Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : feuilles (5)(...) Au bout d'un temps, la piste s'efface, mais le chemin du Trône d'Orage nous est familier, aussi nous contentons-nous de surveiller les plantes dans l'herbe encore trempée de pluie du petit matin. Quand nous apercevons un arbrisseau couvert defeuillesblanches et de fleurs aux pétales transparents comme du verre, c'est le signe qu'une faille n'est pas éloignée et nous nous en éloignons presque instinctivement, sans un mot. (...)
Je me suis demandé pourquoi je ne lui parlais pas plus souvent au village. Puis nous sommes arrivés près d'un buisson auxfeuillesblanches... OEil Vert a fait mine de continuer. Je l'ai arrêté d'une main. - On ne va pas plus loin. (...)
Les fauves les plus proches explosent sous le choc, les suivants grillent littéralement, et les autres sont éparpillés en arrières comme autant defeuillesmortes balayées par le vent. La Princesse Bleue se porte à mes cotés, les runes de jades bleus ont blanchies, contenant le pouvoir de l'éclair qu'elles semblent contenir. (...)
Je suis presque déçu, néanmoins, je sais que le Seigneur des Hauts Vents est un amateur de surprise, et je le suis beaucoup moins lorsque les gouttes d'eau se mettent à tomber de plus en plus dru, de plus en plus denses, et deviennent un instant plus tard une pluie de grêlons glacés, gros comme des poings, tombant à une vitesse vertigineuse, brisant des branches d'arbres épaisse comme des bras d'homme sans difficultés, transperçant, coupant lesfeuilles. Certains des grêlons sont acérés comme des couteaux, les autres sont pires. Le vrombissement qu'ils produisent en tombant est comparable à celui d'un titanesque essaim d'abeilles géantes, et leurs bruits, lorsqu'ils percutent le sol, ressemble à celui d'un coup de tonnerre sans fin. (...)
Une demi-douzaine de gardes dans la cour trouve le courage de se ruer sur moi, hurlant, hallebardes en avant, épées au clair. Quelques coups de poing bien placé les éparpillent comme desfeuillesmortes balayées par le vent. Je ne dois pas rester là. Les émanations d'essence de mon pouvoir fait briller mon anima, et la pluie de lumière solaire se mêle au déluge qui continue à tomber, se réverbérant en une infinie série de minuscules arcs-en-ciel qui ricochent d'une goutte de pluie à l'autre. (...)