles semblent contenir. Sa voix estferme, légèrement troublée. - Sortons d'ici. - Non ! Lewellyn. Sa meute de fauves blancs revient à la charge, la princesse et moi nous défendons, et même mieux que ça, trois fauves s'approchent d'elle, leurs griffes ricochent sur un mur invisible en un bouquet d'étincelles aussi jolies qu'éphémères, puis perdent leurs têtes dans un geyser de sang blanc. (...)
Il a attendu comme une araignée que tu te jettes dans sa toile. - Que vas-tu faire maintenant ? Ou vas- tu aller ? demande la Princesse Bleue. Jefermeles yeux et réfléchis, me rappelle un jeune garçon, qui croyait en la justice, et un autre, qui m'en parlait fréquemment. (...)
Son regard caresse mon corps plus intimement que n'importe quelle amante, avec plus d'affection cette mère que je n'ai jamais vraiment connue. Jefermele poing. La voix de la Princesse Bleue s'échappe de la bouche d'Aewyll. - Je te promets de veiller sur elle, et de ne pas lever la main sur elle tant qu'elle ne me nuira pas d'aucune manière. (...)
Dans mon dos, l'étourdi se redresse lentement, tente de s'éclipser, mais on n'est pas très discret lorsqu'on porte une cotte de maille et qu'on rase les murs. Je ne me retourne pas, ma voix s'élève au-dessus du grondement de l'incendie,fermeet glacée. - Plus un pas. Je me retourne vers lui, mon anima l'aveugle et il lève les mains autant pour se protéger de la lumière et de moi que pour se rendre. (...)
Des bruits de pas qui glissent rapidement sur le sol atteignent mes oreilles, un autre bruit plus meurtrier suit. Je me raccroche au pouvoir comme un enfant a sa mère etfermeles yeux. Deux morsures de serpents viennent se faire sentir, mais je suis indemne. Quelque chose me taille le dos, je n'arrive pas à savoir quoi. (...)
Je frappe, mon poing s'abat sur la pierre au dessus de sa tête. La pierre lui dégringole dessus, il hurle. - Laferme! Il se tait. - Tu as de la chance, shaman. J'en ai assez de tuer, j'en ai assez du destin, des prophéties et de la mort. (...)