Vivre en Exil
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La société exiléenne : Façonné par l'histoire si particulière de sa cité, l'esprit exiléen peut sembler déroutant à un étranger mal préparé. L'exiléen doit combattre quotidiennement la peur originelle de l'obscurité, qu'il commue en farouche croyance envers Administration et l'Ingénierie qui régulent sa vie et ne laissent pas de place, selon lui, au hasard. Aspirant à la liberté, il a toutefois du mal à étouffer en lui le souvenir que sa cité est basé sur la rébellion, celle de ses ancêtres ...Contient : administration (35)(...) L'exiléen doit combattre quotidiennement la peur originelle de l'obscurité, qu'il commue en farouche croyance enversAdministrationet l'Ingénierie qui régulent sa vie et ne laissent pas de place, selon lui, au hasard. (...)
C'est un bien grand mot qui recouvre une réalité toute simple. Est considéré comme citoyen l'individu qui s'est dûment enregistré auprès d'Administration. Vous êtes alors reconnu comme faisant partie de la communauté exiléenne.Administrationest au courant de votre existence, vous êtres légalement fiché, vous disposez de papiers d'identités (une fiche perforée lisible dans tous les chromatographes), vous payez vos taxes si vous êtes soumis à l'imposition, et vous accomplissez d'une manière générale tout ce que la société exiléenne attend de vous : que vous garantissiez la liberté des autres exiléens, que vous respectiez les lois de la cité et que vous ne complotiez pas contre son mode de vie et sa concorde sociale (une définition bien large que Censure a souvent utilisé à son avantage pour réprimer certains mouvements contestataires). En contrepartie, les citoyens exiléens disposent de droits : - Un exiléen est libre de ses actes, de ses mouvements et de ses croyances ou idées, tant que celles ci ne mettent pas en danger autrui ou n'insultent pas les conventions de la concorde sociale (un flou bien pratique). (...)
Malheureusement pour les nouveaux arrivants, les procédures d'obtention de la citoyenneté sont longues (Administrationoblige) et soumise à une enquête de respectabilité (généralement expédiée, mais parfois suivie scrupuleusement par les membres de l'Obsidienne). (...)
C'est une lutte inégale contre les entrepreneurs richissimes épaulés par les Maisons de Change et les Hauts-Fonctionnaires d'Administration, avides de conserver la concorde sociale si chère à leurs yeux. Toutefois les choses progressent, en partie parce que les dirigeants d'Exil se rendent bien compte que cet idéal de concorde sociale ne peut passer que par une amélioration des conditions de vie des classes populaires. (...)
Les lois sociales ont édicté qu'un ouvrier doit disposer d'un jour de repos par semaine et qu'un employeur doit tout faire pour préserver la sécurité de son atelier ou usine. Sur ce dernier point,Administrationsait être drastique (plus d'ailleurs par un souci de sauvegarde des structures de la cité que de la vie des ouvriers concernés) : plusieurs entrepreneurs ont été arrêtés et envoyés au Château pour avoir laissé leurs établissements dans un état de délabrement dangereux. (...)
Comprenant l'importance du Continent et les débouchés énormes qu'il représente, des entrepreneurs hardis ont industrialisé tous les aspects de la vie exiléenne : ils ont développé des compagnies de pêcherie, ont crée des entreprises de construction auxquels souscrivent les Ingénieurs...Administrationa ainsi affermé à des industriels la production de nourriture. Les maisons de change détiennent une bonne partie de la puissance exiléenne. (...)
L'Union des Maisons de Change régule la monnaie, possède des terrains, et rassemble les forces vives de l'économie exiléenne. Plus fort, les maisons de change sont les empires du crédit : ils prêtent à tous, et mêmeAdministrationa des dettes. Certaines familles nobles mal reconverties sont des trous financiers. Les maisons de change exiléenne sont même présentes sur le Continent : elles financent les efforts de guerre locaux et de fait assurent là encore la prédominance exiléenne. (...)
Il existe un grand fossé entre les puissantes familles patriarcales, ceux que l'on appelle les Barons, presque intouchables même parAdministration, et les vieilles familles appauvries ou la petite noblesse intégrée à la bourgeoisie exiléenne. (...)
Cela dura jusqu'à l'époque où pour faire face au progrès de leur cité, les Patriarches s'accordèrent pour que le Consistoire etAdministrationsoient créés. Dans un but commun de concorde sociale, ils remirent entre les mains du Consistoire la conduite de la Cité. (...)
D'ailleurs, la majorité d'entre eux ne s'intéressent absolument pas de la direction de la ville, tant que leurs intérêts sont au mieux servis par le travail d'Administration. En théorie pourtant, les représentants des 7 familles patriarcales originelles, en se réunissant, pourraient demander des comptes àAdministrationet au Consistoire. Mais cela semble bien improbable tant les familles nobles ne semblent plus s'intéresser qu'à la poursuite du plaisir. (...)
Leur pouvoir d'influence reste toutefois énorme : ils sont à la tête de fortunes colossales, ossature de nombre de Maisons de Change, font et défont les modes, s'allient en sous-main entre eux pour conspirer, disposent de véritables petites armées privées, sont clairement au dessus des lois même si un fonctionnaire d'Administrationrefusera obstinément de le reconnaître. Si les anciennes coutumes d'allégeance ont disparu, le pouvoir des Barons, devenu occulte, est toujours une réalité. (...)
Afin de contrer cette invasion végétale qui remonte sans relâche par les endroits les plus inattendus, l'Administrationa créé un Service de nettoyage. Puisqu'on ne trouve guère de travailleurs volontaires pour cette tâche dangereuse et exténuante, une bonne partie de ce service est assuré par des condamnés ou des détenus provisoires en attente de jugement. (...)
Plus sinistres, on a créé de véritables mouroirs pour les maladies incurables, dans l'espoir de contenir toute épidémie. Dans le même ordre d'idée, les cadavres doivent tous être brûlés, sur ordonnance d'Administration. Auparavant, la mode était à l'embaumement et à la conservation dans des caveaux de pierre, à la mode antique, ce qui est maintenant rigoureusement interdit. (...)
Son nom est Centre Contrôle Vocal & Informatif (généralement abrégé en Contrôle), et il s'agit d'une entité d'Administration. La plupart des exiléens se moquent de savoir comment fonctionne ce gigantesque système et qui l'administre. Ils ont une confiance aveugle dans les rouages d'Administrationet de ses départements, sans chercher à en savoir plus. Chacun sait plus ou moins que Contrôle est régi par les Intelligences mécaniques qui relient les mailles du réseau entre elles, et voilà tout... Ces dernières sont des intelligences artificielles limitées (du moins le croit-on), qui ont pris leur origine dans bases de données de l'Administrationafin d'aider le Fonctionnaire à remplir sa tâche multiforme... On les reconnaît à leurs voix mécaniques et asexuées, quand ils s'adressent à vous pour vous demander de patienter. Ils montent les dossiers des fonctionnaires, rassemblent les informations, interconnectent les parlophones, et transforment images et textes en « trous » sur des cartes que les terminaux peuvent s'échanger. (...)
De fait, les informations peuvent être conservées sur un support papier (c'est la carte perforée qui a envahi l'Administration). Certains ont coutume de dire que la vie d'un Exilien se résume à une carte de papier cartonné de couleur brune... Aujourd'hui, des disques de cire ou de métal peuvent être gravés et contenir chacun pas loin de 5 000 fiches. (...)
Tout d'abord, les escaliers mécaniques commencent à se multiplier sous l'influence de la mécanisation de la Cité par les Ingénieurs. Ils équipent bien sur déjà la multitude de niveau des bâtiments officiels (Administration, Contrôle, Justice et Cité de l'ingénierie), et on commence à les trouver dans certains beaux quartiers, dans certaines zones industrielles (ou des tapis géants convoient les marchandises), certains grands magasins et sur certaines passerelles très longues. (...)
Beaucoup d'exiléens, sans forcément vouloir le reconnaître, sont étouffés par leur cité et leur vie confinée : l'omniprésence d'Administration, la multitude citadine ou les mystères insondables de la cité que l'on préfère oublier, sont autant de raisons pour chercher les paradis artificiels. (...)
Ordre et justice : En Exil, la justice et le maintien de l'ordre sont placés sous le contrôle exclusif d'Administration. Les juges civils sont des fonctionnaires ayant suivi un cursus spécial, ainsi que les préfets de police, chargés chacun d'une zone de la cité. Les agents de la paix, eux, ne sortent pas de l'école d'Administration, et tout un chacun peut donc devenir policier. Le maintien de l'ordre est un vrai sujet sensible en Exil. (...)
Les inspecteurs et commissaires de la Sûreté dépendent directement des préfets de police, qui eux même répondent au département Justice d'Administration. La Sûreté est divisée en plusieurs sections, spécialisées chacune dans un type de crime. (...)
En ce qui concerne l'intérieur, l'Obsidienne est chargée d'assurer la stabilité politique de la cité : ils traquent en premier lieu les « asociaux », mais aussi tous les réfractaires à l'ordre social, les sociétés secrètes, les associations politiques non autorisées, les révolutionnaires ou les agitateurs de tout poil. Ils exécutent des missions de renseignement pourAdministration, peuvent accéder sans restriction aux ressources de Contrôle, accomplissent en toute impunité des actions de déstabilisation, des assassinats, des enlèvements... « On raconte parfois en riant que l'Obsidienne n'est qu'un croquemitaine exiléen de plus, un phantasme issu du ridicule besoin de secret des fantasques exiléens. (...)
Le plus inquiétant reste sans doute le fait- que l'Obsidienne dispose de plusieurs de ces « agents »... Justice et emprisonnement : La justice exiléenne est dure et souvent expéditive. C'est sans doute la branche d'Administrationqui fonctionne le plus rapidement et le plus efficacement. Très vite déférés au parquet civil par la Sûreté ou l'Obsidienne, les accusés sont jugés rapidement. (...)
Certains observateurs continentaux, pourtant rompus au bafouement des droits de l'individu, se sont dits horrifiés des conditions de détention au château. C'est le prix à payer pour qui brise « la concorde sociale » chère àAdministration. Le Château souffre de surpopulation chronique. Aux condamnés s'ajoutent les suspects en attente de jugement. (...)
Toutes concernent de nouvelles méthodes de mise à mort des condamnés. Vous n'êtes pas sans savoir que des voix, même au sein d'Administration, se sont élevées contre la subsistance des pendaisons publiques, considérées comme rétrogrades au vu du haut degré de civilisation atteint par notre cité. (...)
» Juge Fonctionnaire Tolin. Nous l'avons dit, les juges sont des fonctionnaires exiléens qui dépendent d'Administration. Ils sont parmi les Fonctionnaires les plus craints. Avocats ou Réquisiteurs ne sont pas des fonctionnaires, mais de simples diplômés de droit issus des universités exiléeennes. (...)
On le dit d'un dévouement absolu et sans faille à la cause qu'il chérit : la justice de sa cité. A tel point que cet homme semble être une caricature des membres d'Administration. Sans aucune pitié, l'homme est la terreur des voyous. Celui qui sort de son tribunal avec une « simple » condamnation à la réclusion dans le Château peut s'estimer heureux. (...)
Tolin est en effet particulièrement friand de la peine capitale, qu'il estime particulièrement édifiante. Sa cruauté est légendaire dans les couloirs d'Administration. Tout comme sa rectitude effrayante et le dépouillement de sa vie privée presque monacale. (...)
Mais depuis le tournant industriel, ces familles n'ont plus guère qu'un pouvoir théorique. Soutenus par la royauté et l'administrationsostrienne, ce sont les barons de l'acier qui dirigent réellement le pays. Le roi Merrli II, un chétif jeune homme de 24 ans, n'est qu'une marionnette entre leurs mains. (...)
L'effet est d'autant plus pervers que les sostriens ne détiennent pas les mêmes droits fondamentaux que les habitants de la Cité Lunaire : le fichage des citoyens est ici systématique, l'administrationsostrienne soutient les actions de police et de régulation sociale par la force, l'intimité et le libre arbitre sont des notions qui n'existent plus. (...)
Les services n'ont pu suivre ce rythme effrayant de croissance et Terraine est une ville sale et dépressive, où l'on a froid et bien souvent faim. Le centre de la ville a vu construire d'énormes bâtiments froids et laids où l'administrationsostrienne a pris place. Le tout ressemble aujourd'hui à une usine à ciel ouvert. Sebell : Elle est aussi appelée la cité souterraine. (...)
Sous influence, les baronnies le sont sans doute. Leurs élites ont souvent été formées dans les écoles d'administrationdu Protectorat et certains barons disposent de charges honorifiques dispensées par Scovié, renforcés par de nombreux liens maritaux. (...)