Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : poings (8)(...) Comme les autres, je me suis levé le coeur battant, l'épée à la main, la peur au ventre, les yeux fouillant les brumes du matin désespérément pour comprendre ce qui se passait. Rien, à part Boeuf, qui criait et hurlait en frappant le sol de sespoings. Je l'ai pris par l'épaule, il m'a regardé d'un air dément, d'un air désespéré. - Mon fils, dit-il, il voulait chier au loin, juste ça, je me suis endormi, il en a profité ! (...)
Mon coeur manque un battement avant de se mettre à battre la chamade. Je serre les dents et referme lespoingsdans la terre froide. Le garde se retourne vers la Princesse Bleue. A nouveau, la voix caverneuse : - Montrez nous ça. (...)
A mes pieds, je contemple distraitement une flaque d'urine entre les genoux de Rude, et Boeuf, ce pauvre fou, semble ressentir lui aussi le problème car il serre nerveusement dans un de cespoingsposé par terre un bout de roche. - Montre-nous ! Dit le garde. Je marche jusqu'au Chariot et lève la bâche. (...)
Je me rue sur eux et le monde disparaît dans une explosion de lumière. Ils ont à peine le temps d'avoir peur. Mespoingslaissent des traînées de lumières derrières eux. Je frappe avec la puissance d'un ouragan. Le heaume et le crâne du premier sont pulvérisés, la cotte de maille du second explose dans un étrange carillon métallique, leurs corps sont projetés dans les airs, retombent dans un sifflement suraigu non loin du Héraut. (...)
Je ne vois ni la parade, ni la contre-attaque, seulement le sang blanc dégoutter sur sa lame. Je suis moins subtil, mespoingstraversent des gorges, brisent des côtes, arrachent des colonnes vertébrales. Finalement, j'abrège : je tue trois d'entre eux, éparpillant leurs entrailles et leurs ossements alors qu'ils explosent successivement quand je les traverse littéralement telle une étoile filante. (...)
Je tends la main, elle la prend, et je sens un autre fleuve de pouvoir se ruer en moi, et venir augmenter mes forces, comme une tempête abreuvant mespoingsde sa force. J'ai à peine le temps de l'observer que le serpent revient à la charge. Sa gueule se fait béante, elle me goberait d'un seul coup si le fleuve de pouvoir et du tonnerre ne m'animais pas et ne m'aidais pas à empêcher sa gueule de se fermer En un éclair, la Princesse Bleue bondit, non vole plutôt, et se pose sur la tête de la bête, son épée vient la frapper entre ses deux yeux, faisant voler des éclats d'écailles de glaces et neiges blanche. (...)
Je suis presque déçu, néanmoins, je sais que le Seigneur des Hauts Vents est un amateur de surprise, et je le suis beaucoup moins lorsque les gouttes d'eau se mettent à tomber de plus en plus dru, de plus en plus denses, et deviennent un instant plus tard une pluie de grêlons glacés, gros comme despoings, tombant à une vitesse vertigineuse, brisant des branches d'arbres épaisse comme des bras d'homme sans difficultés, transperçant, coupant les feuilles. (...)
Je bondis, je cours, je pare, j'encaisse, je survis, mais je n'arrive même pas à le rejoindre tandis qu'il fait pleuvoir une pluie de mort sur moi et qu'il m'entraîne à travers tout l'étage. Lorsque je frappe, mespoingscrispés creusent des trous dans les murs, pulvérisent des piliers, soulèvent des vagues de poussières et répandent des ondes de choc, mais le Seigneur des Hauts vents m'est aussi inaccessible que l'azur bleu du ciel. (...)