JdRP Aides de Jeu : Carnets de Civilisation
(...) Il y a une foule de diverses petites choses dont j'ai envie de vous parler et que je ne sais pas où mettre : les détails de vie quotidienne, l'environnement social, détails et anecdotes – d'où ces carnets. LA SPHERE : Le terme « Sphère », qui désigne lespace connu, fut créé à lépoque de la création du Cepmes – plus précisément en –1398, ce qui ne rajeunit personne. Centrée sur Fantir, elle fait près de 250 AL de rayon ; on l'appelle ainsi parce que, si elle n'est pas une sphère parfaite, on ne va tout de même pas l'appeler « la Patatoïdale ». Il existe en son sein quelques dix mille systèmes solaires, à vue de nez. Environ 500 d'entre eux sont dotés de planètes terraformables, avec un peu d'enthousiasme et beaucoup de sous, et une centaine sont habités. Cest déjà pas mal. On estime que la Sphère faisait 400 AL de rayon à l'apogée de l’Arlauriëntur. Donc il existe une tapée de mondes isolés de la Sphère depuis la chute de l’Arlauriëntur. Si on veut aller encore plus loin, il y a un obstacle de taille à contourner : le Haut-commandement karlan, qui forme la frontière entre la Sphère et le reste de la Galaxie et a toujours interdit toute traversée de son territoire. On ne sait d'ailleurs même pas quelle taille fait réellement le Haut-commandement. (...)
Cela dit, si le but est d'arriver tout court, vous pouvez toujours tenter de monnayer votre passage sur un vaisseau marchand – ce qu'on appelle en général un « plan brontosaure ». En atmosphère, le moteur antigrav est une technologie à faible autonomie, très coûteuse et son incompatibilité avec les autres dispositifs basés sur les champs de Tzegorine pose des questions de abilité. (...)
Le transport fluvial et maritime est souvent une composante majeure de léconomie planétaire. Dans la Sphère, beaucoup de navires – même des cargos massifs – fonctionnent, sinon à la voile, tout au moins avec une variante de l'énergie éolienne. On notera, pour finir, que dans la plupart des cultures de la Sphère, une grande partie du jargon spationautique vient en droite ligne de la navigation fluviale et maritime. (...)
On trouve quelques villes nouvelles, comme Ringstadt, Vesuvio ou Troia, qui ont profité que leur prédécesseur (respectivement Berlin, Naples et Istanbul) ait cessé d'exister fort brutalement pour essayer quelque chose de différent. Les planètes eyldarin ont en général deux cités (= parc avec des maisons dessus) importantes, autour desquelles on trouve un campus universitaire, un terminal planétaire (où se posent les navettes orbitales) et quelques facilités administratives. (...)
Larchitecture atalen est souvent une variation des domaines familiaux traditionnels, bâtis partiellement en sous-sol : de la rue, on ne voit que deux ou trois étages, mais le bâtiment s'enfonce de cinq ou six niveaux sous le sol, autour dune cour intérieure. En conséquence, les tours sont rares et les villes beaucoup plus étendues. Chez les Siyani, il est difficile de déterminer si un bâtiment est une usine, une habitation, une administration ou un entrepôt ; les esprits chagrins disent que c'est en fait la même chose… Dans tous les cas, rares sont les cités qui na pas un accès à la mer ; les vraies villes siyansk étant, elles, carrément situées dans des marigots saumâtres. (...)
Ce sont des mondes de petites communautés rurales autour d'une poignée de plus grands centres d'échange, souvent massivement subventionnés. Les planètes atlano-eyldarin sont conçues pour tourner en autarcie (les rares exceptions sont Fantir et quelques mondes de la Frontière). (...)
Il n'y a pas vraiment de paysannerie ; un travailleur agricole peut très bien devenir ingénieur nucléaire, administrateur de station spatiale et/ ou ébéniste au cours dune décennie. TELEPHONE MAISON : Une civilisation interstellaire pose un certain nombre de problèmes, notamment celui des communications. (...)
Par bonheur, il y a les émetteurs tachyoniques (ou « Hyperbeam »), qui envoient le message via l'hyperespace, mais ce nest pas une technologie simple et bon marché. Pour les communications moins urgentes, un vaisseau voyage à 2-2,5 années-lumière par jour (jusquà 3 pour les militaires et autres étatisés), ou alors aux cargos réguliers, qui couvrent une année-lumière par jour. (...)
Le sabotage n'est guère plus évident : il est pour ainsi dire impossible de causer des dommages permanents et incapacitants à un réseau donné sans avoir à sa disposition un réseau de puissance au moins équivalente. TECHNOLOGIE : La propriété intellectuelle, voici un concept bien terrien ! Pour commencer, les Siyani s'en tapent ; ça ne fait même pas partie de leur vocabulaire. Dans la société atlano-eyldarin, la propriété privée est reconnue, mais l'information – au sens large du terme – est libre. Le fait que n'importe quel artisan ait le droit de démonter et reproduire leurs concepts a passablement refroidi les grandes industries terriennes. (...)
Il y a donc une production en masse de produits standardisés semi-finis, qui sont assemblés localement pour coller au mieux aux attentes des clients. Puisquon en est à parler design, Eyldar et Atlani aiment bien les designs naturels et, en règle générale, que les objets ne ressemblent pas à ce quils sont. Les Siyani gagnent sans aucun doute le pompon du bizarre, avec des appareils souvent mous et déformables, parfois gluants. Du côté de la Terre, les Européens sont adeptes du faux vieux et/ou du retro-kitsch. (...)
Cela dit, il y a arme et arme : on peut difficilement mettre sur un pied d'égalité un taser et un missile photonique. Le Cepmes a imposé un système de classes d'arme, respecté avec plus ou moins de bonne volonté. Sur Terre, les NAUS ont une législation qui autorise tout citoyen de plus de 18 ans à posséder une arme ; dans certains coins, c'est carrément une invitation. Les Ligues atlani n'autorisent que certaines armes à leurs seuls citoyens ; cependant, certains clans de Listant sont équipés pour une guerre mineure. (...)
Ce genre de schéma apparaît aussi en Fédération des hautes-terres : il y a beaucoup d'anciens militaires qui ont quitté le service actif avec quelques « souvenirs ». Les Eyldar ont purement et simplement banni toutes les armes, exception faite des armes de combat rapproché, réservées aux citoyens eyldarin. ET LA SANTE, CA VA ? La médecine a suffisamment évolué pour qu'il ne reste que très peu de tares congénitales ou de maladies mortelles ou débilitantes qui ne puissent être soignées, à un niveau ou à un autre : notamment, certains handicaps mentaux sont encore difficiles à traiter sils ne sont pas dépistés à temps. (...)
Un des grands développements de la médecine est le clonage thérapeutique, qui peut être utilisé pour reproduire des membres ou des organes abîmés ou, pour les plus fortunés, pour obtenir un corps de remplacement. Officiellement, le clonage requiert une patente d'autorisation du Cepmes, qui nest délivrée qu'après un examen rigoureux du dossier. Il existe cependant tout un « marché gris » du clonage : cliniques ne disposant pas de la patente, installations gouvernementales ou privées qui préfèrent rester discrètes, etc. (...)
– moins chères que les organisations officielles (elles ne coûtent qu'un demi-saladier), mais moins fiables. SOVTECH Simplifiée à l'extrême, la technologie soviétique repose sur le principe d'un recyclage massif de tout et nimporte quoi, mais de préférence du solide et de l'éprouvé ; un peu comme la technologie eyldarin, mais avec l'élégance d'un brise-glace nucléaire. Un ordinateur de poche soviet pèsera un peu moins de cinq kilos et utilisera une technologie à base de lampes ; il tombera en panne assez souvent, mais pourra être réparé à coups de marteau et en cannibalisant une yaourtière. Un bricoleur astucieux pourra, en le démontant, en tirer une télévision, un laser et une yaourtière. Ou une mitrailleuse… La sovtech est souvent vue comme l'expression ultime de la culture européenne de récupération et de recyclage ; il est plus probable qu'elle en soit à lorigine. (...)
NIVEAU DE VIE : L'argent a ceci de commun avec le sexe que personne n'en a jamais assez. Ce ne sont pas les joueurs de jeu de rôle qui diront le contraire. Le Cepmes instaure un contrôle très strict des opérations monétaires par le Bureau des échanges. En clair, cela veut dire que toutes les monnaies en usage dans la Sphère restent stables les unes par rapport aux autres. Une des décisions les plus controversées du Bureau des échanges est la classification des monnaies en trois catégories : principales, secondaires et locales. Les monnaies principales, actuellement au nombre de quatre, sont acceptées partout dans la Sphère. Ce sont : * Le Mallen (pl. mallin) (Ma.), monnaie dor eyldarin, référence pour la plupart des marchands et habitants de culture atlano-eyldarin et siyansk (ne serait-ce que comme monnaie de compte). * Le Crédit (Cr.) highlander est utilisé en Fédération des hautes-terres. Les « billets » sont en plastique semi-rigide, quasiment infalsifiable ; le Cepmes l'a adopté comme monnaie de référence officielle. * Le Dollar ($) américain ; les NAUS n'ayant pas informatisé leur production monétaire, le dollar est fort apprécié pour les transactions discrètes. * Le Thaler (Th.) européen est aussi une monnaie d'or, assez rare ; dans la vie courante, on lui préfère l’écu, qui vaut 5$. Le dollar est divisé en 100 cents (c.), de même que le crédit ; les deux monnaies sont d'ailleurs équivalentes (1 Cr. = 1$). Le thaler vaut 100$ ou 20 écus ; l'écu est divisé en 100 centimes (ct.). Le mallen, valant aussi 100$, se divise en 1000 dialin (sing. dialen). Les monnaies secondaires sont des systèmes utilisés à raisonnablement grande échelle, à un niveau étatique, planétaire ou autre. Les monnaies locales sont, soit des curiosités exotiques ou des unités dont léquivalence ne peut pas être garantie, faute de crédibilité bancaire. (...)
Certaines communautés (les Talvarids, entre autres) utilisent toujours des systèmes monétaires rudimentaires basés sur le troc. Les Siyani sont prêts à monnayer tout ce qui est monnayable et même un certain nombre de choses qui ne le sont théoriquement pas. (...)
Pour ce qui est des moeurs (oui, on va parler sexe, je vous rassure), c'est assez simple : la majorité de la Sphère est prête à coucher avec un peu tout le monde sans se soucier de questions accessoires telles que… ben, les accessoires, justement. (...)
L'anglais galactique s'écrit avec l'alphabet romain standard, avec quelques caractères spéciaux qui sont en fait des ligatures (comme « oe ») et un accent unique plat. L'orthographe s'écrit de manière phonétique. Dans la sphère culturelle atlano-eyldarin, on parle – ô surprise ! – l'atalen et l'eyldarin. Au reste, qu'on ne sy trompe pas : c'est à peu près la même chose ; jusqu'à l'Exil, les deux langues n'étaient d'ailleurs pas différenciées. Les non-Eyldar ont tendance à préférer l'atalen, qui est un langage plus structuré et codifié, au vocabulaire étendu et précis. Au contraire, l'eyldarin est un langage modulaire, avec lequel on peut aisément réorganiser racines, préfixes, suffixes et mots composés et dont les règles grammaticales sont, dans le meilleur des cas, floues. L'eyldarin se prête beaucoup aux jeux de langages et aux doubles sens – au grand dam du non-initié. MODE : Au niveau des matériaux, on retrouve la même opposition que pour la cuisine : synthétique ou naturel. Sur Terre, c'est le plus souvent le synthétique qui domine ; il permet d'intégrer plus facilement des fonctionnalités supplémentaires : imperméabilisation, résistance au feu, technologie à mémoire de forme (qui sadapte à la morphologie du porteur), etc. Ailleurs, on trouve plus volontiers des produits naturels. (...)
Il y a cependant une interpénétration de plus en plus prononcée : les Terriens découvrent de nouveaux matériaux, Eyldar et Atlani commencent à intégrer certaines technologies terriennes dans leurs vêtements. Les vêtements sont une chose, les accessoires en sont une autre. Les bijoux ont toujours la cote partout dans la Sphère (même chez les Karlan, qui eux appellent ça des médailles). Souvent, les bijoux eyldarin ou atlani incorporent une ou plusieurs fonctions cachées : aide-mémoire électronique, « clé identitaire », communicateur, voire arme. Les Siyani adorent les pierres précieuses, principalement à cause de leurs jeux de lumière. Si on veut faire dans le brutal, il y a toujours les tatouages et les piercings, ces derniers souvent en polymères imitant une matière organique, comme le bois ou l'os, et parfois des petits systèmes électroniques miniaturisés. Le tatouage classique reste un standard, mais le fin du fin, c'est le biofilm : un tatouage lumineux et animé ; souvent, comme le biofilm, les tatouages sont biodégradables. (...)
C'est ainsi que rentre en jeu la deuxième capacité de la sapience : l'imagination. Ainsi sont nés, au cours des siècles, un certain nombre de concepts, d'histoires et de légendes. Eyldar et Atlani ont une notion de la réalité historique qui est, au mieux, très fluctuante. La Légende (Narnia) est l'ensemble des histoires, romans, poèmes, rumeurs et anecdotes qui parcourent l'espace eyldarin. S'il en existe des versions écrites (la plupart des clans et des bibliothèques en ont une version plus ou moins complète et à jour), la Légende elle-même est orale. La Légende est aussi importante dans la vie d'un Eylda que la télévision dans celle dun Terrien : elle forme la culture générale eyldarin. Pas mal de gens disent que les Conspirations sont aux Terriens ce que la Légende est aux Eyldar, ce qui agace passablement ces derniers. A vrai dire, « Conspiration » est un terme générique pour désigner toutes les théories paranoïaco-paranormales qui traînent dans l'espace terrien (et un peu ailleurs, aussi), les mythes urbains et autres contes de vieille femme. (...)
Par exemple, la plus connue est la « Conspiration du King », qui désigne Elvis Presley comme roi des Etats-Unis dans le courant du XXe siècle. Dans une certaine mesure, la Légende eyldarin et les Conspirations terriennes se rejoignent : certaines Légendes, notamment celles qui concernent la Terre ou sa proche banlieue, ont leur équivalent conspirationniste. (...)