Vivre en Exil
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La société exiléenne : Façonné par l'histoire si particulière de sa cité, l'esprit exiléen peut sembler déroutant à un étranger mal préparé. L'exiléen doit combattre quotidiennement la peur originelle de l'obscurité, qu'il commue en farouche croyance envers Administration et l'Ingénierie qui régulent sa vie et ne laissent pas de place, selon lui, au hasard. Aspirant à la liberté, il a toutefois du mal à étouffer en lui le souvenir que sa cité est basé sur la rébellion, celle de ses ancêtres ...Contient : cité (153)Vivre en Exil La société exiléenne : Façonné par l'histoire si particulière de sacité, l'esprit exiléen peut sembler déroutant à un étranger mal préparé. L'exiléen doit combattre quotidiennement la peur originelle de l'obscurité, qu'il commue en farouche croyance envers Administration et l'Ingénierie qui régulent sa vie et ne laissent pas de place, selon lui, au hasard. Aspirant à la liberté, il a toutefois du mal à étouffer en lui le souvenir que sacitéest basé sur la rébellion, celle de ses ancêtres face à la domination des Anciens. Un cocktail assez détonnant... Un des traits dominant de la société exiléenne, surtout quand on la compare à Forge, est l'absence quasi complète de machisme. (...)
Les études sont suivies aussi bien par les jeunes femmes et que par les jeunes hommes. Elles sont nombreuses parmi les Ingénieurs civils et les Fonctionnaires de lacité. Toute règle ayant son exception, il est vrai que dans les familles nobles et patriarcales, les filles, destinés par leurs familles à faire de beaux mariages, ont bien moins de liberté que dans les classes moyennes ou populaires. (...)
Administration est au courant de votre existence, vous êtres légalement fiché, vous disposez de papiers d'identités (une fiche perforée lisible dans tous les chromatographes), vous payez vos taxes si vous êtes soumis à l'imposition, et vous accomplissez d'une manière générale tout ce que la société exiléenne attend de vous : que vous garantissiez la liberté des autres exiléens, que vous respectiez les lois de lacitéet que vous ne complotiez pas contre son mode de vie et sa concorde sociale (une définition bien large que Censure a souvent utilisé à son avantage pour réprimer certains mouvements contestataires). (...)
Un exiléen a un accès privilégié à l'université. ! Un exiléen a droit à la protection par les autorités de laCité. ! Un exiléen peut se défendre, ou se faire défendre par un avocat, devant la justice de saCités'il est accusé d'un méfait. ! Un exiléen peut se présenter à une élection afin d'entrer dans les assemblées du Consistoire. (...)
- Un exiléen peut voter aux élections des assemblées du Consistoire (là encore, un système de pondération assure aux plus riches un poids électoral plus fort). - Un exiléen peut, s'il est dans le besoin, bénéficier des aides frumentaires de lacité(distribution gratuite de denrées alimentaires) - Un exiléen peut décider de protéger sacitéen s'engageant dans son armée. Il est à noter que lorsque les quotas militaires ne sont pas atteints grâce au volontariat, une conscription par tirage au sort est effectuée. (...)
Dans les quartiers ouvriers, citoyens et non-citoyens partagent exactement le même quotidien, les mêmes difficultés... Parmi les mendiants ou les oubliés qui finissent dans les basfonds de lacité, on trouve aussi bien des forgiens que des exiléens de pure souche. Pourtant, malgré ce système fondamentalement inégalitaire, les exiléens considèrent qu'ils vivent dans une société modèle de modernité et de liberté, surtout lorsqu'ils se comparent aux forgiens... Progrès social et revendications : Depuis plusieurs années, les travailleurs exiléens se battent pour faire valoir leurs droits et étendre leurs acquis sociaux. (...)
Sur ce dernier point, Administration sait être drastique (plus d'ailleurs par un souci de sauvegarde des structures de lacitéque de la vie des ouvriers concernés) : plusieurs entrepreneurs ont été arrêtés et envoyés au Château pour avoir laissé leurs établissements dans un état de délabrement dangereux. (...)
Emu par les conditions de vie de ses employés, il mûrit sa réflexion sociale qu'il exposa dans son livre « De la Concorde et de laCité». Sa théorie est que le maintien de la Concorde Sociale, forme la plus aboutie de civilisation selon lui, ne pouvait être assurée que par l'élévation du niveau de vie moyen de l'exiléen, rendant nécessaires des réformes sociales. (...)
Quelques années plus tard, dans « l'Education du citoyen » ; il exposa ses idées sur l'enseignement, là encore nécessaire pour que le citoyen d'Exil puisse comprendre le haut niveau de perfection atteint par sacitéet accepte de se consacrer à sa sauvegarde. Il mit en pratique ses théories dans ses ateliers, accordant un jour de congé et organisant des cours de lecture pour ses employés. (...)
Religion : La religion est un sujet étrange en Exil. Part tradition, les exiléens sont athées. Officiellement, tous les cultes ont été bannis dans laCitéVerticale. Fondement de l'esprit exiléen, la révolte contre les Anciens a sonné le glas des religions imposées par les maîtres à leurs esclaves. (...)
Selon la ligne officielle de Censure, la croyance en une entité supérieure, quelle qu'elle soit, amoindrit le pouvoir de l'humain et dévalorise ses créations, machinisme en tête. Mais en réalité, des très nombreuses religions coexistent dans lacité, et sont tolérés par le pouvoir tant qu'elles ne deviennent pas trop voyantes. Survivance ancestrale, l'adoration des Anciens en tant qu'entités divines, reste ancrée en Exil. (...)
Depuis l'employé de bureau d'une Maison de Change jusqu'au professeur de quartier ou au petit entrepreneur, toute une frange de la population de lacitéa vu son niveau de vie s'élever, suite au développement de l'économie exiléenne. Le bourgeois est obligé de travailler pour vivre, mais il dispose de suffisamment d'argent pour sortir, se divertir et consommer, améliorer son quotidien... Dans les beaux quartiers, il vit dans de belles résidences ingéniériques modernes. (...)
Celle ci est donc autant financière qu'artistique, intellectuelle et militaire ! Les barons d'Exil : Les palais des grandes familles nobles dominent laCitéVerticale. Certaines de leurs flèches rivalisent avec celles du Consistoire ou de l'université, leurs superstructures appuyées sur les innombrables niveaux du dessous et sur les anciens tombeaux primordiaux. (...)
Les plus grandes familles nobles exiléennes descendent « officiellement » des Patriarches, ces humains choisis par les Anciens périclitants pour assurer la survie de lacitéaprès leur disparition. Ce sont les Patriarches qui poussèrent les derniers Anciens dans leurs tombes et érigèrent les bases de la société exiléenne actuelle. (...)
On pense qu'ils n'étaient alors guère plus que des chefs des différents clans que formaient la population humaine de laCitéà cette époque antique. Enrichis par le pillage des palais des Anciens, ils devinrent les maîtres de laCité. Ils distribuèrent leurs faveurs, créant de fait la noblesse de second rang, et entreprirent de développer lacité. Cela passa bien souvent par des guerres fratricides au coeur des palais et des rues de laCité. Ce furent eux, encore, qui persécutèrent les premiers Scientistes ou posèrent la première pierre du corps actuel des Ingénieurs civils, dédié à la croissance de la ville. Cela dura jusqu'à l'époque où pour faire face au progrès de leurcité, les Patriarches s'accordèrent pour que le Consistoire et Administration soient créés. Dans un but commun de concorde sociale, ils remirent entre les mains du Consistoire la conduite de laCité. Bien sur, ils s'y ménagèrent une place de choix, puisqu'ils devaient y siéger et disposaient de droits de veto complexes. (...)
Mais il fut entendu pour la première fois que l'assemblée exiléenne primerait dorénavant sur les intérêts personnels des familles. Aujourd'hui, les Patriarches n'ont plus guère qu'un rôle décoratif dans l'existence de laCité. D'ailleurs, la majorité d'entre eux ne s'intéressent absolument pas de la direction de la ville, tant que leurs intérêts sont au mieux servis par le travail d'Administration. (...)
Les familles patriarches majeures (on en dénombre généralement dix sept) et mineures (plusieurs centaines) sont liées par des rapports inextricables de mariages, d'unions et d'accords. Des survivances de l'âge patriarcal existent. Selon la tradition, le Carnaval de laCitéest notamment « concédé » à la population par le bon vouloir des familles nobles. Les fêtes données dans les jardins suspendus sont aussi normalement sous leur patronage. (...)
Voici quelques exemples de traditions nobles qui survivent encore aujourd'hui : La Présentation : Il s'agit d'une antique cérémonie pendant laquelle les familles patriarcales étaient censés présenter solennellement les plus jeunes membres de leur famille aux habitants de lacité. Cela donne lieu aujourd'hui à de très grandes réceptions qui se tiennent lorsque les jeunes des familles fortunées atteignent l'adolescence. (...)
Réussir à accéder aux derniers plateaux de jeu, parmi les 100 meilleurs joueurs, est une véritable marque honorifique qui vous classe d'autorité parmi les esprits les plus brillants de laCitéd'Acier. L'entraînement à la Manigance fait partie de l'éducation des familles patriarcales, mais de nombreux clubs se sont ouverts dans laCité. Un roturier peut se présenter à la Manigance, mais doit pour cela passer les sévères épreuves qualificatives. (...)
Tout cela changea avec la réouverture des portes d'airain. L'armée exiléenne fut créée afin de protéger laCitéverticale d'une possible attaque continentale, et les nobles réduisirent leurs armées privées à quelques poignées d'hommes jouant le rôle de gardes du corps et d'exécuteurs privés... » Stevren Iloz, historien. Les îlots-forteresses : Plusieurs Barons possèdent des châteaux-forteresses au-delà de laCité, érigés sur des îlots plus ou moins éloignés. La plupart du temps, ces châteaux servent de résidences de villégiature. (...)
Leur puissance financière leur permet alors de se comporte comme de véritables roitelets sur leurs terres et les villages avoisinants. Problèmes d'unecitégéante : Les Spores : Ce que l'on appelle de manière générique « Spores » est une vermine végétale multiforme, une véritable lèpre qui dévore peu à peu laCité... Sa couleur varie du vert maladif au maronnasse putride. Elle dégage une odeur douceâtre vaguement entêtante. (...)
Mais dans les endroits ou les spores sont en très grand nombre, cette odeur se transforme en insupportable puanteur qui entraîne la suffocation de tout imprudent insuffisamment protégé. Stimulée par la chaleur dégagée par les conduits, elle semble remonter depuis les tréfonds de laCitéverticale et envahit tout. Corrosive, elle pourrit les canalisations, obstrue les ventilateurs, corrode les poutrelles et les passerelles de lacité. Particulièrement agressive, elle se développe à grande vitesse et s'accroche à tout. Dans certains quartiers, la fragilité des aciers corrodés représente un véritable danger, et l'on attribue certains écroulements de passerelle à cette vermine. (...)
On raconte même qu'une variante des Spores, une sorte de « lierre » grimpant très virulent, serait capable de phagocyter un homme. Au plus profond de laCité, on parle d'une jungle moite qui dévore les explorateurs imprudents. Afin de contrer cette invasion végétale qui remonte sans relâche par les endroits les plus inattendus, l'Administration a créé un Service de nettoyage. (...)
Les subtilités de la justice exiléenne étant ce qu'elle sont, certains condamnés finissent leur vie dans les conduits de lacité. Harnachés de cordes, armés de grattoirs, et équipés de lourds respirateurs, ces travailleurs s'enfoncent dans les entrailles d'Exil et doivent récurer toutes les sections de canalisations infectées. (...)
Si les raisons d'un soulèvement populaire peuvent être multiples, l'issue en est toujours la même : les forces de l'ordre interviennent, on boucle le quartier, les ingénieurs coupe les ponts et les passerelles, la maréchaussée ferme les rues et la répression commence... Les dernières grandes grèves datent d'un peu plus de cinq ans. Lacitéfut pratiquement paralysée pendant trois mois, mettant en danger la survie même de ses habitants. (...)
La loi exiléenne est toutefois très stricte en ce qui concerne le maintien en fonctionnement des équipements industriels. Mais malversations volontaires ou accidents fortuits sont une réalité de laCitéindustrielle. Le crime : Il est omniprésent dans laCitéVerticale, à tous les niveaux de celle-ci. Dans la rue, vous aurez à craindre pickpockets et brigands qui vous assaillent à l'entrée d'une ruelle pour vous dépouiller. (...)
Mais il y a également les organisations criminelles de grande envergure comme la Chimère ou l'organisation du sinistre docteur Sylbert...On ne sait pas dans quelle mesure ces organisations relèvent du fantasme populaire ou de la réalité. Le crime en col blanc est également un fléau exiléen : les masses d'argent qui transitent dans lacitéexcitent les convoitises : détournements, escroqueries (comme les faux investissements forgiens), luttes d'influence. (...)
Leurs exploits aériens sont bien souvent adulés par les masses populaires, et ils font même l'objet de romans de gare... La Chimère, organisation criminelle : Voilà un nom que l'on ne prononce pas à voix haute dans lacitéd'Exil, mais que l'on chuchote discrètement dès qu'un acte criminel de grande envergure est perpétré. (...)
Ses membres, liés par un code d'honneur strict, formeraient une véritable société parallèle, présente dans tous les milieux de laCité. Assassinats et enlèvements lui sont bien souvent imputés. Le chef présumé de la Chimère est une légende à lui seul. (...)
Pour certains, il s'agirait d'un Patriarche, qui donnerait ses ordres depuis l'une des plus hautes flèches de laCité. Pour d'autres d'un ancien ingénieur connaissant parfaitement laCitéet ses secrets, ou encore d'un aimable professeur d'université à l'esprit criminel particulièrement brillant... Les autorités exiléennes ont, quand à elles, toujours démenti l'existence d'une telle organisation souterraine. Epidémies et maladies : Les épidémies furent le véritable fléau d'Exil. (...)
Si on note encore des recrudescences infectieuses, elles sont nettement en recul depuis que les ingénieurs ont généralisé l'eau courante et le chauffage au travers de lacité. Toutefois, il reste des foyers infectieux contre lesquels Exil s'efforce de lutter. Les dispensaires de quartiers et les hôpitaux se sont généralisés, et les malades y sont soignés gratuitement. (...)
Certaines sont dues à l'utilisation des techniques anciennes sans qu'on les ait compris : on a ainsi noté que les ouvriers affectés aux machines soleils développaient des maladies de peau et des syndromes de débilité précoce. Dans les usines, les chaufferies ou lacitémachine, la chaleur et l'humidité entraînent des maladies pulmonaires, des infections et surtout des parasitoses (de la peau comme les « vers de Sèche » translucides qui dévorent lentement les chairs ou des champignons parasites qui s'attaquent aux yeux, rendant aveugle leur victime s'ils ne sont pas traités suffisamment tôt). (...)
Depuis plusieurs années, l'épidémie semble avoir disparu. Les cas rapportés sont très peu nombreux au vu de la taille de lacité. La Recouvrance : Une Maison de fous. Cet établissement est l'un des nombreuses « maisons de fous » gérées en Exil par le département Sanitation. Elle occupe une large tour hexagonale au bord de laCité, reliée à elle par une large passerelle amovible. Celui qui entre ici sans avoir ce qui l'attend est forcément estomaqué. (...)
Ils sont très liés avec les aliénistes et font de nombreuses consultations dans les Maisons de fous de laCité. La vie quotidienne : La monnaie : Exil a depuis bien longtemps rationalisé sa monnaie afin de promouvoir ses échanges. (...)
Elle est subdivisée en centimes. L'alimentation : Au vu de la faune et de la flore quasiment inexistante de laCité, on pourrait douter de sa capacité à nourrir sa population toujours grandissante : rien ne semble pousser que la vermine corrosive qui détruit les fondations de lacité. Mais le génie exiléen a trouvé réponse à ces problèmes. Bien entendu, le but est d'abord d'assurer l'indépendance de la faroucheCitépar rapport à Forge. Ces derniers temps, on assiste pourtant à un mode snob qui importe des denrées alimentaires rares du Continent. (...)
Ils servent à tout, se consomment en pain, en purée ou en morceaux, cuits à la vapeur ou frits. Ils poussent dans des champs de moisissures un peu partout dans lacité. Par exemple, la société Serpiton et Compagnie, une entreprise exiléenne, les fait pousser à la pénombre, sur des racks installés sous les grandes passerelles. (...)
Elles naissent et grossissent fixées au même arceau de soutien qui les électrocutera le jour de leur abattage, dans d'énormes hangars ou des milliers de leurs congénères hébétés engraissent, avant d'être convoyés mécaniquement vers les abattoirs du port qui les débiteront en menus morceaux... Quelques fruits poussent à l'état naturel dans des coins de lacité. La plupart, assimilés aux spores, sont dangereux. Mais certains sont consommables. Ils sont sans couleur, ont un goût fade et une texture farineuse, mais sont relativement nourrissants. (...)
On parle de variétés exotiques aux mille goûts étonnants... Bien entendu, seuls les nantis exiléens peuvent se permettre ces excentricités. La famine en Exil ? Terrible fléau dans unecitéaussi fermée qu'Exil, la famine a frappé en plusieurs occasions, lors des guerres familiales ou des émeutes populaires. (...)
Ce fut même, à cette occasion, une arme employée par le pouvoir exiléen pour faire plier le peuple. Les blocus ont entraîné des famines dévastatrices dans lacité, et beaucoup ont tenté de la fuir. Les quartiers aisés se barricadaient en coupant les passerelles. (...)
Pour un esprit exiléen classique, une passerelle métallique amovible bien conçue n'a rien à envier à la plus pure sonate ou au plus célèbre tableau... L'énergie : La vapeur est omniprésente dans le monde d'Exil. Elle est à la base du développement de lacité. Alors que l'électricité n'en est qu'à ses balbutiements, toutes les machines ou véhicules modernes fonctionnent grâce à la vapeur. Alimentées par les arbres du continent, les briques de glaise des îlots ou les déchets de lacité, d'énormes chaudières à vapeur fournissent de l'énergie sans répit. Une bonne part des ouvrages ingéniériques fonctionne grâce à ces turbines. (...)
Les Ingénieurs semblent avoir pu maîtriser, sinon le fonctionnement, au moins la distribution de l'énergie accumulée dans les énormes bobines des Machines Absurdes des Anciens. Bien qu'elle ne soit pas encore répandu partout dans lacité, et que son emploi domestique reste balbutiant, l'électricité illumine déjà laCitéMachine des Ingénieurs, alimente les Machines Soleil, fait fonctionner le réseau de communication. Beaucoup d'Ingénieurs sont persuadés que les machines à vapeur sont vouées à disparaître. (...)
Le gaz (généralement issu de la fermentation des déchets et des cultures de moisissures) et l'huile (d'origine animale, provenant souvent de la graisse des baleines ou monstres marins) sont encore très utilisés en Exil. Des becs de gaz éclairent chichement les ruelles de lacitéd'acier. Leur remplacement par des globes luminescents électriques a bien commencé, mais la tâche sera longue. (...)
La nuit perpétuelle, la fumée, le brouillard, la pluie et la masse des constructions ne sont que difficilement repoussés par les lumières de lacité. Nombre de forgiens ne supportent pas cette pénombre constante et inquiétante, et dans leur majorité, les exiléens tentent de l'oublier... Les communications : Le réseau de communication qui a peu à peu envahi tous les recoins d'Exil est aujourd'hui capable de transporter la voix et l'écrit. (...)
Leur prix prohibitif ne leur permettent pas pour l'instant de rivaliser en productivité avec les ouvriers exiléens, et en conséquence, on en rencontre encore peu dans les ateliers de lacité. Le seul endroit public où on peut les voir en nombre est la bibliothèque universelle. Par contre, ils font fureur dans les bonnes maisons exiléennes, où ils sont devenus le cadeau à la mode. (...)
Ils sont ainsi capables de parler, d'agir selon leur propre volonté, aux moins dans les limites de leur programmation. Les intelligences mécaniques s'en serviraient pour se déplacer physiquement au sein de lacité, et travailler à « échelle humaine » avec les ingénieurs par exemple, ou bien encore pour opérer leurs propres machinations. (...)
Elles sont capables de griller d'un seul coup le cerveau d'une victime. Les transports : Se déplacer dans les entrailles de laCitéd'Acier est parfois une véritable gageure. Le plus délicat n'est pas de trouver le moyen de transport adéquat, puisqu'il y en a pléthore. (...)
Tout d'abord, les escaliers mécaniques commencent à se multiplier sous l'influence de la mécanisation de laCitépar les Ingénieurs. Ils équipent bien sur déjà la multitude de niveau des bâtiments officiels (Administration, Contrôle, Justice etCitéde l'ingénierie), et on commence à les trouver dans certains beaux quartiers, dans certaines zones industrielles (ou des tapis géants convoient les marchandises), certains grands magasins et sur certaines passerelles très longues. Pour faciliter la vie des habitants devant changer rapidement de niveau, on ne compte plus les ascenseurs mécaniques à soufflet. (...)
La survivance de ce mode de transport archaïque et pourtant très prisé reste un sujet de colère pour la plupart des ingénieurs, qui voient là un frein énorme à la mécanisation de laCité, sans compter que les chevaux sont importés à grand frais du continent. Une race de chevaux petits et malingres s'est particulièrement bien adapté à la vie exiléenne. (...)
Les gares les plus importantes sont bien sur : l'Embarcadère (arrivée des bateaux venus des Portes d'Airain), laCitéadministrative, l'université, les jardins, les différents palais et les lignes inférieurs qui desservent les dessous industriels de lacité. On entend le chuintement constant des rames où que l'on soit dans laCité. Le métro est parfois aérien : il circule alors sur des passerelles qui lui sont destinées. Très souvent, ils s'enfoncent dans les fondations et les poutrelles de soutien. (...)
Plus exotique et très appréciés des visiteurs sont les déplacements par les multiples canaux suspendus entre les jardins et les palais nobles, les universités et laCitéadministrative... Ce sont de petites embarcations qui permettent les déplacements, les changements de niveau étant assurés par d'ingénieux systèmes d'écluses. (...)
Il s'agit d'ailleurs du moyen le plus agréable de visiter les jardins suspendus. A l'extérieur de lacité, bacs et barges permettent de rejoindre les îlots séparés par des bras d'eau. Et en l'air... « Le plus excitant des moyens de transport exiléen, reste, surtout pour un continental émerveillé comme moi, le transport aérien. (...)
Ils vont du plus imposant ballon paquebot, traînant une structure de plusieurs niveaux, aux simples petits ballons taxi que tout à chacun emprunte pour circuler facilement dans laCité. Il est fabuleux d'assister au départ de ces ballons multicolores crachant la vapeur depuis un ponton d'envol et de les voir évoluer entre les tours et les passerelles. (...)
Il sait qu'il a peu de temps : sitôt qu'il aura prouvé la valeur de son concept, d'autres se précipiteront à sa suite... Se divertir en Exil : Demandez son avis à n'importe quel forgien, même et surtout à celui qui n'a jamais mis les pieds dans laCitéVerticale, et vous obtiendrez sempiternellement la même réponse : Exil est une ville de plaisir débridée, où la débauche est constante. (...)
Les réjouissances publiques sont donc très prisées. Bien entendu, les somptueux jardins suspendus de laCitéVerticale sont un endroit parfait pour de telles manifestations. Lorsque le temps est clément et le vent faible, on peut y assister à des lâchers d'oiseaux mécaniques rivalisant de beauté, oeuvres des horlogers et des orfèvres de lacité. Le cerf-volant est un divertissement très prisé des exiléens, et chaque année, un grand concours est organisé. (...)
Enfin, les feux d'artifice sont également très prisés des éxileens, et de superbes tirs sont effectués régulièrement, pour toute sorte d'occasion. Les grands événements populaires : Le Carnaval d'Exil : La fête la plus célèbre de lacitélunaire, notamment sur Forge, est le Carnaval d'Exil. C'est une célébration fastueuse organisée chaque année. (...)
Pour les continentaux, ce Carnaval, et toutes les légendes qui l'accompagnent, représentent la quintessence de la folie et de la décadence de laCitéLunaire. Le Carnaval est pour les forgiens un véritable objet de fantasme. Pendant 5 nuits, laCitédevient effectivement un lieu de liesse, de beauté et de folie collective. A cette occasion, toutes les passerelles sont chamarrées, les plus riches familles créent des décorations fugaces et éphémères sur les façades de leurs tours. (...)
On vient parfois du Continent admirer les artistes les plus adulés dans les oeuvres les plus renommées. A ce titre, le magnifique Palais Opéra de laCitéest un écrin superbe pour les compositions les plus extravagantes. Mais les théâtres, du plus grand au plus humble, fleurissent dans toute laCité, et les familles nobles aiment à donner des représentations privées pour un public choisi. Le répertoire théâtral d'Exil est très vaste, et l'on donne de nombreuses pièces de théâtre dans tous les domaines. (...)
Au titre des plaisirs exiléens, l'érotisme a été élevé au niveau d'un art. Rien d'étonnant donc à ce que pour un continental, lacitésoit considérée comme un lieu de stupre et de vice. L'érotisme est une distraction très courue en Exil, à tel point que la littérature et la peinture coquine sont très prisées, et même dans les maisons les plus tenues, on ne se refuse pas un spectacle privé dénudé de temps en temps. (...)
On en dénombre des centaines, que l'on ne pourrait ici toutes dénombrer, à la dureté et aux effets les plus divers. Des simples euphorisants aux drogues hallucinatoires venues de laCitéscientiste, la gamme est vaste. Beaucoup d'exiléens, sans forcément vouloir le reconnaître, sont étouffés par leurcitéet leur vie confinée : l'omniprésence d'Administration, la multitude citadine ou les mystères insondables de lacitéque l'on préfère oublier, sont autant de raisons pour chercher les paradis artificiels. Pour certains, la recherche de sensations irréelles et d'autres réalités est indissociable d'un certain art de vivre artistique. Les artistes exiléens sont souvent sous le joug de la Raison de Pandore, drogue hallucinogène très répandue qui aboutit à l'aliénation totale du sujet, qui s'enferme dans un monde fantasmatique issu de son imaginaire. (...)
Les sports : Nous avons déjà parlé des cerfs volants, véritable sport national d'Exil. L'escrime en est un autre.CitéVerticale oblige, acrobatie, équilibrisme et alpinisme sur les passerelles métalliques sont aussi très appréciés. (...)
Certains fortunés n'hésitent à organiser de coûteux séjours de chasse sur Forge, pour s'attaquer à de véritables gibiers, naturellement inconnus dans lacitéd'acier. Certains chasseurs préfèrent armer un navire et partir en quête d'un mastodonte des eaux profondes de l'océan noir. (...)
L'une des activités les plus à la mode (elle est même pratiquée par les femmes) est la chasse aux anges, ces étranges créature diaphanes et insouciantes qui semblent éclore des tréfonds de lacitépour s'envoler vers sa cime. Armés de fusils, perchés sur les balcons de leurs résidences, de riches exiléeens s'adonnent à un génocide révoltant... Les plus courageux se refusent toutefois à cette « chasse de salon ». (...)
Si leur vocation est réellement affirmée, ils n'hésiteront pas à s'enfoncer dans les bas fonds et cloaques de laCitépour y traquer les Aberrations qui s'y terrent. Ordre et justice : En Exil, la justice et le maintien de l'ordre sont placés sous le contrôle exclusif d'Administration. (...)
Les juges civils sont des fonctionnaires ayant suivi un cursus spécial, ainsi que les préfets de police, chargés chacun d'une zone de lacité. Les agents de la paix, eux, ne sortent pas de l'école d'Administration, et tout un chacun peut donc devenir policier. (...)
Le maintien de l'ordre est un vrai sujet sensible en Exil. Comment assurer un contrôle sur la masse humaine qui vit dans les entrailles de laCitéVerticale ? La réponse, comme bien souvent en Exil, est extrême. La justice est une machine à broyer... En cas d'émeute ou d'agitation sociale, les lois classiques ne s'appliquent plus, et c'est l'armée qui intervient. (...)
Mais l'aspect noir et tranchant de la pierre lunaire lui va à ravir, et le terme d'Obsidienne est entré dans les moeurs. Elle est particulièrement redoutée, aussi bien dans lacitélunaire elle-même que sur le continent. Officiellement, la sécurité civile n'est qu'un petit bureau de conseil pour le Consistoire sur les affaires de sécurité. (...)
Plus sinistre, l'Obsidienne formerait les meilleurs assassins d'Exil et de Forge, frappant sans pitié les ennemis de lacitélunaire, où qu'ils se cachent. En ce qui concerne l'intérieur, l'Obsidienne est chargée d'assurer la stabilité politique de lacité: ils traquent en premier lieu les « asociaux », mais aussi tous les réfractaires à l'ordre social, les sociétés secrètes, les associations politiques non autorisées, les révolutionnaires ou les agitateurs de tout poil. Ils exécutent des missions de renseignement pour Administration, peuvent accéder sans restriction aux ressources de Contrôle, accomplissent en toute impunité des actions de déstabilisation, des assassinats, des enlèvements... « On raconte parfois en riant que l'Obsidienne n'est qu'un croquemitaine exiléen de plus, un phantasme issu du ridicule besoin de secret des fantasques exiléens. (...)
Les peines longues ou à perpétuité sont purgées en Exil de différentes manières. L'une des plus habituelles est donc l'incarcération au Château, une sombre bâtisse à l'écart de lacité, dressée sur des récifs mortels, aux murs impénétrables. Le château est une ancienne forteresse des Anciens, un monstre de pierre massif et laid, dont l'utilité première n'a pas été deviné. (...)
Ces exécutions ont toujours lieu en public, depuis l'une des plus tristement fameuses passerelles d'Exil, celle des « Veuves éplorées ». Surplombant les jardins suspendus et les artères commerçantes de laCité, cette passerelle voit donc toutes les semaines un lot de malheureux pendouiller de ses structures d'acier, précipités dans le vide par des bourreaux masqués... C'est sans doute l'un des spectacles les plus tragiques d'Exil... mais aussi l'un des plus courus, puisque la foule s'y masse en nombre. (...)
Vous n'êtes pas sans savoir que des voix, même au sein d'Administration, se sont élevées contre la subsistance des pendaisons publiques, considérées comme rétrogrades au vu du haut degré de civilisation atteint par notrecité. Vous trouverez donc dans ce document de nombreuses méthodes d'exécution novatrices. Certaines sont assez originales. (...)
Le juge Tolin est un exemple pour ses collègues fonctionnaires. On le dit d'un dévouement absolu et sans faille à la cause qu'il chérit : la justice de sacité. A tel point que cet homme semble être une caricature des membres d'Administration. Sans aucune pitié, l'homme est la terreur des voyous. (...)
Tout comme sa rectitude effrayante et le dépouillement de sa vie privée presque monacale. Comme beaucoup de fonctionnaires, Tolin loge dans lacitéadministrative où il dispose d'un vaste appartement. Mais l'homme passe le plus clair de son temps à traiter les affaires qui lui sont confiées. (...)
Depuis le continent, lorsque le temps est clair, on distingue parfaitement bien la masse noirâtre et pesante d'Exil, très basse sur l'horizon, et la tâche de lumière de lacitéd'acier. Les 2 autres lunes, bien plus éloignées de Forge, se nomment Compagne et Solitaire. Contrairement à Exil, les 2 autres satellites sont inaccessibles en empruntant les portes d'airain. (...)
Trains et Vapeur : A l'image d'Exil, le continent se modernise, mais à un rythme bien plus lent. Il accuse un très net retard sur laCitéLunaire. Ne disposant pas des raffinements ingéniériques et scientistes, affaibli par les guerres sans fin et le morcellement de ses territoires, le Continent amorce à peine sa révolution industrielle. (...)
L'acier produit sur Forge est de qualité bien inférieure à celui provenant d'Exil, et les continentaux maîtrisent encore mal son emploi raffiné : les navires d'acier exiléens ne connaissent pour l'instant aucun rival sérieux. La conquête des airs reste une prérogative exiléenne. Les armes de laCitéLunaire sont plus rapides, plus légères, plus fiables et plus mortelles. Les matériaux de construction forgiens restent en majorité le bois et la brique cuite... Et dans les campagnes encaissées, les nouveautés telles que vapeur et produits manufacturés restent inconnues de la majorité des habitants. (...)
Ceux-ci sont déportés dans des trains pénitentiaires, dans les mines à ciel ouvert, les grandes exploitations agricoles ou les chantiers de construction des machines de guerre. L'Empereur vit dans l'antiquecitéimpériale, Nimrod, dans l'enceinte de son Palais, au milieu de la garde impériale et des courtisans. (...)
L'Empire et Exil : Les rapports de l'Empire avec Exil sont complexes. L'économie kargarlienne est complètement dépendante de l'apport de laCitéLunaire, mais l'Empire ne supporte pas cette position humiliante. Les espions kargarliens sont sans doute les plus actifs en Exil, et les tensions sont récurrentes. (...)
Les kargarliens acceptent très mal la domination de fait des exiléens sur Forge, alors qu'eux même en sont réduits à commercer avec laCitéLunaire. Toutes les tentatives kargarliennes pour prendre le pouvoir autour des Portes d'Airain se sont toujours soldés par de honteuses défaites. (...)
La police politique y a ses quartiers généraux, dans un sinistre bâtiment de pierre noire. Tout le nord de lacitéest constitué par les gigantesques casernements impériaux. Récente construction, l'imposante gare de Grand Central est le coeur palpitant de cettecitéou les plus anciens palais restent vides et glacés. Culturellement, Nimrod est aussi une ville à l'agonie, étouffée par les défilés officiels et les cérémonies pesantes du pouvoir impérial. (...)
Cesta : Le palais d'hiver est à Cesta, et c'est ici que la cour impériale passe le plus clair de son temps. Bien plus modeste que l'énorme capitale, Cesta est une jolie petitecité, à l'architecture délicate, nichée sur un pic qui domine les vallées glacées. Le port de Kelson : C'est le coeur industrieux du vieil Empire, basé sur la pêcherie et les importations et exportations. (...)
Les eaux du golfe sont très poissonneuses, et de véritables cités flottantes de bois s'occupent de ratisser le poisson. Il est ensuite traité dans les gros ateliers de lacité(dépeçage, glaçage, débit des gros vers de mer). Sans surprise, la ville empeste le poisson. Des convois ferroviaires sans fin emmènent les marchandises dans tout l'Empire. (...)
Malheureusement, il est loin de faire l'unanimité au sein même de son royaume. Ainsi, ses liens avec Exil le décrédibilisent auprès de certains de ses sujets : c'est dans laCitéLunaire qu'il a suivi ses études et il en a ramené sa femme et bon nombre de conseillers. Persuadé qu'il n'assurera la pérennité de son pouvoir qu'en rénovant ses institutions et en promouvant son économie, il a entrepris de très grands travaux industriels et la mise en valeur des riches sous-sols autrellois. (...)
Son développement récent est assez bien maîtrisé, et le roi d'Autrelles essaie de s'assurer que sa turbulenteciténe se retourne pas contre lui. Loin des gisements et des terres riches, elle entretient une tradition d'artisanat de précision. C'est aussi et surtout unecitéréputée pour les arts et son architecture déliée. Berles : Berles, à l'Est, est unecitébien plus grosse que la capitale. Elle est le véritable poumon du Royaume. C'est d'ici que sont partis les plus imposants chantiers autrellois, comme le lancement des lignes de chemin de fer. (...)
En conséquence, le roi déploie ici la majorité de ses efforts en matière sociale. Malheureusement, cela n'est pas toujours assez. Il y a peu, une gigantesque grève a ébranlé lacité, mettant en péril les approvisionnements vers la ligne de front. Au même moment, l'armée kargarlienne lançait une offensive. (...)
Beaucoup de setreniens, marins dans l'âme, ont rejoint les équipages des navires autrellois, entraînant pour la première fois une véritable synergie entre lacitémaritime et les plaines de l'Est. Quelques personnalités : Antonine Stekren : La ministre du commerce et des finances du roi. (...)
= La Ligue des Duchés : Une turbulente mosaïque de cités états : Généralités : Population : 14 millions d'habitants. Gouvernement : Cités-état, républiques ou duchés féodaux. Alliances : Chaquecitéen décide. Ennemis : Chaquecitéen décide. Statut : Guerres locales récurrentes. Cette région continentale n'a jamais réussi à se grouper autour d'un unique pouvoir fort. Les conditions naturelles y sont sans doute pour beaucoup : en partie coupés du reste du continent par des chaînes montagneuses presque infranchissables, et eux même séparés par des crêtes rocheuses et des golfes, les duchés ont toujours conservé leur origine tribale. (...)
Mais depuis l'explosion du commerce exiléen, pour lequel les Duchés sont très bien placés, ils se sont débarrassés de cette influence toute théorique. Ils sont depuis devenus « l'arrière cour de laCitéLunaire ». En effet, les Duchés ont été les plus réceptifs aux capitaux et à l'influence exiléenne. (...)
C'est d'ici que les principaux commerces illicites fonctionnent, qu'il s'agisse de trafic d'armes ou de substances prohibées. Quelques villes : Lorcane : Egalement appelée République de Lorcane, c'est unecitéindépendante, dirigée par un congrès d'industriels et de marchands. Lorcane est sans aucun doute l'étoile de cette région, et sa suprématie s'étend sur de nombreuses terres autour de ses propres murailles. (...)
Etagée sur les contreforts des montagnes, plongeant sur la lagune, Lorcane déroule ses ruelles pittoresques et animées, toutes en forte pente. De superbes ouvrages de maçonnerie en albâtre lui ont valu le surnom deCitéBlanche. Son port de bois et de toile est également une merveille. Lorcane a su se tailler la part du lion dans les échanges commerciaux avec Exil, et on retrouve ses marins aux quatre coins du Continent. (...)
Elle a armé une flotte de combat suffisante pour repousser ses voisins envieux et ses mercenaires nordiques sont réputés pour leur cruauté : plusieurs petits duchés ont d'ailleurs du fléchir le genou devant la puissance de laCitéEtat. Serpentine : A l'abri de ses murailles de pierre qui surplombent la mer, Serpentine abrite la lignée des comtes de Vendème. (...)
Durant de nombreuses décennies, ces princes pillards ont attaqué et rançonné les côtes continentales, inexpugnables depuis leurcitéfortifiée, s'appuyant sur la petite noblesse montagnarde des environs. Aujourd'hui reconvertis dans le commerce, les Vendème ont des vassaux dévoués dans toute la région et, de Serpentine, sont administrées plusieurs petites cités lacustres et montagnardes. Colirème : C'est laCitéEtat la plus au sud, bâti sur une zone de marais insalubres, principalement par des pirates indépendants. C'est unecitéde bric et de broc, mal famée, où le crime est roi, où les dirigeants, les « marchands citadins » comme ils se nomment eux-même, ne sont en fait que des chefs de gang ayant joué suffisamment du couteau pour se faire une place au soleil. Par trois fois, la flotte lorcanaise a pilonné et incendié lacitéde Colirème, mais celleci semble repousser de ses ruines. Quelques personnalités : Brasig Delpor : C'est l'un des plus puissants marchands lorcanais et une figure emblématique du congrès dirigeant lacité. Jovial et hâbleur, gentiment replet, il n'en reste pas moins un adversaire de haute volée dans toute négociation. (...)
C'est également un père de famille comblé et un homme généreux, qui n'hésite pas à venir en aide aux habitants défavorisés de sacité. Il a lui-même payé de ses deniers les rénovations de plusieurs prestigieux bâtiments lorcanais. (...)
Sa flotte commerciale aux voiles frappées de l'écusson lorcanais est sans conteste la plus importante de laCitéEtat et chaque jour, ses navires quadrillent l'océan forgien ou se dirigent vers les Portes d'Airain afin de répondre aux demandes exiléennes. (...)
Elbert de Nitofelle de Vendème : Capitaine de la frégate d'assaut La Repentance, fleuron de la marine à voiles de Serpentine. Chargé de maintenir la sécurité des convois commerciaux de lacitéducale, Elbert est considéré comme un expert en stratégie maritime et a la réputation d'être un meneur d'hommes exceptionnel. (...)
L'effet est d'autant plus pervers que les sostriens ne détiennent pas les mêmes droits fondamentaux que les habitants de laCitéLunaire : le fichage des citoyens est ici systématique, l'administration sostrienne soutient les actions de police et de régulation sociale par la force, l'intimité et le libre arbitre sont des notions qui n'existent plus. (...)
La Sostrie et Exil : La Sostrie entretient des relations privilégiées avec Exil, malgré le dédain officiel affiché par laCitéLunaire. Désireux de soutenir un nouveau pouvoir fort susceptible de museler les velléités kargarliennes, Exil n'a pas hésité à prodiguer conseils et assistance technique au pouvoir sostrien dans sa quête de puissance. (...)
La Sostrie est considérée aujourd'hui comme leur arrière-cour, et ils peuvent mener ici leurs expériences en toute liberté, sans doute même plus encore qu'en Exil. Des tensions ont même éclaté avec laCitéLunaire : le consistoire n'apprécie pas l'idée que les Scientistes puissent un jour se « délocaliser » et même ne plus fournir leurs connaissances en priorité à laCitéVerticale. Plusieurs mises en garde sévères ont été émises envers les Scientistes. Si ceux-ci semblent s'y être rangés de bonne grâce, on se doute que leur influence occulte en Sostrie doit rester considérable. (...)
Quelques Villes : Terraine : La capitale sostrienne, ancienne bourgade de taille modeste, a littéralement explosé depuis l'impulsion industrielle de la nation. Complètement défigurée, lacitéa grandi sans commune mesure, accueillant en son sein des milliers d'ouvriers déracinés, parqués dans des bâtiments dressés à la va vite. (...)
Le centre de la ville a vu construire d'énormes bâtiments froids et laids où l'administration sostrienne a pris place. Le tout ressemble aujourd'hui à une usine à ciel ouvert. Sebell : Elle est aussi appelée lacitésouterraine. La ville s'est construite sur la richesse du sous-sol des montagnes avoisinantes. Il s'agit donc d'une ville de mineurs, où les puits se comptent par centaines. (...)
Les interminables hautsfourneaux empuantissent l'atmosphère, et la ville n'est qu'une énorme plate-forme ferroviaire où cohabitent wagons et tentes. Il est à noter que Sebell est la premièrecitéoù une révolte sociale de grande envergure s'est produite. La répression a été terrible, mais durant près de deux semaines, la production d'acier sostrienne a été au point mort, entraînant le pays très vite au bord du gouffre. (...)
L'Intendant Kam : C'est le Scientiste exiléen responsable des activités de la Caste en Sostrie. L'homme et ses suivants ont pris lacitéde Terraine comme point d'appui, et malgré les récents rappels effectués par la Caste, sont encore nombreux à y mener des expériences secrètes. (...)
Carselles surplombe les vastes plaines agricoles de la vallée du Nestembes, le fleuve qui descend vers l'océan. C'est une joliecitéfortifiée, dont la principale attraction est les trois cascades qui descendent des montagnes jusqu'au coeur de lacité. Carselles a toutefois une réputation de ville ennuyeuse et morne. Persciane : C'est la ville la plus au sud du royaume, situé à l'endroit où le fleuve Nestembes commence à sortir de son lit pour se perdre dans de vastes méandres d'eau stagnante qui cheminent ensuite paresseusement vers la mer. (...)
A certains endroits, le fleuve devient marécage et l'on se perd dans les forêts de joncs et les petits îlots noirâtres. A moitié construite sur pilotis, Persciane est unecitéassez sale mais qui comparativement à Carselles, grouille de vie et d'activité. C'est un étrange carrefour culturel où le pragmatisme talbien rencontre l'étrangeté des peuples venus du sud. (...)
Quelques Villes : Merinne : Cette ville a été choisie comme capitale de la République plutôt que l'anciennecitéroyale, Bestina. A cela deux raisons : la volonté du roi de montrer que la nouvelle république était une vraie évolution, et la prépondérance économique de cette jeunecitédynamique. A l'image de la République, Merrine est un patchwork détonnant, un creuset ou des populations issues de tous les anciens duchés se mêlent et commencent à se découvrir une identité commune. (...)
Les plaines agraires qui entourent Nairolles, l'ancienne capitale, sont dévastées. Retranchés dans lacité, les « Républicains » affirment défendre l'unité de la nation, qui n'a en réalité jamais existé. (...)
Quelques Villes : Nairolles : L'ancienne capitale est aujourd'hui presque en ruines. C'était autrefois une bellecitéflorissante, campée au milieu de riches plaines agricoles qui, comme en Talbes, étaient relativement épargnées par le gel qui écrase Forge. (...)
De toute façon, plus aucun train ne circule dans les plains de Nairolles Roquestres : Si les combats restent éloignées de lacitéde Roquestres, celle-ci n'en ressent pas moins les effets de la guerre. Comme ailleurs le rationnement est dur, amplifié par l'afflux de réfugiés. (...)
Les habitants du sud défendent maintenant farouchement leur indépendance et leur lien avec les Baronnies Scentennes s'est renforcé. Les troupes républicaines furent violemment stoppées à quelques kilomètres de lacitéau début de la guerre. Prises par les combats des plaines, elles ne sont jamais redescendues. Roquestres a donc été épargné par la guerre, et conserve son aspect charmant de ville de province. (...)
Quelques Villes : Tenamévié : La plus au nord des grandes villes du Protectorat. Pour les gens des basses terres, Tenamévié est unecitédécadente, beaucoup trop influencée par les continentaux. Sans surprise, c'est dans cette ville que naissent la plupart des contestations religieuses. Lacité, d'une architecture spartiate est recouverte de poussière grise, en raison des nombreuses carrières qui l'entourent. (...)
Sycollmes : Bien que le Protecteur réside à Scovié, Sycollmes n'en pas moins le centre philosophique de la religion scovienne. Lacité, dressé sur un éperon rocheux battu par les vents, abrite en effet l'université de la foi du Protectorat, où sont formés les prêtres et les débats théologiques font rage. Le Protecteur lui-même y séjourne plusieurs mois par an. A part cette marque de distinction, lacitéest peu marquante : ramassée sur ses ruelles sombres, elle est peu étendue et la vie artistique ou culturelle y est étouffée par la rigueur religieuse. (...)
Rétrès : Rétrès est un grand port de pêche qui subit durement la remontée des froids polaires. C'est une petitecitééparpillée entre plusieurs pics qui plongent directement dans les eaux froides du golfe. Les habitants circulent sur des traverses tendues entre les rochers. (...)
Sur les frontières des grandes nations « modernes » de Forge, dans les régions reculées ou disputées, survivent de petites nations, parfois guère plus étendues que les alentours d'unecité. Ile de Stances : La Grande île de Stances n'entretient traditionnellement que peu de rapports avec le reste du continent forgien. (...)