JdRP Synopsis : Le sang des rois
Chamiram, aînée de la branche cadette de la famille royale hayk, est une femme de tête, qui ne supporte plus la présence sassanide en Hayastan. Elle a décidé avec les siens de fomenter une révolte pour libérer le pays et faire monter son frère sur le trône. L’action est périlleuse, et il leur faut fédérer de nombreux alliés s’ils veulent l’emporter. Une partie de la noblesse pourrait rapidement se rallier à eux grâce à leur origine dynastique, mais de nombreux Hayk se rangeraient dans le camp sassanide si on leur laissait le temps de réagir. La victoire doit être écrasante et rapide. Les deux comploteurs ont donc cherché de nouveaux alliés et se sont tournés vers les impétueux clans des montagnes. (...)
Même le charismatique Chiraz manque d’un appui décisif pour se lancer dans une aventureuse attaque de l’immense force sassanide. Aussi la kabbale de Chamiram a-t-elle imaginé de s’emparer de la couronne du Takvor, l’ancien roi-brigand, pour la remettre à Hovannez et le rallier à leur cause, avec derrière lui tous les clans montagnards. Une telle prouesse ne sera pas aisée mais une opportunité se profile à l’horizon : un membre de la famille royale a été envoyé comme émissaire à l’étranger, dans la bruyante cité d’Etherne. (...)
C’est là l’occasion rêvée de s’emparer de cet otage important, afin de l’échanger contre la couronne du Takvor, précieusement conservée à Babylone. Tous ces plans ne sont pas non plus tout à fait inconnus d’autres acteurs, dont le satrape lui-même. Parfaitement informé de la manoeuvre, il la laisse prendre un peu d’ampleur pour voir qui va se compromettre aux côtés des rebelles et pouvoir châtier tous les coupables. Acte un : L’ambassadeur, la couronne et la République Résumé : Un important émissaire de l’empire sassanide, membre de la famille du Roi des rois, a été envoyé à Etherne et est hébergé chez le sénateur des PJ. Mais l’homme est enlevé par ce qui semble être des rebelles hayk, avec l’aide d’un officier latin. L’honneur de la famille est en jeu et les PJ doivent sauver l’ambassadeur. Scènes principales : Une soirée avec l’ambassadeur : l’ambassadeur sassanide vient négocier la signature d’un traité commercial impliquant des avantages pour les marchands orientaux à Ostie et des contreparties pour les compagnies de publicains dans les satrapies. Le sénateur patron des PJ organise une réception pour discuter de ces accords, conviant des invités de marque latins ainsi que la délégation sassanide. Voici l’occasion de présenter les acteurs de la campagne : - Un jeune et discret représentant de l’ordre Taurus, officiellement des érudits sassanides, officieusement la « police secrète » du Roi des rois. - La ravissante Chamiram elle-même, plutôt séduisante et à l’apparence inoffensive. - L’ambassadeur sassanide, entouré d’une pléthore d’esclaves, et lourdement chargé de bijoux, de khôl et de parfums. - Un petit noble, complice de Chamiram et en fait espion au service du satrape Zomorrod. - Un jeune officier latin, officier de cavalerie, amoureux de Chamiram et autre complice de l’affaire. - Ainsi que des sénateurs latins, que vous pourrez choisir parmi ceux que vous avez déjà mis en jeu ou parmi les principaux PNJ. L’enlèvement : alors que la soirée est terminée et que chacun a regagné ses quartiers, un incendie éclate dans une des ailes de la domus. Aussitôt, tout le personnel accourt pour l’éteindre. L’officier latin propose rapidement de mettre l’ambassadeur à l’abri dans un autre endroit, avec une escorte de sebaciara, et reçoit l’approbation d’une partie de la délégation (les complices) qui remporte l’accord de l’ambassadeur. Pendant ce temps, l’envoyé de l’ordre Taurus contribue à éteindre l’incendie : sa seule présence, doublée de ce qui semble être un rituel oriental, semble étouffer les flammes. Si les PJ ont contribué à éteindre l’incendie, ils découvrent que celui-ci est criminel (flasque d’huile près du foyer). C’est d’ailleurs un des Sassanides qui a donné l’alarme. L’escorte se met en route, avec ou sans les PJ. A mi-chemin, les sebaciaria, des hommes de mains déguisés, s’emparent de la délégation alors que l’émissaire sassanide est emmené par le Grand Cloaque. Les PJ peuvent alors capturer un des sbires pour avancer ensuite plus vite dans leur enquête, ou, en mettant à mal les bandits, forcer les complices sassanides à abattre leurs cartes et à révéler leur duplicité. Dans tous les cas, l’ambassadeur devra être séquestré. Si les PJ arrivent à sauver d’autres membres de la délégation, ils plaideront leurs causes auprès des officiels furieux et pourront leur venir en aide plus tard, en Hayastan ou dans l’empire. L’enquête : la situation est grave ; la capture de l’ambassadeur représentant un casus belli, et la responsabilité du sénateur étant en jeu. Les PJ doivent rapidement retrouver l’otage. La rapidité de leur investigation doit dépendre des éléments recueillis pendant les scènes précédentes. Leur première piste devrait être… - L’officier félon. Celui-ci a rencontré la jeune femme hayk il y a plusieurs mois et l’a revue à plusieurs reprises. Ils se voyaient toujours dans le même quartier, où les orientaux sont nombreux. (...)
On leur avait promis une récompense royale, peu à la portée d’un simple officier. L’argent qu’ils ont touché par avance est de l’or sassanide, qui leur a été remis par un homme à l’accent achéen, peut être un antioque. - Chamiram. Après avoir mis en évidence ses liens avec les conspirateurs (lors de l’enlèvement ou en enquêtant sur l’officier), les PJ peuvent enquêter sur elle auprès d’autres membres de la communauté sassanide, et apprendre son identité et son bagage ; ils découvriront aussi de quels membres de la délégation elle semblait proche (ses complices potentiels). Ses motivations resteront toutefois obscures jusqu’à ce que les PJ reçoivent… - …l’ultimatum. Envoyé très vite après l’enlèvement, il exige que la couronne du roi-brigand soit remise aux Hayk en l’échange de l’otage. Un homme seul devra se présenter avec l’objet à un lieu dit, où il rencontrera son contact qui l’amènera en présence de l’otage. Tout autre événement déclencherait l’exécution de l’otage. L’échange devrait avoir lieu …en Hayastan. - Le quartier oriental. En écumant cette zone et en interrogeant ses habitants (faites jouer les potestas des PJ sinon pour les contacts), les PJ devraient comprendre que des barrières invisibles séparent les habitants issus des différentes provinces de l’empire. Les Hayk ne seront pas très enclins à leur répondre, les Sassanides prêts à les aider si on montre patte blanche, les autres plutôt à négocier. En tout cas, certains ont remarqué Chamiram, et les PJ devraient finir par trouver la maison qu’ont discrètement occupée certains membres de la délégation. D’ailleurs quelques fidèles sont toujours là, affairés à nettoyer au plus vite toutes les preuves (à moins que les PJ n’aient été trop lents). (...)
Ce sont des sous fifres mais ils permettront d’en apprendre un peu plus, en donnant tout les conspirateurs, et le motif de l’opération. Plus encore, ils savent que l’ambassadeur est retenu dans le grand Cloaque, les égouts, non loin d’une bouche donnant sur le Neptune. Il doit être incessamment emmené par là jusqu’à un bateau… 1 La cellule de l’ambassadeur : les PJ doivent planifier vite, très vite, un assaut sur la cellule. C’est une question de minutes. Avec quelques contacts et du courage, ils pourront délivrer l’ambassadeur de ses geôliers qui s’apprêtent à l’emmener nuitamment sur le Neptune dans un frêle esquif…la poursuite peut d’ailleurs continuer sur les eaux, en espérant que les PJ sachent nager. (...)
Il met toutefois en avant un autre problème : l’or qu’il a utilisé aurait été donné par un contact étranger, connaissance de Chamiram, qui se serait trouvé enthousiaste à l’idée de perturber l’ordre de la capitale et faire accuser les Latins. (...)
Il est parti avec les principaux conspirateurs, mais les prisonniers et les papiers saisis permettent de trouver leurs adresses en Hayastan, qui seront autant de pistes pour l’acte deux. Acte deux : le roi, la princesse et le satrape. Résumé : Les PJ doivent découvrir qui a financé l’enlèvement et partent en Hayastan. Le Sénat les a chargés de cette chasse car il soupçonne une manipulation d’une puissance étrangère. L’ambassadeur sassanide est en outre de son côté plus furieux que reconnaissant, et toute nouvelle information sur les évènements intéressera les sénateurs. Les PJ partent donc discrètement. Mais les rôles vont être inversés une fois en terre étrangère. (...)
Les comploteurs auront alors de nombreux appuis, et la situation demandera du tact et de la diplomatie, ainsi qu’une certaine habileté à survivre aux embuscades. Au final, les PJ peuvent arrêter l’espion étranger, mais sont pris au piège des complots sassanides et doivent aller jusqu’au bout de l’aventure. Scènes principales : Sur l’échine de Neptune : l’agitation gagne le Sénat et les Sassanides d’Etherne alors que l’affaire commence à être connue. La situation du sénateur est précaire après ce qui s’est passé chez lui, et il doit remonter la pente. (...)
Il pourrait aussi être utile qu’ils ramènent le maximum d’informations sur le pays. Ils doivent donc embarquer pour rejoindre les ports du Kaukas et atteindre l’Hayastan où doit avoir lieu l’échange (les autres comploteurs ignorant encore a priori que celui-ci est annulé). (...)
Mais rapidement ils sont eux aussi mis sous la surveillance de plusieurs autres groupes… - les hommes de Chamiram, qui veulent les éliminer ou les retourner. Ils seront toutefois surpris de les voir en Hayastan, et prendront le temps de mieux cerner leurs intentions. Plus intéressant, les PJ, en étant témoins et ou victimes de la surveillance sassanide, pourraient prendre fait et cause pour les rebelles. Le charme de Chamiram ou de ses ami(e)s pourrait aussi être utile. - La police du satrape. Très discrète mais présente, elle s’inquiète des mouvements des « touristes » et connaît surtout l’affaire de A à Z, le satrape en étant l’instigateur. Elle souhaite à la fois recueillir les noms des conspirateurs tout en leur laissant le temps et les moyens de se regrouper. Les rebelles ne doivent se douter de rien. Les PJ pourraient faire de bons appâts, ou de bons espions à son service et elle essayera de les soumettre. (...)
Assassiner des gens parmi toutes les factions présentes ne lui pose aucun problème, pourvu qu’il réussisse à semer le quiproquo et le désordre. Les rebelles ne lui font pas totalement confiance et ils pourraient s’en éloigner si on leur montrait sa duplicité. (...)
La couronne des brigands : à un moment, les PJ devraient faire un choix pour savoir sur qui ils vont s’appuyer pour arriver à leurs fins. Jouer le jeu des Sassanides ou celui des rebelles, feindre la fidélité pour mieux trahir, ou rester loyaux à leur parole. Deux évènements les obligeront à choisir. - L’échange de la couronne. Il doit toujours avoir lieu, même si l’ambassadeur n’est plus captif. Apparemment personne n’a prévenu le satrape de ce changement… ou plutôt il feint de l’ignorer afin de pouvoir faire réagir tous les rebelles, alors que toutes ses garnisons sont discrètement mises en état d’alerte. Il a même fait fabriquer une fausse demande royale pour Babylone afin de se faire amener la couronne, un bien du Roi des rois. L’échange sera aussi un bon moment pour essayer de retrouver l’espion étranger, qui ne sera pas très loin. - Dans la foulée les Sassanides devraient lancer une première vague d’interpellations afn de donner un coup de pied dans la fourmilière et de hâter le mouvement (ou de lui couper l’herbe sous les pieds). A ce moment les PJ devraient payer le prix de leurs choix, en étant poursuivis ou utilisés par les Sassanides, selon les options retenues. Tout sera alors en place pour l’explosion finale… Acte trois : l’Agi-Arat, la loi et l’étranger. Résumé : Le final approche. Pressés par les Sassanides, les rebelles vont lancer leur tentative de coup d’état lors de la Fête des origines, alors que les forces du satrape se massent tout autour. Les PJ vont agir dans un camp ou l’autre pour influencer ce dénouement, eux même contraints par les acteurs en place. Scènes principales : Si les personnages sont dans le camp sassanide, les agents du Roi des rois font pression sur eux pour qu’ils restent jusqu’à l’arrestation des rebelles, afin qu’ils prouvent leur innocence. Dans le cas contraire, ils risquent fort d’être pris dans le camp de Chamiram jusqu’à ce que celui-ci l’emporte ou soit balayé. Une telle occasion ne devrait pas tarder. Pendant leur enquête, les PJ ont pu apprendre que le déclenchement du coup devrait avoir lieu pendant la fête des origines. Durant celle-ci, sur les flancs de l’Agi-Arat, les agents du satrape seront forcés à la plus grande discrétion. - Le Takvor. Si les rebelles ont pu prendre la couronne, ils entreront en contact avec les clans des montagnes, tous présents pour la grande fête. Ils essayeront de faire élire Chiraz d’Hovannès, mais cela n’ira pas sans heurts. Les Sassanides pourraient bien proposer leur appui au perdant. - Le conseil. Avec ou sans la couronne, les comploteurs doivent retrouver les grands nakharars pour leur proposer la rébellion. Si les Sassanides ont été poussés à l’erreur et que la couronne a été récupérée, le feu prendra. Sans provocation des hommes du satrape, les nobles ne s’engageront pas, mais les clans suivront leur roi. Sans la couronne, c’est un échec, et personne ne les suit. (...)
Leur aventure devrait alors se conclure dans un suicide d’honneur, afin d’échapper à une arrestation infamante. Ce sera sinon le début d’une terrible bataille, les troupes du satrape étant sur le pied de guerre, à la probable surprise des rebelles. - L’arbitrage du Taurus. Enfin, dernière solution, les PJ arrivent à faire valoir la perfidie du satrape auprès de l’ordre Taurus qui décide d’un compromis plutôt que d’arriver à la guerre civile. Zomorrod sera alors rappelé à Babylone, ce qui calmera la population, et temporairement remplacé par un noble hayk. A leur retour à Etherne les PJ auront droit à un long debriefing auprès d’une sorte de commission du Sénat, fort intéressé par cette actualité orientale. L’espion antioque sera dûment interrogé, et l’ambassadeur de son royaume convoqué par les sénateurs pour une petite séance d’explication.