JdRP Scénarios : Des mots sous les décombres
(...) Synopsis : Alors qu’ils sont en train d’achever une transaction quelconque sur un marché, les personnages se voient proposer de prendre possession d’un stock de livres retrouvés par hasard dans des ruines. L’information est un piège qui vient d’une faction rivale souhaitant nuire aux personnages. Cette dernière sait que ces livres sont inestimables mais également qu’un monstre hante les ruines. Elle compte attirer les personnages dans la librairie et les dénoncer aux autorités, les laissant coincés entre le monstre qui y vit et l’armée allemande à l’extérieur… PREMIERE PARTIE : Livres et Salamandres. Introduction (scène de tension 0) : Les personnages sont en train de faire leur marché. Le lieu dépend bien évidement de leur secteur de résidence (s’ils en ont un), de leurs habitudes et de leurs besoins. Une faction de mercenaires endurcis n’aura pas la même liste de course qu’un groupe de médecins et de soignants. Quoiqu’il en soit, prenez le temps de leur décrire l’endroit. A vous, MJ de bien l’imaginer. (...)
Est-ce un marché souterrain réservé aux invités sélectionnés, situé dans un dédale de caves reliées entre elles ? Est-ce un marché organisé à la sauvette entre deux patrouilles, derrière un bâtiment en ruines ou encore une sorte de regroupement d’étals libertaires dans lequel se pratique le troc ? Décrivez également l’entourage des personnages, les marchands vêtus de haillons rapiécés, les soldats déserteurs aux uniformes encore un peu frais, les civils les regardant d’un mauvais oeil, les enfants déambulant dans les jambes en riant, le froid, le brouillard matinal. (...)
En effet, son père, Sergiusz, est un malin qui laisse traîner ses oreilles un peu partout. Il a toujours des plans pour trouver des livres, fouiller des bases abandonnées à la hâte ou autres combines souvent fructueuses. Il vit de ce trafic d’informations, se contentant de prélever sa part du butin. (...)
Pour une raison qu’il vous reste à déterminer. Si ce sont des savants, alors c’est pour leur vendre des livres de leur discipline (histoire, médecine etc.), si ce sont des marchands, c’est pour écouler un gros stock grâce à leur réseau. (...)
Si ce sont des mercenaires, c’est parce que le stock à récupérer se situe dans une zone trop dangereuse pour que Sergiusz s’y aventure seul. Et là, à priori, si l’on en croit Jakub, son père a des informations sur un gros gros stock de livres. Les personnages ne devraient pas faire la fine bouche devant une telle opportunité. Certes, détenir ou faire le trafic de livres est totalement interdit. Le NeuReich traque les récalcitrants et n’oubliez pas d’agiter le spectre des Salamanders, ces brigades chargées de détruire tout ce qui a plus de 50 ans et donc la plupart des livres (hors les ineptes recueils propagandistes qui ne servent qu’à allumer le feu dans les chaumières). Cependant, ces bouquins s’arrachent à prix d’or pour peu qu’ils trouvent preneurs. Bien entendu, une faction savante ne pourra pas résister à l’idée de renforcer un peu leur bibliothèque, voire de troquer ces livres contre d’autres avec une faction amie. Le petit lopin de terre de Sergiusz est à l’ouest de la ville, dans le secteur de Bielany (ou tout autre secteur sous occupation allemande qui vous arrangera). Il s’est installé sous un pont de chemin de fer, dans une cabane qui servait autrefois aux agents du rail. Il a creusé dans le tunnel une sorte de pièce secrète dans laquelle il conserve, emballés dans des vieux tissus secs, ses quelques trésors issus de missions couronnées de succès. Cet homme qiu paraît avoir une quarantaine d’années bien tassée, très maigre, au dos voûté vit seul avec son fils et trois poules faméliques n’ayant même plus la force de gratter le sol boueux autour d’elles. (...)
Un bombardement dans le sud du secteur (des zeppelins russes ont pilonné une position allemande durant la nuit, il y a deux semaines) a fait s’écrouler un immeuble déjà en ruines. Sauf que cela a permis de dégager un boyau, aussitôt exploré par ceux qui sont à la recherche de choses à trouver, à revendre… Et incroyable, il y avait un passage pour une librairie. Le tunnel improvisé, à l’équilibre précaire, donnait sur une boutique préservée par miracle. (...)
Des rayonnages entiers de bouquins, la plupart assez bien conservés. Il tient l’info d’un fanfaron, un gars nommé Lothar qui parlait un peu fort à ses amis. Sergiusz se dit qu’une troupe aguerrie peut prendre de vitesse Lothar et ses hommes et faire main basse sur le stock avant eux. Bien sûr, Sergiusz entend se prélever une bonne part pour s’assurer de passer les prochains hivers au chaud. Who’s who ? Il est temps de personnaliser le scénario suivant la faction de vos PJ. Selon l’orientation, les objectifs de cette dernière, la faction antagoniste sera différente. Par exemple, si vos personnages ont monté une faction de mercenaires, la faction rivale sera un groupe de concurrents cherchant les mêmes contrats. Si vos personnages sont engagés politiquement, il s’agira d’une milice à l’opposé de l’échiquier politique. Voici quelques exemples dans lesquels vous pouvez piocher : Les zadny krwi : Cette faction dont le nom polonais signifie « Avides de sang » est une milice de sinistre réputation. Engagés volontaires auprès du NeuReich, ils vénèrent la force brute et les armes puissantes. Ils n’ont que mépris pour « les faibles », les malades, les personnes âgées, les minorités. Ils sont alimentés en armes de gros calibre par le NeuReich. Cependant, les forces allemandes se méfient de ce groupe. En effet, les zadny krwi ne cachent pas leur répugnance pour les Uberm qui sont pour eux des « dégénérés abâtardis par la science rouge ». (...)
Ce groupe est dirigé par un déserteur allemand du nom de Franz Wollenberg mais se faisant passer pour un Polonais du nom d’Andrzej Maczuga. Cette faction sera l’idéale en ennemie de tout groupe à visées politiques pacifistes, socialistes, communistes ou anarchistes, bref, toute faction militant politiquement. Brüder : Cette faction est un regroupement de mercenaires déserteurs allemands. Dirigés par une fratrie de cinq anciens soldats, les frères, Balduin, Arnulf, Barnabas, Tobias et Tankred, leur chef, cette petite bande n’agit que pour l’argent et se place du côté du meilleur payeur. Ces mercenaires feront un parfait ennemi pour une faction de PJ qui marcherait sur leurs plates-bandes. Faction russe dont le nom signifie « les Bons Compagnons de Staline ». Ce sont de redoutables fanatiques staliniens agissant pour le compte du 7ème Bureau en tant qu’agents de renseignement et d’élimination. (...)
Jusqu’à présent, ils ont surtout servi à l’élimination d’autres apparatchiks rivaux, notamment au sein du NKVD ou du GRU mais cette faction agit aussi par elle-même, souvent pour contrer tout groupe qu’elle estime menacer les intérêts du Komingrad. Tabula Rasa : Ce groupe est destiné à devenir l’antagoniste d’une faction de savants, d’historiens ou de médecins. Ils sont persuadés que la guerre ne finira que quand toute trace du passé aura été détruite, car c’est le passé qui condamne les pays à s’affronter dans une volonté de revanche. Par conséquent, ils traquent ceux qui conservent des livres, des témoignages historiques. Ils sont dirigés par un conseil de 3 mystérieux chefs surnommés Arvo, Heino et Edvard, sans que l’on en sache plus sur eux. (...)
Scène 2 : Sur la route vers la libraire (indice de tension 4). Il est probable que les personnages voudront rapidement explorer les ruines et tenter de localiser la librairie rapidement. Situez cette dernière en zone allemande mais dans un arrondissement voisin des personnages histoire de les forcer à accomplir un petit périple dangereux. Vous pouvez en profiter pour leur faire rencontrer quelques personnages, des futurs contacts pour de prochaines aventures. (...)
Friedrich et Zamia sont un couple spécialisé dans le transport d’objets dangereux et interdits, particulièrement les livres. Ce couple écume la ville à bord de leur véhicule blindé perfectionné et livre ou transporte tout type de marchandise dangereuse tant qu’elle aide les résistants. (...)
Ils ne font ainsi pas commerce de leurs services pour aider les mercenaires neutres ou les factions collaborant avec les occupants. Ils transportent des armes, des vivres, du matériel ou des livres tant que cela aide les factions qui résistent à l’occupant, quelque soit leur bord politique. Ils sont particulièrement recherchés par les Salamanders. Les personnages peuvent voir leurs portraits sur un bon nombre d’affiches et d’avis de recherche dans le secteur. (...)
Il est fort probable que les personnages aient entendu parler de leur militantisme, d’autant plus si la faction comporte quelques savants ou lettrés. Melchior est un solitaire, un vigilant. Il arpente le quartier muni de son énorme fusil modifié (une arme expérimentale dérobée lors de l’attaque d’un convoi soviétique) constellé d’appareillages analysant le sens du vent, la température, la distance de la cible, des viseurs nocturnes, scanner, radio etc. (...)
Une bande de miliciens rançonnant les voyageurs. Se tirer de leurs griffes peut constituer un moment d’anthologie de course poursuite à travers les ruines. Alors que la nuit tombe, vous pouvez les inquiéter un peu s’ils sont encore sur la route et n’ont pas prévu de lieu sécurisé pour bivouaquer. (...)
Quelques pilonnages nocturnes, le tir de quelques snipers aux fusils équipés de viseurs infrarouges ou même les hurlements déchirants d’une meute de blutgeisters en maraude (pour les MJ les plus sadiques) auront tôt fait de pousser les PJ à renforcer leur abri et à organiser des tours de garde (n’oubliez pas les tests de fatigue – manque de sommeil, p77). Les ruines ont des oreilles : Lothar est bien évidemment membre de la faction antagoniste que vous avez choisi pour rendre la vie dure à vos personnages. Il a fait exprès de parler fort près du vieux Sergiusz afin que ce dernier aille cafter aux PJ, dont il souhaite la perte. Il a découvert cette librairie par hasard, en assistant à l’effondrement du bâtiment et en repérant le passage. Avec un membre de sa faction, ils ont exploré ces ruines et ont découvert le stock de livres. Mais ils ont été attaqués par une bête immonde (en fait, un stakhanov rendu fou par le manque de krov) et ont fui. Le compagnon de Lothar est mort durant la fuite, gravement blessé par le monstre. Depuis, Lothar n’envisage plus d’y retourner et compte bien y attirer les personnages, les laisser entrer et ensuite les bloquer avec l’arrivée des soldats allemands. Coincés avec un monstre et cernés à l’extérieur, il ne donne pas cher de la peau des personnages. Il a pour plan de s’embusquer près des ruines pour attendre la visite des personnages. Dès qu’ils se seront enfoncés dans les ruines, il foncera à la Kommandantur allemande et les dénoncera moyennant rétribution. Histoire de faire d’une pierre deux coups. Seulement, ce qu’ignore Lothar, c’est que Sergiusz n’était pas le seul à écouter discrètement la conversation. L’un des clients du bar, un vieux borgne déserteur tellement marqué par l’alcool qu’il est surnommé « zadnywodka » (assoiffé de vodka) auquel personne ne prête attention est un informateur au service du NeuReich. Il a aussitôt fait son rapport en évoquant le groupe de Lothar (sans savoir par contre que Lothar souhaite piéger les PJ). L’information a été transmise et est vite arrivée jusqu’aux Salamanders. L’Unterscharleiter Tanja Waddel a été détachée sur cette affaire par ses supérieurs. Cette jeune femme arriviste, au grade équivalent à celui de sergent a mis ses hommes sur le coup. (...)
Néanmoins, en froid avec « ce gros porc vicieux d’obersturmleiter Hempf », elle n’a pas envie qu’il s’attribue le prestige d’une telle découverte. Elle pourrait foncer de suite et récupérer les livres mais elle tient également à faire d’une pierre deux coups. Elle compte en effet : 1. Neutraliser la faction de Lothar (car elle ignore qu’il veut juste tendre un piège aux PJ). En effet, elle se méfie de ces miliciens/savants/mercenaires (même si la faction est pro-NeuReich). 2. Récupérer le fond d’archives et le brûler, évidemment. Elle a donc prévu d’attendre l’arrivée du groupe de Lothar, de les coincer dès qu’ils auront déblayé la zone et sorti les livres (c’est autant de risque de finir écrasés par des gravats en moins), de les jeter dans les geôles allemandes. Elle a entendu parler par ses informateurs d’un monstre qui hanterait les lieux mais elle refuse d’accorder crédit à cette légende absurde. Là encore, histoire de compliquer encore les choses, l’un de ses hommes est un Uberm, membre de la Cinquième Colonne (Poelzig fait surveiller ses propres milices par sa société secrète). Il a prévenu ses supérieurs de la trouvaille de Waddel. L’Obersturmbannleiter Gerd Hessenstein, un Spiegel de classe 4 de la Division Alpha est sur l’affaire. Il compte bien court-circuiter tout ce petit monde pour récupérer les bouquins pour lui-même. (...)
Faire croire à ses cibles qu’elles meurent (ce qui cause un black-out total à la victime le temps de l’illusion). Par contre, il n’est pas au courant de l’existence du monstre dans la librairie. Au final, cette librairie attire bien du monde : * Les personnages. * La faction antagoniste mais comme instrument car elle se moque des livres, trop dangereux à récupérer pour elle. * L’Unterscharleiter Tanja Waddel des Salamanders. * L’Obersturmbannleiter Gerd Hessenstein de la Division Alpha. Scène 3 : Les ruines de la librairie (indice de tension 4). Il est temps de détailler un peu le site. La librairie est ensevelie sous les gravats de deux immeubles effondrés. Elle est totalement invisible de l’extérieur. On ne voit qu’un gros tas de gravats sur une trentaine de mètres. Autour, les autres maisons ont mieux résisté et quelques étages sont encore debout. (...)
Il faut traverser un boyau détrempé long d’une quinzaine de mètres à l’équilibre précaire s’enfonçant dans le sol pour attendre une pièce obscure (aucune lumière du jour n’y pénètre). C’est l’entrée de la cave de la librairie. Il y a quelques réserves de nourriture notamment un petit stock de conserves et quelques bouteilles de vin français et de schnaps autrichien. (...)
L’une d’entre elle était la porte d’entrée de la boutique, à côté de la vitrine. A présent, ce côté de mur est totalement effondré, ce qui a d’ailleurs renversé un rayonnage. Les livres sont tombés au sol et certains sont coincés sous des gravats. Une autre porte menait à l’étage (le lieu de vie du libraire et les combles pour le stock) mais l’escalier est écrasé par d’énormes blocs de béton de l’étage supérieur. (...)
Sur le millier d’ouvrages disponibles, peut-être peut-on en sauver une cinquantaine (ceux qui étaient sur les rayonnages et relativement abrités de l’eau). Ce qui est déjà assez énorme et constitue une petite fortune. Ces ruines sont peuplées. N°44 – Col 63439 est un stakhanov fugitif. Sa colonne a été coupée de ses lignes de ravitaillement dans le sud de WarsaW. (...)
Il a repris une parcelle de conscience et s’est enfui. Il a erré, suivant les fumées dans le ciel jusqu’à la ville. Réfugié dans ces ruines, il a découvert des livres. Et dans ces livres quelques gravures. Dont une qui représentait la Douma de Rostovsur-le-Don, la ville dans laquelle vivait l’infortuné soldat avant d’être condamné à l’intégration d’une colonne stakhanov pour être arrivé au travail avec une demi-heure de retard à deux reprises. Depuis la découverte de ce livre, N°44 ne sort plus de cette librairie. Il est obnubilé par cette gravure sur laquelle il focalise son esprit, sentant que d’autres images sont sur le point de percer le brouillard qu’est devenue sa mémoire. Alors que les personnages s’approchent des ruines, faites leur faire un jet de Perception * Stratégie/Observation difficile (15). Les PJ réussissant remarquent quelques traces de pas autour de ces ruines. Elles ont manifestement été fréquentées récemment. Ceux qui font le meilleur score, et si celui-ci dépasse 16, ils aperçoivent quelqu’un d’embusqué dans le petit bâtiment d’en face. Il s’agit d’un homme de Lothar, appelé Franz, qui attend qu’ils pénètrent dans les ruines pour foncer à la Kommandantur les dénoncer contre récompense. Cependant, si aucun des personnages ne le repère, cela ne fait que retarder l’arrivée des militaires allemands car Waddel a déjà placé ce secteur sous surveillance pour court-circuiter Lothar. Disposant d’un meilleur matériel, elle a placé un guetteur équipé d’une puissante longue-vue, plus éloigné et impossible à repérer (à moins qu’un personnage équipé d’une lunette, par exemple un sniper, décide d’explorer les alentours avec attention en prenant le temps qu’il faut à un repérage complet). (...)
Si les PJ arrivent à l’attraper et se montrent menaçant (faites leur faire des jets de Interaction * Expression/ Manipulation ou Interaction * Stratégie/Torture, d’une difficulté de 12, il se met à table rapidement et raconte ce qu’il sait et la stratégie de sa faction mais il ignore tout de la présence du Stakhanov. Lothar a menti à ses hommes pour ne pas les effrayer. Dans un tel cas, on peut imaginer que les Pj, pensant avoir éliminé la menace, poursuivront leur exploration. Alors la brigade de Salamanders de Waddel se déploiera pendant qu’ils sont dans les ruines. S’ils ne repèrent pas Lothar, ce dernier ira les dénoncer mais sera jeté dehors dédaigneusement par Waddel, qui prépare sa brigade pour l’intervention. Scène 4 : L’exploration de la librairie (indice de tension 3). Les personnages, en toute logique devraient donc entrer dans les ruines, soit en pensant avoir neutralisé la menace, soit en ignorant tout de cette dernière. Laissez les déambuler un moment, avancer prudemment (on ne sait jamais qui peut squatter des ruines isolées), s’exciter de la fabuleuse découverte, être un peu déçu par l’état de la grande majorité des livres… Quand vous estimez qu’ils ont exploré quasiment l’intégralité de la librairie, faites les se rapprocher d’un rayon complètement effondré dont émerge une odeur horrible, une odeur de charnier. Ils tombent alors sur une ombre massive, grondante, cliquetante et dégageant une odeur de putréfaction immonde. N°44 ne les a pas entendu arriver mais il est terrorisé. Son esprit totalement égaré les assimile à ses tortionnaires. Il ne veut plus souffrir, il ne veut pas qu’on lui prenne son livre. (...)
Waddel n’a pas l’intention de faire de prisonniers. Scène 5 : Nid de guêpe (indice de tension 6). Les PJ sont coincés. D’un côté, une escouade de Salamanders équipés de mitrailleuse cerne le bâtiment. De l’autre côté, un stakhanov fou erre dans les ruines en mugissant. Inutile de préciser que tenter une sortie par le boyau est suicidaire. Contre toute attente, des PJ psychologues ou suffisamment apaisants pourront essayer de communiquer avec N°44. (...)
Alors que les PJ discutent avec N°44 (qui finit par se souvenir de son vrai nom : Artem Krikorian), ils peuvent entendre le vacarme à l’entrée du boyau, les allemands tentent de pénétrer dans les ruines. Ils avancent avec prudence mais sont bel et bien en train d’approcher. Dans un éclair de lucidité, réalisant son sort et comprenant la situation des personnages, il se propose de les retenir pendant qu’ils trouvent une issue. (...)
Il faudra ensuite se renseigner pour découvrir l’affectation de cette colonne mais tout ceci pourra faire l’objet d’un prochain scénario si les PJ entendent respecter leur parole. Peut-être peuvent-ils embarquer quelques livres dans leurs besaces au passage ? Ils ne seront pas venus pour rien. Attraper quelques livres ne les ralentira pas. Pour la bonne marche du scénario, n’hésitez pas à détailler quelques bouquins traînant par terre, afin de tenter les personnages, le plus important de ces ouvrages vous est proposé en fin de scénario. (...)
N’oubliez pas la règle du poids maximum qu’un personnage peut porter (p.51). Pour trouver une issue dans les ruines de la librairie, Perception et Stratégie/Observation seront utiles aux personnages. En effet, il est possible d’agrandir la brèche de la cave, notamment à l’aide des outils accrochés au mur. Même si ces derniers sont rouillés, le mur gorgé d’eau est poreux et quelques personnages motivés auront tôt fait de pratiquer une ouverture suffisante pour les laisser passer. (...)
Alors qu’ils sont en train de détruire le mur, ils peuvent entendre les rugissements d’Artem Krikorian, les cris des Salamanders paniqués et le crépitement des armes automatiques (les Salamanders ne sont pas assez fous pour utiliser leur lance-flamme dans des boyaux resserrés). Le temps leur est compté. (...)
De nombreuses rumeurs, plus effrayantes les unes que les autres y sont associées. Comment les personnages vont-ils s’éclairer ? Si vous n’êtes pas sadique, laissez dans la librairie une vieille lampe à pétrole permettant de jeter un petit rayon de lumière autour d’eux. Sinon, ils avancent dans le noir quasi-complet. (...)
Déférence, intérêt simulé ou rejet direct de ces « aliénés » provoquera chez lui un panel de réactions diverses, entre l’interdiction d’entrer dans le territoire de la communauté, la chasse à travers les égouts ou le prosélytisme pouvant aller jusqu’à l’intégration forcée… Traverseront-ils une tanière de Blutgeisters, une communauté de réfugiés déserteurs ou encore un ancien laboratoire désaffecté dans lequel des grognements s’échappent encore de quelques cellules aux portes coincées par la rouille… Scène 7 : La voix dans le noir (indice de tension 4). L’Obersturmbannleiter Gerd Hessenstein de la Division Alpha se désintéresse totalement des personnages. Il utilise ses pouvoirs et ceux de ses ordonnances (les frères Kaulitz un Alptraum de grade 3 et un Blitzmann de grade 5, le Schicksalsucher de grade 4 Schäfer et Listing, un Gedankeleser de grade 4). (...)
Ce dernier entreprend de pister les PJ par la pensée, s’introduisant dans leur esprit pour les localiser mais aussi pour les amener là où il veut. En effet, à ses côtés, Hessenstein, équipé d’un plan sommaire des égouts de la ville tente de les faire sortir dans un endroit où il sait qu’ils seront à sa merci. (...)
Soit ils y sont déjà passés, soit ils ont lu quelque chose au sujet de ce secteur mais ils ont très clairement l’impression qu’ils reconnaissent la route. C’est ainsi que les aiguille Listing sur le chemin tracé par Hessenstein Ce moment doit être complètement déstabilisant pour les PJ. Ils errent dans les égouts, ne voient pas grand-chose. (...)
Si les PJ se sont laissés guidés (consciemment ou non) par la voix, alors ils tombent dans le traquenard d’Hessenstein. Celui-ci, jeune homme d’à peine 20 ans, les fait ressortir dans un cul-de-sac, tenus en joug par ses hommes. (...)
L’uberm commandant le détachement n’utilisera pas tout de suite ses pouvoirs, voulant faire parler les personnages pour connaître le volume du stock de livres, la nature du monstre et autres données. Il n’hésitera pas à solliciter son partenaire Listing, voire même l’Alptraum Kaulitz (deux adolescents au visage fermé, aux yeux étrangement pâles). Si la scène dégénère, Hessenstein sort le grand jeu et par le biais de ses illusions tente de leur faire croire qu’ils meurent, de manière aussi inventive que sadique. (...)
Il sera impossible à réveiller durant cette période car il se croit mort. Dans l’optique extrême où tous les personnages sont maîtrisés, Hessenstein leur vole les livres, leurs armes et les laisse évanouis. S’il adore faire croire à ses victimes qu’ils meurent jusqu’à les voir tomber évanouis, il répugne à la violence réelle, beaucoup trop terre à terre pour lui et n’a pas que peu d’intérêt pour les bains de sang. Dans ce cas, les personnages se réveillent à la fin de l’illusion, totalement dépouillés, alors que la nuit tombe doucement sur WarsaW au rythme de quelques bombardements lointains. (...)
Si les PJ replongent dans les égouts aussi sec pour échapper aux Uberm ou s’ils ont réussi à résister aux sirènes les aiguillant dans ce piège, laissez-les finir par trouver une sortie (peut-être assez loin de leur QG, éventuellement). Ils ont probablement réussi à récupérer quelques livres et à sortir vivants de ce guêpier. Scène 6 : Et après ? Quoiqu’il arrive, les personnages ont regagné leur repaire, pansé leurs plaies. (...)
Sergiusz clame son innocence et jure par tous les saints qu’il connaît (un mélange de catholicisme traditionnel et de personnages étranges propres à WarsaW comme Sainte Elzbieta-protegeant-des-vents-de-métal ou encore Saint Marek-des-munitions) qu’il ne les a pas livrés au NeuReich. Visiblement, il dit la vérité. Son fils est terrorisé, il est persuadé que les PJ vont abattre son père. Remonter la piste ne sera pas difficile. Sergiusz se souvient de Lothar, l’homme qui a parlé du stock dans la taverne. Il pourra le décrire (un homme assez grand, voûté, au regard d’oiseau de proie, un tatouage sur le côté droit du cou représentant une fleur de lys). Que les personnages veuillent remonter sa piste ou pas, Lothar compte bien se venger du camouflet qu’il a subi à la kommandantur et de la faction des personnages, qui en est responsable selon lui. Il ourdit un plan de manière à faire payer les deux. Soit Waddel l’a rabroué et coupé ses crédits si la faction de Lothar collaborait avec le NeuReich, soit elle a fait une descente dans leur base et a arrêté une bonne partie des membres du groupe (dans le cas d’une faction plus indépendante). Nul doute qu’il se vengera d’une manière ou d’une autre. Si les PJ ont fuit la troupe d’Hessenstein, ce dernier n’en restera pas là. Il poursuivra les PJ avec un mélange de haine et d’admiration (ce sont les premiers à résister au jeune homme). Non pas pour récupérer les livres (dont il se moque au final) mais pour tenter de se venger et surtout de se confronter une fois de plus à cette faction. Dans tous les cas, à moins de s’être fait dévalisés par Hessenstein, les PJ ont récupéré quelques ouvrages. Un précis de biologie, plusieurs récits de voyage et surtout un essai de Moshe « Ovis Vignei » Ringelbach. Cet historien polonais né au début du siècle a disparu, probablement assassiné par le NeuReich. Il a publié de manière clandestine, en cachant les ouvrages dans des caisses métalliques enfouies dans le sol des caves de diverses maisons de la ville, un petit ouvrage sur l’émancipation partielle de l’Etat polonais en 1909 intitulé « Ephémère Liberté – Essai sur la brève République Polonaise 1909-1914 ». (...)
Ce regard unique sur cet épisode si peu connu du reste du monde (et totalement inconnu par Orwell dans son reportage) fait de cet ouvrage un objet d’une très grande valeur d’autant plus que beaucoup d’exemplaires n’ont pas été retrouvés ou ont été détruits. Ce livre est convoité par beaucoup de factions d’historiens et particulièrement recherché par les Salamanders qui veulent détruire tous les exemplaires. Considérez que le livre permet un échange impressionnant au marché noir. (...)
Avec ils pourront obtenir une camionnette en bon état ou un solide stock d’armes et de munitions. Par contre, le niveau de Menace de la faction augmente de 1 tant qu’ils possèdent cet ouvrage. A eux de voir, suivant les orientations de leur faction, ce qu’ils veulent en faire… Et vont-ils respecter la promesse faite à Artem Krikorian, alias N°44 ? Tout ceci pourra faire l’objet de prochaines aventures… Caractéristiques des PNJ : Un milicien standard / Un Salamander (les différences du Salamander sont entre parenthèses) : Caractéristiques : Force 3 Constitution 3 Esprit 2 (3) Résistance mentale 3 Agilité 3 Perception 3 (4) Interaction 2 Connaissances : Armes d’épaule 3 Armes de contact 1 Armes de poing 2 Artillerie 3 (Lance-flammes) 4 Infiltration 2 Pister 3(4) Marcher en silence 3(0) Mains nues 1 (Close-Combat 4) Physique 1 Esquive 2 Course 2 (3) Stratégie 0 Observation 1 Commander (2) Lothar Caractéristiques : Force 2 Constitution 3 Esprit 3 Résistance mentale 3 Agilité 3 Perception 3 Interaction 3 Connaissances : Armes d’épaule 2 SVT 40 3 Armes de contact 1 Armes de poing 1 Mauser 96 3 Infiltration 2 Pister 3 Marcher en silence 3 Mains nues 1 Boxe 3 Physique 1 Esquive 2 Course 3 Ramper 2 Stratégie 0 Observation 2 Commander 2 Tactique 1 Torture 1. Artem Krikorian (alias N°44) : Voir le prétiré p. (...)
Un Skoptzyvitch standard : Caractéristiques : Force 3 Constitution 3 Esprit 1 Résistance mentale 3 Agilité 3 Perception 3 (Aveugles, ils compensent par les autres sens) Interaction 2 Connaissances : Mains nues 3 Armes de contact 3 Couteau 4 Infiltration 3 Pister 4 Marcher en silence 4 Dissimulation 4 Physique 1 Ramper 3 Stratégie 0 Torture 3. L’Obersturmbannleiter Gerd Hessenstein de la Division Alpha : Uberm de classe IV – Spiegel Caractéristiques : Force 2 Constitution 3 Esprit 3 Résistance mentale 4 Agilité 3 Perception 3 Interaction 3 Connaissances : Armes d’épaule 2 Pistolet mitrailleur MP 40 Armes de poing 2 Pistolet P-38 Expressions 2 Manipulation 4 Infiltration 2 Pister 3(4) Lettres 2 Bureaucratie 4 Lire et écrire 3 Politique 4 Propagande 3 Stratégie 3 Observation 4 Tactique Hiérarchie Torture Commander 4. (...)
Listing : Gedankeleser de grade 4. Reprenez le profil de l’Uberm (archétypes à télécharger) en les adaptant à la faction des PJ pour les caractéristiques physiques. Les mitrailleuses : Par Saint Denis !!! Mitrailleuse allemande MG42 : Munition : 7,92 mm x57 (7,92mm Mauser) . (...)