Vivre en Exil
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La société exiléenne : Façonné par l'histoire si particulière de sa cité, l'esprit exiléen peut sembler déroutant à un étranger mal préparé. L'exiléen doit combattre quotidiennement la peur originelle de l'obscurité, qu'il commue en farouche croyance envers Administration et l'Ingénierie qui régulent sa vie et ne laissent pas de place, selon lui, au hasard. Aspirant à la liberté, il a toutefois du mal à étouffer en lui le souvenir que sa cité est basé sur la rébellion, celle de ses ancêtres ...Contient : condamnés (7)(...) Puisqu'on ne trouve guère de travailleurs volontaires pour cette tâche dangereuse et exténuante, une bonne partie de ce service est assuré par descondamnésou des détenus provisoires en attente de jugement. Les subtilités de la justice exiléenne étant ce qu'elle sont, certainscondamnésfinissent leur vie dans les conduits de la cité. Harnachés de cordes, armés de grattoirs, et équipés de lourds respirateurs, ces travailleurs s'enfoncent dans les entrailles d'Exil et doivent récurer toutes les sections de canalisations infectées. (...)
C'est le prix à payer pour qui brise « la concorde sociale » chère à Administration. Le Château souffre de surpopulation chronique. Auxcondamnéss'ajoutent les suspects en attente de jugement. Les juges peuvent donc décider de ne pas vous y envoyer, et le choix de la déportation est souvent opéré dans ce cas. (...)
Autre grand classique : les puits miniers sur les îlots lointains et les plates-formes usines où lescondamnésse tuent à la tâche. Mais la peine capitale est également une possibilité si votre crime a ulcéré un juge. (...)
Certains ont une réputation de mansuétude (ils sont peu nombreux) alors que d'autres sont réputés pour leur extrême férocité. Si vous n'avez pas de chance, vous serez donccondamnésà mort, et vous vous balancerez bientôt au bout d'une corde. Ces exécutions ont toujours lieu en public, depuis l'une des plus tristement fameuses passerelles d'Exil, celle des « Veuves éplorées ». (...)
« Vous trouverez ci joint, chers collègues fonctionnaires, un rapport détaillé de propositions formulées à Justice par des particuliers entreprenants. Toutes concernent de nouvelles méthodes de mise à mort descondamnés. Vous n'êtes pas sans savoir que des voix, même au sein d'Administration, se sont élevées contre la subsistance des pendaisons publiques, considérées comme rétrogrades au vu du haut degré de civilisation atteint par notre cité. (...)
A l'intérieur du pays, une même main de fer asservit les natifs : toute opposition est muselée par la force. Aucune voix contestataire n'est admise, et les fautifs sont placés dans des camps d'internement oucondamnésà travailler nuit et jour dans des ateliers de travaux forcés. La paranoïa est complète : la police secrète veille, les autorités encouragent les dénonciations, tout ce qui se ressemble a un mouvement social est réprimé dans le sang. (...)