Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : paroles (6)(...) Je lève la tête, mais n'aperçoit que la pénombre bleutée de la voûte de glace au-dessus de moi, scintillante de lumière d'or dans une pénombre bleutée : beauté, pouvoir et terreur. Je me rappelle lesparolesde mon père. Je me sens seul et perdu. L'air glacial plante ses griffes glacées dans mes poumons, m'empêchant de respirer. (...)
Parfois, le vent se lève et fait tinter la glace comme le carillon lointain d'un million de clochettes d'argent. Ce bruit m'accompagne alors que je rase les murs pour trouver une sortie à ce domaine. Lesparolesde Lewellyn dansent dans mon esprit, desparolesdémentes mais qui possèdent un sens, et j'ignore si c'est parce qu'elles en ont effectivement un ou si c'est parce que je deviens fou, mais toute mon âme me hurle de sortir d'ici, de me dépêtrer de ce piège de beauté et de folie. Je tente d'être discret. (...)
- Trouve la voie, c'est une histoire qui n'a pas de sens, mais c'est aussi la tienne et tu as le pouvoir de lui en donner. Je reste coi un moment. Sesparolessont des diamants qu'elle me fait avaler avec la douceur d'un été de tendresse, je les goutte, mais suis incapable de leurs donner un sens. (...)
Aewyll marche à nos côté, la seule grâce de ses mouvements me transperce mon coeur, tant il à la fois ils sont inhumains et me rappellent pourtant Aube Grise. - Tu penses que c'est le destin ? Mes propresparolesme mettent un drôle de goût dans la bouche. - Pas le destin, dit-elle, la volonté de Lewellyn, il te voulait, il le savait, depuis le début. (...)
Je lève un bras pour me protéger, mais l'explosion est sans danger. Je souris. Peut-être est-ce l'allure du messager, peut-être le ton de sa voix ou le contenu de sesparoles, mais quelque chose dans ce message éveille mon instinct de chasseur, et lorsque je reprends mon chemin, j'accélère mon allure. (...)